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gences est nommé avec Robert Servain et Philippe de Vassi dans une montre extraite de la chambre des comptes de Paris l'an 1368; et l'an 1518 le 4me aoust, Engueran d'Argences esr st de la Chatière rend aveu au comte de Mortain du fief de Celand dans la paroisse de Brecé, de la Seigneurie dite de Crepon dans celle de Celand et du fief Grimaut dans celle de la Mancelière.

Monsieur de la Roque, Hist. d'Harcourt, tome 2 p. 1172 dit que les armes d'Argences étoient de gueules à une ffeur de lis d'argent, qui étoient les mêmes que celles des Seigneurs de St-Germain Langot; parce que dit-il, la branche d'Argences, qui posséda St-Germain le vasson (?) dont étoit Guillaume d'Argences chr dudit St-Germain, nommé à la chambre des comptes entre ceux qui comparurent à Tours l'an 1272, en prit le nom de St-Germain et quitta celuy d'Argences.

Ceux du comté de Mortain ne les imitèrent pas puisqu'il y en avait encore de ce nom l'an 1518, supposé néanmoins qu'ils fussent de même tige. Car les armoriaux de Normandie donnant à Nicolas d'Argences, d'azur Grenette d'or à 3 fermans d'or; à Robert d'Argences, de sable noir à deux fasces d'argent et un quar tier de Dammartin, et à Pierre d'Argences de gueules à une fleur de lis d'argent, il est assés difficile dans une si grande diversité de démesler cela.

On ne voit plus personne de ce nom dans le comté de Mortain.

D'ARGOUGES

Argroyer, Agrial, Argahal sont les noms de trois chevaliers de la Table ronde. Argouges pouvait être aussi un nom d'homme, de même que Argongnel. L'armorial de Normandie dit: M. Jean d'Argongnel d'azur à 3 guenons d'argent passants, à une bordure de gueules. Bien qu'on croye les chevaliers de la Table ronde fabuleux, il y a apparence que celuy qui a tissu ce roman leur a donné de véritables noms d'hommes pour

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rendre la fable plus vraisemblable; ainsi Argouges peut être aussi un nom primitif.

La charte de Pierre de Navarre au chapitre des arrière-fiefs porte ces mots : un membre de fief assis en la paroisse de Husson appartenant à demoiselle Olive d'ARGOUGES Veuve de Jean d'Oëssé es laquelle demoiselle tient iceluy membre de fief de Guy de L'AVAL (à cause du fief de Ducé). Ce fief aujourd'hui tenu par Siméon Paul Fermin esr qui en prend le titre de s d'ARGOUGES, ne s'est appelé le fief d'ARGOUGES que depuis que cette dame l'a possédé; et nous en avons plusieurs où l'on remarque le même usage, comme par exemple le fief Aze, le fief Tyrel, le fief au Coq, le fief de Beausault, le fief de Montenay, le fief de Thomas de St-Germain, le fief de Praëres, le fief Corbet et beaucoup d'autres qui portent aujourd'huy les noms de ceux qui les possédaient l'an 1400, et vraisemblablement ces fiefs n'avaient point avant cela de nom particulier et n'étaient désignés que par un tiers, un quart, un sixiède fief possédé par un tel dans une telle paroisse comme on voit dans les anciens aveux.

Cette Olive d'ARGOUGES pouvait bien avoir été sœur de Guillaume et de Philippe d'ARGOUGEs esrs, du premier desquels il est parlé dans des rolles de la chambre des comptes ès années 1383 et 1387, et fille d'un autre Guillaume d'ARGOUGES seigneur de Gratot et d'Argouges. C'est une noble et antienne maison considérée depuis longtemps. Monsieur de la Roque, Hist. d'Harcourt, t. 2, p. 1528, raporte de Robert Cœnalis qu'elle commença à faire du bruit dans le monde par l'action de Robert sr d'ARGOUGES qui tua d un coup de lance en combat singulier un énorme géant danois de nation nommé Bruno qui l'avait deffiè; mais craignant le courroux de son prince, il se retira en la Poüille (ce devait être environ l'an 1000) où il rendit sa mémoire recommandable à la postérité. Il y a pour l'ordinaire du roman dans toutes ces défaites de géant, qui ne sont que des figures affreuses sous lesquelles on a voulu re

présenter certains tyrans qui en ce temps-là se fortifiaient dans leurs châteaux d'où ils exerçaient mille méchancetés, auxqels les vertueux chevaliers faisaient une continuelle guerre et enfin les exterminaient; et c'est de là qu'on prétend que sont venues les premières associations de chevalerie.

