Page images
PDF
EPUB

vaient pas été si brutalement mutilées à la fin du siècle dernier. A chacun ses œuvres, sans exagéra

tion.

Après les observations précédentes nous nous associons pleinement aux éloges qu'a mérités ailleurs cet opuscule. Nous plaçons toujours la vérité avant les personnes, quelquefois avec une rude franchise, comme on l'a dit. Mais ce n'est pas la flatterie qui puisse stimuler les fortes âmes au travail. Qui résiste, appuie, dit le proverbe; et un ouvrage sans valeur ne mériterait pas l'honneur d'une critique.

Quant à la transformation et à l'agrandissement de la chapelle, nous ne pouvons qu'applaudir au choix du style ogival, qui en fait un gracieux sanctuaire au milieu d'un riche panorama.

Il est à regretter qu'en l'absence de ceux qui auraient pu s'y opposer, on ait fait servir au seuil l'ancienne table d'autel, qui aurait pu reprendre sa destination primitive.

Nous avons remarqué ailleurs déjà cette inconvenance, entre autres à un balcon d'Annecy. A quelque conviction que l'on appartienne, il y a un sentiment de délicatesse qui ne permet pas de mettre sous les pieds ce qui a été consacré pour un autel.

C.-A. DUCIS.

DEUX JOURS A CONSTANTINE

(Suite)

II

Notre chambre donne au midi, sur tout un quartier arabe. Vous l'avez voulu ainsi. La lune est aux trois quarts pleine et projette sa lumière blanche jusque dans les replis les plus profonds du ravin. De nos fenêtres nous aimons à suivre les effets bizarres qu'elle produit en courant dans la sombre échancrure. Le bruit mat et cadencé d'un derbouka, accompagnant dans le voisinage un chant plaintif et monotone, nous tient éveillés jusqu'à onze heures, en nous conviant à la rêverie. Mais bientôt tout bruit cesse et le sommeil finit par appesantir et fermer nos paupières.

[ocr errors]

Dès cinq heures du matin, notre appartement se remplit de lueurs blanchissantes et de bruits vagues qui nous réveillent. Je cours à la fenêtre et l'ouvre à deux battants. Le soleil se lève radieux à l'horizon, derrière la montagne et dans un ciel sans nuages, comme un globe de cristal chauffé à blanc. Ses rayons ont déjà dissipé une bonne partie des légères vapeurs qui recouvrent la campagne comme d'un léger voile de gaze. Allons, debout!

Voici bientôt l'heure où, ménagères matinales, les femmes juives s'en viennent, le corps serré dans leur longue et étroite tunique de laine claire ou foncée, les bras nus, le visage découvert, puiser, comme Rebecca, de l'eau à la fontaine, et s'en retournent avec leur cruche pleine, en faisant retentir le pavé des rues de leurs patins de bois. Voici bientôt l'heure aussi où les négresses aux visages d'ébène, aux dents d'ivoire, aux reins cambrés, à la gorge puissante, drapées et coiffées à l'égyptienne, s'en viennent, sem

blables à des cariatides taillées dans un basalte vivant, une large corbeille sur la tête ou appuyée sur la hanche, prendre place aux carrefours et vendre leurs galettes de pain sans levain. Voici bientôt l'heure, enfin, où magasins et échoppes, ateliers, chantiers et cafés s'ouvrant et les rues se couvrant d'une multitude de gens affairés, Constantine ressemble beaucoup plus à une vaste fourmilière sur laquelle quelqu'un aurait mis le pied par mégarde qu'à un nid d'aigle. Partons!

Franchissons la place de la Brèche avec la ferme résolution de ne pas nous écarter de notre programme, de ne nous arrêter en route que pour reprendre haleine. Nous avons à faire le tour de la ville en suivant les bords frangés de ses immenses escarpements, à descendre, non plus sous, mais sur les voûtes naturelles qui, à partir du pont, forment, comme vous le savez, de distance en distance, trois arceaux gigantesques; à contourner le Sidi Mcid par un sentier qui n'est rien moins qu'un affreux cassecou; à pousser, enfin, une ou deux pointes dans les vieux quartiers, chaque fois, du moins, que l'absence du moindre petit sentier nous obligera à changer notre itinéraire. Or, tout cela demandera du temps, beaucoup de temps !

