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l'Empire le 15 août 1809, puis chef d'état-major du prince d'Essling, et, le 1er mars 1810, commandant supérieur des îles de Room, Dordrecht et de la Brille. Nous le trouvons ensuite gouverneur de Salamanque (21 mars 1811), et commandant de Burgos (4 février 1812); il se couvrit de gloire à la défense de SaintSébastien et fut fait général de brigade le 25 novembre 1813, chevalier de Saint-Louis le 13 août 1814, et aux Cent-Jours inspecteur général adjoint de cavalerie. La seconde Restauration le mit en retrait d'emploi et l'interna à Seyssel (Ain); le gouvernement de Juillet le fit officier de la Légion d'hon

neur.

Le général Songeon avait été naturalisé Français le 30 janvier 1817. Un de ses parents, Jean-Guillaume Songeon, sous-lieutenant d'infanterie, né à Annecy le 28 septembre 1792, obtint aussi des lettres de naturalité le 31 décembre 1817. Une de ses nièces épousa son cousin, M. Songeon, naturaliste distingué, fils de Joseph-Marie Songeon, ancien médecin militaire, chevalier de la Légion d'honneur, et de Mile de Boigne. (Cf. Journal des connaissances médicales pratiques et de pharmacologie, de notre excellent compatriote, collègue et ami M. le docteur Caffe, 1874, page 288.)

correspondants; elle échange régulièrement ses publications avec
celles de 82 académies françaises et étrangères. Depuis 1860 jusqu'à
la fin de l'année dernière, 103 auteurs différents ont adressé des ar-
ticles à la Revue savoisienne.

Les élections donnent les résultats suivants :
Président, M. Camille Dunant;

1er vice-président, M. Eugène Tissot;
2m vice-président, M. Ducis;
Secrétaire, M. Jules Philippe;

Secretaire-adjoint et directeur du journal, M. Louis Revon;
Bibliothécaire, M. Serand;

Archiviste, M. Mangé;

Comité de rédaction, MM. Philippe, Revon, Serand, Ducis. M. Coldefy communique les documents qu'il a recueillis sur le collége fondé à Louvain par Eustache Chapuys, fondateur du collège d'Annecy. Ces documents feront le sujet d'un article dans la Revue savoisienne. Chapuys fut enterré dans l'église de l'établissement que la Belgique doit à sa munificence; la rue voisine porte encore le nom de Rue de Savoie. Sur la porte est le chronogramme Magno Deo Cor et Labor: les initiales donnent la date de la restauration du collége.

M Tissot, ingénieur, lit une notice qui sera insérée dans le journal, sur les observations météorologiques faites à Annecy.

M. Mangé complète cette lecture par des explications sur le curage et le redressement des canaux, travaux opérés il y a quelques années pour prévenir les inondations que la ville subissait jusqu'alors assez fréquemment.

MM. Jules Philippe et Dufay ont consacré l'un et l'autre un article au général Songeon, le premier mentales, et rédigée par M. Richard, avocat-fiscal: dans Les Gloires de la Savoie, le second dans La Galerie militaire de l'Ain.

M. Serand lit la lettre suivante, conservée aux archives départe

Armes: Parti: au premier, coupé d'argent et de sinople, l'argent, à l'épée en pal d'azur, la poignée accolée d'une pensée au naturel, le sinople à l'ananas d'or feuillé au naturel; au deuxième, d'azur, à trois poissons en fasce l'un sur l'autre d'argent. Bordure de gueules du ters de l'écu chargée du signe des chevaliers légionnaires au 2° point en chef (1). A. ALBRIER.

(A suivre.)

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EMILE LAEUFFER, directeur de la manufacture d'Annecy;
RAOUL BONNERY, à Saint-Rémy-du-Plain (Sarthe).
M. le Trésorier présente les comptes; sa gestion est approuvée.
Les recettes s'élèvent à fr. 2,038 35, les dépenses à 1,472 80; en
caisse, 565 55.

M. Revon donne quelques indications sur l'état de la Société. Elle compte 113 membres, dont 60 effectifs (10 de plus qu'en 1874) et 53

(1) Nous devons communication de ce blason à l'obligeance de M. A. Georgel (d'Elbeuf), l'un des plus distingués collaborateurs de la Revue historique et nobiliaire. (Note de l'auteur.)

Ces armoiries se voient encore sur la porte de la maison que le général fit rebâtir à Annecy aux Marquisats, devenue aujourd'hui la propriété de M. Læuffer. (Note de la Réd.)

Annecy 23 août 1771.

