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On remarquera que même la disposition des œufs après la ponte vient à l'appui de ma classification. Cela n'a rien d'étonnant d'ailleurs, puisque cette disposition est la conséquence d'un caractère anatomique, la structure intime de l'oviducte.

J'observerai à ce propos que les Pélobates ne pondent pas deux cordons d'œufs un certain intervalle de temps l'un après l'autre, comme dit l'avoir observé A. de l'Isle, et comme beaucoup d'auteurs, et moi-même, l'ont répété depuis. Les oeufs, accumulés dans les deux utérus, sortent en deux filets qni viennent s'accoler dans le cloaque, et arrivent à l'extérieur sous la forme d'un seul cordon, très-irrégulier.

Cette observation, que j'ai faite ce printemps sur des Pelobates fuseus, a été déjà signalée à la Société zoologique de France, et doit faire le sujet d'une note plus détaillée (1).

2o LISTE DES ESPÈCES DE BATRACIENS

Anoures et urodèles de France (2).

Cette liste est le fruit de cinq années de recherches patientes et continues. En la présentant, l'auteur est entré dans quelques développements, et s'est étendu notamment sur le Triton de Blasius et les deux espèces du genre Euprocte. Il a exposé à ce propos quelques observations qu'il a pu faire dans une excursion récente aux Pyrénées. Comme ces recherches feront l'objet d'une communication ultérieure spéciale, nous n'en parlerons pas ici.

(1) Quand cette communication a été faite, je n'appliquais qu'aux Raniformes D. B. ma division en medio et lævogyrides. Des considérations qui seront développées dans un mémoire spécial m'ont engagé depuis à l'étendre à l'ordre entier des anoures. Je me contenterai d'indiquer ici que les vertebres sont opisthoc@liennes chez mes médiogyrinides, et procœliennes dans le groupe plus élevé et plus nombreux de mes lævogyrinides.

(F. LATASTE, avril 1879).

(2) Le traducteur du Traité de zoologie de Claus a cru devoir ajouter en note à cet ouvrage (page 884, note 1) un tableau dichotomique des espèces de batraciens anoures de France. Il eût mieux fait de ne pas aborder un sujet qui, on le voit bien, n'était pas de sa compétence. Ainsi, d'après ce tableau, notre Rainette et nos Grenouilles pourraient se distinguer facilement de nos autres anoures à la forme de leur pupille, qui serait ronde chez les premières, transversale chez les crapauds, et verticale chez les autres espèces, tandis qu'en réalité cet organe est en fente horizontale chez la Rainette et les Grenouilles tout comme chez les Crapauds, et se montre triangulaire chez le Sonneur, Ainsi encore le Crapaud vert (Bufo viridis, Laur., Bufo variabilis Pallas) ne fait pas partie de la faune française, et Rana agilis, Thomas, est très-abondamment répandu chez nous, quoique le tableau mentionne le premier et passe l'autre sous silence. La traduction du Traité de Claus étant en quelque sorte devenue classique chez nous, et se trouvant entre les mains de la plupart des étudiants, je me suis cru obligé à cette critique, d'ailleurs incomplète.

F. LATASTE.

TABLEAU DICHOTOMIQUE

Des espèces de Batraciens de France

(Les espèces qui ne sont pas numérotées et dont le nom est en italique, sont signalées en Europe, mais n'habitent pas en France).

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8

9

10

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Pas d'éperon corné au talon.

Langue un peu échancrée; tympan à peine
apparent; dents vomériennes un peu en avant
des orifices nasaux; pas de parotides; corps
élancé

Genre Pélobate. 11

sp. VII PELODYTES PUNCTATUS. Dugès.

Langue entière; tympan bien apparent; dents
vomériennes un peu en arrière des orifices
nasaux; de petites parotides; corps trapu.. sp. IX ALYTES OBSTETRICANS. Wagler.
Peau très-verruqueuse; dos de couleur foncée
uniforme, ventre orangé taché de bleu
Peau lisse, parfois accidentée de petits tuber-
cules; dos fauve ou cuivré taché de brun,
ventre blanchâtre.

sp. VIII BоMBINATOR IGNEUS. Laur.

Discoglossus pictus. Otth.