Marchons donc, ou plutôt courons droit à l'ouest. En suivant la façade nord du Magasin à orge qui forme un des angles de la place, on n'a guère que vingt-cinq pas à faire pour se trouver sur le boulevard de l'Ouest, si toutefois on peut appeler de ce nom l'étroit passage qui existe là entre les remparts et les maisons très élevées qu'on y a bâties depuis peu. C'est plutôt une rampe qu'un boulevard.

Le marché arabe et le faubourg Saint-Jean s'étalent à nos pieds; la route de Constantine à Philippeville, avec ses nombreux lacets, se déroule au loin dans la vallée. On envie la belle vue dont jouissent les locataires perchés au troisième ou quatrième étage de ces maisons, mais on ne leur dispute guère l'honneur d'être les premiers à essuyer les coups de vent et les rafales de pluie, de grêle ou de neige dont Constantine est encore assez souvent gratifiée en hiver.

A l'angle qui s'avance le plus à l'ouest, le boulevard change de nom et d'horizon. Il devient aussi beaucoup plus large, beaucoup plus élevé au-dessus de la terre ferme. Ses maisons sont non moins hautes et non moins exposées à toutes les fureurs du vent et de la pluie que celles du boulevard précédent. Elles font face au nord. De leurs fenêtres élevées de 110 à 120 mètres au-dessus de la campagne, la vue s'étend sur une assez grande surface de pays formé de vallées, de collines et de ruisseaux. On doit y souffrir, en été, beaucoup moins de la chaleur aussi, ce qui fait, après tout, qu'elles sont encore plus agréables à habiter que celles qui donnent sur les boulevards de l'Est et du Sud.

Sept rues débouchent sur ce boulevard et servent comme d'issues ou d'exutoires au vent, à la bise qui soufflent sans cesse de ce côté. Les habitants du quartier ne s'en plaignent pas. Ils étoufferaient peutêtre sans cela.

Après un parcours de deux cents à deux cent vingtcinq mètres environ, un mur nous oblige brusque

ment à prendre la rue du Rocher et à contourner une des ailes de la nouvelle Casbah. A la faveur d'un permis de circulation que j'ai eu soin de solliciter dans les bureaux de l'administration militaire, nous avons le droit d'entrer dans son enceinte. Entrons.

Saluons, en passant dans la première cour, ce petit monument élevé à la mémoire des braves de l'armée française morts devant Constantine en 1836 et 1837. D'abord enterrées au pied de la Sebbalà ou fontaine publique que le bey Hadj Achmet avait laissé subsister après le siége de 1836, en face de Bab-el-Oued, leurs cendres ont été déposées ici, en grande pompe, le 2 novembre 1852. Qu'elles y reposent au moins en paix longtemps encore !

Vos regards sont bien vite attirés par les nombreuses et belles inscriptions que le génie militaire a fait encastrer dans les murs de la caserne. Celle-ci énumère toutes les hautes fonctions dont fut investi l'illustre Publius Julius Junianus Martialianus ; celles-là entretiennent la postérité de Lucius Maecilius, de Publius Pactumeius et de Titus Caesernius, patrons des quatre colonies cirtéennes que mentionnent plusieurs autres inscriptions découvertes à Constantine même sous les noms de Rusicadensis, de Milevitanae et de Chullitanae. En voici deux autres, dont l'une écrite en grec, consacrées au même personnage, à Publius Julius Marcianus, propréteur de la province africaine. Il est bien question sur celle-ci de la statue que le Sénat de Constantinople décerna au comte Gratien, en 364, lorsque ses deux fils Valens et Valentinien qui avaient été élevés dans la foi chrétienne se partagèrent l'empire romain, et fit ériger sans doute dans les principales villes des deux empires, entre autres à Constantine, sous le vicariat de Dracontius et par les soins d'un certain Valerius; mais sur cette autre il est question d'un monument élevé au dieu Mithra, par le consul Publius Ceionius Caesina Albinus qui vivait sous Valentinien; de sorte qu'on a là, sous les yeux, la preuve écrite que, vers la fin du Ive siècle de notre ère, le culte de Mithra, considéré comme dieu solaire et divinité de la génération, n'était pas encore tout à fait éteint dans les classes élevées de la société romaine, malgré la faveur dont jouissait le christianisme depuis la conversion de Constantin le Grand.

