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M. Francisco GASCO

Professeur de zoologie et d'anatomie à l'Université de Gènes

SUR UNE BALEINE DES BASQUES CAPTURÉE DANS LA MÉDITERRANÉE
(EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL.)

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M. FRANCESCO GASCO raconte la capture faite dans la Méditerranée d'une baleine appartenant à l'espèce dite Baleine des Basques. C'est dans le golfe de Tarente qu'a été faite cette capture importante. M. Gasco a étudié ce cétacé dans un mémoire imprimé dans les actes de l'Académie de Naples. Il a donne le dessin de l'animal complet, de divers os, du squelette, du cœur, de trachée artère, de la bouche et des fanons.

La description des os est faite avec soin, et ils sont tous également bien décrits et dessinés, depuis ceux de la tête, les os tympaniques et les osselets de l'ouïe, jusqu'aux diverses régions de la colonne vertébrale, le sternum, l'os hyoïde, l'ischion, les côtes et les membres.

La publication de ce squelette est d'une haute importance pour la cétologie, puisque jusqu'à présent c'est le seul exemplaire adulte connu en Europe.

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Le développement s'effectue, après la formation du blastoderme, par l'apparition d'une bande embryonnaire, et sa transformation en animal complet.

Sur toute la moitié antérieure de la bande, le développement s'effectue comme chez tous les autres insectes: les arceaux sternaux sont les premiers formés, et leur développement se fait de bas en haut; de plus, nous pouvons distinguer dans la tête des lobes céphaliques, des antennes et une lèvre supérieure; ensuite vient la bouche, puis six paires de membres, dont les trois premiers sont destinés à former les organes masticateurs et la lèvre inférieure; les trois suivants forment les membres thoraciques.

Pour la région abdominale, les choses se passent d'une manière différente : pour cette partie, ce sont les arcs tergaux qui semblent se former en premier lieu, et le développement est, en somme, dorso-ventral; il semble qu'au lieu d'y avoir, chez les Podurelles, formation d'une bande embryonnaire continue, il y ait apparition de deux parties distinctes: 1° un céphalothorax à développement ventro-dorsal, et qui suit l'évolution ordinaire des bandes embryonnaires, et 2o un abdomen à développement dorso-ventral; ce dernier est d'abord trèsgrèle et très-court, et se trouve débordé de tous côtés par le céphalothorax, ce qui donne à l'embryon un aspect tout spécial qui n'est peut-être pas sans quelque ressemblance avec les Zoées; mais plus tard, l'équilibre se rétablit par accroissement de la région caudale et rétrécissement de la région thoracique, de manière à arriver au diamètre uniforme que la jeune Podurelle présente sur toute la longueur du corps.

M. J. BARROIS

de Lille

DÉVELOPPEMENT DE L'ASTERISCUS VERRUCULATUS
(EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL.)

- Séance du 29 août 1878

L'Asteriscus appartient au type embryonnaire déjà classé par Müller et Agassiz, et dans lequel la larve se trouve remplacée par des appendices lobés de formes très-diverses.

Le développement débute par la formation d'une Archigastrula; cette dernière ne tarde pas à se fermer tout à fait en même temps qu'elle s'accroît et que son endoderme se distend, de manière à donner naissance à un stade formé d'un sac volumineux, à paroi composée de deux feuillets primitifs intimement accolés l'un à l'autre, et qui ne comprennent entre cux qu'une simple fente déjà remplie à ce stade par les cellules irrégulières de la couche squelettogène.

Ce sac, d'abord arrondi, ne tarde pas à s'allonger, puis à pousser une expansion latérale, de manière à prendre une forme trilobée, avec un lobe principal qui deviendra l'Astérie, et deux lobes accessoires qui représentent la larve. Ce changement de forme est accompagné d'une bifurcation de l'endoderme qui se fait à l'intérieur du lobe principal et donne naissance à trois digitations, dont la médiane représente l'intestin et les deux latérales les sacs péritonéaux; le premier ne tarde pas à venir s'ouvrir à la base du lobe principal, pour former la bouche définitive. En même temps, l'on voit la portion restée indivise de l'endoderme émettre une expansion de forme étoilée qui donnera naissance au système aquifère,

On voit que le développement interne du type dont il s'agit est en somme le même que celui des types à formes larvaires; il y a cependant une petite différence: chez ces dernières, l'endoderme se transforme tout entier et directement en intestin, et ce dernier n'émet qu'un très-faible bourgeon qui donnera naissance par accroissement ultérieur au reste du système (sacs péritonéaux et système aquifère). Chez le type représenté par l'Asteriscus, il y a formation directe d'une ébauche commune qui n'a plus qu'à se diviser en différentes portions pour donner naissance à toutes les parties.

