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M. le Docteur Ch. BRAME

Tours.

NOUVEAUX SCHÉMAS POUR EXPLIQUER LES RÉACTIONS CHIMIQUES

Séance du 29 août 1878.

M. S. de LUCA

Professeur à l'Université de Naples.

RECHERCHES SUR LA FERMENTATION ALCOOLIQUE ET ACÉTIQUE
DES FRUITS OU FLEURS ET DES FEUILLES DE CERTAINES PLANTES
(EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL.)

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M. DE LUCA présente des recherches sur la fermentation alcoolique et acétique des fruits, des fleurs et des feuilles de certaines plantes.

Ses conclusions sont les suivantes :

1o Les fruits en vase clos se conservent plus ou moins longtemps soit dans l'acide carbonique ou l'hydrogène, soit dans le vide ou dans une atmosphère limitée d'air.

2o Les fruits dans de telles conditions subissent une fermentation lente avec dégagement de gaz carbonique, d'azote, et dans quelques cas d'hydrogène, et avec formation d'alcool et d'acide acét que, sans l'intervention d'aucun ferment. En vase clos, ces phénomènes se réalisent incomplétement à cause de la forte pression produite par les gaz développés et condensés sous un petit volume. 3o Lorsqu'on opère dans une atmosphère limitée d'air et dans des vases fermés, les phénomènes terminaux sont identiques aux précédents; mais l'oxygène de l'air reste absorbé par la matière organique des fruits.

4o Les feuilles et les fleurs se comportent d'une façon identique dans les mêmes conditions. Les matières sucrées amylacées disparaîtraient complé

tement.

5o M. de Luca remarque que dans certaines conditions il se produit un dégagement d'hydrogène. Ce gaz proviendrait du dédoublement de la mannite.

DISCUSSION

M. CAZENEUVE fait remarquer que ces recherches ont été précédées par celles de Pasteur, de Lechartier et Bellamy dont les conclusions sont identiques, du moins pour les termes principaux.

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D'après les ouvrages de chimie, le styrolène (C H2 )', conservé dans des flacons transparents, se transforme presque toujours à la longue en une masse incolore, transparente, résineuse et presque solide : c'est le métastyrolène, la même modification isomérique qui se forme par l'action de la chaleur vers 200°.

Il m est arrivé de trouver dans mon laboratoire au bout d'au moins un an un flacon de styrolène où la fluidité ne paraissait pas altérée : l'emplacement où ce produit avait été gardé était très-peu éclairé et ne recevait jamais le soleil. Je fus ainsi amené à installer quelques expériences comparatives sur l'action de la lumière sur le styrolène. Le corps dont je me servais avait été préparé par le procédé habituel, en distillant le styrax avec du carbonate de soude.

Quand on expose en plein scleil un petit tube scellé contenant du styrolène, le liquide s'épaissit de plus en plus. Au bout de vingt ou trente jours en été, la transformation est assez considérable pour qu'on puisse retourner le tube. Le corps ainsi obtenu paraît bien être le polymère déjà décrit : il est insoluble dans l'alcool. Il est mêlé encore à une petite quantité de styrolène non altéré, quelque chose comme 1/5, qui se sépare en chauffant vers 145°. En portant la température au delà de 300°, on régénère le styrolène fluide.

Le styrolène conservé complétement à l'abri de la lumière pendant le même temps paraît n'avoir subi, au contraire, aucune altération, ainsi que le montre l'échantillon présenté à l'appui de cette note.

J'ai cherché encore à me rendre compte comparativement de l'action exercée dans cette transformation par les différentes couleurs du spectre.

1° J'ai entouré les tubes d'eau pure et de liquides rouge et violet (bichromate de potasse et eau céleste). Du 24 juillet au 20 août 1878,

on a eu :

Avec l'eau pure, solidification;

Avec la dissolution rouge, rien ou presque rien;

Avec la dissolution violette, le corps est devenu visqueux.

2o J'ai placé les tubes sous des plaques de verre de différentes couleurs. Du 24 juillet au 20 août 1878, on a eu :

Avec un verre blanc, solidification complète;

rouge, corps moins fluide qu'au début ;

jaune, corps presque aussi fluide qu'au début;

vert, corps moins fluide qu'au début;

bleu, corps complétement solidifié ;

violet, corps très visqueux, mais pouvant encore couler

un peu.

Ce serait donc principalement vers l'extrémité du spectre et surtout dans la radiation bleue que s'opérerait la transformation.

Ces remarques rapprochent encore davantage la transformation polymérique du styrolène de celle du phosphore. On sait, et j'ai montré moi-même par des expériences rigoureuses, que dans l'obscurité le phosphore ordinaire se conserve sans aucune altération, tandis qu'à la lumière il se change peu à peu en phosphore insoluble. (Annales de chimie et de physique, année 1871, tome XXIV, pages 184 et 185.) D'après les expériences de divers auteurs, et particulièrement de M. Lallemand, on sait d'ailleurs que ce sont les rayons violets qui agissent avec le plus d'énergie pour la transformation du phosphore.