La plupart de ces inscriptions sont, comme vous le voyez, souvent très courtes ou mutilées; mais avec les données de l'histoire, plusieurs épigraphistes distingués ont pu en rétablir le texte d'une manière sinon certaine, au moins très probable. Je vous conseille donc de consulter leurs travaux et de vous contenter, pour le moment, de la traduction sommaire que je vous en donne en courant, car nous n'avons guère le temps, vous le savez, de stationner sur un point quelconque de notre route pour discuter des matières qui prêtent surtout à controverse.

Longeons la façade de l'hôpital militaire dont la première pierre a été posée, le 14 octobre 1839, par le fils aîné de Louis-Philippe. Je ne vous engage pas à y pénétrer; à moins que vous ne vouliez y saluer la courte mais éloquente dédicace d'un fils à sa mère: matri carissimae, Aelia Prisca, décédée à l'âge de 85 ans. L'état sanitaire de l'établissement est excellent, mais il vaut encore mieux ne pas y pénétrer et,

laissant l'arsenal et la poudrière à droite, gagner le coin le plus reculé de cette partie de la Casbah, c'està-dire le point où existait dans un temps la porte d'Er-Roudh ou « du Vent. »

Ce n'était à proprement parler, il est vrai, qu'une poterne ouverte dans un mur construit en ce point pour fermer une large fente de l'étage supérieur des | escarpements qui formaient de ce côté la défense du Capitole, mais il est certain qu'on y arrivait de l'intérieur par un escalier en pierres de taille et de l'extérieur par une série de rampes tracées dans les talus

et de marches étroites taillées dans le rocher. En effet, c'est par cet escalier taillé dans le roc, et dont parle Léon l'Africain, que le 15 octobre 1839 le duc d'Orléans et tous les officiers de sa suite, remontèrent des Cascades à la Casbah, en s'aidant souvent de leurs mains, dit le journal du prince qui devait, trois ans plus tard, périr si fatalement sur une route magnifique et emporter avec lui dans la tombe les regrets unanimes de la France et ses plus belles espé

rances.

Il est évident qu'en pratiquant une poterne dans le mur des fortifications et en taillant dans le roc l'escalier qui la reliait aux cascades, les Romains avaient non seulement songé à ménager à la garnison logée dans la citadelle une communication avec la campagne en cas de blocus, mais encore songé à lui faciliter les moyens d'aller puiser de l'eau dans le Rummel dans le cas où l'ennemi viendrait à intercepter celle qui alimentait les citernes et venait du Djebel Ouach et du Djebel Guerioun. N'êtes-vous pas de mon avis? - Si fait, mais de quelles citernes voulez-vous parler? C'est vrai, j'oublie de vous dire que les deux casernes qui font face à l'hôpital sont assises sur 19 galeries voùtées et parallèles, ayant chacune 23 mètres de long sur 5 de large et 4 de haut, d'une capacité totale, par conséquent, de 8,740,000 litres. Ce ne sont pas les seules citernes, du reste, qui alimentaient Cirta, puisque depuis l'ancienne rue Ferame-Borome jusqu'à la rue Abd-elHadi, ainsi qu'à droite et à gauche de la rue Vieux, on a découvert d'autres réservoirs parfaitement murés et d'une contenance non moins considérable. Mais que cela ne vous préoccupe point davantage; nous n'avons pas à interroger la ville qui dort sous le sol; nous avons à explorer celle qui s'étale au grand jour, et encore au pas de course, s'il vous plaît !

Dirigeons-nous donc au plus vite du côté de l'arsenal qui donne sur le ravin. Nous serons là juste audessus des cascades que nous admirions hier à 782 pieds plus bas, c'est-à-dire à l'angle le plus élevé de la ville, et d'où l'on précipitait dans un temps les femmes adultères, en ayant soin de les enfermer dans un sac, en société parfois d'un chat qui devait leur déchirer la figure avant qu'elles ne mourussent broyées sur les rochers accumulés au pied de cet effroyable escarpement vertical.

