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1o Le Rastelia dans les conditions énoncées ci-dessus a montré un développement extrêmement particulier; il a émis un mycelium trèsabondant et cependant a permis de s'accroître et de se ramifier à des organes qu'il frappe de mort à l'ordinaire; il s'est étendu au loin, sans se concentrer sur des points restreints et limités étroitement.

2o Il n'a donné lieu à l'extérieur à aucune accumulation de filaments colorés en rouge vif; il a présenté sur l'ensemble des points envahis quelques rares spermogonies seulement.

3o Ce développement a eu lieu, non-seulement en dehors de la saison ordinaire, mais encore dans une situation anormale et par un procédé très-spécial.

4o Il a été très-lent et s'est arrêté sans que la maturation des spores ni la formation du péridium, ni le commencement de formation des spores se soient effectués et de manière que sur toute la longueur des rameaux le mycélium fût au même état, les parties les plus âgées ne paraissant pas en avance sur les autres.

5o Le mycélium a donc pu rester vivant dans la tige à la place primitive où existait une première tache de Rostelia et de là rayonner dans le rameau qui se développait.

On conçoit de cette manière l'explication qu'il faut donner de la réapparition du Roestelia sur des arbres contaminés l'année précédente (1).

Les Rastelia pourraient peut-être subsister, d'une année à l'autre, dans les parties axiles des plantes attaquées, s'ils ne choisissaient pas principalement les parties appendiculaires, c'est-à-dire caduques et s'ils ne frappaient pas de mort les parties axiles où ils se développent.

Les pulvinules de Rastelia, (R. Cancellata et autres), nés sur le bois, sont en général remplacés par une plaie plus ou moins profonde qui ressemble à une brûlure; il semble que, dans ces conditions, le mycélium a frappé de mort la place qu'il a occupée et s'est donné ainsi la mort lui-même indirectement.

(1) Bulletin de la Société Botanique de France, séance du 13 février 1874, p. 33. Les spermogonies du R. cancellata se sont montrées au mois de février sur une écaille d'un bourgeon trèsavancé pour la saison.

M. DURANDO

Professeur de botanique à l'École communale d'Alger.

UNE CORBEILLE AU TROCADÉRO

COMPOSÉE DE PLANTES BULBEUSES AUTOMNALES D'ALGÉRIE.

- Séance du 29 août 1878.

En partant d'Alger le 10 de ce mois, j'ai emporté avec moi une caisse contenant différentes espèces de plantes bulbeuses, toutes prêtes à fleurir, afin d'en former au Trocadéro une corbeille qui donnerait une idée de la végétation automnale en Algérie.

Après trois ou quatre mois de sécheresse plus ou moins absolue qui fait disparaître la végétation herbacée, les pluies viennent rafraîchir le sol dans la première quinzaine d'octobre, quelquefois dans la seconde quinzaine de septembre; par exception l'année dernière (1877), les pluies ont commencé dans les premiers jours de septembre. En peu de jours la terre est reverdie, elle se couvre de fleurs : c'est pour nous le printemps, le renouveau, et on est toujours ravi de ce prompt changement du tableau de la nature.

C'est alors que les plantes bulbeuses appartenant à l'embranchement des Monocotylées apparaissent en masse dans les pâturages: elles disparaissent là où la charrue a passé.

Ces plantes sont :

Merendera filifolia, Cambess.;

Colchicum autumnale, Linn.;
C. Bertolonii, Kunth;

Scilla anthericoides, Desfont.;

S. autumnalis, Linn.;

S. fallax, Steinh.;

S. parviflora, Desf.;

S. lingulata, Poiret;

Leucoium autumnale, L.;

Amaryllis (Sternbergia) lutea, L.;

Narcissus Cupanianus Gusson (N. oxypetalus, B. et R.);

N. serotinus, Linn.;

Spiranthes autumnalis, Rich.;

Arum arisarum, Linn.;

Biarum Bovei, Blume.

Quant aux

Scilla maritima, L.;

S. undulata, L.;

Pancratium maritimum, L.;

P. collinum, Coss. et Dr.,

ils ont commencé à fleurir dès le mois de juillet, et leur floraison se prolonge jusqu'en octobre.

Mentionnons aussi trois dicotylées très-communes : le Cyclamen africanum, Boiss. et Reut., et le Ranunculus bullatus, Linn., deux plantes portant des fleurs à odeur de violette; en outre le Leontodon tuberosum, Linn., ou Thrineia tuberosa, Dc., qui par son abondance donne la couleur jaune aux prairies, comme les renoncules en France; les enfants en grignotent les tubercules, qu'ils appellent Griffes de chat.

La plus intéressante parmi les plantes formant la susdite corbeille au Trocadéro est le Pancratium, que j'ai découvert en juillet 1850 sur la montagne de l'Union-Agricole du Sig (province d'Oran), entre les fentes des rochers. Cosson et Durieu l'ont, dans leurs catalogues, appelé P. collinum, par allusion à sa station. Le sénateur Pomel ayant trouvé aussi cette Amaryllidée sur les terrains pierreux, près Oran, l'a décrite dans ses Nouveaux Matériaux pour la Flore Atlantique, et il l'a appelé P. fætidum, par allusion à l'odeur de ses fleurs, analogue à celle des fleurs du Caroubier, Châtaignier, Dattier, Berberis, etc. Pancratium C. a de grandes fleurs, très-blanches, très-élégantes, comme ses congénères; les feuilles sont longues, moins glauques que dans le P. maritimum; il y en a une cinquantaine dans la corbeille du Trocadéro.

