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3.

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Région la plus antérieure du pli externe de la circonvolution orbitaire (Leuret). Région la plus antérieure du pli externe ou pré-rolandique du lobe frontal (Broca).

MOUVEMENTS DES NASEAUX ET DE LA LÈVRE SUPÉRIEURE.

Les commissures inférieures des naseaux se rapprochent l'une de l'autre. Le bout du nez s'allonge; la lèvre supérieure se rétrécit. Ces mouvements sont produits en grande partie par la contraction des mitoyens supérieurs ou portion antérieure des muscles petits sus-maxillo-nasaux.

4.

Partie antérieure de la portion frontale de la première circonvolution (Leuret). Union de la circonvolution post-rolandique avec la circonvolution sylvienne (Broca).

MOUVEMENTS DE LA LANGUE ET DE LA JOUE.

Cette zone elliptique est allongée d'avant en arrière, elle décrit une courbe à concavité postérieure, à la surface des circonvolutions sus-indiquées.

Pendant qu'on l'excite, la langue est retirée dans la bouche; la joue da côté opposé se contracte. Quand on cesse l'excitation, la langue revient entre les incisives; excite-t-on de nouveau, elle disparaît aussitôt dans la cavité buccale.

5.

Union de la partie verticale et de la partie horizontale de la circonvolution orbitaire (Leuret);... du lobe frontal (Broca).

ÉCARTEMENT DES MACHOIRES, FLEXION ET INCLINAISON DU COU.

En excitant cette région avec des courants faibles, la mâchoire inférieure s'éloigne de la supérieure. Les deux muscles digastriques se contractent; la contraction est plus énergique dans le muscle du côté opposé. Après chaque excitation, la mâchoire inférieure revient brusquement au contact de la supérieure, et les incisives font entendre un petit bruit de claquement. Avec des courants forts, le sterno-maxillaire du côté opposé et même les muscles inclinateurs du cou se contractent et font exécuter à la tige cervicale un mouvement de torsion.

6.

-

En avant de la fusion de la portion frontale des première et deuxième circonvolutions longitudinales (Leuret); vers le point d'union de la circonvolution sylvienne avec la deuxième circonvolution pariétale (Broca).

MOUVEMENT DE CLIGNEMENT DANS L'OEIL OPPOSÉ.

L'œil opposé se ferme incomplétement; le mouvement est produit tout entier par le muscle orbiculaire des paupières.

7.

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Union de la portion frontale et de la portion pariétale de la deuxième circonvolution (Leuret); ondulation moyenne de la deuxième circonvolution pariétale (Broca).

OCCLUSION DE LA FENTE PALPÉBRALE.

Courants faibles: l'œil du côté opposé se ferme; la peau se ride au-dessous de la paupière inférieure.

Courants forts: les mouvements se propagent à l'œil du côté correspondant.

8.

Vers la soudure de la portion pariétale des première et deuxième circonvolutions (Leuret). Deuxième circonvolution pariétale au-dessus et un peu en arrière de l'extrémité de la scissure sylvienne (Broca).

ÉLÉVATION DE LA PAUPIÈRE SUPÉRIEURE, ADDUCTION DE L'OREILLE.

Quand on excite cette zone avec des courants d'une intensité moyenne, l'œil du côté opposé s'ouvre largement surtout par l'élévation de la paupière supérieure. Le pavillon de l'oreille est tiré en arrière et dans l'adduction. Des courants plus forts produisent des mouvements moins prononcés, mais semblables dans l'oeil et l'oreille du côté excité.

Telles sont les zones excitables que j'ai toujours retrouvées sur l'hémisphère de l'Ane. J'indiquerai maintenant quelques points dont l'excitation a provoqué des phénomènes que je n'ai pu reproduire jusqu'à présent.

Je disais tout à l'heure que l'excitation d'une zone de la deuxième circonvolution pariétale entraînait l'adduction de l'oreille; sur un sujet, j'ai excité un point du lobe frontal (Broca) ou du lobe orbitaire (Leuret) qui provoquait le mouvement d'abduction.