C'est assurément un des plus beaux sauts que l'on puisse faire, comme dit Peyssonnel, et cependant l'on raconte qu'une de ces malheureuses arriva dans la rivière sans se faire presque aucun mal, le vent ayant ralenti considérablement la chute en s'engouffrant dans son burnous. On s'était dispensé de la mettre dans un sac, il paraît; mais à quoi lui avait servi

d'être sauvée ainsi miraculeusement, puisqu'on ajoute que le cruel et inflexible Bey, qui avait décidé sa mort, la fit précipiter une seconde fois de ce rocher d'où l'oeil ne peut sans effroi sonder l'abîme! Ne vous sentez-vous pas, en effet, comme pris de vertige en regardant au bas de ce précipice affreux ? Je me sens moi-même comme invinciblement entraîné par ce grand vide, et si ce n'était le mur qui me retient, je crois que je m'y laisserais choir! Allons-nous-en! L'arsenal dans lequel nous ne pénétrons que pour gagner la pointe qui s'avance le plus au nord-est, entre les cascades et la troisième voûte, occupe, diton, l'emplacement d'un grand édifice dont le portique devait s'étendre plus loin et dominer toute la ville. C'est probablement à cet édifice ou capitole qu'appartenaient les piédestaux et les chapiteaux d'ordre ionique dont parlent Peyssonnel et Shaw, ainsi que les colonnes de 72 pieds de haut qui gisaient encore éparses sur le sol lorsqu'en 1839 on procéda à la démolition de l'ancienne Casbah turque pour y construire l'hôpital.

Or, que sont devenus, me direz-vous, ces précieux débris d'une civilisation disparue depuis quinze siècles? ces piédes taux et chapiteaux de six à sept pieds de diamètre et ces immenses colonnes de 72 pieds de haut? En a-t-on fait de la chaux et du mortier? Et pourquoi pas! On en a bien fait à Philippeville avec des bustes de marbre antique et à Tlemcen avec des fûts de colonnes en onyx translucide! Dans les premières années de l'occupation on n'y regardait pas de si près, et plus d'un monument, plus d'une inscription ont été ainsi profanés et perdus à jamais!...

De la Casbah, qui occupe aujourd'hui avec les casernes, l'arsenal, l'hôpital et les prisons militaires une superficie de sept ou huit hectares, traversons maintenant la rue qui porte le nom du brave général qu'un boulet parti de Bab-el-Oued, le 12 octobre 1837 à neuf heures du matin, vint frapper mortellement à côté de M. le duc de Nemours, et priver de la gloire d'entrer en vainqueur à Constantine. Une petite rue baptisée du nom assez trivial de Guignard nous conduira à la mosquée de Sidi-El-Kettani, la seule que nous visiterons, et la seule aussi, du reste, qui soit vraiment digne d'être visitée, tant par la richesse de ses matériaux que pour la netteté de sa construction. Elle a été bâtie, en 1780, par Salah-Bey et consacrée au culte lanéfite sous l'invocation du marabout de ce nom. Le vaisseau en est soutenu par de belles colonnes en marbre blanc; sa chaire est en marbre de toutes couleurs et d'une exécution charmante. Du haut de son minaret, enfin, on découvre une vue magnifique.

Nous en descendons ravis pour traverser la place Négrier où se vendent à la criée des bijoux, des vêtements, des tapis, des armes et des meubles arabes." Si pressé que l'on soit, on ne peut guère passer là sans s'arrêter quelques moments. Nous y faisons emplette d'une petite étagère au merafa en bois blanc fortement enluminé, d'un petit coffret à facettes, d'une zerbia ou tapis moquette des Beni-Chebaoua (cercle de Sétif), d'une jolie paire d'étriers turcs en fer damasquiné, d'une vieille platine de fusil incrustée d'argent, de plusieurs couteaux ou flissas kabyles à manche de cuivre et à fourreau de bois encore assez

agréablement fouillés. Quelques petites médailles romaines trouvées dans un tas de vieille ferraille étalée par terre complètent nos achats. A. PAPIER. (A suivre.)

NOTES DES CORRESPONDANTS

Une légère erreur s'est glissée dans l'Inventaire des joyaux de la couronne de Savoie, inséré dans le dernier numéro de votre brave Revue. M. Ducis relate qu'un Médicis avait une banque à Lyon, rue de l'Anguille. Il aurait dû écrire de l'Angile; le nom de cette rue dérive de la présence d'un écusson enchâssé dans la maison de noble Antoine Camus, et qui représentait un Angelus, d'où rue de l'Angele dans nos anciennes cartes.

Le baron RAVERAT, Membre correspondant à Lyon.

PETIT JARDIN TOUJOURS VERT.

Quand on n'a qu'un petit jardin, en ville, on peut désirer de le planter de végétaux toujours verts. La composition suivante réalise ce désir.

Bordures de pervenches, de lierres, de petits buis. On peut les émailler de Crocus. En contre-bordure, des Acanthes et divers Yucca.

