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qu'après sa mort les peuples de l'Asie lui rendraient les honneurs divins.

La dernière de ses expéditions fut la guerre de l'Inde. Ses troupes se réunirent à Bactres. Apprenant que les Indiens avaient plus d'éléphants qu'elle, la reine fit arranger des chameaux, de manière à leur donner la forme et l'apparence d'éléphants. Cet artifice puéril et grossier n'eut aucun succès. Le roi des Indes lui envoya demander son nom et les motifs de son agression. «Dites à votre maître, répondit-elle, que dans peu je lui ferai connaître qui je suis. >>

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Elle s'avança ensuite près du fleuve Indus, dont elle força le passage après un sanglant combat, où elle fit cent mille prisonniers et détruisit mille barques ennemies. Laissant soixante mille hommes sur les bords du fleuve, elle pénétra rapidement dans l'intérieur du pays. Mais le roi des Indes lui livra une nouvelle bataille les Indiens remportèrent la victoire; les éléphants épouvantèrent les chameaux et mirent l'armée assyrienne en déroute. Sémiramis, dans la mêlée, fut blessée deux fois par le roi, et ne dut son salut qu'à la vitesse de son cheval. Elle perdit une grande partie de ces troupes en repassant l'Indus. Heureusement pour elle, le roi des Indes, retenu par un oracle, ne la poursuivit pas au-delà de ce fleuve. La reine conclut la paix avec lui, et revint à Babylone, ramenant à peine le tiers de son armée. Alexandre est le seul conquérant après elle qui ait porté la guerre au-delà de l'Indus.

Sémiramis, rentrée à Babylone, découvrit une conspiration tramée par son fils contre elle. Se rappelant alors la prédiction de Jupiter Ammon, elle ne punit aucun des coupables, céda sans murmurer l'empire à son fils Ninias, et se déroba à la vue des hommes, dans l'espoir de jouir bientôt des honneurs divins que l'oracle lui avait promis. On dit qu'en effet les Assyriens lui érigèrent des temples et l'adorèrent sous la forme d'une colombe. Sa vie dura soixante-deux ans, et son règne quarante-deux.

NINIAS.

Ninias, assis sur le trône, jouit de la gloire de ses prédécesseurs, sans les imiter. Il s'occupait uniquement de ses plaisirs, et se tenait presque toujours renfermé dans son palais. Les princes de l'Asie adoptèrent presque tous cet usage, croyant se rapprocher des dieux en se rendant invisibles aux mortels, et s'attirer d'autant plus de vénération qu'ils étaient moins connus.

Les différents peuples, soumis aux rois d'Assyrie, envoyaient tour à tour à Ninive des troupes pour la garde du roi. Elles ne restaient qu'un an dans cette ville, et on les plaçait sous la conduite de chefs d'une fidélité éprouvée. On en usait ainsi pour prévenir les conspirations et pour ne point laisser aux troupes le temps de se corrompre dans la capitale. Les successeurs de Ninias suivirent, pendant trente générations, cette coutume; ils furent tous, comme lui, pacifiques et adonnés aux plaisirs.

Aucun grand événement ne nous a laissé de traces de leurs règnes; ce temps peu glorieux fut probablement heureux pour l'Assyrie. Le silence de l'histoire peut être considéré comme une preuve de la tranquillité des peuples.

L'Écriture sainte, en nous faisant connaître la vie d'Abraham, parle d'Amraphes, roi de Sennaar, pays où était située Babylone. Il paraît que ce fut sous le gouvernement de ces rois indolents et peu connus que Sésostris, roi d'Égypte, porta si loin ses conquêtes dans l'Orient; mais il se contenta de lever des tributs, et laissa subsister l'empire d'Assyrie, dont Platon dit que le royaume de Priam était une dépendance.

L'Écriture parle encore d'un roi assyrien, nommé Phul, qui vint en Judée et auquel Manahem, roi d'Israël, offrit mille talents pour en obtenir des secours. On croit que ce Phul était le même roi de Ninive qui, touché des discours de Jonas, fit pénitence avec tout son peuple. Plusieurs historiens pensent qu'il donna le jour à Sardanapale, roi des Assyriens.

SARDANAPALE.

Sardanapale surpassa tous ses prédécesseurs en mollesse, en luxe et en débauches. Il perdait sa vie au milieu de ses maîtresses, habillé et fardé comme ces femmes, et s'occupant à filer avec elles. Il amassa de grands trésors qu'il n'employa qu'à varier ses voluptés.

Arbace, gouverneur des Mèdes, osa enfreindre la défense de pénétrer dans le palais. Révolté de voir la conduite infàme de Sardanapale qui, oubliant son rang et son sexe, outrageait les lois, la religion et la gloire du trône, il ne put supporter plus longtemps que des gens de courage restassent soumis à un prince si indigne de régner. Il sortit, courut dans la ville et divulgua tous les secrets de ce foyer de débauches, de vices et de prostitution.

