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par l'ignorance et la haine, aura défiguré ou détruit les monumens de sa gloire on l'admirera encore dans les tableaux écrits, de la situation de l'em2929(di pire, dans les rapports de l'Institut, même dans de simples décrets, qui témoigneront à foul jamais de son zèle et de ses efforts pour la prospérité publique, de son amour pour les sciences, les lettres et les arts, et de la protection puissante qu'il ne cessa de leur ac corder (1). So as li-isvog sheqe Et les Codes! on sait la part qu'il a prise dans leur discussion au Conseil d'état : des jurisconsultes

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les

(1) Conformément à un arrêté du 13 ventose an 10, quatre classes de l'Institut, dans les mois de février et mars 1808, ont fait à l'empereur, en séances du Conseil d'état, des rapports historiques sur l'état des connaissances humaines depuis l'année 1789. Ce sont des monumens qui feront toujours l'orgueil de la France, comme la gloire de celui qui les a provoqués.

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L'arrêté du 13 ventose an ro reçut son complément par le décret relatif aux prix décennaux, rendu à Aix-la-Chapelle dans un de ces voyages que Napoléon entreprenait annuellement pour reconnaître et vivifier les départemens de l'Empire. D'une part des prétentions déplacées, de l'autre le cours des événemens, n'ont point permis la distribution des prix décennaux. Voici le décret :

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« Au palais impérial à Aix-la-Chapelle le 4 Truetidor an 12 (11 septembre 1804).

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«Napoléon, empereur des Français, à tous ceux qui les

présentes verront, salut...

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Étant dans l'intention d'encourager les sciences

les alet.

Aussi le peuple, qui dans son admirable ifistinct quielp

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apercevait les faiblesses du monarque, les pardoneb nolema si ob zi

nait au grand homme; il n'a toujours vu, toujours aimé que Bonaparte. Il a supporté le trône sansqen. voter l'établissement. Son profond silence pendant da proclamation du senatus-consulte du 28 floréal an 120 était une grande leçon pour le premier consul; mais Bonaparte pouvait-il en profiter? Longtemps avant le recensement des votes, ses courtisans jouir de leurs titres d'altesse et d'excellence, l'avaient rapetissé sous les noms de sire et de majesté; luimême n'employait plus le nom de citoyen; il disait monsieur. Le dé était jeté.

avant jon der

, pressés

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tres et les arts, qui contribuent éminemment à l'illustration et à

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la gloire des nations;

» Désirant non seulement que la France conserve la supe- s riorité qu'elle a acquise dans les sciences et dans les arts, mais encore que le siècle qui commence l'emporte sur ceux qui l'ont b

précédé;

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Voulant aussi connaître les hommes qui auront le plus. participé à l'éclat des sciences, des lettres et des arts; 167 » Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

» Art. Ier. Il y aura de dix ans en dix ans, le jour anniver saire au dix-huit brumaire, une distribution de grands prix, donnés de notre propre main, dans le lieu et avec la solennité qui seront ultérieurement réglés.

» 2. Tous les ouvrages de sciences, de littérature et d'arts, toutes les inventions utiles, tous les établissemens consacrés aux progrès de l'agriculture ou de l'industrie nationale, publiés, connus ou formés dans un intervalle de dix années, dont le

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pape

Napoléon youlut être sacré par le souverain pontife; et le Pie VII yint de Rome à Paris pour cette cérémonie, qui eut lieu le 11 frimaire an 13 ( 2 déz cembre 1804). Après la pompe religieuse il y eut plusieurs jours passés dans des fêtes splendides, données par le gouvernement, le Sénat et la ville de Paris. La journée consacrée aux réjouissances publiques offrit le tableau toujours vif et animé d'une immense population appelée à des plaisirs nombreux et brillans, courant de l'un à l'autre, mais cherchant partout un

terme précédera d'un an l'époque de la distribution, concourront pour les grands prix.

» 3. La première distribution des grands prix se fera le 18 brumaire an 18 (9 novembre 1809); et, conformément aux dispositions de l'article précédent, le concours comprendra tous les ouvrages, inventions ou établissemens publiés ou connus depuis l'intervalle du 18 brumaire de l'an 7 au 18 brumaire de l'an 17.

» 4. Ces grands prix seront les uns de la valeur de dix mille francs, les autres de la valeur de cinq mille francs.

