paléozoïque; mais la dislocation de la chaîne principale des Alpes qui a relevé les dépôts subapennins, a donné au chaînon toutes ses formes actuelles.

On trouve associés aux roches granitiques de la tourmaline cristallisée, des feldspaths en cristaux ou décomposés, des grenats, des lames de mica, du quartz en filons, des minerais métallifères, etc.

TERRAIN ERUPTIF. ROCHES PLUTONIQUES (teinte bleue-foncée). Les roches cristallines d'origine ignée autres que le granite, comme les porphyres, les serpentines, les ophites, l'elvan sont indiquées sur la carte par une teinte bleue foncée avec des hachures pour distinguer les diverses espèces de roches. L'elvan des environs d'Amélie-les-Bains, le porphyre des environs de la Manère, les ophites de la vallée de l'Agly, etc. sont compris dans ce groupe.

Le porphyre quartzifère ou elvan d'Amélie est composé d'une pâte cristalline de feldspath blanc au milieu de laquelle se montrent des cristaux de ce minéral accompagnés de nombreux grains vitreux de quartz et des paillettes d'un mica vert de poireau passant à la chlorite; en général, les surfaces de cassure de l'elvan sont enduites d'une matière olivâtre serpentineuse. Cette roche porphyroïde est d'une date plus récente que le granite de la même région.

Aux environs de Thués, dans la vallée de la Têt, se montre une roche porphyroïde quartzifère analogue à celle d'Amélie; en outre, des filons d'une roche serpentineuse sont enclavés dans la roche éruptive porphyroïde et associés à des gisements de minerais de cuivre. De plus, ces roches sont en relation avec les eaux thermo-minérales de ces localités.

Les eaux thermales de Thués sourdent au pied d'une montagne gneissique, sur la rive droite de la Têt; la nappe aquifère ne passe pas sur la rive gauche; elle est limitée en aval par la fente profonde des Graus, et en amont par le coude que fait la vallée au-delà du pont de la Têt.

La nappe aquifère de Molitg est limitée au N.-O. par la rivière; au S.-E. par une concavité ouverte dans le vallon.

La fente profonde par laquelle la rivière de Montalba pénètre dans le vallon d'Amélie ne paraît pas étrangère à l'éruption de l'elvan, roche qui a pénétré à travers les schistes et même jusqu'au grès rouge du trias: cette éruption remonte donc à l'époque secondaire. Elle a eu pour résultat, en disloquant le sol, d'amener au jour les eaux sulfureuses qui font la fortune de cette localité. A Amélie comme à Thués, nous attribuons, les accidents orographiques de la contrée et la brisure qui a amené les eaux thermo-minérales au jour, à l'éruption de l'elvan: ces eaux sont plus récentes que celles de Molitg. TERRAIN DE TRANSITION OU PALÉOZOÏQUE (teinte bistre-clair). Je distingue dans les Pyrénées-Orientales: 1o le Silurien normal; 2o le Silurien métamorphisé; 3o le Dévonien normal; 4o le Dévonien métamorphisé. Ces terrains se montrent dans le chaînon des Albères, dans la vallée du Tech (Arles, Céret, etc.); dans la vallée de la Têt (Villefranche, Corneilla, Olette, Souanyes, Taurinya, vallon de la Castellane, etc.)

Des hachures et des lettres indiquent sur la carte: 1o les terrains de transition métamorphisés comme ceux qui se montrent de Catlar à Molitg, d'Arles au Pas-de-Loup, etc; 2o les parties inférieures du système comprenant l'ensem

ble des schistes que recouvrent les calcaires; 3° les parties supérieures et moyennes représentées par les marbres de Villefranche, de Flassa, de Jujols, de Nohèdes, de Fulha, les grauwackes de Corneilla, etc.

Dans les parties inférieures du système paléozoïque, des calschistes, souvent d'un beau blanc, alternent avec les schistes argileux; il ne faut pas confondre les calcaires inférieurs avec l'immense nappe dévonienne de la partie supérieure en relation avec les gisements de minerais de fer qui forment une ceinture autour du Canigou. Nous n'avons pas assez d'espace ici pour décrire l'intéressant système de transition des Pyrénées-Orientales et le groupe calcaire métallifère.

