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sulfureus qui fait l'objet de cette communication, son parenchyme s'y est montré sensible, peut-être même un peu plus que le réceptacle sporifère, qui se comporte du reste d'une manière assez variable vis-à-vis de ce réactif. Mis en contact avec la teinture d'iode, le tissu a pris une couleur violacée tournant au vert, l'origine de cette teinte verte est facile à reconnaître au microscope; la membrane des conidies à l'état frais se colore en bleu clair, on sait qu'elle contient un gros noyau huileux, dont la couleur jaune prend encore plus d'intensité sous l'influence de l'iode; la superposition du bleu et du jaune produit la teinte verte. Chez le P. sulfureus conidifère de Fontainebleau, la réaction de la membrane cellulaire sous l'influence de l'iode tendait plutôt au rouge, mais cette réaction n'avait été examinée que quatre mois après la récolte du Champignon, tandis qu'ici elle a été essayée sur le Champignon frais. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que les résultats ne soient pas tout à fait comparables.

M. MILLARDET

Professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux.

DES ALTÉRATIONS PRODUITES PAR LE PHYLLOXERA SUR LES RACINES
DE LA VIGNE.

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La piqûre du Phylloxera détermine sur les extrémités des radicelles de la vigne des renflements recourbés appelés nodositės; sur les racines qui ont cessé de s'allonger, elle produit des protubérances arrondies, souvent allongées par la confluence, nommées tubérosités.

Les unes et les autres pourrissent à des âges très-variables et après avoir acquis un développement très-différent. La pourriture s'étend insensiblement de la surface du renflement vers le centre de la radicelle ou racine; ces organes se trouvent tôt ou tard frappés de mort.

La cause de la pourriture n'est pas, comme l'a dit dernièrement M. Max. Cornu, dans la perversion des phénomènes d'épaississement et de nutrition des éléments ligneux de la racine. D'après M. Millardet elle doit être attribuée uniquement à la pénétration, dans l'intérieur des renflements, de champignons ou d'autres organismes parasitaires très-communs dans le sol. Cette pénétration est facile à constater et à expliquer. L'hypertrophie des tissus cellulaires, dans les nodosités et les tubérosités, produit la distension de l'épiderme et du périderme. Sous la pression des tissus sous-jacents, ils ne tar

dent pas l'un et l'autre à éclater et à s'exfolier. C'est par leurs fissures que pénètrent les germes de pourriture. On comprend l'importance de cette nouvelle manière d'envisager la maladie de la Vigne. Le peu d'action des insecticides, dans certains cas, pourrait s'expliquer par l'impossibilité où l'on se trouve de détruire le mycelium dans l'intérieur des racines. Dans une vigne sérieusement atteinte, détruire le Phylloxera ne servirait à peu près de rien.

M. MILLARDET exhibe, à l'appui de la communication précédente, de nombreuses préparations de Vignes phylloxérées et portant des mycelium sur leurs racines.

DISCUSSION.

M. MAXIME CORNU, après avoir examiné ces préparations, exprime au sujet de la théorie développée par M. Millardet les plus extrêmes réserves et déclare qu'il lui est impossible d'en admettre les conclusions.

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Anatomiquement, ce qui caractérise l'écorce de cette plante et la différencie de celle d'Alstonia scholaris, dont M. de Lanessan a donné une bonne figure dans sa traduction du Traité des drogues végétales, d'Hanbury et Fluckiger, c'est la présence, dans la zone intérieure, de nombreux rayons médullaires corticaux, formés d'une, deux ou trois rangées de cellules et séparant des bandes presque parallèles, formées de cellules à parois minces, à cavité grande, irrégulière, au milieu desquelles les éléments prosenchymateux à paroi jaune, épaisse, à cavité nulle ou à peu près, constituent des lignes plus ou moins perpendiculaires à celles des rayons médullaires. On y rencontre également des vaisseaux laticifères.

La zone extérieure, crevassée, assez analogue à celle de notre Orme subéreux et de l'Erable champêtre, est formée de ces mêmes éléments parenchymateux à peine reconnaissables, séparés par des couches parallèles de périderme, c'est-à-dire par des couches de cellules ayant tous les caractères de cellules subéreuses.

Entre ces deux zones se trouve une portion dans laquelle on rencontre des cellules à cavité irrégulière, contournée, à paroi épaisse, analogue à celles que M. de Lanessan a rencontrées dans la zone correspondante de l'écorce d'Alstonia scholaris.

