même addreffe aux hommes : Mes penfées & mes deffeins font bien differens des vôtres. Ma con-duite & mes voyes font éloignées de celles des hommes plus que le ciel ne l'eft de la terre. Et tout ce qu'il voit en ce monde de plus grand, de plus élevé, de plus formidable, & de plus magnifique, lui paroît un néant en le comparant avec Dieu.

Celui qui eft dans ces difpofitions, ne pense jamais à Dieu, ni aux chofes de Dieu qu'avec le fentiment d'une profonde vene-ration; n'en parle qu'avec religion; n'écoute ou ne lit fa parole qu'avec tremblement ; fe tient avec refpect en fa prefence, qu'il ne perd guere de vûë: & quand les occafions fe préfentent de faire au dehors des actions de culte, & d'éxercer les ceremo

nies & les pratiques» exterieures

de la religion, telles que font la priere,la pfalmodie,l'assistance-au facrifice de la fainte Meffe, &c. il fait voir que c'eft de la plenitude de fon cœur que fa religion fe répand devant les hommes, & que c'eft en efprit & en verité qu'il adore Dieu.

Celui qui eft dans cette difpofition, n'a point d'autre regle de fa vie que la volonté de Dieu. Il fçait qu'il n'a reçû l'être que pour l'honorer par l'obeiffance. Il fait fes délices de dépendre de moment à moment de fes ordres d'être dans fa main pour tous fes deffeins, de ne rien être & de ne rien faire dans le têms & dans l'éternité que ce que cette volonté fouveraine a reglé, & de lui être uniquement: attaché. C'est com, me étoit difpofé le Roy Prophete, lorsqu'il difoit : « C'est mon a Pfalmi 72.

bonheur d'être attaché à Dieu, & de n'avoir de confiance ni d'efperance qu'en lui.

fa

Enfin comme il ne peut donner de plus grande marque de fon attachement à la volonté 12 fon Dieu, qu'en l'aima plus que fa vie, ni un témoignage plus véritable de fon refped pour grandeur & du defir qu'il a de lui rendre hommage en toutes les manieres poffibles & aux dépens de tout, ile toûjours prêt à lui offrir le facrifice de fa mort; s'eftimant trop heureux de pouvoir au moins par cette voye honorer fon fouverain pouvoir & la perfection infinie de fon être & de fa vie immortelle.

CONCLUSION.

S'examiner fur l'usage & l'abus qu'on en a fait, & fur l'omiffion des devoirs & des difpofitions

que nous venons de marquer. S'en humilier devant Dieu & en faire quelque penitence proportionnée, & en la maniere qui peut convenir à chacun selon fes trces & fon état.

Lander à Dieu un renou vellement de l'efprit de réligion & d'action, &c. & le deman der par par mérites & la mé diation defus-Christ. par

Réciter aves réflexion les Pfeaumes fuivans.

nôtre Souverain:

Omine Do

minus no

que vôtre nom eft fter: quàm adadmirable dans tou- mirabile eft no

te la terre!:

men tuum in uni

verfa terra!

Parce que votre

Quoniam ele

magnificence eft éle- vata eft magnifi

centia tua: fuper vée au deffus des

cœlos.

Ex ore infan- Vous avés tiré vôtium & lacten tre louange la plus tium perfecifti parfaite de la bouche laudem propter des enfans & de inimicos tuos: ceux qui font à la ut deftruas ini- mammelle

pour

micum & ulto- confondre vos enne

rem.

Quoniam vi

mis: & pour abatre

celuy qui eft animé

d'un efprit de haine & de vengeance. Lors que je con debo celos tuos, templeray les cieux opera digitorum qui font les ouvra→ tuorum: lunam ges de vos mains: la & ftellas,que tu lune & los étoiles

fundafti.

que vous aves for

mées;

Quid eft ba. Je m'écrieray = mo, quòd memor Qu'eft ce que l'homes ejus aut filius me pour être un haminis aqua objet de vôtre fou nia vifitas cum? venir? Et qu'eft-ce que le fils de l'hom

me, pour être honoré de vôtre vifite?