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forme la seconde instance de la juridiction ecclésiastique, et prononce sur toutes les fautes que les prêtres commettent dans l'exercice de leurs fonctions. S'il y a appel de cette seconde instance, il est porté à la cour suprême. Les évêques ne peuvent être jugés qu'à cette cour dans les causes ecclésiastiques. En Norvège, où les archiprêtres sont moins rapprochés, les assemblées générales n'ont pas lieu, et sont suppléés par les chapitres des églises épiscopales de Christiania, Christiansand, Bergen et Drontheim. En Islande, elles se tiennent une fois l'année, mais il ne s'y rend qu'un petit nombre d'archi-prêtres des endroits les plus voisins. Les duchés ont des surintendans, et des consistoires pour lé maintien de la discipline ecclésiastique.

On compte én tout treize évêques, deux surintendans, deux cent vingt - sept archiprêtres, et deux mille quatre cent soixante deux prêtres. Ces derniers sont répartis de la manière suivante:

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Sur ce nombre deux mille deux cent soixante-sept sont curés, et cent quatrevingt-quinze chapelains, ou vicaires. Un curé dessert quelquefois plusieurs paroisses, et celles-ci sont en tout au nombre de trois mille deux cent soixante-douze.

Le roi nomme à la plupart des bénéfices en Norvège, où il y a peu de terres seigneuriales. Dans les autres pays danois cette prérogative revient non-seulement au roi, mais à ceux qui possèdent les terres privilégiées, et à ceux qui ont acheté des dîmes, à charge d'entretenir les églises. Il y a aussi des bénéfices à la nomination des paroisses elles-mêmes.

Les revenus du clergé proviennent principalement de la part des dîmes, qui a été conservée pour cet usage depuis la réformation. Il y a en outre des terres plus

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ou moins étendues áttachées aux presbytères. Les curés des paroisses reçoivent aux grandes fêtes des offrandes, qui rapportent quelquefois considérablement, surtout dans les villes. Les mariages, les baptêmes et les enterremens, rendent aussi des sommes plus ou moins fortes, suivant les moyens et la générosité de ceux qui appellent le pasteur. Autrefois les enterremens étaient très-lucratifs par le produit des oraisons funèbres, qui faisaient partie de la cérémonie. Cet usage est actuellement passé de mode, et ne mérite point d'être regretté.

Les évêques ont un revenu de deux à trois milles risdales. Plusieurs cures rendent àpeu-près autant ; mais d'autres ne donnent pas au delà de cent risdales. Les vicaires sont généralement mal rentés. L'entretien du clergé luthérien, y compris les sousemployés des églises et les maîtres d'école, a coûté d'ordinaire à la nation, suivant un calcul approximatif, 1,391,895 risd. Mais on trouverait certainement une somme plus considérable, si l'on pouvait avoir plus de données, et surtout celles qui se rappor Tome III.

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teraient à l'augmentation du produit des dîmes.

On ne rencontre dans les États danois que des temples construits assez simplement, et décorés sans faste. L'usage d'y, enterrer les morts se perd de plus en plus. On place aussi les cimetières hors des villes, et il a même été permis à plusieurs personnes qui en ont fait la demande d'enterrer leurs parens et leurs amis dans les endroits de leur choix particulier.

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Il n'a pas été aussi facile jusqu'ici d'établir d'autres réformes, que le tems à rendues nécessaires. Le gouvernement a demandé depuis peu aux évêques un rapport sur l'état du rit ecclésiastique, et sur la manière de le perfectionner. En Sleswig et en Holstein, il s'était élevé, depuis longtems, de la part d'une partie du public, des plaintes contre le rituel reçu dans ces provinces. Le surintendant Adler en ayant dressé un nouveau, les pasteurs eurent ordre de l'introduire, en observant les précautions nécessaires. Dans les villes ce changement eut lieu sans beaucoup de difficulté, mais dans les campagnes, il s'éleva une opposi

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tion violente. On insulta les pasteurs, et on fit des séditions dans les temples. Souvent la force armée fut nécessaire pour rétablir le calme. Afin d'empêcher une explosion dangereuse, le gouvernement a déclaré que son intention n'avait pas été de forcer les consciences, et qu'il sera décidé dans chaque paroisse, à la pluralité des suffrages, si l'on suivra le nouveau rituel, ou si l'on conservera l'ancien.

Des divers non-conformistes, tolérés actuellement dans les Etats danois, ce sont les disciples de Calvin, qui ont été admis les premiers, Déja, avant qu'Altona relevât du roi de Dannemarc, il s'était formé dans cet endroit, alors peu considérable, une communauté de réformés, composée principalement des victimes échappées aux persécutions des Pays Bas. Chrétien IV confirma solemnellement leurs privilèges en 1641. Le nombre de ces réformés s'accrut bientôt par l'arrivée de plusieurs familles françaises et allemandes qu'attirèrent les immunités accordées aux habitans d'Altona, Il en est résulté deux églises ou paroisses, l'une française, l'autre alle-,

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