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même rôle que les précédents. Notre figure 5 de la planche XVII représente un fragment d'une section transversale de racine sur lequel deux îlots sécréteurs, a et b, ont fusionné latéralement et se trouvent entourés d'une gaîne commune d'éléments en voie de segmentation. L'un des îlots, b, présente deux vaisseaux, tandis que l'autre, a, en a six, qui servent tous de réservoirs aux sécrétions des éléments ambiants. En c, on voit un troisième îlot, dont le centre est occupé par trois vais

seaux.

Dans l'intérieur des grosses racines du Cirsium lanceolatum, on a observé des faits de même ordre et que traduit suffisamment la figure 6 (Pl. XVII) pour que nous n'ayons pas à y insister davantage. Dans cette figure, a représente les deux vaisseaux centraux avec le liquide brun qui les remplit; en b, sont des éléments ligneux à parois un peu épaissies; en c, couche annulaire en train de se cloisonner; plus extérieurement, en d, les éléments normaux.

Nous avons été le premier à décrire les formations diverses dont la moelle des Plantaginées est le siége (1). Le Plantago major, notamment, possède dans cette partie de sa tige un riche réseau de canaux sécréteurs normaux avec segmentation périphérique. Leur structure, il est vrai, se complique au voisinage du cylindre ligneux avec lequel ils se mettent en rapport; mais ce n'est point ici le lieu d'insister sur ces faits. Nous nous bornerons à dire que souvent dans les vieilles tiges de cette plante, à côté des canaux sécréteurs médullaires, on trouve, dans le bois, des vaisseaux remplis d'une matière brunâtre et entourés plus ou moins complétement d'une gaîne de cellules qui se cloisonnent et sont telles que celles que nous avons décrites déjà à plusieurs reprises. La figure 7 (Pl. XVII), représente deux vaisseaux a avec la gaîne en question b qui existe d'un seul côté. Quant à la figure 8, elle reproduit la section transversale d'un canal sécréteur normal de la même plante. En a, le canal lui-même; en b, des éléments à parois épaissies et assez fortement réfringentes; en c, les cellules en voie de segmentation. Dans le Raifort, dont la tige est le siége d'autres faits fort curieux sur lesquels nous insisterons ailleurs, il n'est pas rare de rencontrer des vaisseaux groupés par trois ou quatre, remplis d'une substance liquide jaune et enveloppés d'une zone génératrice annulaire, à cloisonnement centrifuge. C'est ce que montre notre figure 8 (Pl. XVI) dans laquelle a, a sont les vaisseaux récepteurs, et b la couche génératrice périphérique. En résumé, comme nous croyons l'avoir prouvé par les quelques exemples qui précèdent, les sécrétions végétales intérieures que l'on avait considérées jusqu'ici comme pouvant être versées dans des cavités for

(4) V. Bullet. Société Linn. de Paris, p. 189.

mées par la destruction des cellules (certaines glandes) ou par l'élargissement des méats (canaux sécréteurs) peuvent encore passer dans les cavités normales que forment les vaisseaux, lorsqu'ils perdent leur protoplasma et se remplissent d'air.

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L'auteur se propose de compléter l'étude organogénique assez complète de ces axes qui a été faite récemment par Warming, par l'étude suivie pas à pas des divisions cellulaires destinées à leur donner naissance. Un premier fait observé est celui de la formation des axes femelles de l'Hippuris vulgaris. Une seule cellule de la couche située immédiatement au-dessus de l'épiderme sert à former par des divisions successives la feuille et l'axe qui, plus tard, paraîtra être né dans son aisselle. Ici l'axe a une origine commune avec la feuille axillante. Dans le Frêne, les choses se passent autrement; l'axe secondaire naît sur le dos de la feuille située au-dessus de celle dans l'aisselle de laquelle il se montrera à l'état adulte. Il est impossible dans ce cas de distinguer, au.moment de la formation des axes secondaires, ce qui appartient aux feuilles de ce qui appartient aux axes primaires. Grâce à ces deux types de formation et à l'inégalité de développement des parties voisines du point sur lequel naissent les axes secondaires, l'auteur pense pouvoir, par les observations qu'il poursuit, arriver à interpréter convenablement les cas divers d'anomalie de situation des axes secondaires.

M. E. MER

Garde général des forêts.

DE QUELQUES EXEMPLES RELATIFS A L'ANTAGONISME DES INFLUENCES EXERCÉES PAR L'HÉRÉDITÉ ET LE MILIEU.

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On sait que les feuilles submergées diffèrent, entre autres caractères, des feuilles aériennes par l'absence de stomates. Cette distinction apparaît même sur celles dont le sommet est émergé, tandis que la base est sous l'eau. Mais dans la région intermédiaire on aperçoit quelques stomates (Scirpus, Sparganium, Typha, etc.). Ces différences sont naturellement attribuées aux influences exercées par les milieux. Or, si l'on examine ces feuilles lorsqu'elles sont très-jeunes et par conséquent encore submergées, on aperçoit déjà des stomates bien conformés, ce qui n'a rien de surprenant, puisque ces organes se constituent de très-bonne heure. La même remarque s'applique aux feuilles qui viennent flotter à la surface quand elles sont adultes. L'action de l'air ne s'étant pas encore exercée sur elles, on ne peut guère expliquer ce fait qu'en faisant intervenir une influence héréditaire, laquelle se fait principalement sentir sur celles qui, croissant à de grandes profondeurs, passent sous l'eau une partie considérable de leur existence.

