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Miconi, où il avait aussi coulé à fond un autre navire. I tenait à bord de son vaisseau, dans les fers, les capitaines de ces mistics. Ce fut dans l'île de Candie où résidait le foyer du brigandage affreux qui s'exerçait sur les mers, que l'amiral se rendit pour faire justice des dilapidations exercées contre une foule de bâtiments autrichiens, et qu'il y recouvra, d'après de justes renseignements, une partie de la cargaison d'un de ces bâtiments qui avait été chargé à Trieste.

18 septembre. Ouverture de la diète de Hongrie à Presbourg. Les États du royaume qui forment cette diète se composent, 1°. du haut clergé catholique, et des évêques du rit grec nommé; 2°. de la haute noblesse; savoir les barons du royaume (magnats), les comtes et barons; 3°. des gentilshommes ou l'ordre équestre, et des corporations ecclésiastiques; 4°. des villes libres royales. La diète est divisée en deux chambres, qu'on appelle tabulæ ; la chambre haute (tabula magnatum), présidée par le palatin, est composée des grands dignitaires et barons du royaume, des évêques et prélats, des comtes suprêmes, des cinquantedeux comitats du royaume, des magnats, qui assistent en personne. La chambre basse (tabula statuum) est présidée par le président du tribunal dit table royale, qui est appelé personalis, lieutenant de roi. Elle est formée des députés des comitats, de ceux des corporations religieuses, des mandataires des magnats qui ne se rendent pas en personne à la diète, et des députés des villes royales. A dix heures, les États-Généraux se sont réunis dans le palais royal, pour assister à la messe du Saint-Esprit; ils se sont ensuite rendus, en grand costume national, dans la salle du trône, où parurent successivement l'impératrice, l'archiduchesse Sophie, sa sœur, l'archiduchesse palatine, l'archiduc prince royal de Hongrie, et l'archiduc François-Charles. Dans le discours que l'empereur prononça en langue latine, on remarque particulièrement cette phrase: «Des événements importants. se sont passés depuis notre dernière réunion » dans ce lieu. Il a fallu les guerres les plus sanglantes pour » procurer enfin à l'Europe la jouissance de la paix, après laquelle elle soupirait depuis si long-tems. Pendant toute » la durée de cette lutte, je n'ai négligé aucune peine per» sonnelle, aucun effort qui me parût propre à atteindre » mon but , pour soutenir les droits de mon royaume. L'espoir certain d'une paix de longue durée favorise vos dé

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» libérations. Un autre motif m'engage encore à les entre» prendre dans le moment actuel; mon âge s'avance, et les »jours des mortels sont dans les mains du Seigneur ». A ces mots, l'impératrice et l'archiduchesse Sophie fondirent en larmes. Ce mouvement de sensibilité se communiqua à toute l'assemblée, qui, après quelque agitation, s'écria d'une voix unanime: « Dieu conserve le roi long-tems! long-tems! Sa majesté, les larmes aux yeux, continua son discours, après lequel, ayant remis ses propositions cachetées au chancelier, elle se retira avec une émotion sensible, au milieu des acclamations réitérées.

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L'empereuravait déclaré, le 9 du même mois, que, d'après une résolution de la diète, du 18 août précédent, il serait accordé aux anciennes familles, membres de l'empire germanique et médiatisés par suite de la dissolution de cet empire, un rang et un titre analogues à leur égalité de naissance avec les maisons souveraines, et que les princes auraient le titre d'altesse sérénissime. Voici la liste de ces familles maintenant médiatisées. Les princes domiciliés dans la monarchie autrichienne sont ceux d'Auersberg, Colloredo, Mansfeld, Dietrichstein, Esterhazy, KaunitzRietberg, Khewenhuller, Lobkowitz, Metternich, Rosenberg, Schwartzenberg, Schoenbourg, Starhemberg, Trautmansdorff, Windischgraetz; les princes domiciliés hors de la monarchie autrichienne sont : Aremberg (duc), Bentheim-Steinfurth ou Rehda, Croy (duc), FuggerBabenhausen, Furstenberg, Hohenlohe-Langenbourg-Langenbourg, Hohenlohe-Langenbourg-Oehringen, Hohen

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Tohe-Langenbourg-Kirchberg, Hohenlohe-WaldenbourgBartenstein, Hohenlohe-Waldenbourg - Bartenstein laxt berg Hohenlohe-Waldenbourg - Shillingsfürst, Isenbourg-Offenbach-Berstein, Léyen, Linange, LoozCorswaren (duc), Loewestein-Wertheim-Rosenberg, Loewestein-Wertheim-Frendenberg, Oettingen-Spielberg, Oettingen-Wallerstein, Salm-Salm, Salm-Kyrbourg, SalmRifferscheid - Krautheim, Salm-Hortsmar, Sayn-Wittgenstein - Berlebourg, Sayn-Wittgenstein - Hohenstein, Solms-Braunfels, Solms-Lich et Hohen-Solms, WaldbourgWolfegg-Waldsée, Waldbourg-Zeil-Trauchbourg, Waldbourg-Zeil-Wurzach, Tour et Taxis.

