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note 6 de la Lettre troisième I explication que je donne du Nagualisme et de Nagualistes. Tene est la substance de cet ouvrage du savant prélat qui est aujourd'hui fort rare.

>> On a de lui encore une collection de Sermons, en 2 vol. Madrid, 1680 et 1681. Les Constitutions Synodales, à la publication desquelles s'était opposée l'Audience Royale de Guatemala, à cause de quelques doctrines contraires au patronage royal. Elles furent prohibées par une cédule du 6 Octobre 1714, au moins pour ce qui avait rapport aux point contestés, et pour être coupables d'avoir été imprimées à Rome, comme les Constitutions diocésaines. Tel était le catholicisme de la catholique Espagne ! Je n'ajouterai plus qu'un mot à l'appui de cet ouvrage, ce sont les paroles du savant Boturini: « La dernière preuve, dit-il, de l'origine certaine des » Indiens, nous la devons à la plume de D. Francisco Nunez de la » Vega, Evêque de Chiappas et Soconusco 1.

L'abbé BRASSEUR DE BOURBOURG.

1 Idea de una neuva Historia de la América Septentrional, parag. 16. numéro 14.

Littérature catholique.

LA GUERRE ET L'HOMME DE GUERRE,

PAR LOUIS VEUILLOT.

L'ÉGLISE, LA FRANCE ET LE SCHISME EN ORIENT,

PAR EUGÈNE VEUILLOT'.

Nous réunissons ces deux livres, dans le compte rendu que nous allons faire, pour un grand nombre de raisons décisives, à nos yeux du moins. En premier lieu, parce qu'ils sont récents tous les deux, et que les auteurs, si connus et si aimés des lecteurs, sont deux frères qui professent les mêmes principes, défendent avec talent et courage la même cause, celle de la vérité et de la sainte Église catholique romaine. En second lieu parce qu'un lien étroit les unit, car ils tendent à la même démonstration, savoir qu'il faut que la croix et l'épée s'unissent si nous voulons voir de grandes choses.

On ne demandera pas d'exposer ici les services inappréciables que depuis tant d'années MM. Louis et Eugène Veuillot ont rendus à toutes les nobles causes, et en particulier à l'Église. Champions intrépides, ils n'ont cessé d'apporter le secours de leur plume puissante, et de leur courage à tout ce qui intéressait les catholiques. Il suffit d'ouvrir la collection de l'UNIVERS depuis quinze ans, pour savoir ce qu'ils ont fait, et la reconnaissance à laquelle ils ont droit de la part des gens de bien.

Du res e, ils ont reçu des preuves non équivoques qu'on savait apprécier les services qu'ils ne cessaient de rendre. Un seul mot le prouvera abondamment à nos lecteurs. En 1852, M. Louis Veuillot, après un affreux malheur, allait à Rome, en pieux pèlerin, au tombeau des saints Apôtres, pour chercher une consolation dans la perte qu'il venait de faire d'une épouse chérie. A la première audience de Sa Sainteté, qui fut publique, le Saint-Père daignait

1 2 vol. in-18, à Paris, 1855, chez Louis Vivès, rue Cassette, 23.

admettre au baisement du pied un nombre très-considérable de personnes de distinction; mais lorsque le camérier d'honneur nomma M. Veuillot rédacteur en chef de l'Univers, Pie IX l'arrêta et lui dit: J'ai une grande joie de vous voir, afin de vous remercier des services que vous avez rendus à l'Église.

De semblables paroles, en pareille circonstance, sont le titre de gloire le plus grand qu'un chrétien puisse ambitionner ici-bas, nous aimons à les graver ici, afin que les nombreux amis de M. Veuillot, les connaissent et les conservent précieusement dans leur mémoire. Nous avons hâte de parler des livres dont nous devons entretenir nos lecteurs.

I.

Depuis le commencement de la guerre d'Orient, nous faisions des vœux ardents pour qu'une plume exercée donnât au public un livre sur la guerre. Notre joie fut grande lorsque nous apprîmes que M. Louis Veuillot avait entrepris ce travail. Notre attente n'a pas été déçue. La guerre et l'homme de guerre est digne du nom et du talent de l'auteur. Nous arrivons un peu tard, il est vrai, pour parler d'un livre qui est déjà connu à coup sûr, de tous nos lecteurs. Il faut bien néanmoins en parler un peu; car nous ne croyons pas qu'il soit facile, même à un excellent écrivain, d'être plus beau, plus admirable, que le brillant auteur ne l'a été. Il y a des chapitres entiers qu'on lit avec entraînement, tant est puissant le charme du style, la verve et l'entrain qui animent chaque ligne. Tous les lecteurs de notre connaissance en ont éprouvé la même impression. Aussi, nous n'avons qu'à prendre au hazard les citations. En voici une sur Napoléon Ier :

« Sur les grèves d'une île sans gloire, il y avait un enfant, non pas de race royale, non pas même de rang illustre; un enfant pauvre, presqu'un enfant du peuple, le fils d'un pauvre gentilhom me, le neveu d'un pauvre prêtre: cet enfant, Dieu le gardait là pour châtier de son épée la félonie des rois, pour châtier de son bon sens l'orgueil des lettrés et des philosophes ; pour livrer les uns à ses soldats, les autres à sa police; pour relever par un acte de sa volonté l'Eglise qu'ils s'étaient flattés d'avoir abattue.

