du Repas ses frères utérins qui avec l'autre moitié qu ils possédaient de leur fief par acquest l'ont vendue à feu Jacques de Vauborel esr seig de la Mortière, duquel le fils encore enfant possède encore cette terre en son intégrité. L'armorial de Normandie, dit Coullard, de bailly ou bailleul, d'argent à une quintefeuille noire, par où on peut conjecturer que bailly et bailleul est le même nom quoique porté par des familles différentes. Il y a eu quantité de familles du nom de Bailleul en Picardie, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Écosse, en Basse Normandie, aux pays de Caux et ailleurs, fort diférentes comme il parait par leurs armes qui toutes ont voulu s'attribuer la naissance de Jean de Bailleul couronné roi d'Ecosse l'an 1295. Il y a néantmoint bien de l'apparence que ce roy et les seig's de Gallawid en Écosse estoient sortis de celle de Picardie et des Pays Bas dont estoit Baudouin chastelain d'Ipres l'an 1176. Supposé qu'ils fussent d'une fammille deçà la mer, comme il y a apparence, et même M. de la Roque raporte une preuve qui me parait certaine disant que Raoul de Coucy qui vivait l'an 1347 plaida après la mort d'Édouard, sire de Bailleul en Vimeu et de Hornoy, pour ces deux terres dont la première est située sous le baillage d'Amiens (contre Catherine d'Artois comtesse d'AUMALE et Hugues de MELUN) et les obtint par divers arrests d'autant, dit M. de la Roque, qu'il justifia que Christine de Bailleul son aïeule avoit été fille de Thomas de Bailleul et niepce de Jean de Bailleul roi d'Écosse. qui estoit père d'Edouard tous deux enfans d'Alexandre sire de Bailleul et de Hornoy; au lieu que les Bailleul de Basse Normandie portent le nom de la terre de Bailleul située sous la chatelainie de ARGENTAN dans la mouvance du comté de Montgommery (1). Ce tesmoignage semble véritablement oster à ceuxcy tout

(1) Phrase embrouillée, inachevée et même continuée dans la suivante. Pitard a parfois de ces négligences que nous ne devons pas corriger, mais qui prouvent que l'auteur écrivait d'abondance, sans faire de brouillons, et qu'il n'a pas recopié, pour l'amender, sa composition de premier jet.

prétexte de se dire d'une maison qui a porté des rois, mais en même temps il destruit l'opinion de Polidore, Virgille, du Haillon et La Croix du Maine qui nomment ce roy d'Écosse Jean d'Harcourt et non pas Jean de Bailleul. Mais Robert de Bailleul dont je parle dans cet article n'en estoit pas moins de très antienne et très bonne maison. Ou en trouve des preuves dans l'antiquité. Raoul de Bailleul est signé au testament de Roger de Montgommery dont il estoit vassal en faveur de l'abbaye de Saint-Ebvroul l'an 1082. Il avait épousé Arnicie niepce de Roger de Montgommery. C'est le plus ancien qu'on rencontre.

J'ay vu un mémoire escrit de la main d'un de ces seigneurs de Bailleul qui porte que l'an 1119 le roy Louis le Gros estant venu à Falaize pour ranger les seigneurs de Normandie à leur devoir, il manda Renault de Bailleul qui le vint trouver sur sa parole, au quel ayant demandé de lui remettre son chasteau, ce qu'il ne voulut pas faire, le roy l'assiégea aussitôt, le prit et le fist démolir, ce qui, dit le mémoire, donna exemple aux autres de se soumettre; après cela on parle de maréchaux et d'amiraux de France de ce nom. Je ne sais pas sur quoy tout cela est fondé.

Jacques de Bailleul qui a dressé la filation la commence à Gilles Seigr de Bailleul et de Fouques. Gilles eut 2 filles, l'une desquelles fut, dit-on, dévorée par un serpent, qu'il tua, d'où est venu leur Cimier, autre fable au sujet des cimiers. L'autre fut héritière de la terre de Bailleul, qu'elle porta à Jean de Combray, sire de Préaux, son mary, d'où ayant passé par mariages dans les maisons de Ferrières et de Harcourt, elle est enfin revenue encelle de Bailleul. De Fouques de Bailleul S de Renouard sont sorties plusieurs branches. Celle dont il s'agit icy vient de Cristophle de Bailleul s' de Beauvais 3 fils de Jean Seigr de Renouard et de Jeanne de Mathefelon (?) qui épousa l'an 1462 Marie de Maridor. Cristophle l'un de leurs fils espousa Barbe Payen, dame d'Auville. Gilles, leur fils fut s' de Beauvais et de Montreuil, Chr

de l'ordre du roy, espousa Charlotte de l'Aré. Ils eurent pour enfans Louis et Gilles de Bailleul; ce dernier chr seig de Montreuil fut mary de Magdeleine de Harcourt dame de Bailleul et de Franqueville, dont Robert de Bailleul premier mary de Charlotte de Harcourt, comme j'ay dit au commencement de cet article. Robert de Bailleul leur fils qui posséda la moitié du fief de Mouëssé, chef du nom et des armes de sa maison a eu des enfans de N. fille de Pierre de Rosenininian seig de Chambay et de Françoise de Aliers fille de Elie d'Iliers, baron des Adrets.