La formation de l'étoile s'effectue par simple aplatissement antéro-postérieur du lobe principal, et par l'environnement de la bouche par le système aquifère; sculement l'étoile est d'abord asymétrique, et beaucoup plus développée d'un côté que de l'autre ; de plus, l'on constate que l'extrémité des bras ne coïncide pas d'abord avec l'extrémité des lobes ambulacraires, mais qu'elles sont séparées par une spacieuse portion, ce qui nous permet de distinguer trois régions une région dorsale, du sommet aux bras; une région latérale, des bras aux lobes ambulacraires; et une région ventrale, d'abord très-restreinte, entourée par ces derniers; l'état définitif à faces ventrale et dorsale est donc précédé chez les Astéries par un état important, où le corps présente trois divisions.

Les lobes ambulacraires sont d'abord simples, puis on les voit se segmenter par des sillons transverses, de manière à donner naissance à une première paire et à une partie encore indivise; c'est cette dernière qui, se divisant de nouveau, donnera naissance à toutes les autres paires; ces dernières se forment toujours aux dépens du dernier segment, et entre lui et l'avant-dernier, ce qui ramène la métamérisation chez les Astéries aux mêmes lois générales que chez les Annélides.

Le nombre d'ambulacres chez la jeune Astérie est constamment de cinq; chez les Oursins (Psammechinus), au contraire, je n'en trouve que trois; de plus, il est à noter qu'à ce moment les ambulacres ne s'étendent encore, chez ce dernier type, que sur la face ventrale, et ne s'étendent pas, comme chez l'adulte jusque sur le dos, ce qui nous montre que les Oursins passent, à l'état jeune, par un état analogue à celui des Astéries.

M. FONTANNES

Géologue à Lyon

PRÉSENCE D'UN CISTUDO LUTARIA A LA VERPILLIÈRE (ISÈRE)
(EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL.)

Séance du 29 août 1878

M. FONTANNES adresse une note par laquelle il fait connaître la présence du Cistudo lutaria Gesn. dans les marais de la Verpillière (Isère); il pense que cet habitat est le plus septentrional connu.

DISCUSSION.

M. LATASTE fait remarquer que cette station n'est pas, comme le dit M. Fontannes, la plus septentrionale connue, même en France. Cette espèce a en effet été signalée dans la Vienne par Mauduyt (Herpétologie de la Vienne, 1844), département dont l'extrême limite sud est supérieure à l'extrême limite nord de celui de l'Isère. De plus, si ce chélonien n'existe pas dans le nord de la France, cela paraît tenir à d'autres causes qu'à une influence de latitude. Il est répandu, en effet, d'après Schreiber (Herpetologia europea, 1875), à travers toute l'Allemagne, jusque dans le Mecklembourg sur les bords de la Baltique. C'est sans doute à sa destruction par la main de l'homme qu'il faut attribuer sa disparition d'une grande partie de notre territoire où il habitait jadis, ainsi qu'en font foi ses débris dans des alluvions récentes, et de nombreux témoignages historiques.

« On pêchait beaucoup de tortues dans les rivières du Blésois, de la Touraine. et du Poitou; on les envoyait à la cour, où elles faisaient les délices des princes et des grands seigneurs; cependant les tortues de rivière ne valaient pas celles de terre ou de bois le Languedoc et la Provence faisaient de celles-ci un grand commerce. On les mettait à l'étuée, et on les servait avec leur coquille, ce qui prouve que c'était la plus petite espèce. » Mme de Renneville, coutumes gauloises (3o édit., Paris, Lavigne, in-12, 33 p. ), p. 94. M. Lataste a pu se rendre compte des causes de la conservation de cette espèce dans les marais du littoral de la Gironde, d'où il en reçoit chaque année un certain nombre. Ne la mangeant pas et ne la redoutant pas, les paysans de cette localité n'ont aucun motif de la détruire. Quand ils rencontrent un de ces animaux, ou bien ils n'y touchent pas, ou bien ils l'emportent chez eux, pour amuser les enfants. Dans ce dernier cas, d'ordinaire, aucune précaution n'est prise pour la garde du prisonnier, qui, deux ou trois jours après sa capture, a recouvré la clef des champs, et prend ses ébats dans les fossés innombrables qui couvrent le pays. Quelquefois on perce d'un trou le bord de la carapace, et l'animal, attaché par une ficelle, reste captif quelques jours de plus, jusqu'à ce que la ficelle usée vienne à se rompre. Il est rare de rencontrer une cistude un peu âgée qui ne porte sur elle des traces anciennes de cet esclavage passager.

En somme, à peu près les seuls individus de l'espèce que l'homme détruise dans le Bas-Médoc, où elle est relativement abondante, sont ceux qui vont orner les cabinets d'un petit nombre de naturalistes. Il est possible que cette seule cause, pour peu que les naturalistes deviennent plus nombreux ou plus avides, suffise à faire disparaître un jour l'espèce de cette station, comme elle a déjà disparu de beaucoup d'autres.

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