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que l'intérieur du terrain contient, soit par ce qu'on ne peut aisément pousser une galerie dans ces endroits, soit parce que l'abondance des filtrations empêche de creuser des puits.

Lorsqu'en suivant quelqu'un des moyens que nous venons d'indiquer, on aura atteint une couche de houille, il ne faudra pas s'arrêter là on doit encore continuer les recherches ; car, ainsi que nous l'avons déjà dit, l'on doit avoir, dans cette formation, l'espoir de trouver continuellement de nouvelles couches jusqu'à ce que l'on ait atteint le terrain primitif. Dans quelques endroits les affleuremens de toutes les couches soit de grès, d'argile schisteuse, soit de houille, paraissent au jour; alors on n'a nul besoin de faire des travaux de recherche. Mais d'un autre côté, il est quelquefois à craindre qu'on ne s'établisse dans la grauwacke, croyant être dans le grès des houillères dans ce cas, c'est l'absence ou la présence de l'argile schisteuse qui ne peut pas tarder à se montrer, si l'on est dans un terrain houiller, qui apprendra aux personnes peu exercées si elles se sont trompées ou non ces terrains peuvent encore se reconnaître en ce que le grès des houillères est stratifié, c'est-à-dire divisé en couches minces accumulées les unes sur les autres; la grauwacke n'est pas ainsi divisée, ou du moins elle ne l'est pas d'une manière si distincte.

:

Les pierres roulées que l'on voit sur les lits des rivières et des ruisseaux peuvent quelquefois servir d'indices dans la recherche des houilles, car parmi les substances minérales qui se trouvent dans leur formation, il y en à quelques unes qui sont assez dures pour

pouvoir être roulées jusqu'à une grande dis

tance.

Les pierres qui peuvent servir ici d'indice

sont:

1°. Le grès des houillères;

2°. Le kieselschiefer (voy. Brochant, tom. 1, page 282); (schistes siliceux), ou pierre de Lydie. Nous avons déjà dit, §. 8, que c'était une substance siliceuse d'un gris noirâtre foncé, donnant des étincelles au briquet, et fréquemment traversé de veines de quartz, de calcédoine et de spath calcaire (1).

3o. Bois pétrifié d'un gris noirâtre foncé.

Il y a plusieurs ruisseaux que l'on peut rémonter jusqu'à leur source, et il est aisé de savoir sur quelles roches ils passent. Si on y trouvait un des minéraux dont nous venons de parler, on serait fondé à faire quelques recherches dans les environs. J'habite aux bords de l'Ilm, et difficilement me présenterait-on quelqu'une des pierres qu'il roule, pourvu qu'elle présente quelque caractère distinctif, que je ne me croie en état d'assigner avec précision le lieu et la contrée d'où elle vient toute personne peut acquérir un semblable usage.

Pour confirmer encore ce que j'ai dit, que je n'avois jamais vu la formation des houilles

(1) Le géognoste doit distinguer trois espèces de kieselschiefer, 1°. celui qui se trouve dans les montagnes de schiste argileux et passe même à sa substance: 20. celui qui est en filons dans ces mêmes montagnes : 3o. celui qui se trouve dans les couches de houille, et c'est celui dont nous parlons. Ces deux derniers sont ceux qui sont le plus fréquemment traversés de veines de quartz. (Note de l'Auteur.)

ailleurs que dans le voisinage des terrains primitifs, et souvent immédiatement sur leur penchant, je citerai les houillères du Hartz, c'est-à-dire d'Opperode et de Neustadt, appuyées sur le schiste argileux; celles de Weltin, appuyées sur le porphyre du cercle de la Saale; celles de Stockheim et de Cruck, appuyées sur le schiste argileux du Thuringerwald; celles de Allthal près de Smalkalde, adossées au granite; celles de Mannebach et de Cammerberg, adossées au porphyre (1); celles. du Plauissches - Grund, près de Dresde, que je n'ai pas vues moi-même, paraissent adossées au Erzgeburge de la Saxe (2).

Presqu'aucun écrivain, si ce n'est accidentellement, n'a fait remarquer que la formation des houilles schisteuses se trouvait dans le voisinage des montagnes primitives (3); ainsi je

(1) Tous ces lieux sont entre les montagnes du Hartz et celles de la Saxe.

(2) Ce'terrain houiller repose immédiatement sur du porphyre primitif.

(3) Il est à regretter que M. Voigt n'ait pas eu connaissance du Mémoire de M. Duhamel fils, Mémoire couronné par l'Académie des Sciences de Paris, et qui se trouve par extrait dans le n°. 8 du Journal des Mines : il aurait vu que cet officier de mines et minéralogiste français avait, long-tems avant lui, connu et caractérisé la formation de la houille schisteuse, qu'il avait dit qu'elle se trouvait uniquement dans les grès et schistes (argile schisteuse); qu'il avait remarqué que cette formation était entourée de roches primitives, que la première conclusion qu'il tire de ses observations, c'est:

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Que les grès et les schistes dans lesquels courent les » houilles, sont déposés sur le flanc ou au pied des monta≫gnes primitives ».

ne pourrais citer que peu de passages pris dans leurs écrits pour le prouver.

B. De la houille semblable à la suie (1), Russkohle (houille pulvérulente).

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Quoique le russkohle (houille pulvérulente) vienne le plus souvent dans les couches de houille schisteuse, et qu'on l'y rencontre assez fréquemment, on y avait fait jusqu'ici peu d'attention, ou du moins les écrivains n'en avaient pas parlé. La raison en est vraisemblablement, parce qu'on l'avait toujours pris pour une vraie houille altérée, décomposée et réduite en poudre aussi l'a-t-on comparé avec la poussière du charbon de bois, et dans quelques endroits, à Zwikcau entr'autres, on l'a nommé poussier de charbon (de pierre). Mais la houille schisteuse altérée et décomposée a communément perdu son inflammabilité, et la substance dont nous parlons ici en a une trèsgrande. Voici ses caractères.

Elle est d'un gris noirdtre très-foncé, presque noir parfait.

Elle est quelquefois friable, mais le plus souvent tout-à-fait pulvérulente (en parties incohérentes).

(1) Russ signifie suie, et kohle charbon ou houille.

Elle est presque matte, quelquefois elle a l'air d'être un composé de petites écailles confusément agrégées, alors elle a un peu de bril

lant.

Sa cassure est terreuse.

Le simple toucher la réduit en poudre : lorsqu'elle a un peu de consistance, ses fragmens sont de forme indéterminée.

La raclure, lorsqu'elle peut la supporter sans se réduire en poudre, lui donne un peu de

brillant.

Elle tache fortement.

Et est légère,

S. XVI.

Caractères chimiques du Russkohle.

Exposée au feu, elle y brûle parfaitement, et y exhale l'odeur qui est propre à la houille. Nous ne pouvons rien dire de plus positif sur ses caractères chimiques que nous n'avons fait de la houille schisteuse, à laquelle elle ressemble d'ailleurs parfaitement, ses caractères extérieurs exceptés. Peut-être par l'analyse trouverait-on qu'elle contient un plus grand nombre de parties terreuses, et que c'est la seule différence chimique qu'il y a entre elles.

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