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et de l'Islande et dont j'avais été amené à distinguer d'abord le prolongement en Amérique, parce qu'il comprend les principales sources de pétrole de la vallée de l'Ohio, se trouvent comprendre, à l'extrémité du Caucase, dans la presqu'île d'Apschéron, les gîtes de la même substance qui ont fait de Bakou le lieu classique de l'adoration du feu. Sur son parcours en Scandinavie et en Russie, il s'est produit dans les deux dernières années plusieurs phénomènes de trépidation et d'effondrement et la partie de la chaîne du Caucase qu'il traverse obliquement doit être supposée caverneuse d'après les observations géodésiques.

Plusieurs alignements importants se trouvant, sur la projection gnomonique du pentagone européen très-exactement parallèles au normal du Rhin, il y a lieu de penser que l'un des normaux qui lui sont perpendiculaires passe aussi par le point de contact du plan de projection et n'est autre que le cercle de comparaison appelé par Élie de Beaumont bissecteur de Bassorah. Les alignements d'Europe, poursuivis sur le globe d'après cette donnée, semblent la justifier.

Le cercle de comparaison déterminé par la direction générale du Rhin au-dessous de Coblentz, rapporté encore au centre du pentagone européen, a aussi tous les caractères d'un normal, que j'appelle cercle du Tanganjika, parce qu'il marque en Afrique la direction du lac de ce

nom.

Parmi les alignements perpendiculaires à ce normal, j'ai remarqué depuis longtemps une ligne qui, passant par les marais de Pinsk et longeant l'Erzgebirge et la Côte-d'Or, conserve son caractère anticlinal jusque dans les plaines de la Russie, où le Volga est obligé de chercher par un détour une coupure qui lui permette de la franchir.

Le figuré orographique ajouté sur la carte photographiée, m'a fait reconnaître que les plus hauts sommets du Tatra des Alpes et des Pyrénées sont compris dans un même faisceau de la même direction, comme si ces sommets étaient les résultats d'interférences où une ondulation perpendiculaire au normal aurait joué le principal rôle.

Un alignement déterminé par le crochet méridional des Karpathes passe par le détroit de Bonifacio, longe les Baléares, la Sierra Nevada et va couper l'île de Ténériffe dans sa longueur, limitant l'hémicycle du pic absolument comme le perpendiculaire au Rhin, dont je parlais tout à l'heure, limite l'hémicycle de la Somma.

Ce système d'alignement est aussi très-intéressant au point de vue de la distribution des gîtes, c'est, par exemple, sur une ligne de cette direction que se trouvent à la fois les gîtes de fer d'Arendal et de Dannemora. Un faisceau d'environ un degré de largeur comprend les principaux gîtes de sel de l'Europe méridionale, depuis Brivieska, en Espagne, jusqu'à Iletzkaja Zaschtschita, en Russie.

Un des normaux perpendiculaires au normal du Tanganjika passe aussi au centre du pentagone européen, ou du moins dans son voisinage, à en juger par les alignements exactement parallèles à ce dernier.

Parmi ces alignements, je citerai celui qui, donné par le cours moyen du Rhin, au-dessous de Coblentz, va passer exactement par l'Etna, de sorte que, selon moi, le cours du Rhin inférieur chemine dans un trèsmince faisceau de fissures de l'écorce terrestre, sur lequel se trouve la cheminée du volcan et qui, peut-être fort ancien, a reparu à travers les sédiments nouveaux, comme les lézardes reparaissent dans les murs à travers les badigeons.

Je citerai encore l'alignement des côtes nord-est d'Angleterre, qui va passer par le Mont-Blanc, celui des côtes sud-ouest de la France, qui se prolonge dans l'estuaire de la Gironde.

J'adopte provisoirement comme normal de ce système un cercle partant du centre du pentagone, qui marque la direction de la Basse-Loire, au dessus de l'estuaire, et va passer aux bouches de l'Amazone.

Les directions perpendiculaires aux normaux du Tanganjika et de la Basse-Loire, ou, ce qui revient au même, dans la partie centrale de l'Europe, les directions parallèles à ces deux cercles sont accusées d'une manière frappante dans le trait carré marqué au pied du Mont-Blanc par le cours du Rhône, en amont et en aval de Martigny :

Je ne pouvais manquer de les retrouver parmi les directions que M. Kjerulf a distinguées en Norwège, et elles sont, en effet, nettement représentées dans l'esquisse publiée récemment par cet éminent géologue. En ce qui concerne les alignements des gîtes minéraux, je ne citerai que la coïncidence sur une même ligne de Freyberg et de Przibram.

Je n'ai insisté que sur les faits observés en Europe, mais les tracés exécutés sur l'octoplanisphère montrent que le système du normal perpendiculaire au cercle du Tanganjika, dans lequel celui-ci entre comme simple cercle de comparaison, relie la configuration de l'Europe avec celle de l'Afrique, par ses alignements rayonnant d'un point situé au sud du canal de Mozambique.

Ces faits paraîtront, j'espère, au moins suffisants pour faire prendre en considération le principe que j'ai énoncé dès le début de cet exposé synthétique.

J'ai à peine besoin d'ajouter que ce premier degré de systématisation implique, suivant moi, la nécessité d'une systématisation supérieure, consistant dans la liaison de tous les normaux par la symétrie du réseau pentagonal dont je ne veux pas aborder aujourd'hui la théorie, mais qui, on l'a vu, intervient déjà dans cette étude.

M. Gaston de TROMELIN

LES TERRAINS PALÉOZOIQUES DE L'OUEST DE LA FRANCE.
(EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL.)

