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rondi, charnu, oblong, divisé dans toute sa longueur en trois capsules remplies de petites graines plates, arrondies, roussâtres.

Usage. Le héléqueur, dont le suc des feuilles est vulnéraire, bouilli dans l'eau, donne un fil aussi bon que celui du cabuya qui le précède.

PATATE (LE LIRENS, Oviedo).

Oviedo raconte que le lirens est le fruit d'une patate que les insulaires cultivaient, et que les Espagnols ne tardèrent pas à cultiver aussi à leur exemple: « Cette plante, dit-il, jette et répand ses branches sur terre. On les coupe pour les replanter. Les fruits de cette plante, produits en terre, sont attachés à de petites verges dépendantes de la branche. Ces fruits sont de couleur blanc et or, et de la grosseur de grosses dattes et de fort bon goût. » Il ne trouve aucun fruit à qui les comparer, et ⚫ il assure que les insulaires les portaient en abondance aux marchés, où ils les vendaient tout cuits.

Cette description d'Oviedo ne peut se rapporter qu'à trois plantes rampantes et à racines tuberculeuses qui sont la pomme de terre (solanum tuberosum) Linné, ou morelles à racines tubéreuses, Linné, et la patate sucrée (convolvulus batatus) Linné. Mais nous trouvons, pour notre compte, cette description d'Oviedo plus applicable à la vraie patate, parce que les pommes de terre, cultivées de préférence par les sauvages du continent américain, l'étaient peu ou point par les insulaires : parce que le topinambour est loin d'avoir la saveur de la patate sucrée, et ne se reproduit pas par bouture retranchée des branches, et que probablement la patate cultivée négligemment par des agriculteurs ignorants et insoucieux, privés avec cela d'instruments aratoires, devait alors atteindre à peine à la grosseur des grosses dattes, que lui assigne Oviedo dans sa description ci-dessus rapportée. Ensuite chaque île, et voire même chaque canton, désignait la patate et mille autres objets de ce genre par des noms différents; et puis chaque variété de patate recevait encore des désignations spéciales. Généralement-la patate s'appelait maby, chez les Caraïbes sans doute aussi lirens, comme le dit Oviedo. En outre, à chaque variété, ils donnaient un nom particulier comme nous l'avons déjà dit plus loin. Ils appelaient la patate planche camicha; huceleronma la patate dite manzelle; alata la patate marbrée; chimouli la Romilière; tahuira la verte; hueleche, celle qui est rouge en dehors et jaune en dedans.

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La patate (tpomaa batatas) de Linné (pentandrie monogynie), est un convolvulus de la famille des liserons de Jussieu, de celle des campaniformes de Tournefort et du genre quamodit de Lamark. Les Espagnols qui la cultivaient à l'égal des insulaires l'appelaient batatas.

Caractères physiques. - Le quamodit patate est une espèce de liseron, herbacée, rampante et à racines grosses, tubéreuses, charnues, dont les tiges sont glabres, un peu purpurines ou bien hispides et velues selon les variétés; garnies de feuilles alternes longues, ovales, acuminées, en cœur à la base, et supportées, par des pétioles glabres ou velus. Ses fleurs sont presqu'en ombelle, à calice polyphille, à la corolle blanchâtre en dehors purpurine en dedans, grande, campanilée; le stigmate est capité à trois lobes peu sensibles, la capsule un peu ovale à trois loges.

NOTES EXPLICATIVES

NOTE I

Le lieu de la naissance de Colomb a été longtemps discuté par la presse et les historiens. De nos jours encore quelques écrivains s'obstinent à ne point vouloir admettre qu'il vit le jour à Gènes. Pourtant les œuvres les plus remarquables d'auteurs qui ont fouillé les documents les plus authentiques attestent que l'illustre navigateur est GÉNOIS.

CUCCARO, ONEGLIA, FINALE, QUIRITO, SAVONE, NERVI sont les villes qui ont cherché à revendiquer l'honneur d'avoir vu naitre Colomb. Mais il n'y a pas de doute qu'il naquit à Gênes. D'ailleurs le Grand Homme l'a écrit dans un acte testamentaire fait en 1498. « SIENDO YO NACIDO EN GENOVA, CIUDAD NOBLE Y PODEROSA POR LA MAR. Étant né à Gênes, ville noble et puissante sur mer, moi, etc..... »

Plus loin, le même acte contient le passage ci-après, qui confirme ce qui est ci-dessus relaté. Nous le reproduisons d'après les meilleurs auteurs: « Je recommande à mes héritiers de faire tout ce qui peut être à l'honneur et à l'avantage de ma ville natale, sans nuire toutefois à la couronne d'Espagne.

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Washington Irving, dans les pages de son histoire de Christophe Colomb, établit clairement que le célèbre marin est né à Gênes. Il rapporte, à l'appui de son assertion, quelques passages de l'acte d'institution du majorat, dicté par l'Amiral en février 1498. Nous en détachons le suivant: «... J'ordonne aut dit don Diego, mon fils, ou à celui qui héritera du dit majoral (ou bien substitué), de soutenir toujours dans ma ville de Gênes un membre de notre famille, qui y sera domicilié avec sa femme et de lui assurer un revenu avec lequel il puisse vivre honnêtement, comme il convient à une personne qui nous est alliée, et avoir pied et racine dans cette ville en qualité de CITOYEN; de sorte qu'il puisse y trouver aide et faveur en cas de besoin, car, J'EN SUIS VENU ET J'Y SUIS NÉ 1.

