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Le Conservatoire contient, en outre, un musée, formé, à l'origine, des collections qui lui ont été légués par quelques savants éminents (1), et augmenté successivement depuis lors par de nombreuses donations et acquisitions; une bibliothèque, riche de 15,000 volumes, et renfermant les principaux ouvrages technologiques et scientifiques français et étrangers; une collection que l'on désigne sous le nom de portefeuille industriel et qui se compose de dessins de machines; enfin, une collection de tous les originaux de brevets d'invention.

Le Conservatoire est placé dans les attributions du ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics: Le personnel administratif de l'établissement comprend un directeur, un ingénieur sous-directeur, un agent comptable, un conservateur des collections, un bibliothécaire et divers autres employés. Auprès de la direction, est établi un conseil de perfectionnement, composé du directeur, des professeurs de l'enseignement supérieur et de membres adjoints, choisis dans les corps savants et dans l'industrie. Le directeur et les professeurs de l'enseignement supérieur sont nommés par décret impérial; le reste du personnel attaché au Conservatoire est nommé directement par le ministre.

Les dépenses auxquelles donne lieu le Conservatoire impérial des arts et métiers s'élèvent annuellement à 240,000 fr. environ, dont 130,000 pour le personnel, et 110,000 pour achat de modèles, dessins de machines pour la collection du Conservatoire ou la distribution dans les départements, entretien de galeries, frais de cours, etc.

École centrale des Arts et Manufactures.- Cette institution, créée en 1829, à Paris, a été cédée gratuitement à l'État en 1857 par son fondateur, M. Lavallée; la cession a été approuvée par une loi du 19 juin 1857. L'École centrale est destinée à former des ingénieurs civils, des directeurs d'usines et des chefs de fabriques. La durée des études est de trois années; elles se composent : 1° de cours de sciences appliquées aux arts mécaniques, à l'architecture civile, à la métallurgie et autres industries; 2° d'interrogations journalières; 3o de travaux graphiques; 4° de manipulations de chimie; 5° de projets et d'examens pratiques; 6° d'examens généraux à la fin de chaque année. L'École ne reçoit que des externes qui doivent être âgés de seize ans au moins, et ne sont admis qu'après examen; à la sortie de l'École, il leur est délivré un diplôme d'ingénieur civil ou seulement un certificat de capacité, suivant qu'ils ont satisfait d'une manière plus ou moins complète aux épreuves exigées pendant les trois années d'études.

Le prix de l'enseignement est de 775 fr. par an: le gouvernement accorde chaque année jusqu'à concurrence de 30,000 fr. des bourses

(1) Vaucanson, le physicien Charles et Ferdinand Berthoud.

de 2 à 800 fr. aux élèves auxquels leur position de fortune rend cette subvention nécessaire, et qui sont déclarés, par un jury spécial, admissibles aux encouragements de l'État. Aux termes de la loi du 19 juin 1857, l'École centrale doit se suffire à elle-même, les produits ne se confondent pas avec les recettes du Trésor, et sont spécialement affectés aux dépenses de l'établissement; le directeur est nommé par décret impérial.

École supérieure du Commerce.-Cette École, spécialement destinée à préparer les jeunes gens aux carrières commerciales, est un établissement mixte, à la tête duquel est placé un directeur nommé par le gouvernement: Ce directeur administre l'École à ses risques et périls, et reçoit seulement une subvention annuelle de l'État. Il est assisté par un conseil de perfectionnement présidé par le ministre du commerce. Le nombre des élèves de l'École est d'environ 300, répartis en trois

années.

