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quelque puissant qu'il soit, ne saurait mépriser l'opinion. Le secrétaire d'état de S. M. B. a voulu prouver son bon droit; le secrétaire d'état de S. M. le roi des Français doit aussi à son roi et à son pays de prouver la conséquence, la loyauté de la politique française dans la grave question d'Orient.

» Recevez, monsieur l'ambassadeur, l'assurance de ma haute considération.

4.

» Le président du conseil, ministre des affaires
étrangères.
A. THIERS. »

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ALGÉRIE. Ravitaillement de Miliana. Une colonne, chargée de ravitailler Miliana, part, le 1er octobre, de Blidah, sous les ordres du général Changarnier. Elle arrive le 3 sans opposition jusqu'à l'Oued-Djer, ayant laissé à sa gauche le Teniah (col) de Mouzaïa. Un engagement assez vif a lieu au col de Gontas. Le 4, elle se trouve devant Miliana, en présence de 4 à 5000 Arabes. Par des manoeuvres habiles et de rapides attaques, l'ennemi est délogé des hauteurs qui couvrent le défilé de Miliana, et le convoi entre dans la place. La garnison est trouvée dans un état déplorable. Sur environ 1300 hommes dont elle se composait, près de la moitié sont morts, le plus grand nombre de nostalgie, et parmi ceux qui restent, 300 au plus sont capables de faire usage de leurs armes. La garnison est renouvelée ; à son retour la colonne expéditionnairc a constainment à soutenir, le 5 et le 6, les attaques de 3000 Kabaïles et de 6 à 8000 cavaliers. Leur acharnement est tel, que souvent l'arrière-garde est obligée de combattre à l'arme blanche. La colonne rentre le 7 à Blidah.

- SYRIE. - Défaite d'Osman-Pacha.

Les mon

tagnards du Liban, commandés par le scheikh Francis Ghazin, se jettent sur le corps égyptien d'Osman-Pacha, fort de 6 à 7000 hommes, qui occupe la position d'Em-elRuba. Ils le forcent d'abandonner son camp, qui renferme ses provisions et ses munitions de guerre. De toutes les troupes d'Osman-Pacha, mille hommes seulement parviennent à se sauver, en se retirant sur Balbek.

Armements de la France.

Par ordonnance

5. royale, un nouveau crédit de 6 millions est ouvert au ministre des travaux publics, pour être affecté aux fortifications de Paris. A cette même date commencent les opérations préliminaires d'expertise et d'expropriation sur les lieux où doivent être exécutés les travaux de baraquement et de fortification. Ces opérations ont lieu en présence des juges-commissaires délégués à cet effet, et des experts commis pour les communes de Charenton, Saint-Mandé, Bercy, Charonne, Bagnolet, Montreuil, Nogent, Fontenaysous-Bois, Noisy, Romainville, Belleville, Prés-St-Gervais, Pantin et St-Denis.

-

6. pairs.

Attentat de Boulogne. Arrêt de la cour des La cour des pairs, après cinq audiences publiques, consacrées aux débats, et cinq audiences secrètes, consacrées aux délibérations, prononce son arrêt dans l'affaire de l'attentat de Boulogne.

Elle acquitte de l'accusation portée contre eux ProsperAlexandre, dit Desjardins, Mathieu Galvani, Alfred d'Almbert, Pierre-François Bure.

» Condamne le prince Charles-Louis-Napoléon Bonaparte à l'emprisonnement perpétuel dans une forteresse située sur le territoire continental du royaume;

» Condamne : Jean-Baptiste-Charles Aladenize à la peine de la déportation;

>> Charles-Tristan comte de Montholon, Denis-Charles Parquin, Jules-Barthélemy Lombard, Jean-Guilbert-Victor Fialin, dit de Persigny, chacun à vingt années de détention;

» Severin-Louis Le Duff de Mésonan, à quinze années de détention;

>> Jean-Baptiste Voisin, Jean-Baptiste-Théodore Forestier, Napoléon Ornano, chacun à dix années de détention; » Hippolyte-François-Athale-Sébastien Bouffet Montauban, Martial-Eugène Bataille, Joseph Orsi, chacun à cinq années de détention;

» Ordonne, conformément à l'article 47 du Code pénal, qu'après l'expiration de leur peine, lesdits de Montholon, Parquin, Lombard, Fialin, Le Duff de Mésonan, Voisin, Forestier, Ornano, Bouffet Montauban, Bataille, Orsi, condamnés à la peine de détention, seront, pendant toute leur vie, sous la surveillance de la haute police; les déclare pareillement déchus de leurs titres, grades et décorations;

>> Condamne Henri Conneau à cinq années d'emprisonnement;

Étienne Laborde, à deux années d'emprisonnement. >> Ordonne que lesdits Conneau et Laborde resteront, à partir de l'expiration de leur peine, sous la surveillance de la haute police, savoir: Conneau pendant cinq années, Laborde pendant deux années.

