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Présentation de Travaux imprimés

ENVOYÉS AU CONGRÈS

POUR ÊTRE COMMUNIQUÉS A LA SECTION

M. DELMAS.

M. LAENNEC.

Applications thérapeutiques du froid et de la chaleur.

Album de photographies de pièces anatomiques normales et pathologiques de l'École de médecine de plein exercice de Nantes.

M. PERETON. Compte rendu des travaux de la Société des Sciences médicales de Gannat.

4me Groupe

SCIENCES ÉCONOMIQUES

13me Section

AGRONOMIE

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M. BROCH, Professeur à l'Université de Christiania, Correspondant de l'Institut.

M. THÉNARD (le Baron), Membre de l'Institut.

M. BARRAL, Secrétaire perpétuel de la Société centrale d'agriculture de France.

MM. LIVACHE, Ingénieur civil.

MAQUENNE, Répétiteur à l'École d'agriculture de Grignon.

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Un grand principe général domine toute la question des aquariums : c'est que, pour maintenir dans un milieu confiné les animaux et les plantes de la mer, il faut que les fonctions de leur vie soient exagérées. C'est l'expérience qui a montré la nécessité de cette règle qui dirige tout; en captivité, ils n'ont pas assez s'ils n'ont pas trop; donnez leur donc trop, quitte à nettoyer leur milieu des détritus et des déjections qui ne doivent jamais s'y accumuler.

Il ne faut pas croire qu'une aération par imbibition ou entraînement de l'air puisse jamais être assez énergique; il faut à l'eau dans laquelle les animaux doivent vivre désormais, une aération surabondante et forcée; à ce prix, seul, ils vivront. Sans doute la surexcitation de leurs fonctions sera la conséquence de cette suroxygénation continuelle, mais une très-longue durée de leur vie n'est point le but qu'on poursuit; on demande qu'ils vivent, qu'ils durent en bonne santé assez de temps pour qu'on ait le loisir d'étudier les circonstances de leurs fonctions diverses; au delà, on remplace les échantillons éteints par d'autres bien vivants, et tout est dit. La loi de l'humanité est dès longtemps celle qui lui permet de sacrifier les créatures extérieures à elle, au profit de l'avancement de son savoir et de l'amélioration de sa condition. Marchons donc hardiment dans ce sens! Les expériences de chirurgie ne sont pas les seules qui consomment des organismes animaux pour les besoins de la science et l'amélioration des conditions de l'humanité!

Ainsi donc, attendons-nous, si nous voulons que nos poissons respirent, à exagérer la quantité d'oxygène et d'air que nous devons leur fournir, ce qui ne peut se faire que par l'application de machines puissantes et actives. Les combinaisons d'équilibre d'air et d'eau, les entraînements moléculaires, tels que l'application de la trompe Catalane aux aquariums, essayée en 1878, à l'aquarium d'eau douce de l'Exposition, sont des moyens tout à fait insuffisants; ils peuvent suffire à une soufflerie sans obstacles dans un foyer; ici il faut l'injection puissante d'un jet d'air, fournie par des pompes à vapeur qui divisent et soulèvent l'eau avec une force à laquelle rien ne résiste.

Les Anglais, parfaitement au courant de ces nécessités, guidés par l'expérience, convaincus de l'utilité des grands réservoirs et d'une aération active, ont cherché à tourner la difficulté et à diminuer les dépenses de ces énormes constructions en accélérant la vitesse du courant produit, aux dépens du cube total. C'est un moyen de fusionner les deux méthodes générales d'aération des aquariums; mais ce moyen n'est pas sans inconvénients, nous nous en apercevrons tout à l'heure. En ce moment, il est indispensable de bien établir la distinction fondamentale qui existe entre les deux méthodes de vivification des aquariums, celle à laquelle on a donné le nom simple d'aération, et celle que l'on a quaifiée de circulation.

Dans un cas comme dans l'autre, le but à atteindre est le maintien, par des moyens artificiels, d'une quantité d'oxygène suffisante dans l'eau pour remplacer celui qui est extraite constamment de cette eau même par les animaux, et de purifier par son action réductrice l'eau elle-même de tous les détritus qu'y engendre la présence de ces mêmes animaux. Quand il ne s'agit que d'un aquarium représenté par un globe de verre

ordinaire, dans lequel des animaux et le cube de l'eau sont nécessairement très-limités, il suffit simplement d'enlever, à intervalles plus ou moins fréquents, l'eau vieillie et épuisée, et de la remplacer par de la fraîche, dans laquelle l'oxygène est encore abondant. Cette manière de procéder, radicalement bonne, n'est pas toujours commode même pour un simple globe à poissons, et deviendrait l'occasion d'une dépense considérable quand il s'agit de plusieurs centaines de mètres cubes comme dans les aquariums publics actuels; en fait, si le renouvellement de l'oxygène y avait été aussi difficile qu'on se le figurait, ces aquariums n'auraient point existé. Heureusement la difficulté a été tournée, et les deux méthodes par lesquelles on procède aujourd'hui peuvent être expliquées en quelques mots.

Si nous considérons les dates, si nous remontons plus d'un quart de siècle en arrière, c'est le docteur Ball, de Dublin, qui reconnut en 1853 que l'oxygène dont on avait besoin pouvait être fourni aux aquariums sous sa forme la plus directe et la plus simple, en faisant passer à travers les bacs un courant d'air atmosphérique, lequel amené au fond par des tuyaux, montait tout simplement en bulles à la surface, abandonnant dans sa course à travers l'eau précisément l'oxygène dont on avait besoin. Ce fut avec un succès absolu que, partant de cette idée, le docteur Ball établit son premier aquarium au jardin zoologique de Dublin; immédiatement après, il imagina d'envoyer cet air avec un soufflet et, ce qui est plus curieux, de mettre ce soufflet en action par les pieds des visiteurs qui allaient et venaient dans l'aquarium; c'était une première application de l'idée, et certes elle était originale! Ce système est généralement connu sous le nom d'aération, nous l'avons dit, et consiste tout simplement en ce que l'air avec l'oxygène qu'il contient est forcé de passer à travers l'eau dans sa forme concrète, au lieu que ce soit l'eau qui soit mécaniquement amenée en contact avec l'air.

Le second système a pris naissance à peu près à la même époque que le premier; il en diffère en ce que la réoxygénation et le rafraichissement de l'eau sont assurés par un mouvement de circulation continuel de l'eau elle-même d'un lieu à un autre. Cette eau est amenée ainsi à présenter à l'atmosphère des surfaces nouvelles pour absorber l'oxygène. Ce système porte le nom de circulation, et fut longtemps à atteindre les progrès actuels, car il fallut que la vapeur, avec sa puis-sance, fût employée enfin à mobiliser des masses semblables, non-seulement en les pompant, mais en les poussant devant elle. C'est M. Gosse auquel on doit la première invention de ce système. Il en donna l'idée en suspendant au-dessus d'un aquarium un vase de verre que l'on remplissait chaque matin de l'eau même du bac, qu'il y laissait retomber goutte à goutte ou sous la forme d'un très-mince filet. C'est en 1853

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