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Langue étroitement fixée au plancher buccal, et libre seulement sur ses bords postérieurs et latéraux..

Langue libre dans la plus grande partie de son étendue.

Langue en forme de champignon, libre sur tout son pourtour, et fixée seulement par un pédoncule médian; dents au palais en 4 séries, deux antérieures transversales et deux postérieures longitudinales.

Langue fixée par son bord antérieur; dents du palais en deux séries longitudinales. Langue fixée par son bord antérieur seulement, comme celle de beaucoup de Batraciens anoures: 4 doigts seulement à chaque patte Langue fixée en avant par son bord antérieur, au centre par un pédoncule, et, entre ces deux points, par une mince membrane; 4 doigts et cinq orteils; yeux très-saillants; queue très-longue et arrondie.

Séries des dents palatines commençant en avant des orifices internes des narines. Séries des dents palatines commençant en arrière des orifices des narines.

Queue arrondie; des parotides très-développées Queue aplatie en rame; parotides absentes ou fort peu développées.

Jamais de crête dorsale chez le mâle; cloaque conique chez la femelle au temps du frai

Une crête dorsale chez le mâle en noces; cloaque ovoïde et moins tuméfié chez la femelle que chez le mâle

19

17

Spelerpes fuseus. Bonap.

18

Salamandrina perspicillata Laur.

Chioglossa lusitanica. Barb. Pleurodeles Walllii. Mich.

20

Genre Salamandra 22

21

Genre Euproctus. 23

Genre Triton. 24

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GENRE TRITON

Un pli gulaire très-apparent; jamais de palmure aux orteils

Pli gulaire absent ou indistinct; orteils palmés où lobés chez le måle en noces.

Chez le mâle en noces, orteils palmés; crête basse et rectiligne; un pli longitudinal saillant de chaque côté sur les bords du dos, queue tronquée à son extrémité et terminée par un petit filet

Chez le mâle en noces: orteils lobés; crête haute et dentelée; pas de pli le long des flancs; queue acuminée

Ventre unicolore,orange : crète basse et rectiligne chez le mâle en noces.

Ventre à grandes taches ou piqueté; crête haute chez le måle en noces. .

Ventre piqueté de noir et de blanc sur fond brun roux; crête à bord libre continu ou ondulé. Ventre à grandes taches brunes sur fond orange; crête dentée en scie

Dos vert marbré de brun

Dos noirâtre ou brun fauve à taches noires

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25

sp. XIII TRITON HELVETICUS. Razoum.

sp. XIV TRITON PARISINUS. Laur.

sp. XV TRITON ALPESTRIS. Laur.

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Parmi les vers parasites des insectes, on a surtout remarqué les nématodes migrateurs qui s'enkystent d'abord dans les corps graisseux de ces articulés; mais on s'est peu occupé jusqu'à ce jour des entozoaires. Cependant, quelques auteurs, Hammershmidt, Dugès, Léon Dufour, ont indiqué succinctement et sans les figurer, quelques-uns de ces nématodes.

Ayant appris, par mes lectures, l'existence de deux oxyures dans l'intestin terminal du Periplaneta orientalis et d'un troisième l'Oxyurus spirotheca dans l'intestin de l'Hydrophilus piceus, j'ai supposé que des parasites semblables devaient se rencontrer aussi chez les autres représentants des familles des Blattides et des Hydrophilides; je ne me trompais pas, mais au lieu de trouver les mêmes espèces chez les différents membres de ces deux familles, qui présentent des habitudes de vie à peu près identiques, j'ai constaté, au contraire que chaque espèce d'insecte offre au moins une espèce différente de parasite.

Je laisserai de côté, dans cette communication, toute la partie anatomique de mon travail, et je n'insisterai que sur deux points qui me paraissent présenter quelque intérêt. Je parlerai d'abord des premiers phénomènes de segmentation de l'œuf de ces animaux; et je rechercherai ensuite quels liens de parenté unissent entre elles ces différentes espèces de parasites.

