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reconnoissance qu'ils doivent à Dieu, pour les bienfaits dont il nous a comblés.

-Le lundi, 5 septembre, il a été célébré dans l'église Saint-Leu un service pour la princesse de Lamballe, qui a péri si malheureusement au 2 septembre. Mme. Ja duchesse d'Orléans, douairière, belle-soeur de la princesse, y a assisté.

POITIERS. Le clergé de cette ville vient de réclamer contre le réglement de l'Université, qui lui donne une inspection sur les écoles ecclésiastiques, qui force les élèves de ces écoles d'aller aux lycées, et qui les oblige સે payer une forte rétribution. On ne peut se dissimuler, que ce réglement avoit été fait dans l'origine en haine de la religion. Il tendoit à dégoûter les jeunes élèves du ́ sanctuaire de leur vocation. C'étoit, sans doute, une extrême injustice de forcer les évêques à payer un droit pour des jeunes gens qu'ils ne font subsister que par les aumônes des fidèles. C'étoit lever un impôt sur la cha-' rité même. Aussi nous espérons que cette vexation disparoîtra avec l'esprit qui l'a dictée. Les grands-vicaires du diocèse ont annoncé l'intention formelle de se soustraire à des mesures qui sont un joug pour le clergé, et un sujet de deuil pour la religion. Ils ont ordonné la translation de leur petit séminaire à Montmorillon, d'où on les avoit forcés précédemn:ent de le retirer pour le faire venir ici. Ils espèrent qu'on laissera les chefs des diocèses jouir à cet égard de toute la latitude qu'ils peupeut légitimement réclamer. Ils ont porté leurs voeux au pied du trône. Quelques-uns croient que l'Université devroit, même pour ses intérêts, renoncer à cette partie de son réglement, qui ne peut se concilier avec l'ordre actuel et avec les droits des évêques. Elle s'occupe, dit-on, de proposer un nouveau réglement. Il seroit digne d'elle d'aller au-devant d'une mesure sollicitée par la justice naturelle, et de se concilier l'estime, en provoquant des changemens qui tourneroient au bien

général. Dans plusieurs diocèses on s'est déjà soustrait à l'empire qu'on lui avoit donné sur les petits séminaires, et on a refusé de payer l'impôt exigé si ridiculement de ces établissemens de charité. Cet empire et cet impôt étoient également contre toutes les règles, et on se flatte que S. M. fera cesser l'un et l'autre.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. S. M. a rendu, le 18 août, l'ordonnance suivante : LOUIS, par la grâce de Dieu, elc.

Nous étant fait rendre compte de la situation dans laquelle se trouvent les jeunes gens condamnés par notre cour royale du département de la Seine; sachant que, répartis dans plusieurs des prisons de notre bonne ville de Paris, ils sont confondus avec des coupables vieillis dans le crime; que ces prisons n'offrent point encore les distributions nécessaires pour opérer les séparations convenables entre les différens genres de délits, objet important que nous nous proposons d'atteindre, avons ordonné ce qui suit :

Art. 1. Cent jeunes gens condamnés criminellement ou correctionnellement par sentence des tribunaux, et n'ayant pas atteint leur vingt-cinquième année, seront extraits des prisons de notre ville de Paris, et réunis dans un local désigné par notre ministre de l'intérieur.

2. Il sera établi dans cette maison un ordre, un régime particulier, des moyens d'instruction adaptés aux jeunes condamnés, et des ateliers suivant le genre d'industrie le plus convenable, d'après l'examen fait par le conseil

3. Le directeur de cet établissement sera nommé par nous; il sera chargé de la surveillance, de la direction générale de police, de celle de l'instruction, du travail des condaninés, de l'administration de la prison; il présentera à la nomination de notre ministre de l'intérieur les employés qu'il croira nécessaires pour le seconder, et sera, d'après la faculté que nous lui accordons, responsable de ce choix.

4. Il y aura un conseil gratuit d'inspection et de surveillance, dont les membres, au nombre de six, seront choisis par le préfet de la Seine parmi les propriétaires qui jouissent d'une considération méritée, présentés à notre ministre de l'intérieur, et nommés par lui.

5. Le directeur soumettra à l'approbation de notre ministre un réglement qui sera discuté, et subira, s'il y a lieu, les modifications convenables.

6. Il nous sera rendu, tous les trois mois, un compte de l'état de cet établissement sous tous les rapports. Pour que ce compte soit aussi complet que possible, notre ministre nommera une commission composée d'un conseiller d'Etat, d'un maître de requêtes, de trois membres de notre cour de cassation, qui visiteront au moins une fois par mois la maison de correction des jeunes gens du département de la Seine dans tous ces détails.

7. Le directeur rendra à notre ministre de l'intérieur un compte mensuel, général et détaillé de la maison, un compte des recettes et des dépenses.