TERRAIN HOUILLER (teinte bistre foncé).— Nous ne connaissons que deux petits lambeaux houillers dans la chaîne orientale des Pyrénées, encore sont-ils en dehors des limites de notre département; l'un est situé dans les Pyrénées espagnoles, dans la vallée du Segre, l'autre, dans les Corbières, aux environs de Tuchan et Durban

TERRAIN TRIASIQUE, GRÈS-ROUGE PYRÉNÉEN (teinte jaune isabelle).-On voit dans toute la chaîne des Pyrénées un grès d'une couleur rouge de brique ou de lie de vin associé avec des poudingues quartzeux et à des schistes rouges argiloarénacés. La montagne qui s'élève sur la rive gauche du Tech, entre Palalda et Amélie-les-Bains, montre ce grès rouge du trias; il réapparaît entre SaintLaurent-de-Cerdans, Coustouges, Villaroja, La Manère et la frontière d'Espagne dans la vallée de la Muga, il forme une arête parfaitement dessinée. Il est important de ne pas le confondre avec un autre grès rouge, de la craie à cyclolites elliptica, qui se trouve dans ces mêmes localités, particulièrement à La Manère.

Le grès rouge de Trias n'a pas dans toutes ses couches la même composition. On y distingue de bas en haut: 1° grès rouge à grain fin; 2o grès rouge un peu marneux; 3° grès rouge quartzeux; 4o grès jaunâtre. A SaintLaurent, il repose sur le granite.

Pris dans leur ensemble, les sédiments secondaires de la vallée du Tech, formés par trois groupes de terrains (trias, jurassique, crétacé), n'acquièrent qu'une faible épaisseur, tandis que les mêmes terrains forment dans la vallée du Sègre, des strates puissants qui atteignent à des épaisseurs de plus de deux mille mètres.

TERRAIN JURASSIQUE (teinte bleu clair). Le terrain jurassique plus ou moins modifié par le voisinage des roches éruptives, s'étend sur toute la longueur des Pyrénées. Dans les Pyrénées-Orientales, sur le versant français, comme sur le versant espagnol, se montrent des calschistes, des calcaires noirs schistoïdes, etc., qui reposent sur des grès rouges du trias; nous les rapportons au lias; ces calcaires affleurent en couches parfaitement stratifiées à Palalda, Montbolo, Amélie; elles renferment une faune jurassique bien caractérisée. A Amélie-lesBains, on trouve, de bas en haut: 1° marnes et calcaires schistoïdes gris foncé; 2o calcaires noirs compactes; 3° calcaire gris bleuâtre cristallisé; 4o schistes calcaires grisâtres ou jaunâtres; 5o calcaires compactes. TERRAIN CRÉTACE (teinte verte et teinte jaune). · Le terrain crétacé des Pyrénées-Orientales et des départements limitrophes est divisé en deux grands

groupes, savoir: 1o crétacé inférieur (teinte verte); 2° crétacé supérieur (teinte jaune). Nous reconnaissons dans la craie inférieure le néocomien inférieur et supérieur (type de Vingrau, type d'Opoul), l'aptien (type de Saint-Paul-de-Fenouillet): dans la craie supérieure, le néocomien (type de Saint-Laurent et Coustouges), le turonien (type de Villarojo, La Manère), le sénonien, le garumnien.

Dans la vallée du Tech, la craie se montre aux environs d'Amélie en petits lambeaux isolés, mais elle prend un grand développement aux environs de Coustouges, de Villeroja, de La Manère; elle commence par les couches de l'ostrea columba (type de grande taille) et se termine par des calcaires à caprines et à hippurites; les couches à cyclolites elliptica sont généralement arénacées et le plus souvent se montrent sous la forme de grès rouges. Dans la vallée de l'Agly, le terrain crétacé corbérien prend un énorme développement; il pénètre dans la vallée de la Têt. A partir de Saint-Paul-de-Fenouillet, jusqu'aux environs de Rivesaltes, la rivière coule sur ce terrain dont les strates forment les hauteurs de Maury, Tautavel, Cases-de- Pena, etc.