» Condamne ledit prince Charles-Louis-Napoléon Bonaparte et lesdits Charles-Tristan comte de Montholon, Jean-Baptiste Voisin, Severin-Louis Le Duff de Mésonan, Denis-Charles Parquin, Hippolyte-François-Athale-Sébas

tien Bouffet-Montauban, Jules-Barthélemy Lombard, JeanGilbert-Victor Fialin, dit de Persigny, Jean-Baptiste-Théodore Forestier, Martial-Eugène Bataille, Jean-BaptisteCharles Aladenize, Étienne Laborde, Henri Conneau, Napoléon Ornano et Joseph Orsi, solidairement aux frais du procès, desquels frais la liquidation sera faite conformé¬ ment à la loi, tant pour la portion qui doit être supportée par les condamnés, que pour celle qui doit demeurer à la charge de l'État;

>> Ordonne que le présent arrêt sera exécuté à la diligence du procureur-général du roi, imprimé, publié et affiché partout où besoin sera, et qu'il sera lu et notifié aux accusés par le greffier en chef de la cour. »

La condamnation du prince Louis-Napoléon à l'emprisonnement perpétuel dans une forteresse située sur le territoire continental du royaume, est une peine infligée par la cour, en dehors des pénalités déterminées par le Code, qui n'admet pas d'emprisonnement perpétuel. La cour, en faveur du nom de Napoléon, a voulu épargner au prince Louis la rigueur d'une peine infamante qui emportait de droit la mort civile.

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7.- Convocation des chambres. Une ordonnance royale convoque la chambre des pairs et la chambre des députés pour le 28 octobre.

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HOLLANDE. Abdication du roi Guillaume Ier.

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- Voici l'acte par lequel le roi de Hollande Guillaume Ier a annoncé son abdication:

« Nous GUILLAUME, par la grâce de Dieu, roi des PaysBas, prince d'Orange-Nassau, grand-duc de Luxembourg, etc., etc., etc.

» Aujourd'hui mercredi, le 7 octobre 1840, à midi, au

palais royal du Loo, ayant appelé et mandé près de nous nos bien-aimés enfants et petits-enfants, les princes de notre maison, ainsi que les chefs des départements d'administration générale, les membres du conseil d'état et le conseiller intime pour les affaires du Luxembourg, afin de leur donner connaissance du plus important et dernier acte par lequel nous avons résolu de terminer notre long règne, et pour entendre de notre propre bouche la déclaration ci-dessous ;

>> Nous certifions et déclarons par les présentes :

» Qu'après une longue et mûre réflexion, tout à fait libre et de notre propre mouvement, sans le conseil de personne et sans y avoir été invité par qui que ce soit, dès cet instant nous abdiquons irrévocablement, comme nous le faisons par le présent acte et la présente déclaration, notre pouvoir et notre dignité royale dans les Pays-Bas et notre pouvoir et notre dignité grand-ducale et ducale sur le Luxembourg et le Limbourg, en faisant cession de tous les droits y attachés, les transférant à notre fils bien-aimé et successeur légitime au trône, Guillaume-Frédéric-GeorgeLouis, prince d'Orange, pour être possédés par lui et ses successeurs légitimes, conformément aux prescriptions de la loi fondamentale du royaume des Pays-Bas et de celles arrêtées pour l'hérédité dans le grand-duché de Luxembourg.

>> Terminant notre règne par cette abdication et cette transmission solennelles et irrévocables, faites de notre pleine volonté, et ne nous réservant en personne que le droit inhérent à la dignité royale, nous désirons et nous ordonnons enfin que notre présent acte et notre présente déclaration, que nous avons sanctionnés de notre signature et fait revêtir du grand sceau du royaume, après que ce

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