Bélésis, gouverneur de Babylone, et d'autres grands formèrent avec lui une conspiration pour renverser du trône ce prince efféminé.

Au premier bruit de la révolte, le roi se cacha dans les appartements les plus retirés de son palais. Mais enfin, se croyant au moment d'y être pris, le désespoir lui tint lieu de courage; il sortit de la ville avec quelques amis, rassembla des troupes, combattit les rebelles et gagna sur eux trois batailles. Vaincu dans un dernier combat, il prit la fuite et s'enferma dans la ville de Ninive, espérant qu'une aussi forte cité serait pour lui un asile inexpugnable.

Un ancien oracle disait que jamais cette ville ne serait prise, à moins que le fleuve ne devìnt son ennemi. Cet oracle rassurait complétement Sardanapale; mais un jour il apprit que les eaux du Tigre, se débordant avec violence, avaient abattu vingt stades de murs et ouvert un large passage aux ennemis. Il se crut alors perdu; et voulant effacer par une mort courageuse la honte de sa vie, il se fit préparer un bûcher; y mit le feu et s'y brùla avec ses eunuques, ses femmes et tous ses trésors1.

An du monde 3234. Avant Jésus-Christ 770.

Après sa mort on lui érigea une statue qui le représentait dans l'attitude d'un danseur. Le piédestal portait cette inscription: « Mange, bois, goûte tous les plaisirs; tout le reste n'est » rien. »

Le premier empire des Assyriens finit avec la vie de Sardanapale, après une durée de quatorze cent cinquante ans.

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Trois grands royaumes se formèrent de ses débris : l'un fut celui des Mèdes qui durent leur liberté à Arbace, chef de la conspiration. Bélésis s'empara du trône des Assyriens de Babylone, et un prince, nommé Ninus le jeune, devint le roi des Assyriens de Ninive.

SECOND EMPIRE DES ASSYRIENS.

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SAL

Cet empire dura deux cent dix ans. BÉLÉSIS, roi de Babylone. Son règne de
douze ans.- THéglathphalazar, roi de Ninive. Son règne obscur.
MANASAR.- Sa victoire.- Époque de Tobie.
Sa défaite. Sa tyrannie.

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SENNACHÉRIB.

Conspiration de ses fils contre lui.

Ses conquêtes.

Victoires d'Holopherne. ·

ricide. ploits. prisé.

Sa mort.

NABOPOLASSAR.

Sa mort.

Sa victoire.

Leur par

NABUCHODONOSOR I. Ses ex

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Son règne mé

Son fils associé à l'empire.

quêtes. Captivité des Juifs pendant soixante-dix ans.

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Blocus et prise de Jérusalem.
Siége et prise de Tyr. Songe de
Son règne odieux et sa

- Epoque du prophète Daniel. Nabuchodonosor, de soixante coudées. ÉVILMÉRODACH. Sa mort. Nabuchodonosor. mort.- Daniel dans la fosse aux lions.

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NÉRIGLISSAR.

Son règne de neuf mois.

La main mystérieuse.

Mort de Nabonit. - Fin de l'empire de Babylone.

-Sa mort dans une

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Prise de Babylone.

Ce second empire dura deux cent dix ans, depuis la mort de Sardanapale jusqu'à l'année où Cyrus, devenu maître de l'Orient, donna le célèbre édit qui termina la captivité des Juifs.

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Bélésis ou Nabonassar donna son nom à une époque astronomique très fameuse dans l'Orient. On prétend qu'il était prêtre et astrologue. Il régna douze ans : son fils Mérodach Baladan lui succéda. Le roi des Juifs, Ézéchias, reçut les ambassadeurs de ce prince pour le féliciter sur sa convalescence. Les autres rois de Babylone sont restés inconnus.

ROIS DE NINIVE.

THEGLATHPHALAZAR.

Il donna des secours à Achas, roi de Juda, qui dépouilla le temple de Jérusalem pour lui payer des subsides. Le roi d'Assyrie ajouta à son empire la Syrie et la Palestine. Il battit Aza, roi des Syriens, s'empara de Damas, et cette conquête renversa le trône de Syrie. Phacée, roi d'Israël, perdit ses états; et celui de Jérusalem devint tributaire du roi de Ninive.

SALMANAZAR.

Sous le règne de ce prince, Osée, roi de Samarie, s'allia avec l'Éthiopien Sabacus, maître de l'Égypte, pour secouer le joug des Assyriens. Salmanazar leur fit la guerre; après un siége de trois ans il s'empara de Samarie, et chargea de chaînes le roi Osée, qui termina ses jours dans la captivité. Il emmena dans ses états tout le peuple samaritain, et détruisit ainsi le royaume des dix tribus d'Israël. Sous son règne vécut le saint homme Tobie; il gagna la faveur du roi et devint un de ses principaux officiers.

Salmanazar régna quatorze ans, et laissa le trône à son fils Sennachérib.

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