Les massifs d'arbustes se composeront d'Aucuba, notamment de quelques variétés nouvelles, et au moins de quelques pieds mâles pour provoquer sur les pieds femelles le développement de beaux fruits couleur de corail. Les Mahonia s'élèvent à un mètre environ. Le Buisson ardent (Cratægus pyracantha) devient un peu plus haut. On les entremêle de diverses variétés de houx. Le Jasminum

-

nudiflorum et l'Evonymus Japonica ou Fusain du Japon, peuvent atteindre la taille de deux mètres. Plus haut encore s'élèvent les ifs, le Ligustrum sempervirens, l'Elæagnus reflex au feuillage argenté, le Rhamnus sempervirens, etc. On peut encore ajouter

un massif de rhododendrons et d'azalées en terre de bruyère. Parmi les conifères le choix est considérable, aussi nous mentionnerons seulement les Cedrus deodcra, Libani et Atlantica, le

Cryptomeria Japonica, qui ornent presque toutes les pelouses des cottages anglais.

Enfin, contre les murs on élèvera des lierres et du Periploca græca.

Dans un tel jardin l'hiver est sans frimas et la verdure éternelle. BERNARDIN,

Membre corr. de la Société Florimontane d'Annecy, à Melle, près Gand.

Notes prises à la lecture de la Revue savoisienne : Page 62, Ravages des hannetons. En Suisse, en 1867, on recueillit 17,376 mesures de hannetons, soit 153 millions d'insectes. En 1866, dans le département de la Seine-Inférieure, la prime payée pour la destruction des vers blancs fut de 18,000 fr.; la quantité recueillie, de 160,000 kilogrammes. En 1875, dans la commune de Waneningen en Hollande, on apporta 200 hectolitres, prime de 1 florin (2 fr. 11 c.) par hectolitre, 1 litre = 450 hannetons. ID.

-

Page 40. Ross, en allemand, devient rosse en français; Herr devient hère. Léonce Mallefille, dans sa grammaire espagnole (p. 198), fait une observation analogue pour divers mots. « Il est à remarquer, dit-il, que beaucoup de mots empruntés par la langue française aux autres nations subissent une sorte de dégradation en devenant français. De l'allemand Ross nous avons fait rosse; de book, en anglais, livre, en allemand Buch, nous avons fait bouquin; de caza, maison, en espagnol, etc., case; de hablar, parler, espagnol, håbler ou mentir; de zapato, soulier en espagnol, savate, etc. »

ID.

Le Directeur-gérant, L. REVON.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[blocks in formation]

THERMOMÈTRES

OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES & HYDROMÉTRIQUES FAITES AU JARDIN PUBLIC D'ANNECY

:

Altitudes Du Jardin, 448 30. Du baromètre, 453 10. Du zéro de l'Echelle du Lac, 446 275. (Annecy par 45° 53' 59" de latitude et 3° 47' 33 de longitude E.)

BAROMETRE PLUIE Evapo- HUMIDITE

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Annecy, Impr. Perrissin.

ou 21°77 8°32 15°01 723,4 58,10 58,10 79,7 Totaux.

EXPLICATIONS.

La lettre p signifie pluie inappréciable au pluviomètre; ainsi qu'à l'évaporation, représentent des millimètres.

de même n signifie: quantité de neige inappréciable au pluviomètre. Le signe? indique qu'on n'a pas pu reconnaître la direction ou la force du vent. Le signe parenthèses qui suit le mot brouillard ou son abréviation, signifie que les objets cessent d'être perceptibles à cette distance.

-

[ocr errors]

0,312 17034

Les nombres relatifs aux hauteurs de pluie marque un calme plat. — Enfin le chiffre entre Auguste Mangé, architecte de la Ville.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

ON S'ABONNE

REVUE SAVOISIENNE

Par un bon postal à l'or- JOURNAL PUBLIÉ PAR LA SOCIÉTÉ FLORIMONTANE D'ANNECY dre du Directeur;

[blocks in formation]
[blocks in formation]

SOMMAIRE. Etudes sur le patois savoyard (suite), par M. A. Constantin. Imprimeurs et libraires de Savoie (suite), par M. Jules Vuy. Deux jours à Constantine (suite), par M. A. Papier. Sources de l'histoire de France, par M. Jules Vuy. - Séance de la Société Florimontane. Observations météorologiques et hydrométriques faites au jardin public d'Annecy, par M. A. Mangé.