Sur le même sujet, en excitant fortement la partie postérieure des première et deuxième circonvolutions pariétales (Broca), j'ai provoqué des convulsions toniques flexion des membres, inclinaison du rachis à gauche, tronc courbé en arc, reposant sur la table par la tête et la croupe. En transportant les excitateurs sur la région postérieure des troisième et quatrième circonvolutions pariétales (Broca), les convulsions sont devenues cloniques et s'accompagnaient de violents frémissements dans le tronc et les membres.

Dans le cours de mes expériences, je fus très-étonné de ne pouvoir exciter la circonvolution (gyrus sygmoïde) qui entoure l'extrémité externe de l'incisure fronto-pariétale (Broca) ou sillon crucial (Leuret), circonvolution qui, sur plusieurs animaux, apparaît à la surface de l'hémisphère de la manière la plus évidente.

Croyant que l'excitation de cette zone produirait des mouvements dans les membres, c'est sur cette zone qu'ont porté mes premières investigations. A mon grand étonnement, j'ai toujours trouvé cette région inexcitable, ou tout au moins, les excitations n'entraînaient pas de mouvements réactionnels. On remarquera que la seule zone qui, jusqu'à présent ait provoqué des mouvements dans les membres est située sur la face latérale et inférieure du cerveau, à l'opposé du gyrus sygmoïde.

APPLICATION A LA TOPOGRAPHIE CÉRÉBRALE COMPARÉE.

Benedikt et Meynert ont cherché les circonvolutions analogues, dans les primates et les carnassiers, en se basant sur la morphologie exté

rieure. Broca vient de les chercher dans la série des mammifères en se servant des connexions anatomiques. Ne vaudrait-il pas mieux baser la topographie cérébrale comparée sur la physiologie? Il me semblerait préférable que l'on tînt un plus grand compte de la distribution des zones excitables que des sillons plus ou moins marqués qui divisent superficiellement le manteau de l'hémisphère.

Le principe des connexions anatomiques a conduit M. Broca à certaines déterminations, dont les conséquences sont difficilement acceptables. Par exemple, le lobe frontal, tel que l'a délimité M. Broca, a ou n'a pas, selon les espèces, de points excitables provoquant des mouvements dans les muscles de la vie animale. Dans le chien, il en est dépourvu; dans le cheval, il en présente quelques-uns, et, chez le singe, il en possède une dizaine.

Que le nombre des points excitables augmente ou diminue dans un lobe, je l'admets; mais ce que je ne puis admettre, c'est que ces points disparaissent complétement.

Je crois qu'une division anatomique est défectueuse, quand elle entraîne d'aussi profondes différences au point de vue physiologique.

On objectera probablement à la base que je préconise que le nombre des zones excitables varie beaucoup chez des espèces zoologiquement peu éloignées les unes des autres. Mais le nombre de ces zones me préoccupe moins que leur répartition à la surface de l'hémisphère. Or, si l'on a soin d'ombrer, sur des dessins représentant le profil de l'hémisphère du singe, du chien et des autres mammifères étudiés par Ferrier, et celui du cheval, la région qui présente des points excitables,

on constate :

1o Que, sur tous ces cerveaux, une portion de l'extrémité antérieure de l'hémisphère est dépourvue de zones dont l'irritation électrique entraîne des mouvements dans les muscles de la vie animale;

2o Qu'en arrière de la scissure perpendiculaire externe chez le singe, et sur l'extrémité postérieure de l'hémisphère, chez les autres animaux, on ne trouve pas non plus de zones excitables;

3o Que les points excitables sont disséminés sur la région moyenne de la face externe de l'hémisphère au-dessus de la scissure sylvienne ; 4o Que, chez les primates seulement, on voit quelques points excitables au-dessus de la scissure de Sylvius.

M'appuyant sur ces faits, je proposerais de diviser le manteau de l'hémisphère en quatre régions ou lobes: un antérieur et un postérieur inexcitables dans le sens que nous avons accordé à ce mot; un moyer, toujours excitable, et un inférieur, excitable dans quelques espèces seulement. (Les deux derniers lobes sont séparés par la scissure de Sylvius, sur la position et la constance de laquelle tout le monde est d'accord).

