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qui nous a permis de répartir dans les différentes zones les Échinides assez abondants qu'on y rencontre.

Les espèces que nous avons étudiées, et que nous devons, pour la plupart, aux recherches assidues de M. Lambert, sont au nombre de vingt-neuf.

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Sur ce nombre cinq espèces, Cidaris subvesiculosa, Cidaris clavigera, Cyphosoma radiatum, Cardiaster granulosus, Hemiaster nasutulus, s'étaient déjà montrées dans l'étage turonien restent vingt-quatre espèces qui peuvent être considérées comme caractéristiques de l'étage.

Les divisions principales que nous admettons avec M. Lambert, dans l'étage sénonien de l'Yonne, sont au nombre de quatre

4° Craie à Micraster cortestudinarium.

2o Craie à Micraster coranguinum. 3o Craie à Belemnitella quadrata. 4° Craie à Belemnitella mucronata.

Si au point de vue stratigraphique et minéralogique, les limites de ces assises ne sont pas toujours nettement tranchées, elles le sont davantage au point de vue de la distribution des espèces dont un certain nombre paraît se cantonner dans les niveaux qui leur sont propres. La craie à Micraster cortestudinarium nous a fourni dix espèces :

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Quatre de ces dix espèces avaient déjà vécu à l'époque turonnienne : Cid, subvesiculosa, Cid. clavigera, Cyphosoma radiatum, Hemiaster nasutulus. Quatre se retrouvent dans les zones supérieures: C. sceptrifera, C. clavigera, Cyphosoma radiatum et Echinocorys vulgaris. Quatre sont particulières à cette zone, Cid. Merceyi, C. perornata, Holaster placenta et Micraster cortestudinarium.

La craie à Micraster coranguinum renferme onze espèces :

Cidaris sceptrifera, Mantel.

clavigera, Mantel.

hirudo, Sorignet.

Cyphosoma radiatum, Sorignet.

Kanigi, Desor.

Echinocorys conicus, Breyn.

Echinoconus vulgaris, Breyn.

Holaster æquituberculatus, Cotteau.
Cardiaster granulosus, Forbes.

Epiaster gibbus, Schlüter.

Micraster coranguinum, Agassiz.

Trois de ces espèces s'étaient déjà développées à l'époque turonienne, Cidaris clavigera, Cyphosoma radiatum et Cardiaster granulosus. Quatre s'étaient montrées dans la craie à Micraster cortestudinarium, Cid. sceptrifera, Cid. clavigera, Cyphosoma radiatum, Echinocorys vulgaris. Trois espèces se retrouvent dans la zone suivante, Cid. sceptrifera, Cid. hirudo, et Echinocorys vulgaris. Restent cinq espèces qui caractérisent la craie à Micraster coranguinum, Cyph. Konigi, Echinoconus conicus, Holaster œquituberculatus, Epiaster gibbus et Micraster coranguinum. La craie à Belemnitella quadrata nous a offert six espèces :

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Les trois premières s'étaient déjà montrées dans les zones précédentes; les trois dernières sont caractéristiques dans l'Yonne de la craie à Belemnitella quadrata.

Une seule espèce caractéristique a été rencontrée dans la craie à Belemnitella mucronata :

Salenia Heberti, Cotteau.

La craie à Ostrea vesicularis que nous ne mentionnons ici que pour compléter la série crétacée, nous a offert, près des limites du département, une seule espèce

Micraster Brongniarti, Hébert.

Les argiles rougeâtres qui couronnent les plateaux crétacés, sur un grand nombre de points des arrondissements de Sens et de Joigny, renferment, associés à des silex crétacés, des oursins à l'état de moules siliceux

parmi lesquels nous avons reconnu les espèces sénoniennes suivantes :

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Quelques-unes de ces espèces, bien qu'elles proviennent évidemment des couches crétacées, n'ont été rencontrées jusqu'ici, dans le département de l'Yonne, qu'à l'état siliceux, telles sont: Cyphosoma corollare, Echinoconus vulgaris, subconicus, oblongus, Icaunensis et Desorianus.

Plusieurs espèces, parmi les Échinides sénoniens de l'Yonne, méritent de fixer l'attention au point de vue zoologique. Nous citerons d'abord l'Holaster æquituberculatus, remarquable par sa grande taille, sa face antérieure renflée et marquée d'un sillon profond, ses tubercules abondants, serrés et partout très-apparents, son péristome rapproché du bord. Propre à la craie sénonienne du département, cette espèce, dans l'origine, avait été placée à tort parmi les Échinides de l'étage turonnien. Comme espèce rare et intéressante, nous citerons le Cidaris Merceyi dont nous avons figuré un exemplaire muni de quelques-uns de ses radioles; le Salenia Heberti que caractérisent ses granules ambulacraires, abondants et serrés et la largeur de sa zone miliaire, espèce encore bien peu connue et qui n'avait été signalée que dans la craie de Meudon; l'Echinoconus conicus dont le péristome, dans un de nos exemplaires, présente, sur son pourtour intérieur, dix petites plaques subtriangulaires, acuminées, déprimées au milieu, qui ne sont autres que de petites plaques buccales dont les empreintes se retrouvent souvent sur le moule intérieur.. Les Argiles à silex nous ont fourni un exemplaire de cette espèce qui se distingue de tous les autres par sa grande taille, sa face supérieure très-conique et très-élevée, et ne mesure pas moins de 54 millimètres de hauteur sur 46 de diamètre.

