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-Parmi les monographies conBIBLIOGRAPHIE. cernant nos stations troglodytiques, on consultera avec fruit les suivantes.

F. Troyon, Cavernes du Salève, dans Indicateur d'antiquités suisses, 1855, p. 51. Corriger l'erreur consistant à attribuer à Etrembières quelques objets de Veirier; Troyon a répété la même confusion dans F. Thioly, ses Habitations lacustres, p. 1 et 400.-F. Thioly, Débris de l'industrie humaine trouvés dans la caverne de Bossey, fouilles de 1864; Genève, 1865, brochure in-8° avec 5 pl., extraite du t. XV des Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève. Thioly, Epoques antéhistoriques au mont Salève, fouilles de 1865 à 1866; Genève, brochure in-8°, extraite des mêmes Mémoires, t. XVI. Thioly, Nouvelles fouilles dans la caverne de Bossey, dans Revue savoisienne; Annecy, avril 1866. Thioly, Une nouvelle station de l'âge du renne dans les environs de Genève, dans Revue saThioly, voisienne, janvier 1868, et tirage in-12. L'époque du renne au pied du mont Salève, dans Revue savoisienne, mars 1858, et tirage in-12, 1 pl. Alph. Favre, Station de l'homme de l'âge de la pierre à Veirier, près de Genève, brochure in-12, 1868, tirée des Archives de la Bibliothèque uniFavre, Origine du silex employé au verselle. Salève, dans Matériaux pour l'histoire primitive de l'homme, mars 1868, p. 94. L. Rutimeyer, Les ossements de la caverne de Veirier, dans ReThioly, Documents vue savoisienne, avril 1868. sur les époques du renne et de la pierre polie dans les environs de Genève, 1869, brochure in-8°, extraite du t. XV des Bulletins de l'Institut genevois, fig. et 1 pl. -H. Gosse dans Matériaux pour l'histoire primitive de l'homme, 1873, p. 352: station de Veirier, avec 1 pl. - M. Hippolyte Gosse, conservateur du Musée archéologique de Genève, prépare une importante monographie dont il a bien voulu me communiquer les premières planches, en partie coloriées et lithographiées avec la plus grande exactitude. Cet ouvrage aura pour titre : Station de l'âge du renne à Veirier, Genève, in-4°. M. André Perrin a résumé les découvertes faites au Salève dans les Mémoires de l'Académie de Savoie, t. XI de la 2o série, p. LXVI, et dans le t. XII, p. 6.

COLLECTIONS. - Le musée de Genève et la collection Thioly, à Genève, sont riches en produits du Salève. Le musée d'Annecy possède une série des diverses grottes savoisiennes. Il faut consulter également les musées de Saint-Germain-en-Laye, de Chambéry et le cabinet de M. le professeur Alphonse LOUIS REVON. Favre à Genève.

(A suivre.)

AU SUJET DES NOUVELLES OBSERVATIONS METEOROLOGIQUES
FAITES A ANNECY

La Revue savoisienne commence aujourd'hui la
publication d'un bulletin météorologique et hydro-
métrique se rapportant au bassin d'Annecy et em-
brassant une période d'un mois. Les observations
sont faites au Jardin public de cette ville. Elles se
limitent pour le moment à la température, à la pluie,
à l'évaporation et à la hauteur des eaux du lac;

elles se complèteront, il y a lieu de l'espérer, et dans
un bref délai, par des observations sur le baro-
mètre, l'hygromètre et le régime des vents, de ma-
nière, en un mot, à permettre de caractériser le
climat d'Annecy avec toute la précision possible.
Tel qu'il est actuellement, nous devons déjà nous
féliciter que ce travail de patience ait été entrepris,
et nous croyons être l'interprète des lecteurs de la
Revue en adressant tous leurs remercîments aux
personnes qui en ont accepté la tâche.

Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que
mières qui se soient prises à Annecy. Plus d'une fois
les observations dont il s'agit ici ne sont pas les pre-
les membres de l'Association Florimontane ont été
entretenus des importants recueils constitués dès le
siècle dernier par le docteur Despine, et plus récem-
ment par le chanoine Vaullet, recueils qui repré-
d'observations. Il est également superflu d'ajouter
sentent à ce jour une série de près de cent années
que les travaux du chanoine Vaullet sont loin d'être
suspendus, et que cet homme infatigable, tant qu'il
restera sur la brèche, ne cessera pas un seul jour
d'annoter avec le même soin et la même correction
les précieux registres par lui ouverts en 1830. Mais
deux points différents, quoique dans une même loca-
chacun reconnaîtra que des constatations faites sur
se compléter. Dans un pays accidenté comme le
lité, bien loin de se nuire, ne font que se fortifier et
nôtre, les résultats enregistrés à l'hôpital seront-ils
toujours semblables à ceux du Jardin public? Par
n'est-elle pas plus abritée que l'autre contre certains
suite de la disposition du terrain, l'une des stations
vents, et cela ne suffirait-il pas à expliquer quelques
différences et peut-être même dans l'abondance des
pluies?

Puisque nous sommes sur ce sujet, nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur montrant les résultats déjà obtenus sur le régime des pluies par le son étude sur le climat d'Annecy, M. Boltshauser chanoine Vaullet. On se rappelle peut-être que dans d'observations avait proposé la quantité de 903 millimètres pour exprimer la hauteur de pluie qui tombe annuellement directes à sa disposition, avait déterminé cette quandans notre ville. L'auteur, n'ayant pas tité par une moyenne entre Chambéry et Genève. On va voir si ses présomptions se sont réalisées. M. Vaullet a établi son pluviomètre en 1870, et il a trouvé les quantités ci-après pour chacune des années

suivantes :

1871, eau tombée...

1m,030

1872,

id.

1m,464

1873,

id.

1m,057

1874,

id.

0m,928

1m.120

Moyenne des quatre années.

Ainsi, la pluie est plus abondante à Annecy qu'à Genève et qu'à Chambéry, ce qui tient sans doute à son élévation au-dessus du niveau de la mer et à son voisinage des montagnes. On a remarqué en effet que avec l'altitude du pays, et que pour les districts de moyenne serait la précipitation annuelle de l'eau de pluie augmente plaines de l'Europe, par exemple, la districts montagneux elle est de 1m,300. de 576 millimètres par année, tandis que pour les

Une des colonnes du bulletin météorologique qui paraît aujourd'hui contient les cotes de niveau du lac pour tous les jours du mois. Il sera intéressant, dans la suite, de comparer ces niveaux avec la quantité de pluie qui tombe et avec le débit de nos canaux. Une fois les expériences sur l'évaporation plus avancées, on pourra ainsi justifier de l'emploi de toutes les provisions d'eau qui nous tombent des nuages, et il se trouvera peut-être quelqu'un qui déduira de ces recherches des conclusions utiles aux usiniers du Thioux.

En attendant, nous pouvons dire que les cotes de niveau inscrites sur le bulletin du mois de janvier représentent les plus grandes hauteurs observées depuis douze ans dans les fluctuations de notre lac. Une seule fois il est monté plus haut, c'est en novembre 1870. Voici d'ailleurs, à titre de renseignement, le tableau des plus hautes et des plus basses eaux relevées par le service des ponts et chaussées pendant ces douze années :

necy a eu jadis à déplorer. On sait que notre histoire locale a particulièrement enregistré celles des : 28 février 1658, 21 au 28 février 1711, 22 octobre 1740, 25 juillet 1758, 26 novembre 1778, 28 décembre 1801, 5 mars 1806, 28 février 1807, 15 juillet 1816 et 18 novembre 1840. Nous pouvons leur répondre que rien de semblable n'est à craindre depuis les travaux de curage et de redressement qui ont été exécutés dans les canaux de la ville et dans le cours moyen du Thioux. Le projet de barrage a été d'ailleurs étudié avec la plus grande attention; on y a mis le temps nécessaire, et en matière de travaux hydrauliques on peut s'en rapporter aux connaissances et à la sollicitude des ingénieurs des ponts E. TISSOT.

et chaussées.

