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néral de Jordis a joint le Corps Russe que commande le Comte de Suwarow; les deux Chefs dirigent la marche de leur Armée combinée contre Brailow, qu'ils se proposent d'attaquer en même temps que le Prince de Cobourg essayera de s'emparer de Widdin.

Le Comte de Hazfeld a donné sa démission de la place de Ministre d'Etat pour les affaires de l'intérieur; il a également quitté celle de Premier Ministre des Finances: son successeur à ces deux postes éminens est le Comte de Kollowrat qui abandonne la place de Premier Chancelier de Bohême et de Hongrie au Comte de Zinzendorf Président de la Chambre des Comptes, à la quelle passe le Comte de Chotek.

De Francfort sur le Mein, le 21 Avril.

Suivant les derniers avis de Lemberg, ce n'est plus à Tarnopel que se rendent les Dragons de Waldeck, ils vont à Brodi.

Une nouvelle douteuse, et que nous donmons comme telle, parce qu'elle nous paroît au moins prématurée, c'est que Radziwilow sur le territoire de Pologne, frontière de la Gallicie est actuellement rempli de Troupes Polonoises, et qu'un autre Corps de 6000 hommes des mêmes Troupes s'est rassemblé près de Sbrisz.

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On mande de Vienne que les Paysans de Hongrie refusent absolument de se soumettre au Régime Féodal auquel on veut les ramener, malgré que Joseph II l'ait supprimé; les Nobles Hongrois ont, dit-on, por

té des plaintes au Roi Léopold II, qui leur a conseillé de s'arranger à l'amiable avec leurs anciens Vassaux.

Les Députés des Etats de Stirie ont obtenu de leur nouveau Souverain l'assurance du rétablissement des anciens droits et priviléges de cette Province.

PAYS-BAS.

De Bruxelles, le 21 Avril 1790.

L'affaire de M. Van der Meersch continue d'occuper les esprits. Nous l'avons laissé à Bruxelles, où il ne trouva pas beaucoup de tranquillité, ni de considération. Le Congrès s'obstinoit à ne pas lui répondre sur sa demande de garder les arrêts à Gand sa Patrie. Dans l'intervalle, on le laissoit exposé aux calomnies, aux épithètes les plus insultantes. Des Placards affichés par-tout annoncèrent même dans ses ennemis plus d'envie de le rendre universellement odieux 'que de véritable amour pour la Patrie. La puissance publique ne s'opposant à rien, ne recherchant rien, le Général se vit forcé de se plaindre lui-même ; ce qui est toujours un rôle très-difficile pour un grand homme. Il écrivit au Congrès, dont la conduite particulière sembloit autoriser ce scandale, et il ne reçut pour réponse qu'un ordre de choisir entre les prisons qu'on lui destinoit. Cette rigueur ne fit que l'éclairer, sans l'alarmer, sur les intentions du Congrès. Il vit avec. la même tranquillité, l'Adresse des neuf Nations de Bruxelles, datée du 9 Avril,

dans laquelle on établissoit que tous prisonniers, tant Militaires que Civils, accusés de lèse-Nation, seront, des-à-présent et à l'avenir, colloqués à la Citadelle d'Anvers; que l'on fera déclarer traîtres à la Patrie, tous ceux qui se mettront à la tête d'aucun Corps, soit Militaire ou autre, etc. où l'on établissoit en un mot tous les principes dont on vouloit user pour entreprendre tout ce qui s'est exécuté.

Cependant, tout le monde n'a pas été dupe de ces précautions perfides. C'est une maxime générale que les gens bien intentionnés n'en prennent point. On n'a vu qu'un acharnement à perdre M. Van der Meersch, dans une conduite où l'on ne vouloit montrer qu'un esprit de patriotisme et de justice. A Gand, les Volontaires et le Comité Patriotique s'assemblèrent, et demandèrent aux Etats les griefs à charge du Général. A défaut de réponse, ils nommèrent des Commissaires pour aller interroger le Congrès sur cet article, par ordre des Etats de Flandre, et ensuite à Namur prendre des informations à charge, afin qu'en cas d'innocence de l'Accusé, tous les Membres du Congrès fussent cassés et punis comme traîtres eux-mêmes à la Patrie. Ce n'est pas tout. Ils ont encore voulu que deux Députés d'entre eux assistassent aux Etats et au Conseil de guerre, n'entendant plus à l'avenir que les opérations du Gouvernement fussent voilées du moindre mystère. Le Tiers-Etat s'est joint aux Volontaires, et a signifié très-expressément qu'il vouloit avoir ses voix consultatives. On à bu par-tout à la santé de M. Van der Meersch; et les Etats de Flandre, qu'on avoit indisposés contre lui,

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se sont empressés de lui rendre et de lui assurer toute protection, toujours son innocence supposée.

Le Congrès a conjuré, cet orage aisément la nuit du 13 au 14 de ce mois. Il a fait enlever le Général, qui est actuellement dans la Citadelle d'Anvers. Bruxelles, Louvain, Anvers ont applaudi; mais le reste des Villes murmurent, et quelques-unes menacent. Les Etats de Flandre, qui avoient requis surséance à cette transaction, s'en sont expliqués avec amertume du moment qu'ils ont été instruits. Ils trouvent mauvais qu'on se soit servi de la Citadelle d'Anvers, qui est une prison d'état, lorsqu'il ne pouvoit être question que d'un simple arrêt; et ne dissimulent point que cette union de 3 Villes dans un systême d'autorité arbitraire. inspire beaucoup d'ombrage et de défiance; ils finissent leur Adresse par réclamer le Général, priant le Congrès de le faire trans férer en Flandre, et dans la ville de Termonde. Le Congrès a répondu par un refus formel, et a prié les Etats de Flandre de croire que M. Van der Meersch étoit traité avec tous les ménagemens et la complaisance, possibles.

On a ajouté que les Etats rendant justice au Général, et vivement offensés de cette persécution, se disposoient à rappeler leurs, Députés du Congrès; nous en resterons à cette époque, pour ne point hasarder de nouvelles qui n'auroient de fondemens que dans Pextrême agitation des esprits.

FRANCE.

De Paris, le 20 Avril.

ASSEMBLÉE NATIONALE. 51°. Semaine.

DU DIMANCHE 18 AVRIL.

Il suffit d'avoir indiqué les débats de cette Séance dans le Sommaire que nous en avons donné. Le Décret seul intéresse tous les Habitans de la Capitale, et nous le rapportons littéralement.

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ART. I. Tous les Habitans de la Ville de Paris indistinctement, seront compris dans le même rôle pour l'imposition ordinaire à payer par chacun d'eux pour la présente. année 1790. Le montant des locations sera l'unique base de la fixation des taxes, toutes les fois que le Contribuable n'aura point de voiture.

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II. Lesdites taxes seront réglées, savoir; pour les loyers au-dessous de 500 livres, à raison de 9 deniers pour livre du montant desdits loyers; pour ceux de 500 livres et au-dessus, jusqu'à moins de 7co livres, à raison d'un sou pour livre ou du vingtième des loyers; et enfin pour ceux de 700 livres et au-dessus, à raison du 15o. du montant des locations; le tout avec 2 sous pour livre additionnels seulement, au lieu des 4 sous pour livre qui étoient précédemment perçus. Les taxes des simples journaliers seront réduites de 1 livre 16 sous, à quoi elles étoient fixées par le passé, à 1 livre 4 sous sealement, sans aucun accessoire.

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III. Il ne sera dérogé aux proportions

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