Grand' privaulté engendre vilité. Après plufieurs amoureux paffe mens, Par fon orgeüil fier, & prefumption, Et en effet par l'inhumanité Ce Narcifus après confiderant Pour le vouloir des deux fut toft mué Notez enfans; car comme la beaulté L'honneur du monde qui n'eft que vanité Si a efté cefte hiftoire braffée, Pour ceulx qui fiers & trop orgueilleux font: Dieu & Nature fans caufe riens ne font. Ballade contre les Princes. Princes qui tenez les très grans Eftatz, Sans regarder la façon & maniere, Vous courroucez tant de gens en un tas Que pour vous va çen devant derriere; Pour ce maintenez pour raifon droituriere} Car en ce printemps & nouvelle faifon Les Vers Manteaulx en feront la raison. Que penfez vous ? prenés vous voz esbatz 'A mettre fus une telle matiere? Pour ce moyen vous forgez grans debatz, Vous faictes tant de gens crier helas En haulte voix, faifant à Dieu priere, Ou ensemble tous puiffez defcendre en bas Au puis d'enfer la tefte la premiere ; Car auffi bien font metaulx champs baniere Ce temps d'iver, vous verrez qu'à saison Les Vers Manteaulx en feront la raison. Prince regarde à qui baillé tu as Toute la charge de ta noble maison, Et pense bien comment garder pouras, Les Vers Manteaulx en feront la saison. RESPONSE. Tous qui parlez des Princes & Seigneurs, Puis ferez en toutes vos erreurs, Vous menaffés foubz couvertes couleurs Ceulx qui craignent les grans vent de bife, Et propofez que vous font vos douleurs Pour mal entendre le tout à voftre guife; Mais fe par vous banniere eft aux champs mife Le vray ouvrier qui congnoift la maifon Aux Vers Manteaulx oftera la toifon. Princes pensez à toutes ces aigrures, Pour tous ceux-là qui ont la defraison D'entretenir qui mieulx à ces rigeurs Aux Vers Manteaulx oftera la toifon. RESPONSE. S'il advient les Manteaulx Vers Ayent cours comme chafcun penfe Et que tout voise de travers, Ung autre nouveau bien publique. Soubz umbre de fermens couvers Ung tas de raffotez couars Ha! Prince de haulte excellence Ballade contre les Manteaulx. Vous verrez Manteaulx appellez vers de terre, Qui fans raifons vous plaignez des Eftatz, Advisez fe la paix ou la guerre, Lequel des deux pour prendre vos esbatz Vous vauldra miculx; car je croy ung tas Quant on vouldra ferez tenuz en férre Aller vous fault gens paoureux ailleurs Prince Royal qui devez tous conquerre, Ballade quand on cria la Paix à Reims. Vous efpritz & vertueux courages Plaifans, honneftes, royaux, & pacifiques Sallez à cop, de voz nobles bernages Engins fubtilz, caulx & fcientiques, Et regardez les œuvres deifiques Dont Dieu nous a fi grandement douez; Que tous nous deux font aujourd'huy muez En joyes, en chantz, en plaifirs, & jeux Par ces trois Dames lefquelles cy voyez, C'eft France & Flandres, & la Paix entre deux? |