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8222

0m,60 0 60

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0 68

0 66

0 64

0 63

0 62

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0 61

0 60

0 61

0 62 Pluie après

La première partie du tableau a été publiée par M. Carnot, à la suite d'une notice insérée par lui dans la Revue savoisienne du mois de décembre 1867. M. Carnot nous apprend dans cet article que le zéro de l'échelle appliquée contre le pont de la Halle, à Annecy, a été rapporté au nivellement général de la France et qu'il est situé à 446m,275 au-dessus du niveau de la mer. Par rapport au zéro des anciennes échelles sardes établies en 1840 par M. Justin, nous ajouterons qu'il se trouve à 0m,66 en contrebas. On peut déduire de ce dernier chiffre qué le zéro ancien ne servait pas, comme celui d'aujourd'hui, à indiquer l'étiage du lac, mais plutôt son niveau moyen, le niveau qui représentait le débit le plus favorable au fonctionnement des fabriques et qu'il eût été le plus désirable de voir se maintenir. Depuis l'établissement des barrages régulateurs, le service des ponts et chaussées a admis comme retenue normale du lac la cote 0m,80, qui ne diffère que de Om, 14 de la cote 0m,66 indiquée ci-dessus.

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midi.

+3

0 64 Pluie.

+8

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+5

02

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18 au 19... 0 0105

Pluie la nuit.. 0 016

0 99 Pluie le soir.. 0 0115

Pluie la nuit. 0 01325

+ ++++++++°+1

12024124223334

273422

+2

0 971

1 01

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En présence de la crue si rapide survenue dans le courant de janvier dernier, quelques personnes se En rappelant dans le premier article l'abbaye demandent si les barrages dont il s'agit, par l'amoin-d'Aulps, nous aurions pu ajouter qu'en 1220 elle drissement de section qu'ils produisent dans les canaux, ne seraient pas de nature à nous ramener des inondations dans le genre de celles que la ville d'An

avait pour neuvième abbé un Guillaume. Mais ce renseignement ne fait que compliquer la difficulté sur la hiérarchie de Sainte-Catherine.

L'étude du Sommaire des fiefs du Genevois aux archives départementales nous a fait connaître un acte, qui probablement se trouve aux archives de Cour à Turin. L'indication tout à fait sommaire que nous en avons pourra toutefois nous mettre sur la voie des origines de Sainte-Catherine, en attendant la découverte de documents plus précis.

Quand il s'agit de rechercher la vérité historique, nous acceptons volontiers la qualification de minutieux, plutôt que de partager avec d'autres le reproche d'être superficiel.

On se rappelle que la déchéance de Guillaume Ior, comte de Genevois, méritée par plusieurs récidives, fut enfin prononcée par l'empereur d'Allemagne en Chambre aulique en 1186 (1). Banni de l'empire, Guillaume s'était enfin résolu, après bien des tractations préalables, à accepter la sentence arbitrale du métropolitain de Vienne, en 1188.

qu'une communauté distincte de Bonlieu n'y fût pas encore installée.

Cette institution en faveur des religieuses de Bonlieu en plaçait naturellement le sanctuaire sous la juridiction de la maison dont elles dépendaient immédiatement. Comme Bellerive près d'Hermance en 1150, comme Bons près de Belley en 1155, Bonlieu avait été, en 1160, une fille de l'abbaye du Beton, de Bitumine, dans la vallée de La Rochette en Maurienne, venue elle-même de Saint-Paul-de-Niseaux, au diocèse de Grenoble, sous la direction des pères de Bonnevaux, près Vienne (1).

Avant d'être soumise à Haute-Combe et plus tard à Tamié, qui eut également la direction du Beton, Bonlieu releva-t-elle de Bonmont, près de Nyon, comme Bellerive, nous ne pouvons l'affirmer. Mais cette hypothèse s'appuie d'un acte de garantie par l'abbé de Bonmont en faveur de Bonlieu, en 1242,

Le courant religieux qui entraînait alors l'em-et, comme Guillaume était le neuvième abbé de Bonpereur d'Allemagne, les rois de France et d'Angleterre et la noblesse de l'Europe à la troisième croisade, ne fut peut-être pas sans influence sur le retour de Guillaume de Genève aux idées de justice et de réparation.

Frédéric Barberousse succombait le 9 juin 1190 au passage du Cydnus. Mais il avait pour successeur Henri VI, dont l'énergie était connue, puisqu'il mérita plus tard le nom de Cruel. C'était un motif de plus pour Guillaume de persévérer dans la tenue de ses engagements et dans la satisfaction de l'opinion publique. Les instances de sa famille n'y furent certainement pas étrangères, pas plus qu'elles ne l'avaient été à la dotation de l'abbaye de Pomiers en 1179.