Le Subularia aquatica, qui, en Belgique, se trouve tantôt à sec et tantôt submergé, selon les variations de niveau, est toujours inondé dans le lac de Longemer depuis un temps inappréciable. Il présente cependant sur ses feuilles quelques stomates bien constitués, et ses fleurs se fécondent à l'abri de la petite masse d'air recélée par leurs enveloppes qui demeurent closes.

Mais l'exemple le plus curieux sous ce rapport est fourni par le Littorella Lacustris. Cette plante se rencontre dans le lac de Gérardmer, sous l'eau ainsi que sur les rives. Dans cette dernière station, elle se garnit de feuilles aériennes qui se distinguent des autres, en ce qu'eiles sont plus longues, plus minces, à cellules plus petites, à canaux aérifères plus étroits, mais surtout en ce qu'elles sont nuancées de stomates dont le nombre augmente de la base au sommet. De plus, elle fleurit. Sur le même pied, il n'est pas rare de rencontrer les deux sortes de feuilles; mais alors, à l'extrémité de celles qui sont aquatiques on remarque quelques stomates, caractère qui se retrouve également sur les individus immergés à une faible distance de la rive et portant exclusivement des feuilles aquatiques. Ceux qui sont au contraire plus éloignés des bords ne possèdent que des feuilles dépourvues de stomates. Il est à remarquer que la longueur de ces dernières augmente avec la profondeur de l'eau, au moins dans une certaine mesure.

Dans le lac de Longemer, distant du précédent de quelques kilomètres seulement, mais situé à une altitude supérieure de 80 mètres environ, les choses

sc passent un peu différemment. On y rencontre bien des pieds de Littorelle émergés portant également les deux sortes de feuilles, mais ils ne fleurissent pas, peut-être à cause du climat trop rigoureux, et ne se reproduisent que par des bourgeons issus de rhizomes. De plus, les feuilles aériennes ne possèdent pas de stomates à leur base, et ces organes font complètement défaut sur les feuilles aquatiques. Le caractère plus aérien que revêtent à Gérardmer les individus rapprochés des rives peut s'expliquer ainsi : provenant de graines fournies par les pieds émergés les plus voisins, ils héritent de la propriété de pouvoir former quelques stomates, même au sein de l'eau ; tandis qu'à Longemer, les pieds de Littorelles, ne se reproduisant que par bourgeons, conservent avec plus d'intégrité leur caractère aquatique. C'est pour la même raison, semble-t-il, que les feuilles même aériennes n'ont pas, dans cette dernière localité, de stomates à leur base. Et si ces organes sont distribués en moins grand nombre à la base des feuilles aériennes de Gérardmer qu'à leur sommet, cela tient probablement à ce que, le niveau du lac s'élevant parfois dans le courant de l'été, leur partie inférieure se trouve inondée, tandis que leur partie supérieure reste émergée, ce qui a pour résultat d'imprimer à cette dernière un facies plus aérien. On peut juger, par ces quelques exemples, du temps considérable qu'il faudrait à un milieu donné pour faire disparaître certains caractères transmis par l'hérédité.

10° Section

ZOOLOGIE

PRESIDENTS D'HONNEUR.

PRÉSIDENT.

VICE-PRÉSIDENT.
SECRÉTAIRE.

VICE-SECRÉTAIRE

MM. MILNE-EDWARDS, Doyen de la Faculté des sciences de Paris.
ERNST HAECKEL, Professeur à l'Université d'Iéna.

FÉLIX PLATEAU, Professeur à l'Université de Gand.

FRANCESCO GASCO, Professeur de zoologie et d'anatomie à l'Université de Gênes.

MAC LACHLAN, Entomologiste, à Londres.

PICHO-MARCHI, Professeur de zoologie au Musée d'histoire naturelle de Florence.

M. DE QUATREFAGES DE BRÉAU, Membre de l'Institut, professeur
au Muséum d'histoire naturelle de Paris.

M. le Dr JOLY, Correspondant de l'Institut à Toulouse.
M. FERNAND LATASTE, Répétiteur à l'école des hautes études,
à Paris.

M. RAPHAEL BLANCHARD, Préparateur du cours de physiologie
à la Sorbonne, répétiteur à l'Institut national agronomique.

M. le Docteur N. JOLY,

Correspondant de l'Institut.

ET

M. le Docteur Émile JOLY,

Médecin-major de l'armée.

ÉTUDES SUR LES MÉTAMORPHOSES ET L'EMBRYOGÉNIE DES ÉPHÉMÉRINES,
ET SPÉCIALEMENT SUR CELLES DE LA PALINGENIA VIRGO.

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET RÉSUMÉ HISTORIQUE.

Tout le monde, à Paris, comme à Toulouse, connaît ces légers insectes aux ailes de gaze qui, chaque année, tantôt vers la fin du mois d'août, tantôt au commencement de septembre, voltigent, le soir, en nombre immense, autour des réverbères de nos quais, exécutent dans l'air des danses fantastiques, s'y livrent rapidement à l'amour, et bientôt retombent épuisés sur le sol qu'ils jonchent de leurs cadavres.

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