Mentionnons les Offaster corculum et pilula: la première de ces espèces fort rare encore dans les collections, nous a fourni des exemplaires parfaitement caractérisés qui nous ont permis d'en donner une description détaillée et de fixer, conformément à l'opinion de M. Schlüter, sa place générique parmi les Offaster. Quant à la seconde, elle est extrêmement commune dans la craie à Belemnitella quadrata. Suivant les observations de M. Lambert, elle se cantonnait et vivait par groupes et pour ainsi dire en famille, aussi est-elle très-abondante sur certains

points, tandis qu'un peu plus loin, dans la même couche, au même niveau, elle fait entièrement défaut. Nous avons pu étudier plus de 200 exemplaires de cette jolie espèce, presque tous d'une admirable conservation, et nous avons reconnu que si la plupart des exemplaires de l'Offaster pilula présentent un fasciole marginal, il en est quelquesuns chez lesquels ce fasciole n'est représenté que par de légères amorces, et que chez d'autres même, il disparaît complétement; aussi il ne nous a pas paru possible de conserver dans la méthode les deux espèces, Offaster pilula et Offaster rostratus (Holaster Senonensis d'Orb.) que d'Orbigny, et après lui M. Desor, avaient établies en se basant sur l'existence ou la non-existence du fasciole marginal, et nous avons cru devoir les réunir.

Mentionnons encore l'Holaster placenta, très-grande espèce toujours reconnaissable à son test fragile, à sa face antérieure dépourvue de sillons, à ses deux aires ambulacraires paires très-divergentes en avant, et formant en arrière un angle aigu. Non mentionnée dans la Paléontologie française de d'Orbigny et dans le Synopsis des Échinides de M. Desor, cette espèce est désignée à tort dans la plupart des collections sous le nom de Holaster integer; nous lui avons restitué celui de placenta qu'Agassiz lui avait donné en 1840.

Notons également l'Epiaster gibbus, considéré longtemps comme un Micraster, mais qui en raison de l'absence de fasciole, appartient bien réellement au genre Epiaster, ainsi que l'a reconnu M. Schlüter. Cette absence de fasciole est-elle constante? Nous n'oserions l'affirmer. Parmi les exemplaires très-nombreux que possède la collection de la Sorbonne et qui présentent tous les caractères de l'Epiaster gibbus, quelques-uns, mais un très-petit nombre, offrent de légères traces de fascioles. Nous avons remarqué ce même fait sur quelques-uns des exemplaires de notre collection. Quoi qu'il en soit, nous devons dire que la plus grande partie des échantillons d'Epiaster gibbus provenant soit du département de l'Yonne, soit d'ailleurs, sont dépourvus de fasciole sous anal.

Signalons en terminant une espèce encore fort rare en France, le Micraster glyphus, dont nous devons la découverte, dans le département de l'Yonne, à M. Lambert. Voisine du Micraster coranguinum, cette espèce s'en distingue par sa forme plus allongée, son sommet ambulacraire moins excentrique en arrière, son sillon antérieur plus anguleux et plus profond vers l'ambitus, son péristome encore plus rapproché du bord antérieur et muni d'une lèvre plus saillante, ses aires ambulacraires postérieures plus arrondies et la disposition toute différente des granules qui recouvrent les plaques porifères.

M. Albert GAUDRY

Professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

DES SERVICES QUE L'ÉTUDE DE L'ÉVOLUTION PEUT RENDRE POUR LA DÉTERMINATION DES TERRAINS.

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M. ALBERT GAUDRY développe les services que l'étude de l'évolution peut rendre pour la détermination des terrains. Il y a eu un plan dans la création : on discute pour savoir si ce plan est resté à l'état virtuel dans l'esprit du Créateur, ou s'il a été réalisé virtuellement? D'après le développement, le degré de perfectionnement d'une flore ou d'une faune, on peut avoir une idée sur l'âge de la couche qui la contient. M. Gaudry en donne de nombreux exemples. Ainsi, s'il est vrai que dans nos pays les mammifères ont eu un développement progressif depuis le commencement des temps tertiaires jusqu'à la fin de l'époque miocène, et qu'à partir de ce moment, ils ont diminué, il devra quelquefois suffire pour déterminer l'âge d'un terrain, de considérer à quel degré d'évolution sont parvenus les fossiles qui en proviennent. Étant donnés des mammifères fossiles à déterminer, que l'on regarde s'ils sont plus ou moins marsupiaux, plus ou moins ruminants, plus ou moins solipèdes, plus ou moins lémuriens, etc.; et souvent, on peut ainsi soupçonner leur âge, avant de s'être préoccupé de savoir s'ils doivent porter tels ou tels noms spécifiques.

M. Gaudry considère successivement le développement de différents groupes dans la série stratigraphique, et montre que leur évolution peut rendre des services pour la détermination des terrains. On peut dire que, d'après le développement progressif, on détermine les grandes phases géologiques de la même façon que les stratigraphes reconnaissent les petites divisions des couches par les espèces caractéristiques, entre lesquelles il y a des passages insaisissables.

M. le Dr D.-J. VILANOVA Y PIERA

Professeur de paléontologie à l'Université centrale de Madrid.

LES KAOLINS DE LA PROVINCE DE TOLÈDE. LE GRANIT DE L'ILE D'ELBE.

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Messieurs et chers confrères, j'ai quelques mots à vous dire sur le singulier gisement de kaolin de la province de Tolède dont voici un exemplaire, et je profiterai aussi de l'occasion pour vous donner une idée de la métamorphose du granit dans l'île de Panaria, une des fles

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