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est à ses yeux l'indice de la faiblesse et de l'ineptie. Face. Un visage dont la hauteur excède la largeur d'environ un tiers dénote, en général, autant de noblesse de sentiments que de finesse d'esprit; trop allongé ou trop arrondi, il indique une certaine roideur de caractère et une âme peu élévée. On doit toutefois distinguer dans la face trois parties essentielles : la première, qui s'étend de la racine des cheveux aux sourcils, caractérise le degré des facultés intellectuelles; la seconde, qui descend des sourcils au bas du nez, a plus de rapport avec les sentiments moraux; la troisième, qui comprend le reste du visage, est plus intimement liée aux besoins animaux, notamment à la gourmandise et à la volupté. Du reste, quand on étudie une figure, il vaut beaucoup mieux la considérer de profil que de face, parce que le profil offre des traits plus prononcés, des lignes plus pures, et qu'en outre il se prête beaucoup moins à la dissimulation.

La co

Coloration de la face dans les passions. loration de la face offre, jusque dans ses diverses nuances, des signes auxquels nul physionomiste ne saurait se méprendre. C'est ainsi qu'on distingue facilement la rougeur de la colère de celle de la pudeur. La première, déterminée par la stase du sang, effet immédiat de la gêne de la respiration, présente une teinte sombre et livide; tandis que la seconde, par suite de l'augmentation légère des mouvements du cœur, revêt une couleur brillante et vermeille. De même, on reconnaît la pâleur de la frayeur à une simple décoloration du visage, au

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lieu qu'une teinte terne, cuivreuse ou plombée, annonce la présence de quelque passion sombre et farouche, telles que la jalousie, la haine ou l'envie.

Poussant plus loin les recherches sur la coloration considérée comme moyen diagnostique, de La Chambre a remarqué que la rougeur produite par la colère commence par les yeux, celle de l'amour, par le front, et celle de la honte, par les joues et les extrémités des oreilles.

Cheveux. — La diversité du poil et du plumage des animaux prouve assez combien celle des cheveux doit être prise en considération chez l'homme. Leur élasticité, en effet, peut faire juger de celle du caractère: plats, souples et fins, ils annoncent en général un naturel faible et flexible; rudes et crépus, un caractère sauvage, ou tout au moins difficile. La couleur des cheveux aide à déterminer la constitution des individus : on sait que les bilieux les ont ordinairement noirs, et les sanguins, blonds.

Des cheveux noirs, plats, épais et gros, dénotent peu d'esprit, mais de l'assiduité et l'amour de l'ordre. Des cheveux noirs et minces, implantés sur une tête mi-chauve, dont le front est élevé et bien voûté, ont souvent fourni la preuve d'un jugement sain et net, mais d'un esprit dénué d'invention et de saillies. Les cheveux roux caractérisent, à ce qu'on assure, l'homme ou souverainement bon ou souverainement méchant. Dans les signalements de voleurs, les cheveux sont presque toujours marqués brun foncé. Un contraste frappant entre la couleur de la chevelure et celle des sourcils inspire de la méfiance à quelques observateurs.

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Front. Considéré dans sa partie osscuse, le front est la mesure des facultés intellectuelles, et particulièrement de la tournure d'esprit, que l'on trouve analogue chez les personnes qui ont cette partie conformée de la même manière. Est-il proéminent, étroit ou trop allongé, il dénote un esprit faible et borné; perpendiculaire, il annonce du jugement et de la pénétration, mais un cœur de glace; enfin, penché en arrière, il atteste de l'imagination, peu de jugement, et d'autant plus de fougue qu'il est plus déprimé.

Quant à la peau qui recouvre le front, sa teinte, sa tension, son relâchement, ses plis, font connaître les impressions auxquelles nous sommes habituellement sujets. Par exemple, les fronts ridés en long, et surtout à la racine du nez, sont un signe de réflexion et de mélancolie. Les individus dont le muscle occipito-frontal suit tous les mouvements des yeux et des sourcils ont, comme les singes, le caractère inquiet et égoïste.