6 novembre. L'empereur adresse sa réponse et sa résolution sur les représentations des États de Hongrie du 22 octobre. Ces représentations étaient conçues en termes très

énergiques; le monarque les trouva repréhensibles tant au fond qu'à la manière dont elles étaient présentées; il déclara sa volonté que, dans ces matières, on s'en tint au recès de la diète de 1790 à 1791.

27 décembre. Les pertes que les corsaires grecs font éprouver au commerce autrichien déterminent la Cour de Vienne à augmenter ses forces maritimes dans l'Archipel.

Les représentations énergiques adressées à l'empereur par la diète de Hongrie, mécontentent S. M. sous différents rapports. L'empereur du Brésil avait fait tous ses efforts auprès de l'empereur d'Autriche, son beau père, pour être reconnu par lui en cette qualité; mais le cabinet de Vienne s'était refusé à cette reconnaissance tant que l'émancipation du Brésil n'aurait pas été prononcée par le roi de Portugal; cette condition ayant été remplie, l'empereur permit à l'ambassadeur du Brésil de lui remettre ses lettres de créance, attendu que la Cour de Portugal était entièrement désintéressée dans cette affaire. Le 29, l'empereur ordonne que le régiment qui porte le nom de l'empereur Alexandre, récemment décédé, le conservera à perpétuité.

1826, 11 janvier. Le cabinet de Vienne fait publier une note du ministre des affaires étrangères de Russie, annonçant que l'empereur Nicolas Ier. a manifesté l'intention de maintenir le sistème politique adopté par l'empereur Alexandre.

23 février. La députation de la diète de Hongrie, ayant été admise à présenter à l'empereur ses félicitations au sujet du jour anniversaire de sa naissance, reçoit une réponse dans laquelle perce un certain mécontentement sur les procédés de la diète. « Ses travaux, » dit S. M., « ses délibérations et >> ses résultats, ont-ils, jusqu'à ce jour, atteint le but de » nos vœux et de nos espérances? c'est ce que nous laissons » décider aux États eux-mêmes: un père a le droit de faire >> cette question à ses enfans. » Le 18 novembre, cependant la diète, assemblée depuis long-tems, persiste dans son refus d'adopter les propositions royales sur l'impôt, à moins qu'on ne lui fasse justice sur différentes réclamations relatives aux infractions à la loi fondamentale, et à plusieurs autres griefs bien connus; ce ne sont pas seulement les États hongrois qui opposent des difficultés : ceux de Bohême, qui ne jouissent réellement que d'une ombre de liberté constitutionnelle, élèvent des plaintes sur l'énormité des

458 CHRON. HISTOR. DES EMPEREURS, D'ALLEMAGNE.

charges qui, dans ce royaume, pèsent particulièrement sur la propriété foncière, et auxquelles les contribuables peuvent d'autant moins suffire, que les productions agricoles rendent à peine les frais de culture.

1827, 10 mars. On apprend à Vienne la nouvelle de la mort de l'archiduchesse Léopoldine, impératrice du Brésil : cette nouvelle excite une sensation d'autant plus douloureuse, que la famiile impériale comptait bien que don Pèdre aurait permis à son auguste épouse de venir, au renouvellement de la belle saison, en Europe, afin de rétablir sa santé affaiblie par la température du climat du Brésil.

31 mai. Les affaires d'Orient commencent à exciter vivevement l'attention du cabinet autrichien, qui, d'accord avec les autres grandes puissances, paraît décidé à employer tous les moyens pour déterminer le divan à satisfaire aux demandes de la France, de l'Angleterre et de la Russie; en attendant la solution de ce problème, des ordres éventuels ont été expédiés aux généraux qui commandent les troupes autrichiennes dans la Bukowine et dans le Bannat de Témeswar; il s'agit d'une démonstration pour observer la Servie, tandis que les Russes prendront des positions plus concentrées sur le Pruth et le Danube.

SUITE DE LA

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

DES

GRANDS-DUCS DE BADE.

CHARLES-FRÉDÉRIC.

1800. La position du margrave de Bade, dont les États étaient limitrophes de la France et des grandes principautés de l'Allemagne, était extrêmement délicate. Au commencement du dix-neuvième siècle, ce margrave sut l'apprécier et en tirer parti, sans manquer à ses devoirs envers la confédération germanique; il sut conserver l'estime et les égards des gouvernements éphémères qui régirent assez long-tems la France.

15 novembre. Résolu de maintenir son sistème de neutralité, il reste sans inquiétude sur les événements de la guerre qui bouleversait l'Europe, et malgré les pressantes instances dont il est obsédé, il ne veut point quitter son château de Carlsruhe, quoique les flambeaux de la guerre et les fléaux qu'elle entraîne, menacent son pays.

1803, 19 juin. Le margrave, malgré les pénibles distractions et les inquiétudes de tout genre, que la guerre avait dû lui causer, s'occupe de l'objet le plus important pour tout état, tant grand que petit. Nous voulons parler de l'instruction publique, le premier devoir des gouvernements, comme le premier besoin des peuples. Le prince organise de nouveau l'université de Heidelberg, qui était le seul établissement littéraire et scientifique étendu des États badois. L'université est divisée en six sections: 1°. celle de théologie; il

y

a des

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