En 1190, Guillaume comte de Genevois, d'accord avec son épouse Béatrix et leurs enfants, donna à l'abbaye de Bonlieu le domaine direct de toutes les acquisitions qu'elle avait pu faire dans son comté, avec les droits sur les cours d'eaux, leyde des marchés, et les paquéages et passonnages, c'est-à-dire les droits de pâturage dans les prés et tous les bois du comte.

Or, la forêt du Semnoz n'était pas une des moins importantes, et l'on peut faire remonter au moins à cette époque les droits de l'abbaye de Bonlieu sur le vallon où elle installa plus tard la colonie de SainteCatherine.

Le silence gardé sur la montagne du Semnoz dans l'acte précité de 1192 en faveur de Talloires était tout naturel après la concession déjà faite du droit de forestage à une autre maison religieuse, celle de Bonlieu. D'ailleurs, on n'a pu trouver nulle part les preuves de la juridiction de Talloires sur SainteCatherine. Nous n'avons pas, il est vrai, le titre de fondation de la chapelle, qui devait être la nécropole de la famille de Genevois. Mais on peut conjecturer qu'il devait se rattacher à celui de 1190, et n'en être pas très éloigné, avant ou après. Car, si l'inscription sépulcrale de Guillaume Ier le qualifie de bienfaiteur de l'abbaye, les religieuses, dans une délibération capitulaire de 1771, appellent le bienheureux Vullierme comte de Genevois leur fondateur en ce sens qu'il avait fondé et doté leur église, lors même (1) Regeste genevois, 425, 429, 436, 437, 438, 442, 443, 444.

mont en 1225, il est possible qu'il fut celui qui est désigné dans l'inscription de Sainte-Catherine, en 1220, et que la maison de Bonmont eût été chargée de diriger les constructions de cette dernière.

Il ne serait même pas invraisemblable que l'abbé de Bonmont n'eût été l'entremetteur officieux de la fondation de Sainte-Catherine, comme il le fut, au nom de l'évêque de Genève, d'une donation à l'abbaye de Tamié par le même Guillaume Ier, comte de Genevois, en 1191 (2).

Nous devons prévenir le lecteur qu'en employant le titre d'abbaye pour Bonlieu et Sainte-Catherine, nous n'avons fait que suivre l'usage de donner à un établissement la qualification la plus élevée qu'il ait reçue plus tard et par laquelle il est connu dans l'histoire.

Le prieuré du Beton n'a été érigé en abbaye qu'au commencement du XIIIe siècle. Bonlieu et SainteCatherine n'étaient encore que des prieurés en 1242. Le premier acte qui donne le titre d'abbesse à la supérieure de Sainte-Catherine est de 1253.

En suivant l'artère principale d'Annecy, à la fin du XIIIe siècle, par les rues de la Perrière, de l'Isle, de la Sarvière, on arrivait au Pasquier d'Ysernon, appelé quelquefois, dès lors, du Saint-Sépulcre, et on tournait à gauche le long des Balmettes par l'ancienne route d'Alby, que l'on quittait au mas de la Pereyssousaz pour monter un instant le chemin de Vovray.

On le laissait avant d'atteindre à ce village pour grimper encore à gauche, en remontant un torrent, par un sentier rude et escarpé, qui a été remplacé depuis par un chemin à plusieurs lacets, et l'on arrivait au premier palier d'un plateau qui va se prolongeant sur une longueur d'un kilomètre et demi, avec une largeur moyenne de cent cinquante à deux cents mètres, resserré entre deux murailles rocheuses couvertes de forêts; l'une, à l'est, appartient au corps principal de la montagne du Semnoz, et présente des parois crevassées et presque perpendiculaires; l'autre, à l'ouest, moins élevée, n'est qu'un repli de cette même montagne s'étendant de Vovray à Vieugy.

(1) Académie de Savoie, III, 315; l'Abbaye du Beton, Glover.

(2) E. Burnier, Histoire de Tamié, Document 7.

par Melville

Sur les plate-formes de cette dernière arête on jouit d'un immense panorama qui embrasse les dernières ondulations du Jura jusqu'à leur jonction avec les contreforts de la Grande-Chartreuse. Du centre du plateau le regard plonge sur presque tout le bassin d'Annecy et s'étend du Môle au Salève et même audelà du Rhône, sur les crêtes de Beauregard et du Colombier.