Je regrette beaucoup que, par différentes circonstances, ces plantes n'aient été mises en terre qu'aujourd'hui ; j'espère qu'elles n'auront pas souffert de leur longue détention, et que leur floraison attirera les regards des botanistes et des horticulteurs.

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Decaisne gonidia Lichenum sicut Algas admittens, ex sensu Schwendeneriano, declaravit : « Le parasitisme des Lichens paraît un fait parfaitement démontré » et « le mémoire de M. Bornet ne peut laisser aucun doute sur l parasitisme.» (Bullet. Soc. bot. (1873), séance du 23 mai.)

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Dr Nylander hypothesin illam Schwendeneri esse « absonissimam » indicavit demonstravitque gonidia manifeste in cellulis thalli Lichenum oriri nullumque adesse parasitismum. Decaisne igitur etiam hic in summo errore versatur et de rebus loquitur sibi minime familiaribus; ignorantia parum juvat. Preparationes microscopicæ optimæ, indubie confirmantes originem intra-thallinam gonidiorum et gonidimiorum, haberi possunt apud J. Bourgogne père, Merdignac (Côtes-du-Nord). Tales præparationes præstant figuris, quas plus minusve schematicas facile faciunt auctores, arte sæpius magis occupati quam simplici veritate.

DISCUSSION

M. MAXIME CORNU dit que rien n'est pour lui mieux démontré que la théorie algo-lichénique, et il s'offre à exposer les raisons déterminantes de sa manière de voir.

M. H. BAILLON répond que la théorie algo-lichénique n'étant pas inscrite à l'ordre du jour, il ne serait pas possible d'aller au fond de cette discussion. Il veut seulement déclarer que l'étude attentive des préparations lui a permis de voir les gonidies naissant sur place dans le parenchyme, et de les suivre à tous les âges dans les cavités mêmes du tissu; ce qui ne lui permet pas d'admettre la doctrine dite Schwendenérienne.

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M. DUTAILLY

DES VAISSEAUX CONSIDÉRÉS COMME REMPLISSANT, DANS CERTAINS CAS,

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On sait que divers botanistes ont signalé la présence du latex dans la cavité des vaisseaux, par exemple M. Baillon dans les Euphorbiacées et M. Trécul dans un assez grand nombre de plantes de différentes familles. M. Trécul explique cette situation anormale du latex en disant que ce liquide, sécrété par les laticifères, a été versé directement par eux dans les vaisseaux contre lesquels ils s'appliquent ou avec lesquels ils s'abouchent.

J'ai trouvé, dans un assez grand nombre de cas, la cavité des vaisseaux obstruée par des substances en général oléo-résineuses ou gommorésineuses, différentes en toute circonstance du latex et dont la production s'effectue d'une manière qui m'a paru tellement en dehors de tout ce que l'on connaît, que l'envie m'est venue de les décrire.

Personne n'ignore qu'à côté des laticifères, constitués par de véritables cellules qui gardent leur individualité ou fusionnent les unes avec les autres par destruction des parois transversales, les anatomistes ont reconnu depuis plusieurs années déjà qu'il existe ce que l'on nomme aujourd'hui des canaux sécréteurs. L'expression est impropre, sans doute, puisque le canal ne sécrète rien lui-même et se borne à recevoir les sécrétions des cellules qui le bordent; mais enfin elle est admise par tout le monde et chacun sait qu'elle s'applique à une cavité dépourvue de parois propres, limitée immédiatement par les éléments entre lesquels elle s'étend et constituée par l'élargissement de certains méats intercellulaires superposés en files plus ou moins régulières. Ce que l'on décrit comme le canal sécréteur le plus rudimentaire est formé, sur une section transversale, par trois ou quatre cellules qui, à leur point de contact, se sont séparées, et excrètent dans le méat ainsi produit des substances qui leur sont devenues inutiles. J'ai observé, à diverses reprises, un cas beaucoup plus simple en ce sens qu'au lieu de trois ou quatre files de cellules sécrétantes il n'en existait qu'une seule; mais plus complexe en même temps parce que chaque cellule, au lieu d'excréter l'oléo-résine dans un méat unique, la déversait dans tous les méats situés sur son pourtour. Il arrivait même que le liquide était, dans certains cas, excrété en assez grande abondance, pour décoller complétement la paroi de la cellule sécrétante de celles des éléments adjacents, s'insinuer entre elles et baigner extérieurement d'une couche continue la cellule centrale qui l'avait éliminé. Ces faits se trouvent reproduits dans les figures 1 et 2 de la planche XVI. La figure 1, représente une cellule sécrétante d'une grosse racine du Scorzonera hispanica, prise un peu au-dessous du collet sur une section transversale de l'organe. On voit que tous les méats a, placés à ses angles, sont pleins d'une substance oléo-résineuse, jaunâtre ou brune dans la nature. Dans la figure 2, qui représente un élément analogue pris dans la moelle de la tige d'un Brassica oleracea, variété Chou cabu, on constate que le liquide a été excrété non-seulement dans les méats b du pourtour, mais encore qu'il a décollé les portions de parois interposées aux méats et qu'il a envahi toute la périphérie de la cellule.

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A côté de ces faits extrêmement simples, il en est d'autres ou le canal sécréteur se complique davantage. Les cellules qui bordent le canal se segmentent, et la sécrétion s'opère aux dépens des éléments de

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