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Dans l'intérieur de la moelle de la tige du Brassica cultivé qui porte le nom de chou cabu, on rencontre fréquemment des productions diverses que l'auteur décrit avec soin. Ce sont parfois de simples cellules polygonales qui ont sécrété dans les méats cellulaires situés à leurs angles une matière oléo-résineuse, et qui représentent le canal sécréteur à son degré le plus rudimentaire. D'autres fois, ce sont des cellules rayées analogues aux courts vaisseaux rayés de l'extrémité des pétales, et qui se distribuent en faisceaux anastomosés ne contractant aucun rapport avec le cylindre libéro-ligneux de la tige; très-souvent, au milieu de ces cellules vasculaires, on aperçoit un vrai canal sécréteur plein d'oléorésine. De temps en temps ces formations se compliquent davantage, et il s'établit au pourtour du canal sécréteur, entre les cellules vasculaires et lui, une segmentation abondante. Il peut arriver que ces cloisonnements de nouvelle formation donnent naissance, contre le canal sécréteur, à de véritables éléments libériens, et alors on trouve dans la moelle du chou des faisceaux constitués par un canal sécréteur central enveloppé par du liber et plus extérieurement par une couche cambiale et un cylindre réellement vasculaire, car les cellules vasculaires de tout à l'heure se sont fortement allongées et ne laissent plus de doute sur leur nature réelle. Il nous est même arrivé de rencontrer ces singuliers faisceaux reliés aux faisceaux normaux du cylindre libéro-ligneux de la tige, et leur raccord se produit de telle sorte que le bois, le cambium et le liber des faisceaux normaux se relient directement avec chacune des trois couches similaires des faisceaux intra-médullaires. Ces derniers sont, bien entendu, formés sur place. On aura une bonne idée de leur structure et de leurs connexions avec les faisceaux extérieurs, en considérant ces derniers comme s'ils étaient déviés vers l'intérieur par une pression quelcon. que venant de l'extérieur, pression qui les refoulerait en dedans, dans la moelle, jusqu'à ce qu'ils en vinssent à prendre la forme d'un doigt de gant. On comprend que, dans ce cas, le bois formerait un cylindre extérieur, enveloppant à la fois le cambium et le liber pareillement recouverts l'un par l'autre. M. Dutailly compare ces faits à ceux qu'il a décrits dans le Ricin, et dit qu'ils ne sont nullement isolés dans la famille des Crucifères, qui mérite à ce point de vue une étude spéciale, et dans laquelle, du reste, les canaux sécréteurs n'avaient point encore été décrits.

M. de LANESSAN

Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.

ORGANOGÉNIE DE L'INFLORESCENCE ET DE LA FLEUR FEMELLE DU HOUBLON. (EXTRAIT DU PROCES-VERBAL.)

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M. DE LANESSAN expose le développement de l'inflorescence et de la fleur femelle du Houblon (Humulus Lupulus), dont l'organisation est encore trèsdiversement interprétée par les auteurs. L'axe commun de l'inflorescence, né dans l'aisselle d'une feuille normale, ne tarde pas à se déformer; il s'aplatit et les feuilles florales qu'il porte dans sa partie supérieure, au lieu d'être disposées par paires alternes, sont nettement distiques. Chacune d'entre elles se montre sous la forme d'un mamelon d'abord simple, représentant une feuille qui produit latéralement deux stipules; mais celles-ci prennent rapidement un grand accroissement, tandis que la feuille qui les a produites reste si rudimentaire, que bientôt on ne peut plus la distinguer. De très-bonne heure, il s'est formé dans son aisselle un axe secondaire aplati, qui produit bientôt deux bractées opposées, tandis que son sommet cesse de croître. Dans l'aisselle de chacune de ces deux bractées naît un axe tertiaire qui se terminera par une fleur et qui, à son tour, porte une bractée et un axe quaternaire, également destiné à se terminer par une fleur. En un mot, chaque axe secondaire produit deux petites cymes unipares, opposées. Chaque axe floral produit bientôt, avant l'apparition des feuilles carpellaires, deux bractéoles opposées, nées en même temps, mais s'accroissant inégalement, devenant bientôt connées et destinées à former le sac qui enveloppe l'ovaire adulte et qui a été souvent considéré à tort comme un disque. L'étude du développement de cette inflorescence permet de rattacher définitivement les Cannabinées aux Ulmacées, en montrant que la déformation de l'axe floral et la disposition en cymes des fleurs sont des caractères communs aux deux groupes.

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Ce groupe naturel, auquel on rapporte de nos jours une vingtaine d'espèces, réparties dans le Prodromus dans trois genres distincts, a été rapproché par Adanson des Euphorbiacées et par A.-L. de Jussieu des Cucurbitacées. M. A. de Candolle en fait un Ordre qui, d'après lui, doit être sans hésitation placé à côté des Cucurbitacées et des Passifloracées. Nous l'avons rangé dans la même famille que les Pangiées, dans notre Histoire des plantes (IV, 283, 320), et tout à côté de celles-ci, c'est-àdire parmi les Bixacées, et au même titre, comme simple série ou tribu. Ce que nous connaissons du développement des fleurs femelles, notamment du gynécée, va nous démontrer d'étroits rapports avec ce que l'on savait depuis longtemps des Capparidacées, des Papavéracées, etc., c'està-dire de plantes dont les Bixacées sont également très-voisines, d'après tous les botanistes.

Nous avons également réduit à un seul les genres qu'on a admis dans le groupe, c'est-à-dire les Carica, Jacaratia et Vasconcellea, qui ne sont pour nous que des sections ou sous-genres du genre Papaya de Tournefort. C'est, bien entendu, le développement de la fleur femelle qui présentait surtout de l'intérêt. Nous avons pu l'observer sur trois plantes différentes, qui fleurissent fréquemment dans nos serres: le Papayer commun; celui qu'A. Saint-Hilaire a décrit sous le nom de Vasconcellea quercifolia, et l'un de ceux que l'on cultive sous le nom de Carica gracilis.

Dans ce dernier, l'inflorescence femelle est assez complexe, quoiqu'elle puisse souvent paraître réduite à une fleur axillaire solitaire; et presque toujours elle rappelle à celui qui l'observe de près les inflorescences mâles plus compliquées, qu'on a désigné d'une façon un peu vague, comme « racemi axillares multiflori subdichotomi, bracteis nullis aut rudimentariis. » Alors que la fleur femelle adulte paraît seule occuper l'aisselle d'une feuille, on la voit supportée par un pédoncule court et épais. Or, celui-ci porte, au-dessous d'elle, une ou plusieurs bractées alternes, de petites dimensions, disposées dans l'ordre spiral. Plus tôt, elles étaient relativement plus développées, plus distinctes, et l'aisselle de chacune d'elles présentait les traces d'un jeune bouton. Ces boutons,

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