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parlement un acte législatif pour autoriser ses croiseurs à capturer et ses tribunaux à condamner tous les vaisseaux portant le pavillon portugais, trouvés au sud de l'équateur, et soupçonnés d'être engagés dans la traite des noirs. Cet acte a été suivi d'une protestation de la part de mon gouvernement.

>> Une convention qui pendant ce temps avait été conclue entre le gouverneur-général d'Angola et le commandant des forces navales britanniques pour la répression de la traite, n'a pas été sanctionnée par le gouvernement de S. M. britannique.

» La conduite plus qu'hostile d'un officier de marine anglais envers quelques bâtiments portugais dans les mers d'Angola, en septembre dernier, conduite qui ne saurait être un effet de cet acte législatif, a obligé mon gouvernement à adresser immédiatement au gouvernement de S. M. britannique uné remontrance énergique contre l'outrage, et je pense que le gouvernement de S. M. britannique se hâtera de faire la réparation qui est due.

» Je vous annonce avec satisfaction que mon gouvernement vient de conclure avec le gouvernement du roi des Français une convention relative aux anciennes réclamations pendantes entre les deux gouvernements et fondées sur les conventions antérieures et Jes traités. J'ai ordonné à mes ministres de mettre cette convention sous vos yeux en temps opportun. »>

La fermeté de langage de la reine dona Maria dans le passage du discours du trône, par lequel elle annonce qu'elle a demandé réparation à l'Angleterre à l'occasion de l'affaire d'Angola, mérite d'être signalée. L'attitude qu'a prise son gouvernement vis-à-vis de la Grande-Bretagne est telle que l'ambassadeur anglais et le commandant de la

station navale n'ont pas cru devoir assister à la séance d'ouverture. Le traité dont la reine annonce la conclusion avec le gouvernement français est relatif aux indemnités résultant des traités de 1815.

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5.- COLONIES FRANÇAISES. Ordonnance du roi relative à l'instruction morale et religieuse des esclaves dans les colonies françaises, ainsi qu'au patronage que doivent exercer les officiers du ministère public à l'égard de la même classe de la population. Aux termes de cette ordondonnance, les ministres du culte, dans les colonies françaises, sont tenus de faire, au moins une fois par mois, une visite sur les habitations dépendantes de la paroisse, et de pourvoir par des exercices religieux et par l'enseignement d'un catéchisme spécial, au moins une fois par semaine, à l'instruction des enfants esclaves, au-dessous de l'âge de quatorze ans, Les esclaves des deux sexes, à partir de l'âge de quatre ans, seront admis dans toutes les écoles gratuites établies dans les villes, bourgs et communes. Les instituteurs chargés de ces écoles demeurent d'ailleurs autorisés à se transporter, à la demande des maîtres, sur les habitations voisines, pour l'enseignement des esclaves, Les procureurs-généraux, les procureurs du roi, et leurs substituts sont spécialement chargés de se transporter périodiquement, et toutes les fois qu'il y aura lieu, sur les habitations et dans les maisons des villes et bourgs, afin de s'y assurer de l'exécution des règlements relatifs aux esclaves et d'y faire toutes les enquêtes et constatations à ce nécessaires. Les résultats de ces tournées seront consignées dans des rapports détaillés qui seront envoyés par les gouverneurs au ministre de la marine.

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- Découverte, à Athènes, d'une conspiration qui devait éclater le 13 janvier (le 1er janvier de l'année grecque) et qui avait pour but de forcer le roi Othon et la reine à embrasser la religion grecque ou à abdiquer. Des papiers constatant l'organisation et le but d'une société secrète, portant le nom de société orthodoxe, ont été trouvés chez l'un des principaux affiliés, Georges Capod'Istrias. Il s'agissait de la protection de la religion, et sous ce prétexte on devait faire des changements dans l'intérieur du royaume et une révolution dans quelques provinces de la Turquie. Trois vice-présidents étaient chargés de la nomination des nouvelles autorités. Chaque membre devait avoir cent cartouches. L'instruction judiciaire fait découvrir deux ou trois diplômes ayant pour sceau le Phénix,

6.