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M. DE TROMELIN présente un travail sur les terrains paléozoïques de l'ouest de la France et y signale de nouvelles découvertes faites depuis le congrès du Havre. Des fossiles de grès armoricains ont été trouvés dans les schistes subordonnés de Saint-Remy-sur-Orne, de nouveaux gîtes de fossiles des schistes ardoisiers ont été découverts. Il a rencontré des Bilobites dans le grès de May. Le silurien supérieur a été découvert au nord-ouest d'Alençon. La grauwacke gréseuse des environs de cette ville appartient à l'étage du grès à Orthis monnieri. Dans le département de l'Orne on voit bien la superposition du grès armoricain aux calcaires et aux schistes que M. de Tromelin considère comme l'équivalent des schistes rouges de la Bretagne et du Cotentin.

M. F. FONTANNES

De Lyon.

CLASSIFICATION DU TERRAIN TERTIAIRE SUPÉRIEUR DU BASSIN DU RHONE.

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M. F. FONTANNEs présente le troisième mémoire d'une série qu'il publie sous le titre général de : Études stratigraphiques et paléontologiques pour servir à l'histoire de la période tertiaire dans le bassin du Rhône. Dans cette étude, l'auteur propose une classification des terrains tertiaires supérieurs, qui, tout en étant basée principalement sur les données fournies par le Comtat-Venaissin, peut-être considérée comme typique pour tout le sud-est. Une vingtaine d'espèces nouvelles, particulièrement intéressantes au point de vue stratigraphique, sont décrites et figurées dans ce nouveau mémoire qui est intitulé: Le bassin de Visan (Vaucluse).

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Les couches à Congéries, jusqu'à présent signalées d'une manière vague dans le versant adriatique de l'Apennin et à peine constatées par les rapports stratigraphiques et par quelques fossiles isolés, ont été tout récemment reconnues par moi dans les environs d'Ancône.

Les couches à Congeria simplex et petites espèces de Cardium, surmontées par les marnes du pliocène ancien et se rattachant à la partie supérieure de la formation gypseuse-sulfureuse, méritent toute l'attention des géologues et des paléontologistes. En effet, ce précieux horizon, par les découvertes faites de 1860 à 1874 en Toscane, nous a déjà aidé à relier les formations tertiaires de l'Italie avec celles du midi de la Russie, de la Grèce, de l'Algérie, du bassin du Rhône, etc. Quoique les gisements fossilifères exploités jusqu'à présent soient encore en trèspetit nombre, il serait déjà facile de signaler les couches à Congéries non-seulement dans presque tout le contour de la péninsule italienne, mais encore dans une grande partie de la Sicile.

Dans un mémoire sur la formation gypseuse de Castellina Marittima, déjà, en 1874, j'avais essayé de démontrer que les gypses tertiaires de la province de Pise étaient du même âge que les marnes gypseuses des environs de Senigallia et les gypses du Tortonais, du Bolonais et des

Romagnes, dans le versant adriatique de l'Apennin. Tout récemment j'ai été assez heureux pour découvrir que les molasses de la formation gypseuse dans les environs d'Ancône, contiennent les mêmes fossiles. des couches à Congéries déjà exploitées par moi près de Castellina Marittima et dans les montagnes de Livourne.

Les couches à Congéries des environs d'Ancône, à la même latitude que celles des montagnes de Livourne dans le versant opposé de l'Apennin, nous ont présenté la même faune, à l'exception de quelques espèces nouvelles.

Le rocher qui d'après sa forme a mérité le nom de poteau (Trave) est constitué par les couches de la molasse supérieure aux gypses, pétrie de Congéries et de petits bucardes, les plus caractéristiques, assez souvent avec leur test bien conservé.

Pour ne pas entrer dans beaucoup de détails qui vont être l'objet d'un travail spécial sur la formation gypseuse des environs d'Ancône, je vais donner la liste des fossiles recueillis dans la molasse du Trave et dans la partie des mêmes couches que l'on rencontre à Monte Acuto, sur la route d'Ancône à Umana, à 210 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Quelques-unes des espèces indiquées dans la liste se trouvent aussi à Bollène dans le bassin du Rhône où les couches à Congéries ont été signalées pour la première fois par Ch. Mayer et depuis lors exploitées par MM. Tournoüer, Fontannes et autres. Un plus grand nombre a été identifié avec les fossiles caractéristiques des couches à Congéries de la Toscane, de la Grèce et de la Crimée.

Liste des fossiles recueillis dans les molasses superposées au gypse dans les environs d'Ancône :

Melanopsis, sp. - Bithynia rubens, Menke.

Barb.

var.

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Congeria simplex,

-

C. Sca

Congeria amigdaloides, Dunker. Congeria claveformis, Krauss. Cardium Odessa, Barb. C. Abichi, R. Hornes. C. Abichi, Cap. C. plicatum, Eichw. - C. Fuchsi, Cap. C. Castellinense, Cap.-C. Majeri, Hoern. C. semisulcatum, Rouss. rabellii, Cap. C. Fedrighinii, Cap. C. sp. aff. al C. prætenue, Mayer. - C. edentulum, Desh. var. C. sp. aff. C. Gourieffi, Desh. C. Bollense? Mayer. C. carinatum, Desh. var. var. elongatum, Cap. C. carinatum, Desh. C. nova rossicum, Barb. C. Spratti? Fuchs. Paoluccii, Cap.

-

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C. carinatum, Desh. var. major, Bayern.

C. laeviusculum, Cap.

La formation gypseuse des environs d'Ancône repose sur des marnes grises avec quelques fossiles de la partie supérieure des sables noirs du bassin d'Anvers, on y a trouvé entre autres des vertèbres d'un phoque que j'ai rapporté; au. gen. Monathérium.

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