8. Il sera nommé un instituteur spécialement chargé de l'instruction des jeunes condamnés, et de leur rappeler les devoirs de la morale et de la religion.

9. Nous nous réservons d'accorder, de l'avis de notre chancelier, des grâces pour abréger la détention de ceux des prisonniers qui, s'étant fait remarquer par leur conduite, seront jugés dignes d'être rendus à la société.

Le Roi, par ordonnance du 30 août, a nommé M. le duc de La Rochefoucauld, pair de France, directeur de la maison de correction pour les jeunes condamnés qui seront extraits des prisons de la ville de Paris. Il vient aussi d'être nommé, par arrêté du ministre de l'intérieur, président honoraire et perpétuel du comité central de vaccine.

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La Chambre des Députés, dans sa séance du samedi 3, a adopté en entier la loi du budjet, sauf la réduction des centimes additionnels de 60 à 50, et une légère modification dans l'article 14. Sur 208 votans, il y en a eu 140 en faveur de la loi et des amendemens; 68 se sont prononcés pour la négative.

Par ordonnance du 20 août, tous les biens appartenans à Mme. la duchesse d'Orléans, qui n'ont pas été vendus, lui seront restitués.

-Le 19 août, le Roi a bien voulu admettre à une audience particulière le petit nombre de chevaliers présens de l'ordre religieux et militaire du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qui lui ont été présentés par M. le duc d'Aumont, premier gentilhomme de la chambre, et qui ont eu l'honneur d'offrir au Roi leur respectueux hommage, et de réclamer en faveur de l'ordre la protection spéciale de S. M.

Clovis-le-Grand, premier roi chrétien, fondateur de la monarchie françoise; sa vie, précédée de l'histoire des Francs avant sa naissance, avec les vies des principaux personnages qui ont concouru à la gloire de son règne, tels que sainte Geneviève, sainte Clotilde et saint Remi'; par M. Viallon, chanoine régulier, et bibliothécaire de l'abbaye royale de Sainte-Geneviève (1).

Ce n'est donc pas seulement la vie de Clovis, c'est de plus l'établissement des Francs dans les Gaules, et par conséquent l'un des points les plus importans et les plus controversés de notre histoire, qui est le sujet de cet ouvrage. L'auteur paroît avoir fait, à cet égard, beaucoup et d'heureuses recherches. Ce n'est guère que de l'an 250 de notre ère que les Romains nous font connoître notre nation, qui étoit déjà établie sur la rive droite du Rhin; elle étoit divisée en diverses tribus, souvent en guerre entr'elles, mais se réunissant contre l'ennemi commun quand elles étoient attaquées. « Simples de mœurs, fidèles à leur parole, naturellement généreux, même envers leurs ennemis vaincus», les Francs étoient toujours en action. Tous guerriers, également intrépides et sur terre et sur mer, malgré le peu de progrès qu'ils avoient faits dans

(1) Vol. in-12 de plus de 500 pages; prix, 2 fr. 50 cent. et franc de port, 4 fr. A Paris, chez Méquignon aîné, père, libraire de la Faculté de Médecine, rue de l'Ecole de Médecine; et au bureau du Journal.

Tome II. L'Ami de la R. et du R. No. 41.

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la navigation, ils avoient parmi eux des nobles, des hommes libres, des affranchis et des serfs. Tenus en respect au-delà du Rhin, qui formoit la limite de la domination romaine, ils franchissoient le fleuve dès que l'occasion favorable s'en présentoit, et faisoient des incursions dans les Gaules. En 277, nonsculement ils se répandirent dans la Gaule belgique et la ravagèrent, mais encore ils s'emparèrent de la Batavie.

Tout, au reste, alors n'étoit que trouble dans les Gaules. L'autorité romaine y étoit sur son déclin, et on avoit presque autant à se défendre des ambitieux qui, revêtus du pouvoir des empereurs, aspiroient à la pourpre impériale, que des barbares que l'amour du butin et l'espoir du pillage y attiroient. Des confédérations se formèrent pour se garantir des attaques qui n'étoient pas moins dangereuses d'un côté que de l'autre.

C'est à l'an 418, après que les Francs se furent emparés de Trèves, qu'il faut rapporter la fondation de la monarchie françoise par Pharamond, que l'auteur croit être le même que Théodemer dont parle Grégoire de Tours, et qui périt avec sa femme, Aschilla, par le fer des Romains. Cette opinion néanmoins est contredite par ceux qui mettent seulement à l'an 428 le commencement du règne de Clodion, fils de Pharamond, et par Grégoire de Tours luimême, qui paroît faire vivre Théodemer en même temps que Clodion; mais ce ne fut véritablement que vers l'an 481, sous Clovis, que la monarchie des Francs prit quelque solidité. Ce prince n'avoit que quinze ans lorsqu'il parvint à la couronne. Childeric, son père, avoit fait de Tournay sa capitale. Clovis,

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