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Plu

Prédictions sur la fin du monde. sieurs des prophéties qui circulent depuis quelque temps annonçaient la fin du monde pour le 6 janvier 1840. Cette superstition s'est renouvelée à différentes époques. 1840 est en ceci l'héritier direct de 1740. Des bruits semblables ayant attristé Louis XV à l'approche de cette année, les courtisans, pour dissiper ces inquiétudes, s'amusaient des prophéties, et de là paraît être venu ce dicton populaire : Je m'en moque comme de l'an quarante. Un livre curieux, du XIIIe siècle, la Fin des Temps, renferme sur l'année 1840 cette prophétie remarquable, que de douloureux événements ont malheureusement en partie réalisée : « Plusieurs villes sur le Tibre, le Rhône, le Rhin et la Loire seront renversées par des inondations extraordinaires. »>

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A huit

8. Adresse de la chambre des pairs. heures du soir, M, le président Pasquier, à la tête de la

grande députation de la chambre des pairs, présente au roi l'adresse en réponse au discours du trône, adoptée la veille par 129 boules blanches contre 17 noires. Les séances du 6 et du 7 ont été consacrées à la discussion des divers paragraphes du projet. Les principaux orateurs entendus sont, sur les affaires d'Orient, M. le duc de Noailles et M. Villemain, ministre de l'instruction publi. que; sur l'Espagne, M. le marquis de Dreux-Brézé, M. Duchatel, ministre de l'intérieur, et M. le duc de Fezensac, ancien ambassadeur à Madrid; sur l'Algérie, M. le baron Charles Dupin, M. le baron Pelet (de la Lozère) et M. le général Schneider, ministre de la guerre. Un amendement concernant la Pologne a été adopté sur la proposition de MM. d'Harcourt et de Tascher. M. Villemain, seul de tous les ministres, s'était levé pour son adoption, ainsi que M. le comte Molé, Voici le texte de l'adresse :

« Sire,

>> La chambre des pairs a la juste espérance que le calme intérieur, heureusement raffermi depuis la dernière session, ne sera plus troublé, grâces à la fidèle exécution des lois et à la fermeté vigilante du gouvernement de Votre Majesté.

» L'aîné de vos fils, sire, vient de parcourir une partie considérable du royaume. Partout il a trouvé le respect des institutions uni au développement du travail, et l'obéissance aux lois favorisant le progrès de l'industrie. Partout ont éclaté sur son passage de touchants et solennels témoignages de l'adhésion et de la confiance publiques. Un tel accueil a prouvé, sire, combien les Français apprécient les fruits salutaires du règne de Votre Majesté et le dévouement du prince royal au service de la patrie. Les actes par lesquels il a signalé son courage nous ont appris qu'il sera toujours prêt à exposer une existence si précieuse et si

nécessaire à l'état, quand l'honneur, la gloire et les intérêts du pays l'exigeront. La France n'oublie point avec quelle généreuse ardeur les princes, ses frères, savent suivre de si nobles exemples.

>> Nous partageons la satisfaction qu'inspire à Votre Majesté la continuation de nos relations pacifiques avec les puissances étrangères.

» Sire la paix de l'Orient importe au repos et au commerce du monde. C'est dans ce grand intérêt que les heureux cffets de l'union établie entre la France et la GrandeBretagne, pour l'utilité commune des deux pays, se sont fait récemment sentir, en arrêtant les hostilités qui pouvaient compromettre la sûreté immédiate de l'empire ottoman. Une politique éclairée et prévoyante nous conseille de veiller à la conservation et à l'indépendance de cet empire, et nous hâtons de tous nos vœux le moment où l'accord des grandes puissances lui rendra la paix intérieure. Nous désirons que les arrangements qui seront conclus pour l'assurer reçoivent, d'une juste appréciation des intérêts de la France, ces conditions de durée, sans lesquelles le but que l'Europe se propose ne serait point atteint.

>> Les événements dernièrement accomplis en Espagne ont opéré un grand changement dans la situation de ce royaume. La guerre civile qui le déchirait a perdu de sa gravité; elle ne menace plus la stabilité du trône constitutionnel. Il est permis d'espérer que la réconciliation des citoyens dans les provinces du Nord sera le prélude d'une réconciliation générale. Nous sommes heureux de penser que le gouvernement de Votre Majesté a concouru à ce résultat par les soins qu'il a continué de donner, ainsi que le gouvernement de S. M. britannique, à la ponctuelle exécution des traités de 1834.

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