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cole vétérinaire et des lycées, complétèrent le nombre des canonniers à deux mille cinq cents, ce qui était plus qu'il ne fallait pour le service des pièces. Un nombreux état-major d'artillerie y avait été attaché, des magasins considérables d'approvisionnemens y étaient formés; quinze à vingt mille hommes étaient suffisans pour défendre Lyon: on était assuré de trente mille hommes' sans affaiblir l'armée de ligne.

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CHAPITRE III.

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PLAN DE CAMPAGNE.

I. L'armée française pouvait-elle commencer les hostiII. Des trois plans de

lités le 1er avril? campagne. Premier projet rester sur la défensive, attirer les armées ennemies sous Paris et Lyon. III. Deuxième projet prendre l'offensive le 15 juin et envahir la Belgique. - IV. Troisième projet : prendre l'offensive le 15 juin, et en cas de non succès, attirer les ennemis sous Paris et sous Lyon. L'Empereur adopte ce plan d'opérations.

I. L'EMPEREUR, la nuit même de son arrivée à Paris, ordonna au général Excelmans de suivre, à la tête de trois mille cheyaux, la maison militaire du Roi, la prendre, la dissoudre, ou la jeter promptement hors de la frontière. Mais cette maison militaire, composée d'élémens si hétérogènes, s'était dissoute d'elle-même. Les débris furent en partie cernés et désarmés à Béthune, L'autre partie parvint jusqu'à Neuve-Eglise, où le comte d'Artois lui signifia l'ordre de licenciement. Le général Excelmans s'empara de tous les chevaux, des magasins et des bagages de ce corps; les officiers et gardes, traqués par les paysans, jetaient leurs habits et se déguisaient sous toutes

les formes pour se soustraire à l'indignation populaire. Quelques jours après le comte Reille se rendit en Flandre avec douze mille hommes, pour renforcer les troupes du comte d'Erlon, qui tenaient garnison sur cette frontière. L'Empereur délibéra alors si, avec ces trente-cinq à trentesix mille hommes, il commencerait le 1er avril les hostilités, en marchant sur Bruxelles, et ralliant l'armée belge sous ses drapeaux. Les armées anglaise et prussienne étaient faibles, disséminées, sans ordre, sans chefs et sans plan; partie des officiers étaient en semestre; le duc de Wellington était à Vienne, le maréchal Blücher était à Berlin. L'armée française pouvait être, le a avril, à Bruxelles; mais, 1° l'on nourrissait des espérances de paix; la France le voulait, et aurait hautement blâmé un mouvement offensif prématuré; 2° pour réunir trente-cinq à trentesix mille hommes, il eût fallu livrer à ellesmêmes les vingt-trois places fortes depuis Calais jusqu'à Philippeville, formant la triple ligne du nord. Si l'esprit public eût été aussi bon sur cette frontière que sur celle d'Alsace, des Vosges, des Ardennes ou des Alpes, cela eût été sans inconvénient; mais les esprits étaient divisés en Flandre; il était impossible d'abandonner les places fortes aux gardes nationales locales; il fallait un mois pour lever et y faire arriver, des départe

mens voisins, des bataillons d'élite de gardes nationales, pour remplacer les troupes de ligne; 3° enfin le duc d'Angoulême marchait sur Lyon, les Marseillais sur Grenoble. La première nouvelle du commencement des hostilités eût encouragé les mécontens; il était essentiel, avant tout, que les Bourbons eussent abandonné le territoire et que tous les Français fussent ralliés, ce qui n'eut lieu que le 20 avril. (Voyez les pièces à la suite de l'ouvrage.)

II. Dans le courant de mai, lorsque la France fut pacifiée, et qu'il ne resta plus d'espoir de conserver la paix extérieure, les armées des diverses puissances étant en marche sur les frontières de la France, l'Empereur médita sur le plan de campagne qu'il avait à suivre. Il s'en présentait trois : le premier, de rester sur la défensive, laissant les alliés prendre sur eux tout l'odieux de l'agression et s'engager dans nos places fortes, pénétrer sous Paris et Lyon, et là commencer sur ces deux bases une guerre vive et décisive. Ce projet avait bien des avantages: 1° les alliés ne pouvant être prêts à entrer en campagne que le 15 juillet, ils n'arriveraient devant Paris et Lyon que le 15 août. Les 1o, 2o, 5o, 4, 5 et 6 corps, les quatre corps de grosse cavalerie et la garde se concentreraient sous Paris; ces corps avaient, au 15 juin, cent quarante

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mille hommes sous les armes; le 15 août, ils en auraient eu deux cent quarante mille. Le 1 corps d'observation ou du Jura, et le 7 corps, se concentraient sous Lyon; ils avaient, au 15 juin', vingt-cinq mille hommes sous les armies; ils en auraient, au 15 août, soixante mille. 2" Les fortifications de Paris et de Lyon seraient terminées et perfectionnées au 15 août. 5' A'cette époque, l'on aurait eu le temps de compléter l'organisation et l'armement des forces destinées à lá défense de Paris et de Lyon; de réduire la garde nationale de Paris à huit mille hommes, et de quadrupler les tirailleurs de cette capitale en les portant à soixante mille hommés. Ces bataillons de tirailleurs ayant des officiers de la ligne, seraient d'un bon service; ce qui, joint à six mille canonniers de la ligne, de la marine, de la garde nationale, et à quarante mille hommes des dépôts de soixante-dix régimens d'infanterie et de la garde non habillée, appartenant aux corps de l'armée sous Paris, porterait à cent seize mille hommes la force destinée à la garde du camp retranché de Paris. A Lyon, la garnison se composerait de quatre mille gardes nationaux, douze mille tirailleurs, deux mille canonniers et sept mille hommes des dépôts des onze régimens d'infanterie de l'armée sous Lyon. Total, vingtcinq mille hommes. 4 Les armées ennemies qui

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