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> en profondeur et en lumières. Dupin l'admire particulièrement » pour son habileté à concilier les opinions opposées et à se faire >> tout à tous pour entraîner tout le monde. Bossuet dit que les Épîtres de saint Paul seraient à elles seules une preuve suffisante › de la vérité du christianisme, comme s'il pensait qu'il a fallu ▷ nécessairement l'assistance de Dieu pour les composer 3. » La seule objection raisonnable qu'on pourrait faire contre l'étude des Épitres de saint Paul en rhétorique, ce serait le risque des interprétations hazardées par des maîtres non théologiens, mais qui empêche que des théologiens n'en donnent une édition classique, avec des annotations suffisantes pour prévenir les inexactitudes de doctrine?

Il y aurait beaucoup à dire sur saint Denys. Quelque jour, à l'aide des premières recherches d'un jeune et pieux travailleur, que Dieu a rappelé à lui au milieu d'une carrière déja pleine de mérites, il sera fait justice du préjugé qui s'obstine à distinguer de saint Denys, premier évêque d'Athènes, saint Denys, premier évêque de Paris, et qui les place à deux siècles de distance, d'après un texte mal compris de Sulpice Sévère, et un autre texte trèsdouteux de saint Grégoire-de-Tours. On cessera de se mettre ainsi à la suite de la menteuse érudition du protestantisme, et l'on reviendra, comme il est juste, à la tradition de Rome, qui était encore celle de la France il y a deux cents ans. « On tient com» munément, écrivait Pascal, saint Denys, premier évêque de » Paris, pour être l'aréopagite. » Mais quand le fait serait incertain, quand les écrits de saint Denys l'aréopagite seraient pseudonymes, n'est-il pas déplorable qu'on laisse dans l'oubli pour ce

1 Il aurait fallu dire en apparence; car il n'y a réellement rien d'opposé dans la doctrine catholique; ce qui est dit aussi de l'habileté de S. Paul et de la pensée de Bossuet, ne vient pas d'un esprit très-instruit dans la religion. J'ai relevé ailleurs et réduit à sa juste proportion la réputation démésurément outrée que les philosophes ont faite à Pascal.

1 Bibliothèque sacrée, grecque et latine, dédiée au roi, par Charles Nodier, 1826, page 73.

3J. B. Leclere, auteur du Prêtre ou la Société au 19o siècle et d'un 1o volume sur les Apôtres de la Réforme.

Pascal, 18 Provinciale.

motif, des œuvres de la plus haute spiritualité et de la plus pure doctrine? Ne lit-on pas le livre de l'Imitation, quoiqu'on ne sache pas encore avec certitude quel en est l'auteur? Et le nom demeurâtil inconnu, recueillerait-on moins de fruits à étudier «< ce sublime >> théologien, dont saint Denys, aréopagite, ne désavouerait ja> mais la doctrine et les sentiments? » Tel est du moins l'avis de Bossuet, qui trouvait admirable, entre autres traités de l'aréopagite, le traité de la Théologie mystique. Les faussaires ne sont pas d'ordinaire si sublimes, et pour la rareté du fait, il faut convenir que celui-ci mériterait bien par exception un peu d'attention et d'estime. Mais on ne risque pas de se tromper en tenant pour authentiques avec Rome les œuvres de l'aréopagite, qui fut aussi bien évêque de Paris qu'il l'avait été d'Athènes.

Le plan proposé ici pour des études chrétiennes ne peut tout dire et n'a pas l'intention de s'offrir pour modèle. Ce n'est qu'une idée de première vue. On est assurément fort libre d'y retrancher, d'y ajouter, d'y faire des changements, et si l'on jugé qu'il en vaille la peine, c'est tout l'honneur auquel cette ébauche peut prétendre.

EDOUARD DUMONT.

1Bossuet, 1 Sermon, pour le dimanche de la quinquagésime, sur l'utilité des souffrances, 1" partie.

Réforme de l'Enseignement.

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BIBLIOTHÈQUE DE

CLASSIQUES CHRÉTIENS

LATINS ET GRECS, POUR TOUTES LES CLASSES, Publiée sous le patronage de Son Éminence le cardinal M. TH. GOUSSET, archevêque de Reims,

Et sous la direction de Mgr GAUME, protonotaire apostolique.

Après l'excellent travail de M. Dumont que l'on vient de lire, nous croyons devoir publier ici la liste complète des éditions d'auteurs chrétiens que Mgr Gaume a préparées pour les offrir aux pères de familles et à tous les instituteurs qui désirent coopérer à l'amélioration des études, et à faire reprendre aux enseignements évangéliques et aux pères et docteurs de notre Églisé, la place qui leur est due dans l'esprit de la jeune génération qui s'élève sous nos yeux. Mais auparavant, nous pensons qu'il sera agréable à nos abonnés que nous mettions sous leurs yeux les divers travaux qui ont été publiés dans les Annales sur cette question capitale. Nous laisserons seulement de côté les travaux qui ont eu essentiellement pour but les études philosophiques et théologiques, pour ne nous occuper que de ceux qui concernent plus directement les études classiques. On verra que nalgré quelques malentendus malheureux, les améliorations demandées et préparées dès 1830, se sont peu à peu introduites dans les diverses maisons d'éducation, soit ecclésiastiques, soit laïques.