« Il s'est passé la semaine dernière une affaire qui m'a donné de la peine, et qui m'inquiète encore. La nuit du 14 ou 15 du courant on a jetté dans quelques maisons de cette ville des chansons contenant une critique satyrique sur la conduite de Mer l'Evêque, des révérends chanoines Viviand, Riondel, et Collonges, le refrain de la chanson finit par les mots : Il sera ton ami Biribi à la façon de Barbari mon ami, elle se chante sur cet air; dal ord que je fus instruis par la voie publique de cette chanson, j'en fis part à Mr de Mont-Baron Commandant la troupe en cette ville, à Mr Garnier, et de concert nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour pouvoir nous procurer un extrait de cette chanson, sans avoir pû y réussir, et dans l'espérance qu'on la chanta dans les rues, ou dans quelques maisons suspectes, nous avons ordonné à la troupe et aux soldats de justice de se promener dans les rues jusqu'à onze heures et minuit, d'écouter dans les allées si on n'y chantait point une chanson dont la fin de chaque couplet se terminait par les mots ci-dessus, sans leur dire le motif et contenu de la chanson, mais qu'ils eussent à saisir ceux qui chanteraient, espérant par ce moyen de pouvoir nous procurer la satyre, et d'en connaître les auteurs pour vous les déférer, mais jusqu'ici nos soins ont été inutiles, et cependant on veille toujours. On attaque l'Evêque et trois chanoines, sur la supression des Cordeliers, des Bénédictins de Talloires, l'union des Dames de Ste Catherine avec celles de Bonlieu, le chemin que les Lazaristes ont usurpé à la ville; sur le dessein que ces chefs du clergé ont d'avoir l'église et couvent des Dominicains; il y est aussi parlé des Barnabites, et de Mr de la Collégiale.

J'ai tout lieu de penser que l'auteur de cette satyre, dont le stil est dit-on malin et délicat, n'est pas de cette ville, je n'y connais aucuns bon rimeurs: Mr De Voltaire qui n'est pas éloigné d'ici pourrait bien y avoir quelque part. En attendant, pour que rien ne nous soit imputé à Mr Garnier et à moi je continuerai à faire veiller, en tachant de pouvoir me procurer cette satyre, qui parait déjà annoncer qu'on n'en restera pas là, et qu'il pourrait bien arriver quelque chose de plus scandaleux lorsqu'on verra sortir d'ici les pères Cordeliers. Quand cette époque arrivera on tachera de prévenir tout éxcès. »

M. Serand fait remarquer qu'il a vu au château de Promeiry, près d'Annecy, le portrait d'une dame qui passait pour être en relations très intimes avec Voltaire. Le philosophe de Ferney se rendait sou

vent à Promeiry, précisément à l'époque à laquelle se rapporte la lettre de l'avocat-fiscal.

M. le bibliothécaire dépose les dons et échanges:

Eugène Tissot, Calendrier de l'Orient, arabe, copte, européen, grec, hébraïque, avec la carte des chemins de fer de l'Egypte, années 1870 à 1875, don de l'auteur. Du même, Notice sur le régime des eaux dans le canal de Suez, don de l'auteur.-F. Descostes, Eloge de S. Em. le cardinal Billiet, don de l'auteur. Victor François, Une journée à Saint-Franc, don de l'auteur. Rilliet de Candolle, Rapport sur l'administration de la Société de lecture de Genève, don de l'auteur.

Revue archéologique. - Revue bibliographique universelle. Association scientifique de France. · Journal des connaissances médicales. Courrier de Vaugelas. Bulletin de la Société d'émulation du Jura. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse. Bulletin de la Société archéologique du midi de la France. Bulletin de la Société d'émulation de la SeineInférieure. Revue du Lyonnais. Bulletin de la Société académique de Brest. Bulletin de la Société d'horticulture de la Côte-d'Or. Annales de la Société d'émulation de l'Ain. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles. L'Educateur. - Le Dauphiné. — L'Italia agricola.

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Industriel savoisien.

L'Allobroge. — L'Echo du Salève. — L'Echo chablaisien.

Courrier des Alpes. Le Léman.

Savoie thermale. Le Secrétaire-adjoint, LOUIS REVON.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

Société Florimontane.

Les prix fondés par M. le docteur Andrevetan, avec le concours de la ville d'Annecy, seront décernés par la Société Florimontane en juillet 1875.

Une somme de 400 fr. est affectée au prix d'histoire, et une somme de 200 fr. au prix de poésie.