Ecoles Impériales d'Arts et Métiers. Ces Ecoles sont instituées à Châlons-sur-Marne (Marne), Angers (Maine-et-Loire), Aix (Bouchesdu-Rhône). Elles sont destinées à former en unissant la pratique à la théorie, des ouvriers, des contre-maîtres instruits et habiles dans la fonderie, la forge, l'ajustage, la serrurerie, les travaux du tour, la construction des modèles et la menuiserie. Chacune des trois écoles peut renfermer trois cents élèves, qui sont nommés après concours, par le ministre de l'agriculture du commerce et des travaux publics : les candidats doivent être âgés de 15 à 17 ans et avoir fait un apprentissage dans un métier analogue à un de ceux qui sont enseignés dans les écoles, et savoir manier les outils. Aucun externe n'est admis à suivre les cours. Le prix de la pension est de 500 fr., mais l'Etat entretient dans chaque école 75 places à bourse entière, 75 places à trois-quarts de bourse, et 75 places a demi-bourse : des allocations spéciales destinées à l'entretien d'élèves dans ces écoles sont en outre fournies par un assez grand nombre de départements: la durée des études est de trois années.

Le personnel de chaque École comprend : un directeur, un ingénieur, un agent comptable, un économe, des professeurs de mécanique, de mathématiques et de dessin, quatre chefs et autant de sous-chefs d'atelier, et divers employés et commis.

Voici le détail des dépenses et des recettes des trois Ecoles d'arts et métiers, d'après les prévisions du budget de 1859:

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L'ensemble des produits perçus par les écoles pour le compte de l'État, est de 356,400 fr.; l'ensemble de la dépense s'élève, en y comprenant 5,000 fr. pour dépenses d'examen et d'inspection, à 1,248,500 fr.

Outre les Ecoles impériales d'arts et métiers, il y a dans quelques grandes villes, des établissements destinés à former d'habiles ouvriers pour certaines branches spéciales d'industrie. Nous citerons: l'Ecole La Martinière, à Lyon, pour le tissage de la soie; l'Ecole de Nîmes, pour la fabrication des étoffes unies et brochées; l'École de Dieppe, pour les ouvrières en dentelles ; enfin, quelques établissements unissent l'enseignement religieux et l'instruction primaire à l'apprentissage industriel. Tels sont l'OEuvre de Saint-Nicolas instituée à Paris et à Issy, l'École d'apprentis de Nancy, l'Asile de Bethleem, à Reims, et l'établissement de Mesnières (Seine-Inférieure).

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Cours publics industriels. — La plupart des villes industrielles entretiennent des cours publics pour l'enseignement du dessin et des sciences, appliqués à l'industrie. La principale école de dessin est celle fondée à Paris en 1766, et qui existe encore aujourd'hui, sous le nom d'École impériale de dessin et de mathématiques appliqués aux arts industriels.

Un décret du 22 août 1854, a autorisé l'administration à établir auprès des Facultés de cours complémentaires sur la géométrie, la géométrie descriptive, la mécanique et le dessin, et dans les villes qui ne sont pas siéges de Facultés, des Écoles préparatoires à l'enseignement des sciences appliquées à l'industrie.

ENSEIGNEMENT AGRICOLE ET FORESTIER.

Ecole forestière (Nancy). — Cette École, qui a pour objet de former les jeunes gens qui se destinent au service de l'administration des forêts est placée dans les attributions du ministère des finances. Les élèves y sont admis par voie de concours, ils doivent être âgés de 19 à 22 ans, On en reçoit, en moyenne, 25 et 30 par année. Les élèves passent deux ans à l'École, ils sont casernés, mais prennent leurs repas au dehors. A leur sortie de l'École, s'ils ont satisfait aux examens, ils sont placés comme gardes-généraux stagiaires auprès d'un chef de service, et reçoivent un traitement annuel de 1,000 fr. Après le stage, qui dure environ une année, il sont nommés gardes-généraux.

L'Ecole est dirigée par un fonctionnaire supérieur de l'administration

TOME I.

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des forêts, qui a rang de conservateur; 5 professeurs, assimilés aux inspecteurs des forêts (4,000 à 6,000 fr. de traitement), sont chargés de l'enseignement, qui comprend la culture, l'aménagement des forêts, l'histoire naturelle, les mathématiques, les constructions et la jurisprudence; 5 agents de service intérieur sont en outre attachés à l'École. Les dépenses de l'École s'élevaient en 1859, savoir:

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Ecoles impériales d'Agriculture. - Les Ecoles impériales d'agriculture, sont spécialement destinées à former, par un enseignement à la fois théorique et pratique, des chefs d'exploitation agricole. Il y a trois Écoles impériales: à Grignon, près Versailles (Seine-et-Oise), à Grandjouan (Loire-Inférieure) et à la Saulsaie (Ain) (1).