'Della salé y en ella nacé.

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D'après les notes de l'appendice du même auteur, il était écrit sur la page blanche d'un petit bréviaire présenté à Colomb par le Pape Alexandre VII » : « COLOMB LÈGUE CE LIVRE A SA CHÈRE PATRIE LA RÉPU BLIQUE DE GÈnes. (Irving, p. 111 et 112.)

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Mais le Comte de Roselly de Lorgues, plus concluant, prouve que Christophe Colomb naquit à Gênes. «< Telle est la vérité, s'écrie-t-il. Qu'importent, ajoute cet auteur, les prétentions de Cuccaro dans le Montferrat, de Pradello dans le Plaisantin, d'Onéglia, de Finale, de Boggiasco, de Quinto et Nervi dans la Rivière de Gênes ? En vain le « petit bourg de Cogoletto s'obstine-t-il à étaler aux regards du voyageur l'inscription qui lui décerne le titre de patrie de Christophe « Colomb; nous n'avons pas à nous préoccuper de ces amours<< propres de clocher ni des discussions plus ou moins érudites, par lesquelles Savone aussi a réclamé cette gloire. Aucune de ces dis<<cussions n'a prouvé que Christophe Colomb naquit hors de Gênes; « et plusieurs des documents produits durant leurs cours laissent << voir qu'il était Génois..... >>

Le père de C. Colomb était d'ailleurs Génois, comme on le verra plus tard.

NOTE II

Dans le cours de ses explorations sur les côtes de Cuba, Christophe Colomb avait souvent entendu répéter le mot Cubanacan tant par les Naturels de cette ile que par ceux amenés avec lui de Guanahani. On eût peut-être cru que c'était le nom de l'Ile découverte; mais l'amiral chercha à se rendre compte de ce que ce mot voulait dire ou désigner; il parvint, dans ses recherches, à savoir qu'une province dans l'intérieur de l'Ile, était ainsi dénommée par les Indiens. D'ailleurs Colomb avait appelé Cuba, Juana, au moment de prendre possession de cette terre le 28 octobre 1892. Voici, à propos de Cubanacan, ce que J. Girardin rapporte dans son livre « Après avoir côtoyé, dit-il, à la page 57 de la Vie et des Voyages de Christophe « Colomb, d'après Washington Irving, la partie nord-ouest de Cuba, <«<il (Colomb) arriva en vue d'un grand Cap, qu'il nomma Cap des « Palmiers. Il apprit que derrière ce grand cap il y avait une rivière « et que Cubanacan désignait tout simplement une province située au centre de Cuba, Nacan, dans la langue du pays, signifiant 'ILIEU. Mais il se figurait qu'on lui parlait de Kublay Khan, le souain tartare, et que Cuba n'était pas une île. Il en conclut, M. Girardin, que c'était une partie du continent asiatique out près du Mangi et du Cathay, c'est-à-dire du but

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NOTE III

Le fleuve, situé sur les côtes de Cuba, dans lequel entra Colomb après avoir découvert cette île, fut par lui nommé San-Salvador. W. Irving en parle dans les notes qui figurent la fin du quatrième volume de son Histoire de Christophe Colomb. Il vit que ce fleuve avait un beau havre.

NOTE IV

TARACOL n'est pas un mot indien, comme le pensent certains écrivains. Il est espagnol et signifie limaçon, à moins cependant que l'espagnol l'ait conservé de la langue indienne.

Colomb entra dans ce port le 25 décembre 1492, en quittant le Port de Saint-Thomas, aujourd'hui dénommé Baie de l'Acul-de-Nord. L'amiral l'a appelé Nativité, comme on l'a déjà vu. Il y prit mouillage pour conférer avec le Cacique Guacanagaric.

NOTE V

L'ancre de la caravelle Santa-Maria sur laquelle était monté Christophe Colomb, en quittant le Port de Palos, a été transportée à Port-au-Prince, capitale d'Haïti, par les soins de M. Saint-Martin Dupuy, ministre de l'Intérieur, au mois de septembre 1892.

C'est le seul souvenir historique que la partie occidentale d'Haïti possède de la découverte de l'île par le célèbre navigateur génois.

Au mois de février dernier, cette ancre, dont on retrouve le dessin dans les illustrations de ce livre, a été expédiée à Chicago parmi les curiosités qui figurent à l'Exposition dans le Pavillon de la République.

Il va sans dire qu'elle a été l'objet de l'attention d'un grand nombre de visiteurs.

Voici, à propos de cette ancre, ce que Moreau de Saint-Mery dit: « On a trouvé, écrit-il, sur l'habitation de madame Fournier de < Bellevue, à 900 toises de la mer et à 4 pieds de profondeur dans << une terre de rapport, une ancre dont la tige ou verge, que j'ai mesurée, a 9 pieds 2 pouces de long.

Je me sens enclin à penser que cette ancre pouvait être l'une de celles de la caravelle la Marie, que commandait Christophe Colomb, lorsqu'il découvrit l'Amérique, et qui périt dans la nuit du ◄ 24 au 25 décembre 1492, temps des Nords. Ce naufrage arriva dans

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