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posants sont en raison inverse des nombres d'équivalents des deux sels qui entrent dans le mélange. Il montre que cette loi de la variation de l'indice d'un mélange peut être considérée comme une conséquence de la loi de M. Gladstone sur la constance de l'énergie réfractive spéciale dans les mélanges. D'où résulte cette conséquence que, jusqu'à un certain point et à un certain degré d'approximation, les sels isomorphes, en cristallisant ensemble, forment des mélanges analogues à des mélanges liquides, dont les propriétés physiques sont les moyennes des propriétés des corps composants.

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1o Les couleurs propres des objets sont produites par une couche transparente ou translucide, plus ou moins ombrée ou bien superposée à un fond opaque, plus ou moins brun ou noir (*).

2o Le blanc est produit par des particules translucides, trop divisées, pour laisser apercevoir les ombres et par conséquent les reflets intérieurs.

3o Le noir est produit par l'accumulation de l'ombre ou du bleu, dans une matière, à fond opaque.

4o Le bleu du ciel, des glaciers, des mers et des lacs bleus, etc., est produit par l'ombre qui s'engendre, dans ces diverses circonstances et qui est recouverte par une couche transparente, plus ou moins épaisse.

(*) D'où je conclus l'accord de la théorie, avec celle des contrastes de M. Chevreuil et avec celle des couleurs, dites complémentaires.

5° En s'ombrant par suite de superpositions partielles des images de la source lumineuse, dans l'intérieur du prisme, le jaune primitif ou protogénique produit le brun, puis le rouge et le bleu. De la combinaison de ces couleurs, ainsi définies, résultent les autres couleurs et les rayons obscurs.

6o C'est par des réfractions et des réflexions successives et particulières qui superposent en partie les images de la source lumineuse, que s'engendrent les sept rayons du spectre solaire et des autres spectres lumineux, ainsi que les couleurs de l'arc-en-ciel.

7° L'explication des raies du spectre se rattache à la théorie précédente et aussi aux résultats des clivages par la voie humide qui mettent à nu la structure du verre (*).

8° De tout ce qui précéde, je me crois autorisé à dénommer la nouvelle théorie des couleurs : Théorie des ombres colorées.

M. H. SEBERT

Chef d'escadron d'artillerie de la marine, au Ministère de la marine.

APPAREIL DESTINÉ A FAIRE CONNAITRE LA LOI DU MOUVEMENT DE RECUL
DES BOUCHES A FEU ET CELLE DU MOUVEMENT DU PROJECTILE.

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M. le commandant SEBERT présente un appareil destiné à faire connaître la loi du mouvement de recul d'une bouche à feu et celle du mouvement du projectile dans l'âme de la pièce.

Pour connaître la loi du mouvement du recul d'un affût, on communique ce mouvement à un ruban d'acier dont la face supérieure est recouverte de noir de fumée. Pendant ce mouvement, une plume d'acier fixée à un électrodiapason de M. Mercadier, perfecti onné par M. M. Desprez, inscrit une ligne sinusoïdale qui marque le temps avec une grande exactitude: on en peut déduire les espaces parcourus par le ruban d'acier et, par suite, par l'affût auquel il est invariablement lié. On peut aussi en déduire les vitesses successives, et, connaissant le poids de l'affût, la pression exercée à chaque instant sur le fond de l'âme de la pièce, en faisant abstraction des résistances passives.

Pour transformer cet appareil en chronographe, pour mesurer la durée du trajet des projectiles soit dans la pièce même, soit au dehors, il suffit de faire

(*) Ch. Brame. Comptes rendus de l'Académie des sciences (année 1853). Lettre à Babinet sur les corps solides.

enregistrer par des électro-aimants très-sensibles, tels que ceux que M. M. Desprez appelle des signaux électro-magnétiques, placés à côté de l'électro-diapason, l'instant où le projectile arrive au bout de la pièce, ou traverse des cadrescibles convenablement disposés.

M. le commandant Sebert indique quelques-uns des résultats qu'il a obtenus avec cet appareil relativement très-simple et très-précis.

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Depuis plusieurs années, le phénomène de la scintillation des étoiles est l'objet de recherches suivies de la part de M. Ch. Montigny. Il se sert, pour ce genre d'études, d'un scintillomètre de son invention qu'il a fait voir et expliqué aux auditeurs.

Cet instrument est adapté à l'avant et très-près de l'oculaire d'une lunette astronomique de 77 millimètres d'ouverture. Il a pour objet de faire décrire une circonférence parfaite dans le champ de celle-ci, par l'image d'une étoile vers laquelle la lunette est dirigée, et cela, par la même raison qui fait qu'un charbon incandescent trace une courbe lumineuse dans l'air si on le déplace rapidement.

Le scintillomètre se compose essentiellement d'une lame circulaire de verre épais, de 47 millimètres de diamètre, montée obliquement, sous un angle de 17°, en avant de l'oculaire de la lunette, sur un axe de rotation parallèle à l'axe de figure de celle-ci. Cette lame de verre est mise en mouvement circulaire par un mécanisme placé en dehors de la lunette, qui permet de régler et de calculer exactement le nombre de révolutions que la lame accomplit en une seconde de temps. Comme le faisceau des rayons lumineux qui convergent vers l'oculaire de la lunette, par l'effet de l'objectif, traverse obliquement la lame de verre avant d'arriver à l'oculaire, dans toutes les positions que celle-ci prend autour de son axe de rotation, il en résulte que l'image d'une étoile vers laquelle la lunette est dirigée, décrit une circonférence de cercle dans le champ de cet instrument.

