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pas pu découvrir encore tous les membres de cette association.

1825, 7 octobre. L'instruction publique subit une organisation nouvelle. Le grand-duc veut que l'instruction primaire soit donnée avec clarté et d'une manière appropriée aux besoins du peuple; mais que, dans les hautes et moyennes écoles, l'enseignement soit approfondi dans toutes les branches; que, surtout dans les gimnases et les licées, la littérature classique, base de toute éducation scientifique, soit cultivée, ainsi que les connaissances auxiliaires, de manière à conduire à l'acquisition de connaissances plus étendues. Il doit être créé, en outre, un établissement pour ceux qui se vouent à l'étude des mathématiques et des sciences naturelles, non-seulement pour leur propre instruction, mais encore pour faire l'application de ces sciences aux usages de la vie civile pour l'architecture, les constructions hidrauliques; celles des grandes routes, les mines, la science forestière, ou enfin tous les objets de service public qui sont fondés sur ces sciences.

1826, 8 juin. Ordonnance sur l'éducation des enfants provenant de mariages mixtes. On révoque l'édit du 14 mai 1807, portant que les enfants mâles doivent être absolument élevés dans la religion du père. A l'avenir, les fiancés de communion différente pourront déterminer, avant le mariage , par un contrat en due forme, la confession du père ou de la mère, pour que tous les enfants y soient élevés, ou suivre, à cet égard, le partage des sexes; de sorte que les garçons soient élevés dans la religion du père, les filles dans celle de la mère.

25 septembre. Quatre jours auparavant, la reine Frédérique de Suède était décédée à Lausanne, entre les bras de ses enfants et de sa sœur, la reine douairière de Bavière.

29 septembre. Le grand-duc, voulant arrêter les progrès de la petite vérole, qui s'est manifestée dans ses États, ordonne qu'aucun sujet, Badois ou étranger, n'y sera admis comme ouvrier ou comme domestique, s'il ne prouve, par de bons certificats, qu'il a eu la petite vérole ou qu'il a été vacciné; et que, dans le cas contraire, il sera obligé de se soumettre immédiatement à la vaccination, ou de quitter le grand-duché.

13 octobre. Le corps de la reine Frédérique de Suède est déposé dans le caveau de la famille grand'ducale, à Pforz

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476 CHRONOLOGIe historique de grande-ducs de bade. heim: c'était la troisième fille du prince héréditaire de Bade, Charles-Louis, mort en 1801. Elle naquit le 12 mars 1781, fut mariée solennellement, le 31 octobre 1797, avec l'ancien roi de Suède, Gustave-Adolphe IV, et couronnée, le 3 avril 1800, à la diète de Norkorping. Par suite de malheureux événements, la reine quitta la Suède douze ans après son mariage, et vécut révérée et chérie au sein de sa famille, comme un modèle de toutes les vertus, s'occupant ellemême de l'éducation de ses enfants.

8 novembre. L'administrateur de l'évêché de Constance publie un avertissement relativement à des écrits que des voyageurs inconnus distribuaient gratis parmi le peuple, en invitant ses diocésains à se prémunir contre ces écrits, dont l'esprit et les principes s'écartent plus ou moins de ceux de l'Église catholique.

1827, 30 juin. Comme, d'après une loi du 30 janvier 1819, tous les emplois civils inférieurs, jusque et y compris ceux de secrétaires de chancellerie, dans les bureaux d'une classe moyenne, sont inamovibles après cinq ans d'exercice, tous les ministères doivent, chaque année, faire un rapport sur tous les fonctionnaires qui sont déjà placés ou qui le seront

à l'avenir.

FIN DU TOME septième.

d'obéissance (terram obedientia), qu'aux princes et aux peuples des autres pays? »

Le 29 août, on publie l'acte constitutionnel du grandduché. Il est divisé en cinq sections. La première traite du grand-duché et du gouvernement en général; la deuxième, des droits politiques des Badois; la troisième, des Etats, des droits et des devoirs des membres qui les composent ; la quatrième, du pouvoir des États; la cinquième, de l'ouverture de leurs séances, et de la forme de leurs délibérations. Cet acte consacre l'égalité des droits; la responsabilité des ministres et autres fonctionnaires; la répartition égale des charges de l'État ; l'admissibilité à tous les emplois civils et militaires de tous les citoyens appartenant à l'une des trois confessions chrétiennes ; la liberté individuelle. La liberté de la presse est subordonnée aux décrets de la diète germanique. Les États se composent de deux chambres, dont une est élective; le grand-duc sanctionne et promulgue les lois ; les représentants sont nommés pour huit ils sont renouvelés tous les deux ans, par quart; aucun impôt ne peut être levé, aucun emprunt contracté, sans le consentement des États; les séances des deux chambres sont publiques; le droit de pétition appartient à tous les citoyens; mais ils ne peuvent s'adresser directement aux chambres avant de prouver qu'ils se sont préalablement adressés aux ministres.