On pourrait les appeler: lobe orbitaire, lobe fronto-pariétal, lobe occipital, lobe temporal, en s'inspirant des rapports que chacun d'eux contracte avec les os du crâne.

Cette division acceptée, reste à établir nettement les limites des quatre lobes. C'est un travail qu'il faudra faire pour chaque espèce. On cherchera dans les plis, sillons ou scissures de chaque cerveau les éléments du problème, et la solution de celui-ci sera facile, puisqu'il ne sera plus nécessaire de l'adapter au cerveau de plusieurs espèces.

En écrivant ces lignes, je n'ai pas eu la pensée de me poser en détracteur de mes devanciers, dont je respecte et le nom et le labeur. Du reste, je ne possède pas, quant à présent, les matériaux suffisants pour traiter d'une manière approfondie le point que viens d'aborder. Néanmoins, j'ai cru que la solution que je propose pouvait trouver sa place parmi celles qui ont été produites depuis que la question de la topographie cérébrale comparée est à l'ordre du jour.

DISCUSSION.

M. FRANCK. Je demanderai à monsieur Arloing de vouloir bien nous éclairer sur un point de son importante communication, il s'agit des mouvements bilatéraux produits par l'excitation d'un point circonscrit d'une circonvolution. Je crois qu'il doit avoir employé des excitations trop intenses, car, comme nous l'avons étudié avec M. Pitres, on produit par l'excitation d'une zone circonscrite des mouvements symétriques quand on dépasse le degré d'intensité d'excitation suffisante pour déterminer un mouvement limité à l'un des groupes de muscles du côté opposé.

Ceci prouve, je crois, qu'il serait nécessaire de modifier votre procédé d'ex citation et d'adopter pour mieux nous entendre, l'unité anglaise dite Faradique, en utilisant comme l'a proposé M. d'Arsonval les courants induits produits par les décharges de condensateur afin d'éviter les effets chimiques.

M. ARLOING. J'ai employé des courants induits non gradués. Au point no 1 avec le minimum de courant je n'ai prouvé de mouvement que dans le membre postérieur du côté opposé, je ne sais s'il y en a eu dans le membre antérieur, la position de l'animal en expérience m'a empêché de le vérifier.

Ce n'est que lorsque le courant est très-puissant que les quatre membres s'agitent.

M. le D' LE DENTU

Professeur Agrégé à la Faculté de médecine de Paris, Chirurgien des hopitaux.

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L'auteur rapporte d'abord une observation recueillie dans son service à l'hôpital Saint-Antoine. Un malade est blessé à la main par un coup de feu; il est atteint de gangrène au bout de vingt-quatre heures. La désarticulation de l'épaule fut appliquée trente-six heures après le début, sans application de la bande de caoutchouc. Application rigoureuse du pansement de Lister. Guérison, malgré un commencement de myosite infectueuse.

M. Le Dentu rappelle les différentes dénominations données à la gangrène foudroyante et dont chacune rappelle une théorie. De tous les phénomènes apparents, celui qui domine c'est le développement des gaz. L'infection peut ne pas être générale; le cas de guérison rapporté par l'auteur en est une preuve.

On pourrait rapprocher de cette forme des gangrènes rapides et sans traumatisme que l'on observe parfois au périnée et aux fesses.

DISCUSSION

M. OLLIER pense que lorsque la gangrène laisse le temps de la réflexion et que l'état général est bon, on peut opérer si la température ne dépasse pas 38 degrés ou 38°,5. Mais, dans les cas foudroyants, l'opération est presque toujours suivie d'insuccès.

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M. HENRI HENROT analyse rapidement les observations de transfusion suivies de succès qu'il a faites; pour lui, la transfusion et la trachéotomie, quand elles sont nettement indiquées, ne peuvent être remplacées par aucun autre moyen thérapeutique; la difficulté très-réelle de l'opération empêche souvent les praticiens de recourir, aussi souvent qu'ils devraient le faire, à ce moyen héroïque:

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