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zol Sa carrière a été en quelque sorte la vie d'un peuple abandonné à lui-même, cherchant d'abord 31 jeune et timide, un appui protecteur dans le pouvoir d'un seul, brisant ensuite ce joug humiliant et l'implorants de nouveau dans la vieillesse, qui est pour les peuples l'excès de la civilisation. Né sous les rois Bonaparte a chéri la liberté tant qu'il a été dans la force de l'intelligence, alors il mettait son bonheur à faire des républiques dès que son âme s'ouvrit aux petites ambitions, il ne fut plus assez fort pour soutenir et achever son ouvrage il s'appuya sur des trônese eulg

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Mais, toujours esprit créateur, Bonaparte donna à sa monarchie un éclat inconnu dans le gouvernement - des rois ; il en fit une tutelle bienfaisante: sous son empire la perte de la liberté n'amena pas l'esclavage. Il protégea les Français contre eux-mêmes. En effet à quel danger ce peuple, naguère si républicain et si fier, mais comme fatigué de sa dignité d'un jour, ne s'était-il pas exposé en se donnant encore à un seul homme! Sa valeur, sa générosité, son enthousiasme, ses brillans défauts avaient été tant de fois exploités par d'indignes maîtres lacos dy autoads egidorcm

Cependant il est un reproche qu'on peut justement faire au gouvernement de Bonaparte'; c'est d'avoir manqué de franchise, c'est d'avoir obtenu par la déception ce qu'on lui aurait accordé, ce que même on lui accordait avec empressement et confiance. Citons quelques exemples.ro, mot muslihi sneen drogue

C'est aux mandataires directs du peuple qu'il appartient de voter les levées d'hommes ; mais Napoléon ne veut ni se soumettre au retour annuel des sessions 2. nic s'exposer aux représentations de magistrats qui n'ont encore présens à la pensée que les vœux et les

besoins de leurs commettans. Il dépouille le Corps législatif de cette attribution, la transporte à son Sénat celui-ci, ingénieux à tourmenter les principes pour justifier sa docilité, s'attache à démontrer qu'il est compétent pour permettre aux jeunes braves de voler sous les drapeaux.

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Napoléon, par de simples décrets impériaux, érige des grands fefs, distribue des duchés, donne des pays conquis en toute propriété à quelques uns de ses lieutenans, enfin il crée une noblesse héréditaire, des majorats, etc.; et ses orateurs préconisent ces grandes institutions comme un obstacle invincible au retour des privileges et de la féodalité.

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C'était peu d'avoir paralysé l'autorité tribunitienne, qui, depuis sa courageuse opposition à l'établissement de la Légion-d'Honneur, n'avait pas donné un signe d'existence; le gouvernement supprime le Tribunat, et ses sophistes débitent à ce sujet un tissu d'impertinences, auxquelles l'ambition satisfaite et l'avide flatterie répondent humblement merci.

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Les colléges électoraux sont des instrumens du pouvoir; et l'on vante leur indépendance. L'institution du juri est dénaturée; on dit qu'elle est purifiée, et réduite à ses effets salutaires. Des dispositions qui dépendent essentiellement du pouvoir législatif sont furtiyement introduites dans des senatus - consulte dans des décrets ignorés de la masse des citoyens, et reçoivent bientôt après une application et des développemens outrés. On permet de longs discours sur des actes insignifians ou généralement jugés nécessaires et bons sur ceux qui seraient de nature à éveiller l'attention publique on ne permet aucune discussion; ou l'on fait mieux, on ne les propose point. Les grandes

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questions sont brusquement écartées : c'est ainsi que publicité, sauvegarde des intérêts sociaux, avait été étroitement retenue par l'arrêté qui limitait le nombre des journaux, et plaçait les feuilles privilégiées sous l'inspection de la haute police; que la liberté de la presse et la liberté individuelle avaient été confiées au Sénat ; que l'infâme loterie centuplait ses produits par la permission qui lui avait été donnée de s'établir dans cinq grandes villes de l'Empire', et de célébrer quinze fois par mois la ruine de ses victimes."