Ainsi, en physiognomonie, la partie solide du front indique la mesure interne de nos facultés, et la partie mobile, l'usage que nous en faisons.

Sourcils. «Au-dessous du front, dit le philosophe Herder, commence sa belle frontière, le sourcil, arc-en-ciel de paix dans sa douceur, arc tendu de la discorde lorsqu'il exprime le courroux. » Les mouvements des sourcils sont, en effet, d'une expression bien significative pendant le jeu des diverses passions, dont ils conservent les traces : c'est ainsi qu'ils s'élèvent dans la fureur, tandis qu'ils s'a. baissent dans la haine, la tristesse, le mépris, et

pendant les méditations sombres, astucieuses. Si on les considère à l'état de repos, on ne trouvera guère, selon Lavater, de penseurs profonds, ni même d'hommes fermes et judicieux, avec des sourcils minces et très-élevés. Des sourcils doucement arqués s'accordent avec la modestie et la simplicité. Placés en ligne droite et horizontale, ils se rapportent à un caractère mâle et vigoureux. Lorsque leur forme est moitié horizontale, moitié courbée, la force de l'esprit se trouve réunie à une bonté ingénue. Enfin, des sourcils épais et qui ont l'air de s'enfler annoncent un individu qui s'est livré fréquemment à la colère, comme leur mobilité et leur développement excessifs signalent un caractère soucieux, et même jaloux.

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Yeux. — Tandis que les autres traits du visage traduisent plus spécialement tel ou tel genre d'impressions, les yeux expriment la vie dans toutes ses nuances aussi les a-t-on surnommés les fenêtres, le miroir de l'âme, la face de la face. Leur grandeur annonce une mélancolie douce; leur petitesse, la vivacité, la colère même. Fendus en amande, ils dénotent de la tendresse, tandis que leur rondeur est l'indice de la nonchalance et de la stupidité, surtout quand ils sont à demi recouverts par une paupière pesante. Quant à la couleur, les yeux bleus dénotent un caractère plus mou, plus efféminé que ne le font les bruns ou les noirs. Les yeux verdâtres sont souvent un signe de vivacité, d'emportement et de courage. Lorsque la ligne circulaire de la paupière supérieure décrit un plein cintre, c'est la plein cintre, c'est la marque d'un bon naturel. Enfin, les individus qui vous regardent

en tenant les yeux à moitié fermés annoncent presque toujours plus de ruse et de finesse que de courage et d'énergie.

Ne confondez pas le regard perçant et le regard de feu le premier, appelé aussi coup d'œil d'aigle, dénote la vivacité, l'ardeur, l'expansion: il traverse; le second, au contraire, indique la concentration : il ne perce pas, il attire : c'est un charme qui enivre et séduit, c'est le véritable regard magnétique. Napoléon les possédait tous les deux, et leur a dû une grande partie de sa puissance morale.

Nez. Un nez qui se recourbe dès le haut de la racine annonce un caractère impérieux, ferme dans ses projets et ardent à les poursuivre : tels sont les nez aquilins, ainsi nommés parce qu'ils se rapprochent de la forme du bec de l'aigle. Les nez presque perpendiculaires sont aussi regardés comme le signe d'une mâle constance.

Un nez dont le dos en ligne courbe présente une grande largeur est une forme excessivement rare, et qui annonce des facultés supérieures.

Un nez fort saillant, joint à une bouche avancée, décèle un grand parleur, un homme présomptueux, téméraire, étourdi, effronté.

Un nez court, avec un méplat au milieu, est l'indice d'une sensualité grossière et de penchants égoïstes.

Des narines petites sont le signe d'un esprit timide, incapable de hasarder la moindre entreprise; lorsqu'elles sont dégagées et vibrantes, elles annoncent un naturel voluptueux et violent, surtout si le bout est fortement retroussé.

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