Monsieur de la Roque donne partout à ces seigneurs de Bailleul de Basse-Normandie dont estoit le mary de Charlotte de Harcourt, pour armes, de gueules semé de croisettes recroissées au pied fiché d'argent à la croix anchrée de même, et cependant à la page 1419 du 2 tome de l'Hist. d'Harc. il dit qu'elles se représentent en trois façons, la première comme je viens de dire, la 2e d'hermines à la croix niellée au fer de moulin de gueules, et la 3e party d'hermines et de gueules. Il adjoute que Monsieur Hector de Bailleul, capitaine de la ville de Bologne portoit d'hermines à l'écusson de Gueules, et à la pages 1401, il dit que les autres familles portent d'hermines à une orle de gueules, de gueules à trois chevrons de vair à 3 pals de gueules, de gueules à un sautoir de vair, d'argent à une bande de gueules, d'azur fretté d'or, d'argent à un écusson d'azur et d'argent à un écusson de gueules: voilà une terrible diversité.

On trouve au 62° feuillet du livre des aveux extraits de la Chambre des comptes de Paris sur la requête de Louis duc de Montpensier comte de Mortain l'an 1569, un aveu de Jean seig de Ligny et de Bailleul, Chr chambellan du roy du 7 oct. 1402 par lequel il confesse tenir du roy à foy et hommage 80 1. de rente sur le droit appelé vinaiges à Mortain. Je ne sais si ce seigneur de Ligny et de Bailleul estoit de Normandie ou bien plutôt sgr de cette terre de Bailleul en Vimeu dont j'ay parlé ;

mais d'où qu'il fut, il doit être placé ici puisqu'il a tenu dans le comté de Mortain cette rente de 80 1. en fief.

Du

Bailleul

ancien

Ce nom ne se doit pas confondre avec celuy de Bailleul comme il semble que M. de la Roque a voulu faire à la page 1401 du tome 2 de son Hist. d'Harcourt où il dit que Henry de Bailleul jura fidélité au roy Ph. Aug. à cause des fiefs qu'il tenoit au comté de Mortain. C'est que cet autheur n'avoit pas eu connaissance des titres du pays et que de Balliolo qu'il a trouvé dans la liste des Seigrs qui firent cet hommage peut se tourner par de Bailleul aussi bien que par du Bailleul.

Il y a une maison qui porte le nom de la terre du Bailleul proche Goron au bas Mayne qu'on appelle communément Bailleul de Hercé, parce qu'elle possède aussi la terre de Hersé, de laquelle les armes sont d'argent à trois têtes de loup arrachées de sable, lampassées de gueules et accolées d'or. Ce n'est pas encore cela qui nous regarde; et nous n'entendons parler icy que du nom du BAILLEUL particulier au comté de Mortain, et parce qu'il y a eu un BAILLEUL antien, qu'il y a un BAILLEUL nouveau, il faut encore dire que cet article sera de l'antien quoyque depuis longtemps il soit esteint dans le comté de Mortain. Nous en avons quantité de titres.

Eudes du BAILLEUL est nommè comme un des barons c'est-à-dire des principaux vassaux d'Estienne comte de Mortain, à un accord fait à Mortain en présence et du consentement de ce comte l'an de l'incarnation 1128 entre Richard et Guillaume Garnier, fils de Hamelin Garnier, d'une part, et les moines du Rocher, d'autre part, auxquels les frères cèdent tout ce qu'ils avoient jusqu'à la prétendue à l'église de Roumagny.

Guillaume du BAILLEUL est souscrit entre les fidèles (c'est encore à dire les vassaux) du même comte Estienne à une lettre par laquelle un Richard Rasor

cède aux moines du Rocher de Mortain et à leur prieur Ranulphe l'église du Menilrainfray, cette lettre donnée à Mortain, l'an 1138.

Omfroy du BAILLEUL confirme aux dames des Moutons le don que Guillaume Eglen leur avoit fait d'une acre de terre en pré jouxte le moulin benest (?) en la paroisse du Bailleul laquelle elles tiendront de luy, par charte sans date. Mais Henry du BAILLEUL y a souscrit, ainsi c'estoit environ 1200 ou peu après. Henry du BAILLEUL (c'estoit le même que je viens de nommer) du consentement de son fils Heude pour le salut de l'âme de son fils Guillaume surnommé Borsart, de son père et de sa mère, donne aux moines du Rocher par charte de l'an 1221 le fief que Richard Pelé tenoit de luy avec tous les services appartenant à ce fief; c'est peut estre le fief qu'on nomme de la Prieuré, dans la paroisse de St-Cyr du Bailleul, aprésent possédé par le seigneur du lieu, et ce pouroit bien estre la première fondation du prieuré de St-Cir, aux droits duquel l'abbaye de Marmonstier à laquelle il appartient prétend à la présentation à la cure de cette paroisse contre le sgr du BAILLEUL, pourquoy ils sont actuellement en procès. La charte de Pierre de Navarre, au chap. des fonds de revenus des gens d'église, appelle ce fief le fieu de StCir du Bailleul assis dans la paroisse de St-Cir du Bailleul qui vaut de revenu 16 1. et dit qu'il est tenu par des escolliers de Mormonstiers estudiants à Paris. A propos de ce surnom de Borsart que le titre donne à Guillaume fils de Henry, je ne sais si ce ne serait point par rapport à luy qu'un certain pont de pierre à présent en ruine sous le chasteau de Mortain qui faisoit la communication de la ville avec le Neuf bourg, se seroit nommé le pont Bossart.

Ce même Henry du BAILLEUL jura fydélité au Roy Ph. Aug. avec plusieurs autres Seigrs qui tenoient des fiefs dans le comté de Mortain l'an 1203.

Dans l'inventaire des titres de Savigny, il est parlé d'une charte d'Eudes du BAILLEUL (c'est apparemment