La vallée de l'Agly nous offre un grand développement de la craie inférieure; l'étage du néocomien moyen avec exogyra sinuata, echinospatagus collignii, etc., y est représenté par des marnes, des calcaires, des marnes schisteuses, des schistes foncés. Dans le vallon de Vingrau, les schistes noirs, qui constituent les roches les plus basses de cette localité, appartiennent à cet étage. On les rencontre encore dans le vallon de Saint-Paul et de Caudiès; dans les dépressions d'Opoul, le néocomien moyen forme les terres arables.

Le néocomien supérieur est très-développé dans la vallée de l'Agly; il forme tous les escarpements rocheux, si abrupts et si pittoresques de la chaîne de Saint-Antoine-de-Galamus et de l'Esquerde, et d'Aiguebonne. Enfin, on remarque à la montagne, coupée par le passage de la rivière, au pont de la Fous, un renversement du néocomien. Le gault se montre en caractères bien tranchés à SaintPaul et à Maury; enfin, la craie supérieure des Corbières ne pénètre pas dans les Pyrénées-Orientales.

Dans le vallon de Coustouges, on trouve de haut en bas; 1o calcaires à hippurites et à caprines; 2° grès à cyclolites elliptica; 30 schistes arénacés et marneux; 4o grès jaunâtre avec plicatules et rhynchonelles (rhynchonella difformis); 5 grès jaunâtre; 6o calcaire ostrea colom ba.

TERRAIN NUMMULITIQUE. TERTIAIRE INFÉRIEUR (teinte gomme gutte). J'ai rencontré le terrain nummulitique à la montagne de Bessegude, sur le versant espagnol, en face de La Manère.

TERRAIN TERTIAIRE (teinte violette, teinte jaune claire). -Nous distinguons dans les dépôts tertiaires récents des Pyrénées-Orientales deux groupes: 1° les dépôts terrestres inférieurs (couleur violette), formés d'argiles diverses, de sables plus ou moins agglutinés en grès, appartenant à la molasse ou miocène supérieur, avec des débris de mammifères et de mollusques d'eau douce ou terrestres; les environs de Perpignan sont constitués par ces dépôts; 2o les dépôts marins supérieurs (teinte jaune clair) des vallées d'Agly (Espira), de la Têt (Millas, Neffiach), du Tech (Boulou, Banyuls-dels-Aspres), sont remarquables par le nombre considérable de mollusques marins que l'on trouve dans leurs sables de l'époque pliocène.

Terrain quaternaire.- Terrain erratique (teinte carmin).- Le terrain quaternaire des plaines et des pieds des montagnes est formé de couches de cailloux de diverses natures, faiblement agglutinés par de l'argile. Dans les parties élevées des vallées, on rencontre des dépôts caillouteux, formés des débris de roches de diverses grandeurs disposés sans ordre, dont la formation remonte à une époque antérieure à la nôtre. Quelques-uns de ces dépôts ont la structure et les caractères morainiques; d'autres paraissent s'être formés sous l'influence des eaux.

ALLUVIONS ACTUELLES ET MODERNES (teinte vert clair). Les alluvions actuelles qui forment le revêtement extérieur de nos trois vallées, se sont déposées depuis que le pays a pris le relief actuel et sous l'influence des causes qui agissent de nos jours.

MATIÈRES UTILES.- Une carte géologique étant une carte de l'industrie minérale et agricole, notre texte descriptif contiendra l'indication de tous les gisements métallifères et celle de toutes les substances miné rales tirées du sol que l'industrie ou l'art peuvent utiliser. En outre, des traits particuliers distingueront la nature du sol arable du départe

ment.