Les travaux seront composés en langue française. Les auteurs devront déclarer par écrit que leurs envois sont inédits et n'ont été présentés à aucun autre concours.

Les auteurs qui se feraient connaître seraient exclus : les envois porteront une épigraphe qui sera répétée à l'extérieur d'un billet cacheté, indiquant le nom et le domicile de l'auteur.

Sont seuls admis à concourir :

1o Les Français, excepté les membres effectifs de la Société Florimontane;

2o Les étrangers, membres effectifs ou correspondants de cette Compagnie.

Les manuscrits devront être adressés au secrétaire de la Société Florimontane, avant le 1er juillet 1875. Ils resteront déposés aux archives de la Société, où les auteurs pourront en prendre copie.

PRIX D'HISTOIRE

Histoire d'une commune ou d'un groupe de communes situé dans l'un des départements savoisiens.

Sans vouloir restreindre l'étendue des recherches ou le cadre visé par les concurrents, la Société pense leur être utile en indiquant les principaux éléments de ces études :

Origines celtique, romaine, burgonde, centres religieux, féodaux, franchises communales, sections de communes, institutions publiques, fondations diverses, fléaux, épisodes militaires, agriculture, commerce, industrie, mœurs et usages, statistiques, familles anciennes, illustrations, etc. La copie des pièces justificatives inédites doit être

annexée aux mémoires.

PRIX DE POÉSIE

Le choix du sujet ou des sujets est laissé aux concurrents. Le nombre minimum des vers est fixé à cent.

; Le Secrétaire,

JULES PHILIPPE.

Académie de Savoie.

CONCOURS DE POÉSIE

Le prix de poésie de la fondation Guy, pour l'année 1875, sera de 400 francs.

Les poèmes envoyés au Concours auront au moins 100 vers, sur un seul sujet laissé au choix des concurrents.

Les poèmes seront adressés au Secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er août 1875, et seront accompagnés d'un billet cacheté, attaché au manuscrit et contenant le nom et la demeure de l'auteur. Le billet portera, à l'extérieur, une épigraphe écrite aussi en tête du manuscrit.

D'après le vœu du fondateur, nul n'est admis à concourir s'il n'est né ou domicilié dans l'un des deux départements de la Savoie. CONCOURS D'HISTOIRE ET D'ARCHÉOLOGIE

Le prix d'histoire et d'archéologie de la fondation de Loche sera décerné, en 1876, à l'auteur du meilleur mémoire sur un sujet d'histoire ou d'archéologie savoisienne (biographie ou monographie, au choix des concurrents).

Le prix sera de 750 francs.

Les mémoires devront être adressés au Secrétaire perpétuel de l'Académic, avant le 1er janvier 1876.

Les concurrents ne sont pas tenus à garder l'anonyme. Les ouvrages imprimés seront admis, pourvu que la publication soit postérieure au 8 janvier 1874.

Les étrangers aux deux départements de la Savoie sont admis à concourir. Les mémoires devront être écrits en français.

Les ouvrages qui auront été soumis au jugement d'une autre Société savante ne seront pas admis à concourir.

Exposition de Paris.

L'exposition des ouvrages des artistes vivants aura lieu à Paris, au palais des Champs-Elysées, du 1er mai au 20 juin.

Les ouvrages devront être déposés du 8 au 18 mars inclusivement. Les artistes ne pourront envoyer que trois ouvrages de chacun des sept genres énumérés dans le règlement.

Concours régional de Bourg.

Le concours régional agricole d'animaux reproducteurs, d'instruments et de produits aura lien, en 1875, à Bourg, du samedi 29 mai au lundi 7 juin, pour la région comprenant les départements de l'Ain, du Jura, de la Loire, du Rhône, de Saône-et-Loire, de la Savoie et de la Haute-Savoie.

Pour être admis à exposer, on doit adresser au ministère de l'agriculture et du commerce une déclaration écrite dans la forme prescrite par les programmes. Toute déclaration parvenue au ministère après le 1er mai sera considérée comme nulle.

Les programmes et les formules de déclarations sont distribués gratuitement dans les préfectures et les sous-préfectures.

Le Directeur-gérant, L. REVON.

ANNECY. - TYP. A. PERRISSIN ET Cie.

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REVUE SAVOISIENNE

JOURNAL PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ FLORIMONTANE D'ANNECY

PARAISSANT LE 15 DE CHAQUE MOIS

Histoire Sciences-Arts - Industrie - Littérature

La Société laisse à chaque auteur la responsabilité entière
des opinions qu'il émet.