ans;

Le 8 décembre, le grand-duc, depuis long-tems malade, succombe à ses douleurs. Il était né le 8 juin 1786, fils du prince héréditaire Charles-Louis, décédé en 1801; il succéda à son aïeul le 8 juin 1811; épousa, le 8 avril 1806, Stéphanie de Beauharnais. Il laisse trois princesses en bas âge. Son oncle, LOUIS-AUGUSTE-GUILLAUME, prince grand-ducal, margrave de Bade, né le 9 février 1763, lui succède : s'il meurt sans descendants, ce qui est assez probable, puisqu'il est encore célibataire, les enfants que le grand-duc CharlesFrédéric a eus de son mariage morganatique avec la demoiselle Gégersberg, doivent succéder, conformément au statut de famille établi par le feu grand-duc. Ces enfants, qui portaient autrefois le titre de comtes de Hochberg, ont reçu, comme nous l'avons déjà observé, en 1818, celui de margraves de Bade. En cas d'extinction de la ligne directe, l'Autriche réclame la réversion du Brisgaw, et le roi de Bavière celle du Palatinat, en vertu d'anciens pactes et usages. Cette question sur la réversion des provinces qui ont appartenu aux maisons de Lorraine-Autriche et de Willels

bach-Bavière, est indépendante d'une autre question résultante de traités récemment conclus entre l'Autriche et Bade, notamment celui de Francfort, en 1813, par lequel le grand-duc s'obligea à des cessions qui pourraient être nécessaires pour les arrangements territoriaux de l'Allemagne. L'ancien État des margraves de Bade ne comptait que deux cent mille habitants; mais, agrandi par la France, le grandduché est parvenu à une population d'un million d'âmes. C'est un pays riche, fertile et pittoresque ; il renferme tous les défilés de la forêt Noire, qui ouvrent l'entrée de l'Allemagne méridionale, et il borde le Rhin sur une ligne de soixante-dix à quatre-vingts lieues. La maison de Bade ou de Zaringue s'est alliée à plusieurs dinasties. Sur quatre sœurs du feu grand-duc, l'une épousa l'empereur Alexandre; une autre, Maximilien, roi de Bavière; une troisième, Gustave IV, ancien roi de Suède. Étichon, premier duc d'Alsace en 684, est la souche commune de la maison de Habsbourg, de celle de Lorraine et de celle de Zaringue. La maison de Bade se divisa en deux lignes : la première, qui était catholique, s'éteignit en 1771.

12 décembre. On fixe le sort de la grande-duchesse douairière et de ses filles; elles doivent avoir pour résidence le château de Manheim. La princesse, outre sa dot, doit jouir d'un revenu de 100,000 florins.

:

22 avril. Ouverture à Carlsruhe de la session des deux chambres le serment de fidélité à la constitution est prêté d'abord par les princes de la maison ducale, ensuite par les princes médiatisés, les comtes, les prélats, l'administrateur de l'évêché de Constance; enfin, par les membres des deux chambres.

8 juillet. Une proposition avait été faite dans la première chambre par M. de Rolleck d'une adresse de remercîment au souverain pour la fermeté avec laquelle on avait écarté toutes les tentatives de la Cour de Rome pour s'immiscer dans les affaires ecclésiastiques du grand-duché. On avait passé à l'ordre du jour. M. Duttlinger renouvelle cette proposition dans la seconde chambre; il examine les deux brefs dù pape, dont l'un avait rejeté arbitrairement l'élection faite par le chapitre de Constance de M. le baron de Wessemberg, en qualité d'évêque de ce diocèse, sans alléguer de motifs, ou plutôt sans examen juridique pour lequel le gouvernement du grand-duché était seul compétent; l'autre bref avait déclaré nuls les mariages contractés, sans aucune

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