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LXXXIV. Confirmation de l'èdit de Nantes (1652).

LXXXV. Déclaration établissant des commissaires de l'édit (1656).

LXXXVI. Synode national de Charenton (26 déc. 1644).

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LXV. Synode national de Montpellier (26 mai 1598).
LXVI. Synode national de Jargeau (9 mai 1601).
LXVII. Synode national de Gap (1er oct. 1603).
LXVIII. Députés généraux.

LXIX. Synode national de La Rochelle (1er mars 1607).
LXX. Synode national de Saint-Maixent (25 mai 1609).
LXXI. Confirmation de l'édit de Nantes (1610).
LXXII. Synode national de Privas (23 mai 1612).
LXXIII. Synode national de Tonneins (2 mai 1614).
LXXIV. Synode national de Vitréė (18 mai 1617).
LXXV. Synode national d'Alais (1er oct. 1620).
LXXVI. Déclaration de Louis XIII (1622).

LXXVII. Synode national de Charenton (1er sept. 1623).
LXXVIII. Synode national de Castres (16 sept. 1626).
LXXIX. Edit de grâce (1629).

LXXX. Synode national de Charenton (1er sept. 1631).
LXXXI. Eglises existant en France en 1637.
LXXXII. Synode national d'Alencon (27 mai 1637).

LXXXIII. Vexations exercées contre les Protestants de 1629 à 1643.

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C. Edit de 1787. . . . . .

LXXXVII. Synode national de Londun (30 nov. 1659).

LXXXVIII. Edits, déclarations et arrêts du conseil contre les Protestants, de 1656 à 1715.
LXXXIX. Requête des Protestants (1658)..

XC. Commission pour informer des contraventions à l'édit de Nantes (1661).
XCI. Déclaration contre les relaps et les apostats (1663).

XCII. Edit défendant de sortir du royaume (1669).

XCIII. Lettre de Louvois à Marillac.

XCIV. Révocation de l'édit de Nantes (1685).
XCV. Edit de 1724.

XCVI. Synode national tenu au désert (18 août 1744).
XCVII. Persécutions contre les Protestants depuis 1685.
XCVIII. Synode national tenu au désert (11 sept. 1748).
XCVIIIbis. Synode national tenu au désert (4 mai 1756).
XCIX. Synode national tenu au désert (1er juin 1763).

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CIV. Edit du landgrave de Hesse en faveur des Réfugiés (1685).

CI. Edit de l'électeur de Brandebourg en faveur des Réfugiés (1685).
CII. Projet des Réformés pour la conservation de leur culte (1683).
CIII. Martyrs de Provence en 1562.

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Paris. Imprimé par E. THUNOT et Cie, rue Racine, 26.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

No I.

Lettres patentes de la régente, qui ordonnent l'exécution d'une bulle du pape Clément, du 17 mai 1525, relative aux poursuites à exercer contre les luthériens.

LOYSE, mère du roy, etc. Comme ainsi soit que nostre très-sainct père le pape, désirant extirper, éteindre et abolir cette malheureuse et damnée secte et hérésie de Luther, et garder et empescher que icelle ne pullule en ce dit royaume, ait commis et député commissaires aucuns de nos très-chers et bien amés conseillers du roy, nostredit seigneur et fils, en sa cour de parlement, à Paris, et autres bons et notables personnages pour eux informer, vacquer et entendre à la répréhension, correction et pugnition de iceux ou qui ont esté et seront trouvés tachés et infectés de cette malheureuse secte, ainsi que plus à plain est contenu et déclaré ès bulles que Sa Sainteté a, pour ce, fait expédier, cy attachées sous nostre contreseel.

Nous, à ces causes, qui désirons singulièrement et de tout nostre cœur tels erreurs, hérésies estre éteintes et abolies; sachant entièrement le hon vouloir que le roy, nostredit seigneur et fils, a en cette matière, comme roy très-chrestien, pour le bien et repos universel de toute la chrestienté, voulons, sur toutes choses, de nostre part, tenir la main à ce que une si bonne, si sainte et si salutaire œuvre sorte son plein et entier effet, suivant le bon vouloir, désir et affection de nostredit Saint Père, et le vouloir du roy, nostredit seigneur et fils,

Vous mandons, en vertu du pouvoir à nous donné par le roy, nostredit seigneur et fils, commandons et expressément enjoignons, et à chacun de vous en son regard, comme à lui appartiendra, que ausdits commissaires vous souffriez et permettiez mettre lesdites bulles à exécution de point eu point, selon leur forme et teneur, et à ce faire, leur donniez tout l'aide, port, faveur, conseil et assistance dont ils auront besoin et que vous requerront, nonobstant oppositions ou appellations quelconques, pour lesquelles ne voulons ladite exécution estre différée ou retardée.