ÉTUDES SUR LE PATOIS SAVOYARD

II.

DE L'ORTHOGRAPHE A ADOPTER

Le bienveillant accueil avec lequel a été reçu mon Projet d'Alphabet à l'usage de notre patois, prouve combien le public s'intéresse à la question que j'ai soulevée. Je ne saurai donc apporter trop de soins à ce que cet alphabet soit aussi parfait que possible, pour qu'il obtienne l'approbation de mes concitoyens. Il parait que bien des personnes se sont occupées avant moi de la solution de ce problème, et que plus d'une possède son projet d'alphabet dans ses cartons. Il est fort regrettable que ces personnes ne livrent pas à la publicité le résultat de leurs recherches, car en pareilles matières on ne saurait trop s'entourer des conseils et des lumières de tous.

L'idée fondamentale de l'alphabet proposé est d'avoir une exacte représentation de la prononciation et de nous rapprocher autant que possible de l'orthographe française. Dans le corps des mots une large part a été faite à l'étymologie, mais à la fin des mots j'ai proposé (§ 4 du Projet d'Alphabet) de supprimer toutes les consonnes muettes, sauf les cas où la liai

son a lieu.

N'ayant aucun parti pris, n'aspirant qu'à donner à l'alphabet savoyard toute la perfection dont il est susceptible, j'accueillerai toujours avec plaisir et reconnaissance les observations qu'on voudra bien me faire parvenir, et je m'empresserai d'en faire part à la Société Florimontane qui aura à se prononcer sur leur valeur.

Parmi les observations qui m'ont été faites, l'une regarde l'emploi du tiret après an, in, on (§ 7 du Projet d'Alphabet) et l'autre, le § 4.

Le second alinéa du § 7 porte: « Il conviendrait d'étendre l'emploi du trait d'union à d'autres cas

[blocks in formation]
[ocr errors]

On ne reçoit que des abonnements annuels.

Les communications de tout genre adressées à la Revue savoisienne doivent être affranchies.

< qui sont particuliers au patois. Ainsi, comme on est une voyelle nasale dans onna, tandis que dans <bonna, on ne conserve pas le même son, il est né<cessaire d'avoir un signe dé. convention pour con<< server le son nasal aux voyelles an, en, in, on, lorsqu'elles sont suivies d'une n. Le trait d'union employé à cet effet par J. Humbert et par l'abbé Pont, me paraît bon. Par conséquent nous écrirons : On-nă bonnă sman-nă, une bonne semaine.

«

M. G. Vallier, de Grenoble, trouve que ce signe est mal choisi, puisque dans les exemples cités le trait d'union, contrairement à son nom et à son emploi bien connu, n'est au fond qu'un trait de désunion. En même temps, M. J. Lombard, curé des Houches, découvre que le tiret dans ce cas est tout bonnement du luxe, puisqu'on peut s'en passer sans aucun inconvénient. M. Lombard a eu l'heureuse idée de vérifier jusqu'à quel point cette innovation était motivée, et il a constaté, autant qu'on peut le faire en l'absence d'un glossaire savoyard, que an, en, in, on conservent toujours un son nasal devant n, excepté dans Bonnă, tonnă, tonnêrro, Jeannă, et quelques autres moins usités.

Il est évident qu'il vaut mieux adopter la règle découverte par M. Lombard et supprimer ce qui a été dit du tiret au § 7. Quant aux mots qui font exception à la règle, on supprimerait tout simplement

unen:

Jână, Jany, Janétă, bonă, tonă, le tonêrro.

Quant au § 4, plusieurs partisans de la méthode étymologique demandent s'il n'y a pas moyen de le modifier et de faire une plus large part à l'étymologie à la fin des mots. Certainement la chose est possible, sans préjudice pour la prononciation; mais les avantages de la méthode étymologique sont contre-balancés par des inconvénients d'une autre nature, qui m'ont paru assez graves pour rejeter ma première manière de voir et adopter finalement la rédaction suivante (§ 4):

<< Au contraire, nous écrirons lou bu, már é avri << et non lous bufs, mars et avril, parce que, si dans « le but de nous rapprocher autant que possible du << français, nous admettons à la fin des mots des let<tres qui tantôt se prononcent, tantôt ne se pro<< noncent pas, nous tombons dans des difficultés

« PreviousContinue »