Quand l'étoile ne scintille pas, cette circonférence forme un trait continu présentant la teinte de l'étoile. Mais si celle-ci scintille, cette courbe se fractionne en arcs teints de vives couleurs, variant rapidement,

et parmi lesquelles brillent ordinairement le rouge, l'orangé, le jaune, le vert, le bleu et parfois le violet, selon les caractères de la scintillation. Un micromètre adapté à l'oculaire de la lunette permet d'évaluer le nombre des arcs colorés qui fractionnent la circonférence décrite par l'image stellaire. On déduit ainsi la quantité de variations de couleurs qui caractérisent l'intensité de la scintillation de l'étoile en une seconde de temps, en tenant compte de la durée d'une révolution de la lame de verre autour de son axe de rotation.

Le nombre des changements de couleurs que l'étoile accuse ainsi en une seconde, à une distance zénithale donnée, doit être ramené au nombre qui aurait caractérisé la scintillation du même astre à 60° de distance zénithale, également en une seconde, à l'aide d'un procédé de calcul qui repose sur une loi trouvée par M. Ch. Dufour, de Morges. M. Montigny a appliqué sa méthode d'observation à l'étude de deux questions essentiellement distinctes: l'une a trait aux rapports existants entre les intensités respectives de la scintillation des principales étoiles et la constitution de leur lumière d'après l'analyse spectrale, et l'autre a pour objet l'application de l'observation de la scintillation à la prévision du temps.

A l'égard de la première question, M. Montigny est arrivé à cette conclusion importante:

Les étoiles dont les spectres sont caractérisés par des bandes obscures et des raies noires scintillent moins que les étoiles à raies spectrales fines et nombreuses, et beaucoup moins que celles dont les spectres ne présentent que quelques raies principales.

Pour cette étude délicate, M. Montigny s'est appuyé sur les travaux les plus récents du P. Secchi et sur les belles observations spectroscopiques faites, en Angleterre, par MM. Huggins et Miller.

Il explique les différences dont il s'agit en faisant remarquer : 1o que les rayons lumineux diversement colorés, provenant d'une même étoile, sont séparés d'abord par dispersion dans l'atmosphère, avant de se réunir dans l'œil ou la lunette de l'observateur; 2° que ces rayons présentent entre eux des lacunes qui correspondent aux raies ou aux bandes que l'on observe dans le spectre de l'étoile. Ces lacunes existant entre les trajectoires des rayons stellaires sont d'autant plus nombreuses, plus larges et plus obscures que les raies ou les bandes sont elles-mêmes plus nombreuses, plus larges et plus obscures. On conçoit alors que la scintillation sera moins fréquente pour une étoile à zones spectrales larges et d'une obscurité marquée, puisque les effets de réfraction, de réflexion totale et d'interférence s'exerceront sur un nombre moindre de rayons lumineux.

M. Montigny a produit à l'appui de cette explication des dessins

représentant des faisceaux de rayons stellaires traversant notre atmosphère, et que sillonnent, suivant leurs directions, des lacunes plus ou moins nombreuses et plus ou moins larges, selon le type spectral auquel appartient l'étoile dont les rayons émanent.

Il a fait voir également d'autres dessins qui se rapportent à la seconde question, celle de l'application de la scintillation à la prévision du temps.

M. Montigny indique d'abord à ce sujet que l'approche de la pluie est annoncée, non-seulement par l'intensité de la scintillation, celle-ci étant notablement plus forte sous l'influence de la pluie que sous celle de la sécheresse, mais aussi par les différences de caractères que présente le trait circulaire décrit par l'image de l'étoile scintillante dans la lunette munie du scintillomètre. Ce sont ces différences que représentait la seconde série de dessins, et que nous allons résumer briè

vement.

Quand l'atmosphère est calme et sereine, qu'il fasse chaud ou froid, le trait circulaire décrit par l'image stellaire est étroit, parfaitement régulier dans sa forme et nettement limité sur ses bords. Ses variations de couleurs s'étalent sur une circonférence parfaite; seulement, les teintes sont plus vives et plus nombreuses quand il fait froid.

Lorsque le temps se prépare à la pluie, ou lorsqu'elle est déjà survenue, le trait circulaire est plus épais, moins net sur ses bords et devient diffus; souvent alors il perd de la régularité de sa forme circulaire, en présentant des ondulations plus ou moins fréquentes.

Dans un temps plus troublé, ces irrégularités sont encore plus accusées, et les bords du trait décrit par l'image stellaire sont alors plus ou moins frangés.

Enfin, quand l'atmosphère est profondément troublée par le passage ou même par l'approche d'une bourrasque, les arcs colorés, alors trèsnombreux, sont eux-mêmes fractionnés, soit par les nuances des mêmes teintes plus ou moins vives, soit par des rétrécissements partiels du trait frangé dans le sens de son épaisseur. Alors le trait est qualifié de perlé ou de pointillé, parce qu'il présente, jusqu'à un certain point, l'apparence de perles ou de points brillants disposés, avec plus ou moins de régularité, suivant son contour.

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