Les œufs de ces entozoaires, par leur grande transparence, sont éminemment favorables aux recherches embryologiques. On admet assez généralement, comme vous savez, que la vésicule germinative disparaît au moment de la segmentation. Or, j'ai pu constater sur ces œufs que les choses se passaient tout autrement. On voit la vésicule germinative s'allonger et se segmenter d'abord avant le vitellus; et c'est seulement quand sa segmentation est complète, que le vitellus commence la sienne. L'oeuf du nématoïde qui vit dans l'intestin terminal du Blatta germanica se prête surtout à cette observation. Les blastomères, une fois formés, se rangent autour d'une sorte de cavité centrale, et forment le blastoderme. Celui-ci se compose d'abord d'une seule couche. Le tube digestif est produit par deux bourgeons bien distincts qui vont à la rencontre l'un de l'autre et finissent par se toucher. Le bourgeon antérieur est le plus important, car il fournit l'œsophage, le bulbe dentaire et la première portion de l'intestin. Le point de jonction des deux bourgeons reste longtemps distinct, et c'est par là que s'accroît le tube digestif tant que l'animal s'allonge. Les organes génitaux se laissent admirablement bien voir, ainsi

que la formatien de l'enf; et à ce sujet, mes observations se trouvent en désaccord avec celles de Schneider.

D'après cet auteur, les organes génitaux se formeraient aux dépens d'une cellule qu'il nomme cellule génitale. Celle-ci s'allongerait en forme de saucisson; son contenu se diviserait primitivement en deux masses, l'une centrale, donnant naissance aux premiers œufs et à la cellule terminale de l'ovaire; l'autre, périphérique, produisant la charpente de cet organe. Je n'ai jamais rien vu de semblable. D'après mes observations très-souvent répétées, les organes génitaux se forment aux dépens d'une cellule appartenant à l'aire abdominale. Celle-ci, proliférant, donne naissance à un bourgeon primitif, qui, restant simple ou se bifurquant suivant les cas, formera les organes génitaux; mais ces organes gardent l'apparence d'un simple bourgeon, tant que l'animal n'a pas acquis tout son développement. Plus tard, les cellules terminales de ces bourgeons donnent naissance par la prolifération à des cellules qui, primitivement nues (Gymnocelles), se développent de façon à devenir les œufs.

Avant la ponte, le vitellus peut n'avoir pas encore déjà subi sa segmentation; il se peut même que l'embryon soit entièrement développé. On distingue déjà, dans l'œuf, le mâle de la femelle; et, à l'inverse de ce qu'on voit chez les insectes, les œufs les plus tardifs donnent naissance aux mâles.

J'aborde à présent la deuxième question. Comment expliquer l'existence de parasites d'espèces différentes chez chacun des représentants des deux familles naturelles que j'ai étudiées: la famille des Blattides (Orthoptères) et la famille des Hydrophilides (Coléoptères)? A moins d'admettre que chaque espèce de nématode a été créée avec l'insecte qui la nourrit, ce à quoi je ne puis me résoudre, il faut bien croire qu'à mesure que la souche de chacune de ces deux familles s'est ramifiée pour donner naissance aux espèces actuelles, la souche originelle de leurs entozoaires a fourni aussi des rameaux adaptés à des conditions nouvelles d'existence, et a formé les diverses espèces que nous trouvons différenciées aujourd'hui.

DISCUSSION

M. le professeur PERRIER demande à M. Galeb s'il a observé la façon dont les spermatozoïdes des nématoïdes, fort peu actifs, remontent jusqu'à la vésicule séminale, qui se trouve fort peu éloignée de l'orifice génital. M. GALEB répond que pendant la copulation on remarque, dans le tube génital de la femelle, des mouvements péristaltiques. Ces mouvements, dirigés vers le réservoir séminal, conduisent le sperme jusqu'à lui.

M. GIARD questionne M. Galeb sur la façon dont se comporte la vésicule germinative après la fécondation. Se divise-t-elle, comme Brandt dit l'avoir observé, en un grand nombre de particules qui se perdent dans la masse vitelline M. GALEB répond qu'il a toujours vu la vésicule germinative se segmenter régulièrement, sans jamais perdre son individualité. MM. Giard et Perrier disent que leurs propres observations concordent avec celles de M. Galeb.

M. PERRIER demande à M. Galeb s'il a vu le phénomène de soleil qu'on

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