De ce faire, vous avons et à chacun de vous en droit soy donné et donnons pouvoir.

No II.

Placard répandu à Paris, en 1534.

J'invoque le ciel et la terre en tesmoignage de verité contre ceste pompeuse et orgueilleuse Messe Papale, par laquelle le monde (si Dieu bientost

n'y remedie) est et sera totalement desolé, ruiné, perdu et abysmé : quand en icelle nostre Seigneur est si outrageusement blasphemé, et le peuple seduit et aveuglé ; ce que plus on ne doit souffrir ni endurer. Mais afin que plus aisément le cas soit d'un chacun entendu, il convient proceder par articles.

Premierement, à tout fidele Chrestien est et doit estre tres-certain, que, nostre Seigneur et seul Sauveur Jesus Christ, comme grand Evesque et pasteur eternellement ordonné de Dieu, a baillé son corps, son ame, sa vie et son sang pour nostre sanctification, en sacrifice tres-parfait : lequel sacrifice ne peut et ne doit jamais estre reiteré par aucun sacrifice visible, qui ne veut entierement renoncer à icelui, comme s'il estoit sans efficace, insuffisant et imparfait, et que Jesus Christ n'cust point satisfait à la justice de Dieu son Pere pour nous, et qu'il ne fust le vrai Christ, Sauveur, Prestre, Evesque, et Mediateur, laquelle chose non seulement dire, mais aussi penser, est un horrible et execrable blaspheme. Et toutesfois la terre a esté et est encore de présent, en plusieurs lieux, chargee et remplie de miserables sacrificateurs lesquels, comme s'ils estoyent nos redempteurs se mettent au lieu de Jesus Christ, ou se font compagnons d'icelui, disans qu'ils offrent à Dieu sacrifice plaisant et agreable comme celui d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, pour le salut tant des vivans que des trespassez ce qu'ils font apertement contre toute la verité de la S. Escriture, faisans menteurs tous les Apostres et Evangelistes et se desmentent eux-mesmes, veu qu'avec David ils chantent et confessent tous les Dimanches en leurs Vespres, que Jesus Christ est eternel Sacrificateur selon l'ordre de Melchisedec.

:

Or ne peuvent-ils faire entendre à nul de sain entendement, que Jesus Christ et ses Prophetes et Apostres (qui rendent tesmoignage de lui) soyent menteurs; mais faut maugré leurs dents que le Pape et toute sa vermine de Cardinaux, d'Evesques et de prestres, de moines et autres caphards diseurs de messes, et tous ceux qui y consentent, soyent tels: assavoir, fauxprophetes, damnables trompeurs, apostats, loups, faux-pasteurs, idolatres, seducteurs, menteurs et blasphemateurs execrables, meurtriers des ames, renonceurs de Jesus Christ, de sa mort et passion, faux-tesmoins, traistres, larrons et ravisseurs de l'honneur de Dieu, et plus detestables que les diables. Car par le grand et admirable sacrifice de Jesus Christ, tout sacrifice exterieur et visible est aboli et evacué : et jamais autre n'est demeuré. Ce que je di est tres-amplement monstré en l'Epistre aux Hebricux, es chap. 7. 9. et 10. lesquels je supplie à tout le monde de diligemment considerer. Toutesfois pour un peu le toucher, et aider l'esprit des plus petis, au 7. il est ainsi escrit, Il estoit convenable que nous eussions un Evesque sainct, innocent et sans macule : lequel n'a point necessité d'offrir tous les jours sacrifices, premierement pour ses pechez, puis apres pour ceux du peuple car il a fait cela en s'offrant une fois. Notamment il dit, En s'offrant une fois car jamais cette oblation ne fut, ni ne sera reiteree, n'aucune pareille. Item, au 9 chap. Christ Evesque des biens avenir, par son propre sang est entré une fois es sanctuaires. Voici où derechef il dit que par s'estre presenté une fois, la redemption eternelle est faite. Parquoi il est evident que en nostre redemption nous n'avons besoin de tels sacrificateurs si nous ne voulons renoncer à la mort de Jesus Christ. Item, au 10 chap. Voici je vien, afin, ô Dieu, que je face ta volonté, par laquelle volonté nous sommes sanctifiez, par l'oblation une fois faite du corps de Christ. Et aussi le Saint Esprit le testifie, disant, Je n'aurai plus souvenance de leurs iniquitez: et là où est remission d'icelles, il n'y a plus d'oblation pour le pe