C'est au premier plan de ce vallon, dans une situation telle que la choisissaient les constructeurs de châteaux au moyen-âge, c'est-à-dire dominant presque à pic une combe formée par le torrent, que fut élevé l'établissement religieux de Sainte-Catherine, à l'altitude de 683 mètres, soit 235 au-dessus d'Annecy.

Les indications cadastrales de 1730, alors que tout était encore en place, nous aideront à reconstituer les édifices. Les mesures sont prises à l'extérieur, les plans cadastraux ne donnant pas l'épaisseur des

murs.

L'église, y compris le vestibule et l'abside, avait près de 100 pieds de long sur 24 de large, et fut orientée selon les Constitutions apostoliques, c'est-àdire que l'abside était à l'est, l'entrée à l'ouest.

Il ne reste plus que dix mètres des murs de côté, qui ont trois pieds et demi d'épaisseur, et dont les bases justifient de leur antiquité par la disposition de l'appareil.

Les bras du transept avaient une largeur de vingtquatre pieds sur huit seulement de profondeur. Elle suffisait à encadrer les stalles des religieuses.

De ce chœur on allait par un corridor au sud dans la salle du chapitre, puis au réfectoire et à la cuisine. A l'ouest de cette salle et au sud de la nef était un cloître, précédé d'un parloir, qui correspondait au vestibule de l'église. Nous pensons que les cellules et dortoirs étaient à l'étage supérieur.

Il reste encore quelques petits chapiteaux romans et des tronçons de fûts hexagones trop minces pour avoir servi ailleurs qu'au cloître ou au vestibule. D'ailleurs l'église n'avait qu'une nef, comme on peut s'en convaincre par la hauteur de deux fenêtres ogivales, aujourd'hui fermées; par l'absence de tout vestige d'arcature, et par ce qui reste des assises d'une voûte unie et sans arêtes sur le mur du côté méridional.

Telle était la disposition primitive de l'établissement. Ajoutons un petit rustique à l'ouest des offices, dont il était séparé par un jardin, dans lequel était probablement le lavoir construit en 1220. La petite fontaine à voûte en tiers-point était peut-être un des compartiments de ce lavoir.

En sortant du vestibule de l'église on avait devant soi, dans la direction du nord-ouest, une place oblongue de près de 70 mètres, qui aboutissait au portail d'entrée sur le chemin du vallon. A droite, au nord de l'église, était une petite maison que nous pensons avoir été d'abord l'habitation du desservant.

En suivant du même côté, on rencontrait un bâtiment en forme d'équerre, remarquablement disposé pour avoir vue, au nord, sur la ville d'Annecy, à l'ouest, sur le chemin public, dominant la cour d'entrée et l'église, et concentrant dans son encoignure les rayons du soleil levant et du plein midi. Il com

prenait plusieurs chambres à coucher, un salon de réception, une salle à manger, des offices, et avait son petit jardin à l'est.

Avait-il eu pour première destination de servir de logement à la princesse fondatrice et aux princes de la même maison dans leurs visites au sanctuaire qui abritait la nécropole de leur famille? Nous ne pouvons que présumer..

Dans la suite, cet édifice porta le nom d'abbatiale, parce que les abbesses y furent installées, nous ignorons depuis quelle époque.

Au sud, de l'autre côté de la cour d'entrée et le long du chemin, se trouvait un autre bâtiment destiné au logement des étrangers, du procureur de la maison, de l'aumônier, des domestiques, et contenant au-dessous les écuries, le four, la boulangerie, la fromagerie, etc.

Cet ensemble de constructions, avec les cours et jardins, occupait un carré irrégulier de 110 mètres de l'est à l'ouest, et de 80 mètres du nord au sud.

Nous reprenons ici la suite de l'article précédent. Les trois enfants de Guillaume Ier, dont les corps reposaient à Sainte-Catherine, d'après le témoignage assermenté de Jean-Philibert Veisy, qui, en sa qualité de notaire et commissaire d'extentes, avait eu en mains toutes les vieilles chartes de l'abbaye, étaient d'après Besson, qui écrivait vingt-cinq ans plus tôt, d'abord Béatrix de Genève, puis ses deux frères, le bienheureux Guy, évêque de Langres, et Robert, évêque de Genève.

