DE PIÈCES AUTHENTIQUES SUR LE CAPTIF DE ST.-HÉLÈNE; DE MÉMOIRES ET DOCUMENS ÉCRITS OU DICTÉS PAR L'EMPEREUR NAPOLÉON; SUIVIS DE LETTRES DE MM. LE GRAND-MARECHAL COMTE BERTRAND, LE COMTE LAS CHEZ ALEXANDRE CORREARD, LIBRAIRE, PALAIS-ROYAL, GALERIES DE BOIS, N. 258. AVERTISSEMENT.' Le général Gourgaud avait conçu le projet de donner au public une relation exacte de la campagne de 1815, campagne sur laquelle il a été répandu tant de fausses notions. Il dressa le plan de cet ouvrage et le soumit à l'empereur Napoléon qui lui fit quelques observations, et l'engagea à continuer cet important travail. Lorsqu'il fut terminé, le général Gourgaud le soumit à l'Empereur; le Monarque fit les changemens et écrivit de sa propre main, et en marge, les rectifications qu'il jugea convenables il invita le général à faire imprimer l'ouvrage aussitôt son arrivée en Europe. Les contrariétés, ou plutôt les persécutions que le général Gourgaud éprouva de la part du gouvernement anglais, pendant son séjour à Londres, ne lui permirent pas de s'occuper de l'impression de cet ouvrage. Elle ne put avoir VIII lieu que vers la fin de 1818. Impatienté des retards qu'elle éprouvait, Napoléon rédigea une nouvelle relation de la campagne de Mont-SaintJean (le général Gourgaud lui avait laissé copie de la sienne), et il la remit au docteur O'Meara, en insistant fortement pour qu'il la rendît publique en Angleterre et en France; ce qui eut lieu au commencement de 1820. On voit qu'il devait nécessairement exister quelque différence entre les deux relations ; mais elle ne saurait porter atteinte à la vérité des faits avancés par le général Gourgaud. L'empereur Napoléon considérait les événemens politiques de 1815 sous un point de vue général et beaucoup plus vaste; il devait donc entrer dans des considérations étrangères au récit du général Gourgaud; et ici Napoléon n'avait et ne pouvait avoir d'autre juge que lui-même ! Les changemens qu'il a jugé à propos d'apporter dans la rédaction confiée au docteur O'Meara ont dû lui être inspirés par des considérations que lui seul pouvait connaître ou apprécier. Cet ouvrage doit donc être considéré comme |