» 5. Les grands prix de la valeur de dix mille francs seront au nombre de neuf, et décernés :

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1o. Aux auteurs des deux meilleurs ouvrages de science, l'un pour les sciences physiques, l'autre pour les sciences mathématiques;

» 2°. A l'auteur de la meilleure histoire ou du meilleur morceau d'histoire, soit ancienne, soit moderne ;

» 3o. A l'inventeur de la machine la plus utile aux arts et aux manufactures;

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4. Au fondateur de l'établissement le plus avantageux à l'agriculture ou à l'industrie nationale;

-> 5o, A l'auteur du meilleur ouvrage dramatique, soit co-` médie, soit tragédie, représenté sur les théâtres français;

»6. Aux auteurs des deux meilleurs ouvrages, l'un de pein

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motif à sa joie, un objet à ses hommages. Le nom de Bonaparte restait dans tous les cours; il serait venu sur toutes les lèvres si les mots Sa Majesté l'empereur, écrits partout et répétés par les agens du pouvoir, n'étaient venus s'y placer accompagnés de la tristesse ou de l'ironie. Le peuple persistait à ne voir que Bonaparte, et il se vengeait de Napoléon par des sarcasmes contre ses valets de cour, qui déjà paraissaient vieillis dans leurs fonctions: plus tard on verra sa noblesse se montrer dès sa naissance aussi superbe que l'ancienne. C'est en vain que Bonaparte se disait encore empereur par les Constitutions de la République, et qu'il affectait même des formes jadis usitées chez les vainqueurs du monde; la France n'avait plus de Rome que son Sénat dégénéré,

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et La plus belle et la plus imposante des fêtes du cou

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ture, l'autre de sculpture, représentant des actions d'éclat ou des événemens mémorables puisés dans notre histoire;

7. Au compositeur du meilleur opéra représenté sur le théâtre de l'Académie impériale de musique.

» 6. Les grands prix de la valeur de cinq mille francs' seront au nombre de treize, et décernés :

» 1o. Aux traducteurs de dix manuscrits de la bibliothèque impériale ou des autres bibliothèques de Paris, écrits en langues anciennes ou en langues orientales, les plus utiles soit aux sciences, soit à l'histoire, soit aux belles-lettres, soit aux arts;

20. Aux auteurs des trois meilleurs petits poëmes, ayant pour sujet des événemens mémorables de notre histoire ou des actions honorables pour le caractère français..

» 7. Ces prix seront décernés sur le rapport et la proposition d'un juri composé des quatre secrétaires perpétuels des quatre classes de l'Institut, et des quatre présidens en fonctions dans l'année qui précédera celle de la distribution. Signé NAPOLEON.»

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ronnement fut celle du 14 frimaire; c'est la distribution des aigles, faite par l'empereur au Champ de Mars, où se trouvaient réunis les députations de tous les corps de l'armée et des gardes nationales de tous les départemens. « Les aigles étaient portées par les pré>>> sidens des colléges électoraux pour les départemens, » et par les colonels pour les corps de l'arnice. A un », signal donné, toutes les colonnes se mettent en » mouvement, se serrent, s'appprochent de l'empe»reur, qui leur dit: Soldats; voilà vos drapeaux!

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Ces aigles vous serviront toujours de point de ral" » liement; elles seront partout ou votre empereur » le jugera nécessaire pour la défense de son tróne » et de son peuple. Vous jurez de sacrifier votre » vie pour les défendre et les maintenir constam»ment par votre courage sur le chemin de la vic»toirez vous le jurez! Nous le jurons! ont » répété l'armée par ses envoyés d'élite, et les départe- ́` » mens par les députés des gardes nationales, en élevant » dans les airs les aigles confiées à leur vaillance, en » confondant leurs acclamations réitérées avec le » bruit des instrumens et des fanfares militaires. >>

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Si le couronnement, cette cérémonie fastueusement mystique, n'eut pour le peuple d'autre attrait que celui d'un spectacle extraordinaire, c'est que la pompe et l'esprit des fetes nationales avaient placé les citoyens au dessus de semblables représentations, qui excitent la curiosité, et laissent le cœur sans souvenirs: elles n'étaient plus dans les mœurs ; la patrie seule, non celui qu'elle a commis pour diriger ses intérêts, la patrie seule inspirait encore la joie civique:

Peu de jours avant le couronnement on put observerla

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