Le Corps législatif, appelé pour sanctionner les lois qu'on avait jugées susceptibles de lui être soumises sans inconvénient, approbateur muet des travaux du Conseil d'état, privé de tout droit de remontrance et d'obser vation; le Corps législatif ne prenait aucune part à la confection des lois; il adoptait tout de con+ fiance. Néanmoins, à la clôture de chaque session, des conseillers d'état venaient dire aux députés : S. M. se loue de vos conseils et de votre coopération .... Elle est contente de vos travaux..... Votre sagesse a prévu... Vous avez fait.. ... Vous avez voulu Vos profondes délibérations ont donne telles lois à P'Empire.... Et les députés recevaient avec reconnaissance ces hypocrites hommages, quoique bien convaincus qu'ils n'avaient rien fait, rien voulu, et qu'ils n'étaient venus que pour enregistrer les volontés de l'empereur et les propositions de ses ministres, discu tées et rédigées au Conseil d'état, seul pouvoir législatif. La gloire semblait avoir exilé la pudeur et le bon

sens.

Certes il y aurait eu plus de grandeur de la part de Napoléon à rejeter ces formes devenues burlesques, et à s'emparer hautement de tous les pouvoirs phis

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qu'il les exercait de fait; et de la part de son Senat qui tour à tour se déclara ou puissance législative, ou corps constitué, ou pouvoir constituant, il y aurait eu de la bonne foi a les lui remettre tous par une démar che solennelle, et pour un temps déterminé. Napoléon avait prouvé qu'il était digne qu'il était digne d'une pareille dictature. L'Expose de la Situation de l'Empire, lu chaque an22 g 3 1932 née devant le peuple assemblé, cût justifié ce généreux abandon il est évident que les les comptes rendus au nom de Napoléon, ainsi que ses propres discours, parviendront seuls à la postérité, et suffiront à son éloge. On n'aurait pas vu le plus vaste des génies se compromettre souvent dans des routes vulgaires, et des hommes depuis longtemps renommés dans les sciences et dans les lettres, fatiguant en vain leur esprit pour déguiser une aveugle soumission, ne plus mériter que le blâme de leurs concitoyens. Le dévouement des Français était garanti à l'empereur par la gratitude, par l'admiration, et surtout par ce besoin de gloire toujours renaissant, et toujours satisfait. Qu'ajoutaient de plus les hyperboles de certains orateurs, les métaphores de celui-ci, les madrigaux de celui-là, les témoignages serviles de presque tous? Oui, de presque tous, puisque dans ce corps malheureusement célèbre on compte à peine dix citoyens minorité impuissante, mais honorable, qui a toujours voté selon sa conscience, et s'est conservée pure dans un foyer de corruption. Elle a rougi de voir des membres de, la majorité échanger d'abord le bulletin de leur opinion contre des bons de vingt mille francs, puis contre des sénatoreries, qu'ils se disputaient encore par tous les moyens d'intrigue; elle a combattu, mais sans succès, pour déjouer ces menées qui portèrent

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au Corps législatif des députés que l'intérêt du peuple aurait dû faire récuser. Trompée dans ses 10970stapel conserg to Taloob sa TGH & THỌN TÚL efforts, cette minorité n'en a pas moins de droit à la 09 JIGING VI inequando moving to reconnaissance publique : peut-être que sans elle on 4809b 9.306 2001 ens rubeol lot onnod el 5b eût dit et fait plus encore.

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malogeen19toberroigu pirng sa „oloumbfos bifa Napoléon se montrait plus à découvert dans sa poli9705 of 9th agih treto tique extérieure. Chez le peuple du monde le plus spirituel et le plus susceptible, peut-être avait-il cru devoir, par respect ou par crainte, cacher d'abord ses intentions. Quels ménagemens méritaient de sa part fes gouvernemens alors existans? Il déclara hautement aux uns sa juste colèré, aux autres son mépris, à tous le dessein qu'il avait de régénérer l'Europe. Et partout en effet il a laissé l'empreinte de son génie. Quel peuple

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n'a pas des actions de grâces à lui rendre ! L'Anglais ruine ou renverse ses alliés : Napoléon a donné aux siens de la dignité des moyens vens d'industrie et de

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communication, des monumens, des lois, des. insti tutions salutaires. Sans lui les Espagnols cux-mêmes seraient encore courbés sous un ignoble despotisme; il leur a révélé une patrie: un jour, plus instruits et plus justes, loin de blasphemer contre sa mémoire, ils confirmeront sa prédiction; l'Espagne l'honorera comme son libérateur, comme le seul dont le bras pût l'affranchir des chaînes de l'Inquisition. La politi que de Napoléon ne fut donc pas ce qu'on nomme de la diplomatie; elle était une régénération européenne: les faits l'expliquent.

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Mais par combien d'actes sublimes, par quelle sollicitude constante pour le peuple Napoléon rachetait le défaut de confiance que nous lui avons reproché, et les surprises dont il eut la faiblesse de faire usage pour établir sa vaste domination! Lorsque le temps, temps, aidé duszafog

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