Maintenant le corps de Béatrix fut-il transporté de Haute-Combe, où aucun cénotaphe ne lui a été élevé, au mont de Sainte-Catherine, où son tombeau est indiqué? Ou bien l'inscription de Sainte-Catherine et la note obituaire de Haute-Combe affirmentelles l'existence successive de chacune des deux épouses de Thomas Ier de Savoie? Car celle de HauteCombe, ne portant aucun nom, pourrait se référer à la prétendue Marguerite de Faucigny.

Dans tous les actes attribués à cette dernière, son nom ne se lit jamais en toutes lettres. Il n'y figure que par une initiale, que les copistes ont prise pour M au lieu de B, deux lettres qui ont quelques rapports dans les majuscules de l'écriture cursive de cette époque. Une preuve de cette erreur nous est fournie par le sceau de l'une de ces chartes qui porte le nom de Béatrix (1).

On lui fait honneur, entre autres, d'une donation à la Grande-Chartreuse, corroborée par son mari Thomas, comte de Savoie, et leurs deux fils, Amédée et Aymon, en 1227.

Or, nous avons un acte authentique établissant que Béatrix de Genève, épouse de Thomas Ier, comte de Savoie, a fondé l'abbaye de Sainte-Catherine en 1228.

Il en est de même des chartes subséquentes. En 1236, Aymon, fils de Thomas de Savoie, de concert avec ses frères, Amédée, comte de Savoie, Guillaume, Boniface, Thomas et Philippe, et leur mère, fait une libéralité à l'Hôtel-Dieu de Villeneuve en Vallais. En 1239, Amédée, comte de Savoie, fils de Thomas, de concert avec sa mère et ses frères, Boniface et

(1) Regeste genevois, no 636.

Philippe, donne le bourg de Saint-Maurice en Vallais à sa sœur, Marguerite, comtesse de Kibourg (1). Arrêtons-nous là.

Béatrix avait épousé Thomas Ier en 1196. Amédée naquit à Montmélian en 1197, Humbert en 1198, Thomas II en 1199, Pierre en 1202, Philippe en 1207, etc., d'après de Pingon. Il s'agissait donc bien de cette princesse et non de la prétendue Marguerite, fille de Guillaume II de Faucigny.

Il est donc évident que la date de 1230, que les auteurs du Regeste genevois ont lu à tort 1236, ne peut être celle du décès de l'épouse du comte Thomas Ier de Savoie, qui vivait encore en 1239.

Laissant donc à fixer ultérieurement la date de la mort de Béatrix de Genève, nous ne verrions qu'une manière de sortir de cette impasse : ce serait d'appliquer à Béatrix de Vienne, troisième femme du B. Humbert III, et mère de Thomas Ier, la note obituaire de Hautecombe du six des ides d'avril, 1230, sauf à entendre les mots : parens comitum hinc ac inde dormientium, dans le sens de mère et d'aïeule des princes dont les tombeaux ne devaient pas être éloignés du sien. Surtout qu'aucune notice ne fait mention du monument funéraire de Béatrix de Genève à Hautecombe, tandis que les titres authentiques le placent à Sainte-Catherine.

Cet échange ne peut être proposé qu'en admettant, avec l'inscription du mausolée d'Humbert III, que

Cette retraite expliquerait l'incertitude de la date précise de sa mort, et, ajoutée à sa qualité de fondatrice, elle justifierait abondamment la place que sa nièce, la première abbesse, donna à son tombeau dans le chœur, où elle avait probablement pris part aux exercices des religieuses.

Dans la chapelle du vestibule qui abritait le tombeau de son père, on voyait une peinture murale représentant Guillaume et Béatrix à genoux devant la patronne du monastère. Cet ex-voto fut probablement exécuté par les ordres de leur petite-fille et nièce, Agathe de Genève, après la mort de la fondaC.-A. DUCIS.

trice.

(A suivre.)