ché. Ce que par argument inevitable de l'Apostre je monstre ainsi : au chap. 5.7. 8. et 10. des Hebrieux, le sainct Apostre dit que pour l'imperfection des sacrifices de l'ancienne Loy, il faloit tous les jours recommencer, jusqu'à ce qu'il en eust esté offert un du tout parfait, ce qui a esté fait une fois par Jesus Christ. Dont je demande à tous sacrificateurs, si leur sacrifice est parfait ou imparfait. S'il est imparfait, pourquoi abusent-ils ainsi le povre monde? S'il est parfait, pourquoi le faut-il reiterer? Mettez-vous en avant, sacrificateurs et si vous avez puissance de respondre, respondez.

Secondement, en ceste malheureuse messe, on a non seulement provoqué, mais aussi plongé et du tout abysmé quasi l'universel monde en idolatrie publique, quand faussement on a donné à entendre que sous les especes de pain et de vin, Jesus Christ est contenu et caché corporellement, reellement et personnellement, en chair et en os, aussi gros, grand et parfait, comme de present il est vivant. Ce que la saincte Escriture et nostre foy ne nous enseigne pas: mais est du tout contraire, car Jesus Christ après sa resurrection est monté au ciel, et est assis à la dextre de Dieu le Pere tout-puissant, et de là viendra juger les vifs et les morts. Aussi S. Paul aux Coloss. 3. escrit ainsi, Si vous estes resuscitez avec Christ, cerchez les choses qui sont en haut, où Christ est seant à la dextre de Dieu. Il ne dit point, Cerchez Christ qui est en la Messe, ou au sacraire, ou en la boite, ou en l'armoire mais au ciel. Parquoi il s'ensuit bien, que si le corps est au ciel, pour ce mesme temps il n'est point en la terre et s'il est en la terre, il n'est point au ciel. Car pour certain jamais un veritable corps n'est qu'en un seul lieu pour une fois, occupant certain lieu et place en qualité et grandeur certaine. Parquoi il ne se peut faire qu'un homme de 20. ou 30. ans soit caché en un morceau de paste, tel que leur oublie. De repliquer, que comme il est tout-puissant, il est aussi invisible, infini et par tout: cela ne peut avoir lieu, considerant que comme il est tout-puissant, il est aussi veritable et la verité mesme, nous ayant certifié de la verité de son corps, parce qu'il a respondu à ses disciples que c'estoit lui (parlant de sa presence corporelle) leur faisant entendre qu'il n'estoit point fantosme ni invisible: et que l'esprit n'a ne chair ni os comme lui. Et en ce qui est recité en l'Evangile de S. Jean 20. chap. qu'il vint et fut au milieu de ses disciples, les portes fermees, n'est pas à dire (comme ces abuseurs faussement font entendre) qu'elles n'ayent esté ouvertes par la vertu divine de Jesus Christ, pour le passage de son vrai corps. Car s'il a bien eu la puissance de les faire ouvrir par son Ange, pour delivrer S. Pierre de la prison, il lui a bien esté autant facile de se faire ouverture pour entrer à ses disciples: par les moyens miraculeux qu'il lui a pleu sans changer la nature de son corps en esprit, ou en un autre qui ne fust point vrai corps. Aussi l'Evangeliste ne dit pas que Jesus entra par les portes fermees: mais qu'il vint à ses disciples, et qu'il fut là au milieu d'eux, les portes estans fermees. En quoi il a voulu donner à entendre en quelle crainte estoyent assemblez ses disciples, et qu'il a en cela voulu monstrer une preuve manifeste de la puissance divine du Seigneur Jesus, par laquelle les portes s'ouvrirent devant lui : sans ce que ils se soyent apperceus, ne comment elles ont esté ouvertes, ne comment elles ont esté closes à la venue d'icelui entrant miraculeusement pour rendre ses disciples plus attentifs à sa nature divine. Conclusion, le corps de Jesus Christ n'est point semblable à un esprit. Aussi qu'il soit infini et par tout, cela ne peut estre : ou autrement il ne seroit ni vrai corps ni vrai homme, s'il estoit aussi bien infini pour raison de sa nature humaine, comme il l'est pourraison de sa nature divine. Il est donc contenu en certain lieu:

y estant, il n'est pas en un autre. Ce que sainet Augustin a bien conu, quand en parlant du Seigneur Jesus Christ, il est ainsi escrit, Donec finiatur seculum, sursum Dominus est, sed tamen hic nobiscum est veritas Domini. Corpus enim in quo resurrexit in uno loco esse oportet: veritas autem ejus ubique diffusa est. c. Jusques à ce que le monde prene fin, le Seigneur est en haut: neantmoins la verité du Seigneur est ici avec nous. Car il faut que le corps auquel il est resuscité soit en un lieu: mais sa verité (c'est-à-dire sa nature divine) est espandue par tout. Item, Fulgence escrit ainsi, Absens erat cœlo secundum humanam substantiam, quum esset in terra: et derelinquens terram, quum ascendisset in cœlum, secundum verò divinam et immensam substantiam, nec cœlum dimittens quum de cœlo descendit, nec terram deserens quum ad cœlum ascendit. c. Il estoit absent du ciel selon sa nature humaine, lors qu'il estoit en terre: et il delaissa la terre lors qu'il monta au ciel. Mais quant à sa nature immense et divine, il ne delaissa point le ciel quand il descendit du ciel, ni ne delaissa la terre quand il monta au ciel.

Outre, nous avons infaillible certification par la saincte Escriture, que l'advenement du Fils de l'homme, quand il lui plaira partir du ciel, sera visible et manifeste. Et si aucun vous dit, Ici est Christ, ou là, ne le croyez point. Jesus Christ dit, Ne le croyez point : et les sacrificateurs disent, Il le faut croire. Ils chantent bien, sursum corda, exhortans le peuple à cercher Jesus Christ au ciel : mais ils font le contraire, en ce qu'ils l'arrestent le faire cercher en leurs mains, et en leurs boites et armoires.

pour

Tiercement, ces sacrificateurs aveugles, pour adjouster erreur sur erreur, ont en leur frenesie encore dit et enseigné, qu'apres avoir soufflé ou parlé sur ce pain, lequel ils prenent entre leurs doigts, et sur le vin, lequel ils mettent au calice, il n'y demeure ne pain ne vin: mais (comme ils parlent de grans et prodigieux mots) par transsubstantiation Jesus Christ est sous les accidens du pain et du vin, caché et envelopé : qui est doctrine des diables, contre toute verité, et apertement contre toute l'Escriture. Et pourtant je demande à ces gros enchaperonnez, Où ont-ils inventé ce gros mot Transsubstantiation? sainct Matthieu, sainct Marc, sainct Luc, sainct Jean, sainct Paul, et les anciens Peres n'ont point ainsi parlé : mais quand ils ont fait mention de la saincte Cene de Jesus Christ, ils ont ouvertement et simplement nommé le pain et le vin, Pain et Vin. Voyez sainct Paul comment il escrit, L'homme s'esprouve soy-mesme, puis s'ensuit, Et ainsi mange de ce pain. Il ne dit point, Mange le corps de Jesus Christ qui est enclos, ou qui est sous la semblance, ou sous l'espece ou apparence du pain : mais il dit apertement et purement, Mange de ce pain. Or est-il certain que l'Escriture n'use point de deception, et qu'en icelle il n'y a point de feintise: dont il s'ensuit bien que c'est pain. Item, en un autre lieu il est ainsi escrit, Et un jour de Sabbath les disciples estans assemblez pour rompre le pain, etc. Ausquels tant evidens passages, la saincte Escriture dit et prononce expressement estre pain, non point espece, apparence ou semblance de pain. Qui pourra donc plus soustenir, porter et endurer tels moqueurs, telles pestes et pervers Antechrists? lesquels comme présumptueux et arrogans, selon leur ordinaire coustume,ont esté si temeraires et hardis, de conclurre et determiner au contraire. Parquoy comme ennemis de Dieu et de sa saincte parole, à bon droict on les doit rejetter et merveilleusement detester. Car n'ayans eu nulle honte de vouloir enclorre le corps de Jesus en leur oublie : aussi (comme effrontez heretiques qu'ils sont) ils n'ont eu aucune honte et vergongne de dire qu'il se laisse manger aux rats, araignes et vermine,

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