SOMMAIRE. La Haute-Savoie avant les Romains (suite), par M. L. Revon. - Abbaye de Sainte-Catherine près d'Annecy (suite), par M. C.-A. Ducis. - Un Savoisien à la Faculté de droit de Dijon, par M. A. Albrier. Observations météorologiques et hydrométriques faites au jardin public d'Annecy, par M. A. Mangé. Compte rendu des séances de la Société Florimontane. Bulletin.

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LA HAUTE-SAVOIE AVANT LES ROMAINS

II

MONUMENTS MÉGALITHIQUES

Les glaciers que nous allons admirer aujourd'hui auprès de nos derniers villages alpestres avaient pris pendant les temps quaternaires un immense développement, et recouvraient presque toutes nos vallées. Ils ont arraché des blocs par milliers aux pentes du Mont-Blanc, les ont charriés au loin, puis les ont déposés sur les collines et dans les plaines quand une température plus clémente est venue réchauffer nos contrées et fondre les glaces. Ce prodigieux semis de dépôts erratiques offrait les matériaux les plus abondants et les mieux appropriés à la construction des caveaux funéraires. Eh bien, le croirait-on ? dans toute la Haute-Savoie on n'a signalé que cinq ou six dolmens, et le département voisin est bien plus pauvre encore: si notre mémoire est fidèle, on y compte seulement un demi-dolmen, situé en Tarentaise, et encore son attribution comme construction sépulcrale est-elle douteuse. Il faut donc admettre que le peuple des dolmens, s'il a jamais existé, n'a pas daigné détacher un bien grand nombre de représentants dans nos contrées. Mais l'existence même d'un peuple unique, ayant l'habitude constante d'édifier pour ses morts des chambres formées de dalles énormes, est déjà mise en doute par les uns et absolument niée par d'autres. Parmi ces derniers figurent le fondateur et les principaux rédacteurs de la savante Revue intitulée Matériaux pour l'histoire de l'homme, à leurs yeux, les dolmens sont l'œuvre, non d'un peuple spécial, mais de populations diverses adoptant ce genre d'abri comme souvenir et imitation de l'ancienne grotte sépulcrale. En attendant le jour où des observations multipliées apporteront une solution définitive, bornons-nous à décrire les rares monuments mégalithiques de la Haute-Savoie.

DOLMEN DE REIGNIER.

ABONNEMENT

France.

Italie et Suisse

6 fr. 7 B

PAYABLE D'AVANCE

On ne reçoit que des abonnements annuels.

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Dans une plaine, à deux kilomètres de Reignier, vers le hameau de Saintlisière d'un bois de chênes. Les campagnards l'appelAnge, un dolmen élève sa masse imposante sur la lent Pierre des morts ou Pierre aux fées; c'est sous ce dernier nom qu'il est inscrit sur les cartes. Les Fées, qui interviennent souvent dans les légendes savoisiennes, passent pour en avoir apporté les matériaux sur leur tête. Certains conteurs, habitués à mettre les points sur les i, précisent davantage, et croient pouvoir assurer qu'une seule fée s'est chargée de la besogne, posant sur sa tête la plus grande pierre, en plaçant deux autres sous les bras, et mettant la dernière dans son tablier, fabriqué, à ce qu'il paraît, avec une étoffe très résistante.

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ces rainures et l'amincissement des supports comme blocs gisant près de là. A la face opposée aboutit un travail humain. Je n'ose pas avancer une affirma- une double rangée de pierres plates, s'élevant très tion aussi positive devant un fait qui serait nouveau peu au-dessus du sol, et paraissant être la base d'une en archéologie : il se peut qu'on ait choisi des dalles allée d'accès. Cette allée a huit mètres en longueur offrant naturellement cette forme, et que les dé- et six mètres à la partie maximum de la largeur pressions du plafond ne soient pas plus l'œuvre de externe; elle est coupée par un sentier qui borde un l'homme que la rigole supérieure dont il sera parlé champ situé en contrebas. Les quatre figures ciplus loin. Le côté oriental de la chambre est ou-jointes, dessinées au centième, dispensent de plus vert; il devait peut-être se clore avec deux autres amples détails.

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Les personnes qui ont une foi inébranlable dans l'emploi des dolmens pour les sacrifices druidiques ne manquent pas de signaler une rigole existant le long de la face orientale de la table, au point culminant; cette dépression toute naturelle doit avoir rempli l'office de caniveau pour recueillir des ruisseaux de sang humain...