Faut-il conclure que pour le styrolène la lumière provoque une décomposition qui ne se ferait pas sans elle? Ne fait-elle au contraire que l'accélérer et a-t-elle simplement le rôle d'excitateur? Je n'oserais me prononcer d'une manière absolue qu'après avoir conservé pendant un an ou deux le styrolène dans une obscurité complète.

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7 me Section

METEOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE

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MM. TACCHINI (Pierre), Astronome à Palerme.

RAGONA (D.), Directeur de l'Observatoire royal de Modène. DENZA (le R. P.), Directeur de l'Observatoire de Montecalieri. M. HERVÉ-MANGON, Membre de l'Institut, Professeur au Conservatoire des arts et métiers.

M. DE TASTES, Président de la Commission météorologique de la Vienne.

M. TARRY, Ancien élève de l'Ecole polytechnique, Inspecteur des finances.

Mme Clémence ROYER

LA CHALEUR CENTRALE DU GLOBE DÉDUITE DU PRINCIPE DE LA CORRELATION

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Mme CLEMENCE ROYER fait une communication sur la température du globe terrestre. On sait que cette température augmente de un degré par 30 mètres environ de profondeur. Mme Clémence Royer établit que cette augmentation ne peut se continuer jusqu'au centre de la terre, et que, une fois le point de fusion des roches de la masse centrale atteint, elle doit être constante.

Après avoir rappelé les opinions de Fourrier, de Poisson et de Laplace, elle cherche la cause de cette augmentation de température des couches intérieures du globe dans les lois physiques connues, et la trouve dans la gravitation. Quand un corps tombe, il a une quantité de mouvement proportionnelle à sa masse et au carré de sa vitesse; dès qu'il rencontre un obstacle cette quantité de mouvement, se transforme en chaleur, mais elle ne disparaît pas, et, tant que le corps reste iminobile, il exerce une pression qui produit cette chaleur. D'après Mme Clémence Royer, la température d'un astre serait proportionnelle à sa masse au moins et peut-être au produit de sa masse par l'intensité de la gravitation à sa surface. Cela explique pourquoi ce sont les soleils, les

astres centraux, qui ont la plus haute température et dès lors on n'aurait plus à craindre de voir le soleil se refroidir et s'éteindre.

Le point de fusion des roches centrales est une température limite qui ne peut être atteinte, car on sait que la pression tend à diminuer le point de fusion et de gazéïfaction des corps.

M. ALLUARD

Doyen de la Faculté de sciences de Clermont-Ferrand, Directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme.

DE LA FORMATION DU GIVRE AU SOMMET DU PUY-DE-DOME

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M. ALLUARD signale les obstacles qu'il a rencontrés dans l'établissement et le fonctionnement de cet observatoire situé à 1,477 mètres d'altitude. Il s'attendait à lutter contre la foudre, le froid et le vent; il a rencontré des adversaires au moins aussi redoutables, qu'il ne prévoyait pas, et qui sont pour lui une source d'embarras continuels: ce sont les givres et l'humidité.

M. Alluard avait insisté pour obtenir que le fil télégraphique reliant l'observatoire du sommet du Puy-de-Dôme à celui de la plaine fût établi en ligne aérienne, il l'a obtenu; mais, à chaque instant le fil était rompu par des dépôts de givre tellement abondants que le diamètre du fil, grossi par les couches concentriques du givre, atteignait celui d'un chapeau. Les dépôts se forment surtout en février et mars, quand souffle le vent du nord-ouest. Alors tous les instruments sont obstrués et prennent des proportions énormes, l'anémomètre établi sur la tour, l'échelle qui y conduit et les haubans qui le maintiennent ne forment plus qu'une masse compacte; les girouettes sont de même soudées par le givre à leur pivot et ne tournent plus. Entre les faces nord et est, on a placé un petit édicule à jour, où l'on a accès par quatre portes. Il est formé d'une série de persiennes en fer à l'extérieur, en bois à l'intérieur; l'air circule au-dessus ou au-dessous; c'est là que sont les thermomètres. Sous l'influence du givre les barreaux des persiennes se rejoignent; l'édicule à jour se ferme et se transforme en un édicule de glace. On a tout essayé, sans succès, pour s'en débarrasser; les corps gras sont sans effet, il n'y a que les enveloppes multiples, séparées par des intervalles entre lesquels l'air circule librement, qui puissent remédier au mal, et M. Alluard va faire mettre une troisième enveloppe extérieure, pour protéger les deux premières, les aiguilles horizontales du givre qui se forment, ayant jusqu'à 80 et 90 centimètres de longueur. M. Alluard pense que des dépôts de givre analogues doivent se former sur les montagnes et les glaciers, et sont

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