vont en faire autant, et la seule difficulté qui paraisse subsister, vient du refus de l'Angleterre, affirmé à la Chambre des communes, de participer à une garantie collective de l'emprunt que la Chine devra contracter pour payer l'indemnité de 450 millions de taëls qu'elle se résigne à payer. Nombre de bons esprits, cependant, persistent à penser que nous n'en avons pas fini avec les temporisations chinoises, qui cacheraient de sérieuses velléités de représailles pour un avenir plus ou moins éloigné. Dans le Sud-Africain, les quatre dernières semaines n'ont pas été, il s'en faut, mauvaises pour les Boers. La défaite des Anglais à Kalkspruit, puis à Vlakfontein, a dû être confessée par lord Kitchener, après avoir été puérilement dissimulée, et elle atteste que, si les Anglais sont maîtres des chemins de fer dans les deux Républiques, ce sont les Boers, en réalité, qui tiennent le pays. Tandis que Delarey échappe à Babington, Botha et Viljoen repoussent les colonnes de Campbell et de Smith Dorrien. Vainement sir Alfred Milner, le hautcommissaire du Cap qui tant exaspéra les Afrikanders, est-il élevé à la pairie depuis son arrivée à Londres; vainement lord Salisbury continue-t-il à faire sourire par la jactance invraisemblable des menaces et des défis dont il émaille ses harangues; le Times en est réduit à confesser la lassitude des troupes anglaises, sir Henry Campbell Bannermann et lord Rosebery protestent désormais contre la continuation de la guerre, et lord Kitchner lui-même, au dire du Manchester Guardian, adresse en secret à lord Salisbury un mémoire où il lui recommande de demander la paix. Du reste, le dernier Blue-Book a étalé la sauvagerie anglaise à tous les yeux en énumérant les fermes incendiées et les propriétés saccagées, si bien que, dans le Labour Leader, le député socialiste anglais Keir-Hardie en vient à écrire « Qu'un homme se lève donc pour crier au peuple anglais que la guerre sera finie seulement quand l'armée anglaise sera hors du territoire des deux Républiques! » Mais la politique anglaise demeure sourde à ces appels. Le Parlement vote les impôts nouveaux et formidables qu'a nécessités la guerre, et passe outre aux menaces de grève générale proférées par la fédération des mineurs. Le ministre de la guerre, M. Brodrick, propose une augmentation de l'armée, préface de la conscription obligatoire. Le journal Irish People est saisi pour avoir critiqué le roi Edouard VII, comme on fait taire les députés irlandais qui combattent l'accroissement de la liste civile. Tous, en un mot, courbent la tête devant M. Chamberlain, qui réclame, devant ses électeurs de Birmingham, la destruction des deux Républiques sudafricaines. A Berlin, l'opposition agrarienne du Landtag prussien aux projets de création de nouveaux canaux provoque une brusque clôture de cette assemblée, et le remplacement de trois ministres du royaume, MM. de Miquel, Hammerstein et Drefeld, dont les successeurs se montreront plus dévoués à M. de Bülow.- A Vienne, la manifestation religieuse et patriotique de l'archiduchéritier François-Ferdinand continue de soulever, au Reichsrath et au dehors, des protestations pangermanistes et des adhésions loyalistes; et il n'y a plus que le comte Goluchowski qui s'obstine, en son discours annuel aux Délégations, à orienter la politique austrohongroise vers Berlin. A Bruxelles, les socialistes de la Chambre des représentants font rage contre la majorité catholique, notamment à propos de l'ambassade belge auprès du Saint-Siège, et la majorité elle-même se divise sur la question de savoir si les rapports de la Belgique avec l'Etat indépendant du Congo se modifieront dans le sens d'un nouveau règlement financier ou dans celui de l'annexion. A Madrid, les élections donnent au cabinet libéral Sagasta-Weyler une majorité prévue, mais l'agitation renaît en Catalogne et oblige à une suspension temporaire des garanties constitutionnelles; par ailleurs, le général Weyler fait prévoir, dans sa réorganisation de l'armée, l'assujettissement des ecclésiastiques au service militaire. A Constantinople, le service international des postes est brutalement en travé d'autorité du sultan, et les ambassadeurs n'obtiennent pas sans peine que la Porte cède à leurs réclamations. Enfin, une certaine effervescence se manifeste sur les Balkans, où la Serbie proteste contre les agissements des Albanais, et la Bulgarie contre ceux des Macédoniens; mais le roi Alexandre de Serbie est déçu dans l'espoir, dont on l'avait bercé, d'une postérité prochaine, tandis qu'au Quirinal, Victor-Emmanuel III, dont les amis escomptaient avec assurance la naissance d'un prince, est plutôt déçu par celle d'une princesse, qui a reçu les noms d'Yolande-Marguerite. Paul TAILLIEZ. Décret modifiant les taxes téléphoniques, p. 3053. DOCUMENTS PARLEMENTAIRES 16. - Rapport sur la proposition de loi relative à la protection de la mère et de l'enfant nouveau-né. (Annexe 1034), p. 291. Rapport supplémentaire sur diverses propositions de lois relatives aux Caisses ouvrières et une Caisse nationale des retraites (annexe 2333), p. 395. 1er Rapport sur les fouilles et les ruines de Timgrad et sur les travaux de restauration exécutés à des monuments historiques d'Alger et de Tlemcen, p. 2829. 13. Compte rendu de la première assemblée générale de l'Association internationale des Académies, tenue à Paris du 16 au 20 avril 1901, p. 3061. TABLE DES MATIÈRES Du 26 volume de la 2a série 1er semestre 1901 Bibliographie. La condition des Juifs en France depuis 1789, par H. Lu- - - Charité (La) avant 1789. — Hubert-Valleroux, avocat à la Cour d'appel de Paris. (Congrès de 1900), p. 10. Charité par fondations (de la) et notamment des anciennes fondations - Confiscation (Note sur la), projet de loi sur les associations, X. p. 171. Les biens des congrégations non reconnues peuvent-ils être considérés comme des biens vacants et sans maître. Auguste Rivet, avocat à la Cour d'appel de Lyon, professeur à la Faculté catholique de droit, p. 235. La valeur réelle des biens des congrégations et la caisse de retraite des travailleurs. - A. Berloty, notaire à Lyon, L. Lucien-Brun, avocat à la La diffamation et l'injure envers les membres des congrégations non Encyclique (Lettre) de N. T. S. P. le Pape Léon XIII (démocratie chré- Encyclique (L') de Léon XIII sur la démocratie chrétienne. - J. Ram- baud, professeur d'économie politique à la Faculté catholique de droit Enquête (L') sur le milliard des congrégations, préliminaire de la con- fiscation.-Auguste Rivet, avocat à la Cour d'appel de Lyon, professeur |