LES ANOBLIS DE SAVOIE SOUS LE PREMIER EMPIRE (Suite) (1)

15 août 1809. Lettres patentes conférant le titre de chevalier de l'Empire à JEAN-MARIE SONGEON, commandant supérieur de la place de Rocca d'Anfo et de la lisière du Tyrol septentrional, né à Annecy le 3 avril 1771, selon MM. Philippe et Dufay, le 30 du même mois au contraire suivant le Bulletin des Lois; mort à Maulette près Houdan (Seine-et-Oise), le 13 septembre 1834 d'après les Gloires de la Savoie, le 28 du même mois si j'en crois la Galerie

mililaire de l'Ain.

Apprenti canonnier dans l'artillerie des colonies, cier en 1789, Songeon fit pendant trois ans les camle 10 juin 1787, puis canonnier en premier et artifi

Béatrix de Vienne a été sa troisième et dernière femme (2). Le prétendu quatrième mariage de ce prince est d'autant plus invraisemblable qu'ayant des goûts plutôt cénobitiques, il n'avait consenti à se remarier que pour laisser un successeur de sa dy-pagnes de l'ile de Saint-Domingue et reçut un coup nastie. A la naissance de Thomas Ier, selon la pré- le 10 mars 1790. Renvoyé dans ses foyers, il rentra, de feu à la jambe droite, à l'affaire de Saint-Marc, diction de saint Anthelme de Chignin, ses vœux et ceux de son peuple étaient exaucés, et rien ne pou- pitaine au 5 bataillon des volontaires du Montle 1er mars 1793, sous les drapeaux, et fut élu cavait plus l'engager à une nouvelle alliance. de bataillon et lieutenant-colonel à titre provisoire. Blanc le 7 juin suivant, puis successivement chef Il se distingua partout par son intrépidité et son courage. Au col de Viel, à la tête de 50 braves, il enleva une redoute espagnole, tua 30 hommes et rent-de-la-Monga, il fit prisonnier le colonel de s'empara d'une pièce de campagne; - à Saint-Laud'un coup de feu à la cuisse gauche; Crillon et lui sauva la vie; - à Bascara, il fut blessé à l'affaire des Moulins, il reprit à l'ennemi le drapeau enlevé à son bataillon, et à Castiglione, reçut au côté droit

D'ailleurs, Béatrix de Vienne prit une certaine part aux affaires de tutelle de son fils mineur, dont Boniface de Montferrat était chargé. C'est elle qui encouragea son fils à augmenter, en faveur du chapitre de Maurienne, les droits qu'il avait déjà sur la montagne de Bérenger; elle apposa son sceau à l'acte, qui est du 12 juin 1189, trois mois après la mort d'Humbert III (3). Je saisis cette occasion pour faire observer que, dans cet acte, la formule bona memoriæ est employée pour les vivants comme pour les morts. La même Béatrix, veuve de Humbert III, avec le consentement de son fils Thomas, comte de Savoie, donnait à la Chartreuse de Vallon un demi muid de

vin à prendre à sa vigne de Tournon, en Savoie, le 31 mars 1219 (4).

Quant à Béatrix de Genève, veuve de Thomas Ier de Savoie, il serait étonnant qu'elle n'eût pas choisi sa sépulture dans l'abbaye qu'elle avait fondée, à côté de son père, dont elle avait réalisé les projets. On peut même présumer qu'elle s'y est retirée les dernières années de sa vie, peut-être dès 1240, époque où elle ne figure plus dans les actes publics.

(1) Guichenon, Preuves, pages 57, 63.

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une grave contusion.

Chef de bataillon titulaire dans la 14e demi-brigade (13 décembre 1797), puis, en 1798, officier d'ordonnance du général Joubert, Songeon fut appelé, le 26 janvier 1799, au commandement du quartier-général de l'armée de Naples, puis passa comme aide de camp auprès du général Garnier. Employé au le grade de major au 28 de ligne, et, le 25 mars camp de Boulogne en 1803, il obtint, le 22 décembre, Colonel du 53° de ligne le 1er février 1805, il fit la 1804, la croix de chevalier de là Légion d'honneur. campagne d'Italie, eut un cheval tué sous lui au passage de l'Adige, fut nommé adjudant-commandant le 30 mars 1809 et se distingua à la bataille de Salice, livrée le 16 avril suivant. Napoléon le fit chevalier de

(1) V. Revue savoisienne, janvier 1874.

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