Des explorations ont été entreprises depuis longtemps: déjà, en 1843, aucun objet n'avait apparu dans les recherches faites à l'intérieur par M. Gosse et par M. de Magny, propriétaire du monument. J'ai pratiqué dans l'allée des fouilles sans résultat, comme il fallait s'y attendre. Dans les champs voisins on a trouvé plusieurs instruments en bronze, surtout des haches; ils seront énumérés avec les objets divers de l'époque du bronze, mais ils n'ont aucune relation apparente avec le sujet de cette étude.

DOLMEN DE PERS-JUSSY. A deux kilomètres au A deux kilomètres au sud de la Pierre aux fées existait un dolmen appelé également Pierre aux fées, adossé à deux monticules vers les ruines du château Bert, entre les Vuardes et la Tour du Châtelet. Il a été exploité en

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DOLMEN DE CRANVES.

En voulant niveler le

terrain d'une vigne, un cultivateur fit sauter, vers dans la terre; il s'aperçut, mais un peu tard, qu'il 1864, un bloc rectangulaire en protogine engagé était supporté par trois dalles verticales dont on voit encore les débris. Le propriétaire, M. Jean Boccard, m'a appris que les fouilles pratiquées entre les parois, ou à côté d'elles, ont mis au jour un tas d'ossements haut de plus de trente centimètres, des vases, un couteau ou une faucille en bronze et plusieurs épingles également en bronze, longues d'environ huit centimètres, ayant la tête percée de deux ou de quatre trous; la plupart de ces épingles ont disparu; le musée d'Annecy en possède une avec tète forée, à facettes triangulaires (fig. 41). Les autres objets

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GR

GR.N.

43

times de cette mystification inconsciente ménagée par les glaciers quaternaires.

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DOLMEN DE SAINT-CERGUES. Dans les vignes, à côté du ruisseau de la Chandouze, à quelques pas au-dessus du pont, se montre ou plutôt ne se montre guère la cave ou maison des fées: ensevelie dans la pente du terrain, elle ne laisse voir que la face occidentale, qui s'élève seule au-dessus du sol et donne accès à l'intérieur par une ouverture large de 1m,30 et haute d'un mètre; le propriétaire a un peu taillé la dalle à la base de ce passage. La chambre, à peu conservés sont les suivants : des frag-près cubique, a 2m,90 à 3m,30 de largeur dans le sens ments de poterie (fig. 42, 43, musée d'Annecy,) en terre brun-clair, avec bandes horizontales de petits points finement imprimés, alternant avec des zones de points tracés diagonalement; des fragments semblables (collections Dufresne à Saint-Jeoire et H. de Saussure à Genève); deux fonds de petits vases en terre brune (fig. 44 et 45, collection Dufresne), un os

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nord-sud, et 2,10 et 2m,70 dans le sens est-ouest. Les parois sont formées de six dalles en protogine et en roches feuilletées, d'une hauteur variant entre 2m, 10 et 2m,80. Un énorme bloc erratique en arkose, partagé en deux parties, compose le toit.

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gers.

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L'emplacement est dans un vallon où coule la Nussance, sous le coteau de Cranves, entre le cimetière et le village de la Bergue, au lieu dit les Clots ou Champ-Molliat, portant au cadastre de 1731 le nom de mas de la pierre grosse el crusuaz (creuse). Selon un récit fait à M. Dufresne, il y avait deux dolmens très rapprochés; on prétend que les ossements humains recueillis près de l'un avaient été brúlés, et que ceux qui étaient vers l'autre se trouvaient dans leur état naturel.

En 1847, M. Blavignac avait déjà signalé sur ce point un tumulus long de cent cinquante pas; il ajoutait que de nombreuses tombes en grès, renfermant des restes humains accompagnés de bijoux en or et de débris d'armes, y ont été découvertes à diverses époques. » Ce voisinage de tombes évidemment burgondes nous fait hésiter à attribuer au dolmen les grands amas d'ossements humains cités plus haut.

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DOLMEN D'ETREMBIERES. Vers 1836 on a détruit, pour en faire des meules, un dolmen en protogine, semblable à celui de Reignier, mais ayant la table beaucoup plus grande. Il était dans le bois d'Etrembières, près des moulins d'Aiguebelle. Un propriétaire du voisinage m'assure en avoir bien reconnu l'authenticité.

Il serait très facile de confondre avec un dolmen, mème à une petite distance, certain bloc erratique en protogine situé dans la même commune, sur l'arête occidentale du Petit-Salève : ce bloc est venu se poser sur trois saillies des assises calcaires, laissant une partie médiane évidée; j'ai été une des vic

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