Les Écoles impériales ne reçoivent que des élèves internes, admis après examen; la durée des études y est de trois années.

Le personnel se compose: d'un directeur professeur, un sous-directeur professeur, d'un aumônier, de 4 professeurs et de divers agents administratifs. Les traitements sont fixés à 6,000 et 5,000 fr. pour les directeurs (1 et 2 classe); 4,000 et 3,500 fr. pour les sous-directeurs; 2,500 et 3,000 fr. pour les professeurs; 1,000 à 3,000 fr. pour les employés de divers grades (2).

Dix-huit bourses sont instituées dans chaque École impériale: neuf sont réservées aux apprentis de Fermes-Écoles qui ont obtenus un certificat, les neuf autres sont distribuées entre les élèves des Écoles impériales par la voie du concours.

Les dépenses à la charge de l'État affectées aux Écoles impériales d'agriculture, s'élèvent à 526,800 fr., mais l'État perçoit dans ces établissements des produits de diverse nature dont l'ensemble s'élève à 326,500 fr. (76,500 fr. pour les pensions d'élèves, et 250,000 fr. de produits divers provenant de l'exploitation des domaines annexés aux Écoles).

Fermes-Écoles. Les fermes-écoles sont des exploitations rurales dirigées par des particuliers, et désignées, par le ministre de l'agriculture et du commerce, pour recevoir des apprentis choisis parmi les travailleurs ruraux qui trouvent dans ces établissements outre la rénuméra

(1) La fondation de Grignon date de 1827; celle de Grandjouan de 1832; celle de la Saulsaie de 1840. Il existait une quatrième école d'agriculture à Saint-Angeau, qui a été supprimée il y a quelques années.

(2) L'ensemble des matières qui composent l'enseignement des écoles se divise ea six cours, savoir: 1° économie et législation rurales; 2° agriculture; 3° zootechnie ou économie du bétail; 4° sylviculture et botanique; 5° chimie, physique, géologie appliquée à l'agriculture; 6° génie rural (irrigations, dessèchements, constructions rurales, arpentage, nivellement, etc.).

tion de leur travail, un enseignement agricole essentiellement pratique. Les directeurs exploitent ces domaines à leurs risques et périls et reçoivent seulement de l'État, à titre d'indemnité, une subvention annuelle de 2,400 fr. Il sont assistés pour l'enseignement par des chefs de pratique, surveillants comptables, et des jardiniers, dont le traitement payé par l'État est de 1,000 fr.; un vétérinaire est aussi attaché à chaque ferie-école.

L'État paye en outre aux directeurs une somme de 250 fr. par apprenti, pour frais de nourriture et d'entretien. La durée de l'apprentissage dans la plupart des fermes-écoles est fixée à trois années.

Les crédits inscrits au budget de l'État pour subvention aux fermesécoles s'élèvent pour 1859, à 518,000 fr. Ces établissements, appartenant à des particuliers, ne produisent aucun revenu à l'État.

Il y a actuellement 52 fermes-écoles réparties entre 50 départements. En voici la liste:

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Outre les établissements d'enseignement théorique et pratique que nous venons d'indiquer, il existe dans quelques grandes villes des chaires spéciales d'Agriculture, dont les titulaires sont payés sur les fonds de l'État. Ces villes sont Rodez (Aveyron), Besançon (Doubs), Quimper (Finistère), Bordeaux (Gironde), Beauvais (Oise), Toulouse (HauteGaronne), Nantes (Loire-Inférieure), Rouen (Seine-Inférieure), et Amiens (Somme). Le crédit inscrit au budget de l'État pour les dépenses de ces chaires d'Agriculture est de 18,300 fr.

Écoles Vétérinaires. Il existe trois écoles spéciales pour l'enseignement théorique et pratique de la médecine vétérinaire. Ces écoles, pla

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