Voici les divers articles que ceux qui s'occupent plus spécialement d'instruction trouveront profit à consulter :

1. De l'éducation cléricale (1er art.). Considérations préliminaires et générales, par M. l'abbé Foisset, supérieur du petit séminaire de Dijon (Annales, t. 11, p. 233, 1 série). (2 art.) Plan sommaire d'études pour un petit séminaire, avec l'indication de chaque auteur, païen et chrétien, à étudier, par le même. (Ibid. p. 435.)- 3° art.) Réponse à quelques objections, par le même (t. m, p. 123 et 388).

1832. 2. Observations de M. Bouvier, alors encore supérieur du grand séminaire au Mans, (t. iv, page 71) suivies de plusieurs répliques de M. l'abbé Foisset, et d'autres répliques de M. l'abbé Bouvier (Ib. p. 131, 230 et 311).

1832. 3. Sur le danger de l'enseignement de la mythologie, telle qu'elle est enseignée en ce moment, par un auteur protestant (t. v, p. 293).

4. Discours de M. l'abbé de Salinis (maintenant évêque d'Amiens), sur la direction nouvelle à donner à l'enseignement (Ib. p. 343).

5. Nouvelles vues sur la direction à donner à l'enseignement, par MM. les abbés Laurence et de Sulinis (2o art.). (t. vu, p. 118 et 209.)

6. De quelques améliorations à introduire dans les études cléricales, par un abonné (Ib. 253).

7. De l'Origine indienne de la Mythologie enseignée dans nos classes (ibid., p. 298).

8. Plan général des Etudes qui doivent entrer dans l'éducation de l'homme; par M. l'abbé Frêre (ibid., p. 310).

9. Sur quelques Ouvrages ayant pour but l'amélioration des études classiques; par M. l'abbé Foisset (t. vi, p. 303).

10. Plan d'un Cours d'histoire pour un petit séminaire; par M. Riambourg deux articles (t. xvII, p. 379, et t. xix, p. 275). 11. De la Nécessité d'introduire dans les classes l'étude des grands écrivains latins et grecs que le christianisme a produits; par Mgr Parisis, évêque de Langres (t. xiv, p. 287, 3o série).

12. Lettre inédite sur l'enseignement de l'histoire dans les petits séminaires, par M. Riambourg (ibid., p. 441).

13. Deux Leçons de philosophie morale sur le mariage et sur la femme, telles qu'on les donnait au collège du Plessis-Sorbonne et au collége des jésuites de Paris, du tems de Bossuet et de Fénelon, extraites du docteur de Melle et du P. Channevelle, jésuite (t. vi, p. 97, 4° série).

14. Liste des livres classiques dont on se servait dans les classes dirigées par les jésuites, donnée par le P. Jouvency, de la même société (ibid., p. 120). —- Il n'y fait entrer que deux auteurs chrétiens grecs pour une seule classe, et aucun auteur chrétien latin.

15. Recueil de quelques documents historiques concernant la discussion sur les classiques chrétiens et païens à employer dans les classes, et sur un projet de quatre articles proposé par Mgr Du panloup, évêque d'Orléans à la signature de l'épiscopat français (ibid., p. 289 et 360). Recueil complet de toutes les lettres des évêques qui précisent la question de la réforme que l'on désire introduire dans les études classiques, et de celle du cardinal Antonelli, qui fit tomber le projet des quatre articles à signer.

16. Programine publié en 1850 par la sainte Congrégation des études, sur lequel doivent être interrogés ceux qui aspirent aux hautes études, à Rome (ibid., p. 325).

17. Etudes sur les Hymnes de Santeul, etc., où l'on voit et touche au doigt combien le paganisme avait envahi, dès le 17′ siècle, toutes les études classiques, et le mépris que l'on avait pour les hymnes et pour les auteurs chrétiens; neuf articles. (t. ix, p. 188, 296, 348; t. x, p. 148, 217, 371; t. xi, ci-dessus, p. 42, 85, 375).

18. De la Réforme de l'enseignement classique sur la quantité prosodique; par M. Jullien (t. x. p. 382).

Voici maintenant le préambule que les éditeurs de la Bibliothèque des Classiques chrétiens ont mis à la liste des auteurs qui ont déjà paru.

PRÉAMBULE.

:

« Apporter un remède efficace aux maux de la société en dépaganisant l'éducation des classes qui la dirigent, et pour cela introduire largement les auteurs chrétiens dans les études littéraires; expurger sévèrement les, auteurs païens; enseigner chrétiennement, autant que la chose est possible, les auteurs païens, qu'il n'a jamais été question d'exclure entièrement à ces trois idées se réduit la grande question soutenue par Mgr Gaume.

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» Ces idées, si conformes au sens chrétien et même au simple bon sens, ont pourtant rencontré une certaine opposition. Nous sommes loin de nous en plaindre; la discussion élevée à ce sujet a eu plusieurs avantages ;

1 Ver rongeur, p. 383-5; Lettres à Monseigneur d'Orléans, p. 7, 61, 222; Prospectus de la Bibliothèque, p. 15; etc., etc.

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