Il a encore couru parmi le peuple touchant messieurs d'ARGOUGES une autre fable qui sans doute a eu le même principe. C'est qu'on a voulu qu'ils fussent sortis d'une de ces femmes prétendues enchantées que les vieux romans ont nommé fées, laquelle ayant épousé un de leurs ayeux dont les affaires étaient en très mauvais état, elle luy donna une heureuse lignée et combla sa maison de toutes sortes de biens; mais ayant par hasard entendu prononcer le nom de la mort qui luy était fatal, elle abandonna son mari pour ne le revoir jamais; et il me souvient qu'étant un jour à une terre nommée la Champagne auprés d'Avranches, qui a autrefois été possédée par messieurs d'ARGOUGES, le maistre de la maison me soutint fort sérieusement que la séparation s'était faite dans une salle basse où nous étions, et m'ayant montré sur la pierre d'appuy d'une fenestre qui regarde dans la cour, la figure d'une main il me dit qu'on tenait par tradition que c'était l'impression de la main de cette dame qui s'y était appuyée pour passer par cette fenêtre en s'enfuyant.

Pour moy je pense que si l'on a appellé ceux de cette famille D'ARGOUGES-A-LA-FÉE, c'est à cause qu'ils portaient pour cimier la figure d'une fée, dont il ne faut point chercher d'autre raison que la fantaisie, peut-être pour se distinguer de quelques autres du même nom; comme on a appellé ce chevalier dont les ducs de Clèves se disaient issus, le chevalier du cigne, et un autre; le chevalier au vert lion; parce que l'un avait pour cimier un cigne et que l'autre portait effectivement un lion de sinople en ses armes, et que sur cela on a inventé ce conte assez semblable au roman de Mellusine de l'illustre maison des seigneurs de

Lusignan, qui portaient aussi une fée en cimier, comme cela était du goût de certains siècles. On trouve une infinitè de pareilles imaginations sur l'origine des armoiries des maisons considérables. Quant à cette forme d'une main qui se trouve à la Champagne il ne faut point en chercher d'autre cause sinon que les armes du nom de la Champagne seigneurs de cette terre, avant que messieurs d'Argouges y entrassent, environ l'an 1400 par le mariage de Philippe d'Argouges avec Marguerite héritière de la Champagne, estaient d'azur à trois mains d'or, si bien qu'il n'y a pas lieu de s'estonner que cette figure se voit semée en différents endroits de la maison. Mais supposé que ce fût une circonstance du roman, que la chose se serait passée à la Champagne, on aurait peut-être voulu sous la figure de cette fée moitié femme et moitié serpent représenter Marguerite de la Champagne elle-même qui par les grands biens dont elle étoit héritière, aussi bien que par sa prudence dont le serpent est le simbole, et par ses autres grandes qualités, aurait tout à coup et comme par enchantement relevé la fortune de cette maison, jusqu'à ce qu'enfin son mari l'aurait perdue subitement par la mort, ce terme fatal qui sépare les unions les plus intimes et dissout les plus heureux mariages. On en a dit autant de la fameuse Mellusine; quoiqu'il en soit, il en faut toujours revenir là que ces sortes de contes ne sont que pour les maisons distinguées, et celle-cy l'a esté dans tous les siècles dont on a des mémoires.

Nota. Robert Bertrand sr de Brequebert maréchal de France; d'or à un lion vert rampant onglé et couronné d'argent, dit l'armorial.

Henry d'Argouges marquis de Rasnes, gouverneur et bailly d'Alençon et Louis d'Argouges baron de Gratot frères fils de Charles sieur de Gratot, de Rasnes, de Annebec, ont fait deux branches de cette maison, soutenües, l'une par les enfants de feu M. le marquis de Rasnes colonel général des dragons de France, et l'autre par M. le marquis de Gratot à présent lieute

nant de Roy au bailliage de Caen. Charles était fils de Jacques et de Renée du Pont Bellanger dame de Ranes et d'Annebec l'an 1550. Marguerite d'Argouges était prieure de l'Abbaye blanche près Mortain, l'an 1496. Cette maison porte le nom d'une paroisse appelée Argouges, dont Jean d'Argouges était seigneur du temps de Monfaux; voilà un de ces surnoms pris des seigneuries, mais peut-être que la seigneurie avait avant cela esté appellée du nom d'un homme. Leurs armes sont: écartelé d'or et d'azur à trois quintefeuilles de gueules brochantes, 2 et 1.

Artur

ARTUR, ARTAULT, ARTUS, noms propres d'hommes. Madelon Philippe Artur esr sieur du Plessis possédait le fief de la Boulouzière en la paroisse de Brecé l'an 1602. Il y a plusieurs branches de cette famille sorties de Charles Artur du Plessis docteur en médecine demeurant à Pontorson et de Philippe Artur élu à Avranches, anoblis l'an 1647. Ledit sieur du Plessis qui avait esté supprimé avec tous les autres anoblis depuis 1611 fut confirmé au mois de may 1667. ARTUR encore un nom primitif.

Les armes de cette famille sont: de gueules à une coquille d'or, au chef d'argent.

Dassi

ASSÉ, ASSI, ASSELIN, ASSERAC, ASSIGNEY.

La charte de Pierre de Navarre de l'an 1401, au chapitre des arrière-fiefs sous la sergenterie de Tinchebray, dit une franche vavassorerie nommée la vavassorerie des «<yfs enclavée au fief d'oüilly le basset appartenant à Jean Martin qui la tient de Jean d'Assi et sa femme à cause d'elle, lesquels la tiennent du sieur d'Estreguel qui en est en l'hommage du Roy notre Sire».

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