» Dès que Napoléon Bonaparte est né, dès que l'histoire, mentionnant sa naissance, a prononcé ce nom plein de prestige, toute la face des choses prend un

autre aspect. La révolution, si habilement préparée,si fortement voulue, éclatera, elle remplira sa mission de colère. Mais, pour le spectateur, le bras de Dieu est présent.

» Mais si la main de Dieu promène sa vengeance, il promène aussi la miséricorde et la résurrection. Quant à l'Eglise, quelles que fussent les intentions des hommes, dans le cours de ces événements déchainés contre elle, tout semble s'être fait pour elle.

>> Tout jusqu'à l'hostilité prète à dégénérer en persécution générale, où Napoléon eut le malheur de se laisser entraîner; tout, par la grâce de Dieu, a servi la cause de l'Eglise. D'un côté, les pensées de Napoléon furent un grand malheur, de l'autre, il a été bon que cette conséquence extrême des thèses régaliennes se révélât, qu'on en vît tout le péril (p. 59). »

Nous ferons ici une courte réflexion. Nous ne sommes pas évidemment de ceux pour qui l'art suffit; bien loin de là, nous aimons mieux un livre mal écrit, mais bien pensé, et inspiré par l'amour de la vérité, qu'un livre où l'erreur est revêtue de couleurs magiques. L'ART POUR L'ART est à nos yeux une impiété, le cri infâme et immoral des malheureux éclectiques de notre siècle. Certes M. Veuillot le sait bien. Aussi il a des traits brûlants et heureux pour stigmatiser le vice, l'erreur, toutes les turpitudes et toutes les hontes, les bassesses de toute sorte, les capitulations de la conscience, les séductions de l'impiété. Il est toujours sur la brèche pour défendre la vérité. Toutefois qu'il nous permette de dire que le mot hostilité est bien faible, pour des crimes tels que l'enlèvement du souverain Pontife de Rome et les tortures morales employées envers le pape Pie VII, afin d'extorquer à ce saint vieillard, privé de tous les conseils, le concordat, ainsi nommé, de Fontainebleau. Nous revenons à nos belles pages:

<< Mais quelle punition, quelle défaite, et quel théâtre de mort! Cet effort de tous les rois contre lui seul, cette conjuration des éléments; ces dernières foudres lancées d'une main si sûre et dont chaque coup abat une armée; enfin ce rocher où il va s'éteindre, comme le soleil dans les flots, prisonnier que peut seule garder l'immensité des abîmes, cercueil auquel il faut l'immensité de la mer. Quel conquérant rêvant d'élever sa gloire au-dessus des splendeurs de la vie eût imaginé rien de plus auguste? Nous avons entendu regretter pour Napoléon la mort du champ de bataille. C'est le vœu d'un professeur de belles lettres. Un écrivain mieux inspiré met Sainte-Hélène au nombre des bonheurs

extraordinaires de Napoléon. Il meurt après cinq années, sacré par l'expiation comme il l'avait été par la gloire (p. 61). »

II.

Ce que nous venons de citer du livre en dira mieux le mérite que nos paroles n'eussent pu le faire. Ajoutons néanmoins quelques mots sur le cadre de l'ouvrage et les diverses choses qui y sont traitées. Le chapitre premier est précieux: La guerre depuis le commencement du monde. L'histoire à la main on y prouve que la guerre est << un de ces maux, comme dit J. de Maistre, qui entrent dans un » état de choses où tout est violent et contre nature, et qui produi»sent des compensations (p. 41). »

Nous désirerions, en appelant l'attention sur ce livre, faire réfléchir sur les problèmes que soulève dans tout esprit sérieux le mot de GUERRE. Surtout nous croyons qu'il serait très-important de le faire lire à nos vaillants guerriers, qui y trouveraient matière à de graves pensées..

Le chapitre second: La guerre est un phénomène divin, est si plein d'intérêt, qu'on se met à le relire avec un charme toujours nouveau. Là, à nos yeux, se trouve la véritable utilité de tout l'ouvrage.

Les chapitres suivants sont sérieux, pleins de grandes vérités, et surtout ils sont riches d'emprunts faits aux plus grands écrivains. Les belles citations, pour nous, ne déparent pas un livre, elles l'ornent, l'embellissent et servent à reposer l'esprit du lecteur par la variété de ton et d'élan qu'ils offrent. Le lecteur nous pardonnera de n'en rien dire, parce qu'il la lira lui-même, et qu'il verra que ce n'est pas sans fruit. Nous ouvrons le livre, et arrivés à la conclusion si admirable qui le termine, nous ne pouvons résister encore au plaisir d'en citer quelques lignes :

«La voilà hors du fourreau, l'épée des Francs, sacrée à Reims pour les œuvres de Dieu! l'épée toujours vengeresse et toujours libératrice qui remplit encore sa mission, même lorsqu'elle l'ignore, même lorsqu'elle la refuse! Gesta Dei per Francos (p. 369). »

» Ils sont soldats de Dieu, ces soldats de la France, des rapports fidèles nous le disent unanimement. La mort qui vole partout, sur le champ de bataille comme dans les hôpitaux, trouve partout des cœurs préparés pour la vie éternelle. Parmi tant d'angoisses profondes et de silencieux regrets, telle est, au

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