Le département des Pyrénées-Orientales renferme des gisements métallifères importants, parmi lesquels les minerais de fer dominent; on y a reconnu des gites nombreux de plomb (galène) et de plomb argentifère, à Fillols, Sahorre, Formiguère, Pratx de Mollo, La Manère, Arles, Escaro, Pedre-Forte (vallée de Carol), Taurinya, Sirach, etc. Le bismuth a été trouvé près d'Arles; les gites de cuivre sont connus dans le territoire de Pratx de Mollo, à Costouges, Batère, la Preste, Montbolon Escaro, Formiguère, Estoher, dans les Albères, à Canavailles.

Le cuivre argentifère et la galène argentifère se trouvent dans le terroir de Pratx de Mollo, de Vallestavia, au Puig-dels-Moros, à la Como, à Escaro, au terroir de Saint-Colgat et de Pedreforte. La plupart de ces gites sont déjà signalés par Carrère, dès 1787.

Le fer constitue la principale richesse minérale du département des Pyrénées-Orientales; les hématites manganésées, les oligistes, les carbonates d'une fusion facile, généralement à gangue calcaire donnent des fontes aciéreuses de qualité supérieure.

Les affleurements ferrifères des petites vallées transversales des Albères, se trouvent au contact du schiste ou du micaschiste et des roches granitiques. Dans la vallée supérieure du Tech, le calcaire dévonien se trouve presque toujours associé aux gites ferrifères; les dislocations qui ont brisé les couches schisteuses à diverses reprises ont produit les fentes par lesquelles nous voyons sourdre aujourd'hui les eaux acidulo-ferrugineuses de la chaîne des Albères et déterminé le remplissage des filons ferrugi

neux.

Les eaux minérales ont donc des rapports intimes avec les gîtes métallifères la plupart de ceux-ci sont des dépôts à la confection desquels les eaux ferrugineuses ont contribué. La série linéaire des sources ferrugineuses qui se montre le long de la chaîne des Albères correspond avec une ligne d'affleurements de gîtes ferrifères.

Les mines de Batera, situées sur le versant oriental du Canigou, sont divisées en deux groupes par la crête de la montagne, où se trouve le point central ou le Puig de l'Astèle. Le premier groupe situé sur le versant méridional, renferme : le Mané den Companyo, lesIndies, le Mané del Pou, de San-Père, de Bonada, de Canals, de Dalt, d'Amount, de la Droguera, de Brganots, de Boca-Negre. Le deuxième groupe est situé sur le versant septentrional de la montagne où l'on trouve les mines dites del Boulet, de l'Astela, Manède, Villefranca, d'en Pey, de la Pinouse, de Baix, de Dalt, etc.

Dans la vallée de l'Agly, on connaît aussi quelques gîtes ferrifères, Saint-Martin, Lasquerde, etc. Dans la vallée du Tech, c'est aux environs de la commune de Corsavy, sur le versant sud du Canigou, que se trouvent concentrées les concessions des mines de fer de l'arrondissement de Céret. Les mines de fer du versant opposé ou de la Têt (arrondissement de Prades) sont aussi comprises sur une surface restreinte qui s'étend de Saint-Etienne-de-Porner au Vernet, avec quelques écarts vers Nyer et Carol; Fillols, Sahorre, Escaro, sont les gisements les plus marquants.

Le département des Pyrénées-Orientales est très-riche en marbres de toutes qualités; les marbres des hautes vallés sont siluriens ou dévoniens; les marbres de la vallée de l'Agly ou des parties inférieures de la vallée de la Têt font partie des roches de l'époque secondaire (Estagel, Baixas, Tautavel, etc.) étage crétacé.

M. DES CLOIZEAUX

Membre de l'Institut.

NOTE SUR LES DÉPOTS DE QUARTZ RÉSINITE DANS LA VALLÉE

Les nombreuses sources minérales qui sortent des fentes du granite aux environs des bains de Saint-Nectaire-le-Haut, département du Puyde-Dôme, présentent, surtout au point de vue de leurs dépôts anciens et