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à leur service; elle aura lieu à l'égard de l'évêque et de tous les ecclésiastiques employés aux églises épiscopales, etc.

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Pour subvenir aux dépenses du culte, on a recours au rétablissement de la dîme, désiré, dit l'auteur par toutes les personnes de bien, même dans la classe des cultivateurs. Où la dîme ne suffit pas, on y supplée par une addition de taxe sur les revenus publics. Des réglemens sont faits pour maintenir parmi les ecclésiastiques la régularité, leur dépendance des supérieurs, et pour les garantir, de la part de ceux-ci, des abus de l'autorité. Une commission est chargée de faire, dans quelques parties des rits, les réformes que les circonstances exigent. Une autre commission s'occupe des moyens de rapprochement qui paroîtroient possibles entre les différens cultes chrétiens. Enfin, l'auteur demande l'établissement d'une fête expiatoire au 21 janvier, avec deuil et jeûne. L'Angleterre l'a depuis long-temps établie; nous n'avons malheureusement pas moins à expier qu'elle.

Dans le second paragraphe, l'auteur propose le rétablissement de quelques ordres religieux, de congrégations et de communautés enseignantes, et des instituts qu'on croiroit les plus utiles. Il regarde les religieux comme de précieux corps de réserve pour le clergé séculier, et en effet, sans les restes de cette ancienne richesse de laquelle on vit encore, le dénuement seroit bien plus extrême. Dans un troisième paragraphe, l'auteur règle nos relations avec la cour de Rome, et indique les précautions à prendre pour le maintien de nos libertés.

Cette brochure, bien écrite et sagement pensée, ne peut être que l'ouvrage d'un homme pénétré de

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sentimens religieux, convaincu de la nécessité de les faire revivre, et persuadé qu'ils ne peuvent renaître. qu'avec nos anciennes institutions. On sait d'ailleurs qu'il appartient à une famille honorable, et lui-mêmea rempli avec distinction des places importantes. Placé à la tête de l'administration dans quelques départemens, il y a concouru avec zèle, lors du Concordat à la réorganisation du clergé, et a secondé de tout son pouvoir l'autorité ecclésiastique. Il s'y est montré ami de la religion, et protecteur éclairé de tout ce qui étoit bon et utile. Après une telle conduite, on a dû être étonné de le voir livré au ridicule dans un journal où l'on n'est pas accoutumé à trouver ce ton léger et méprisant. La juste importance que ce digne magistrat met à sa réputation, l'a engagé à réclamer contre l'idée fausse qu'on vouloit donner de lui, et il a produit des pièces qui ont démontré l'injustice et læ frivolité de la censure. On lui a fait réparation dans le même journal, et c'est pour la compléter que nous consignons ici des témoignages de notre estime pour un homme plus recommandable encore par le bien qu'il a fait que par celui qu'il propose de faire. Il n'a pu, dans sa brochure, se livrer entièrement à son zèle, et il n'a fait qu'indiquer des améliorations que le temps seul peut amener et préparer. Mais les mesures qu'il propose sont conformes aux bonnes règles, quoique susceptibles de bien des modifications. On ne peut se dissimuler que plusieurs rencontreroient de grandes difficultés dans leur exécution. Mais si le retour au bien en dépend, pourquoi en désespéreroit-on? Des Princes sages, un gouvernement ferme, la constance dans les projets, le bon exemple surmontent tous les obstacles. Quant au rétablissement de la dîme, un journal la regarde comme impossible

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parce qu'elle se paie, dit-il, sous un autre nom, et qu'elle entre aujourd'hui dans la masse des contributions. Il semble, si cela est, qu'on devroit, au contraire, en conclure plus de possibilité de la rétablir. Car d'où viendroit l'opposition, si ce n'est de l'intérêt de ceux qui jouissent de la dime? Or cet intérêt ne seroit pas blessé, puisqu'en retirant la dîme, l'Etat les déchargeroit d'autant de ce qu'il faut bien qu'ils paient pour les frais du culte. Cette mesure d'ailleurs n'auroit rien d'injuste, ceux qui devoient la dîme n'ayant jamais, avant la révolution, joui de leurs terres qu'avec cette charge, qui leur a été remise sans qu'ils la rachetassent.

Quoique la même feuille rende hommage à l'utilité des congrégations enseignantes, et même aux laborieux travaux de quelques instituts religieux, elle nous ôte impitoyablement l'espoir de les voir revivre. Les institutions, dit-elle, doivent être en harmonie avec les circonstances..... Les Bénédictins, en France, après vingt-cinq ans de notre révolution, après tout ce que nous avons vu, tout ce que nous avons entendu !.... saint Benoit lui-même n'oseroit l'espérer. Après vingt-cinq ans de notre révolution, auroit-on pu dire, il y a un an, d'un ton aussi affirmatif; après vingt-cinq ans de notre révolution, après tout ce que nous avons vu, tout ce que nous avons entendu, les Bourbons à Paris!... saint Louis n'oseroit l'espérer. Les Bourbons pourtant sont à Paris; ils y sont chéris, adorés! C'est qu'il est un agent bien au-dessus des pauvres combinaisons de Ja prévoyance et de la politique des hommes, qui se desurs misérables tentatives et de leurs vains

atteint avec force d'une extrémité jus– raul et dispose tout avec douceur. Attenrepens que sa bonté ne s'en tiendra pas à

un seul miracle; que tandis que les hommes s'agitent pour mettre les institutions en harmonie avec certaines circonstances, il daignera maîtriser les circonstances, et les rendre telles qu'elles puissent s'accorder avec des institutions analogues à nos besoins moraux et religieux. L.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. Les missions qu'on a ouvertes ici ont eu le plus heureux succès. Le peuple s'y portoit avec empressement. Le Pape s'y est montré plusieurs fois, et les cardinaux s'y sont aussi rendus. Nous commençons à reprendre nos anciennes habitudes. Depuis la proclamation du cardinal-vicaire, on distingue les dimanches et les fêtes des autres jours. Le bien sortira du mal. La protection éclatante de Dieu sur son Eglise a frappé les plus indifférens. Depuis quelques temps nous avons vu des conversions de Juifs et d'Africains, qui, ayant été employés à la garde des prêtres déportés en Corse, ont été. touchés de leur courage et de leur patience. Plusieurs ont demandé le baptême. D'autres se font instruire et se préparent à le recevoir. Ils sont les premiers à dire qu'on ne peut pas méconnoître le doigt de Dieu dans notre délivrance, et la force de la religion dans le courage et la résignation de tant de victimes, que l'impiété n'a pu abattre.

On a vu ici avec surprise que quelques journaux françois, en nommant l'infant d'Espagne, Don Francisco, en parlent comme étant cardinal. C'est une erreur. S. A. R. n'a pas été promue à cette dignité. Le bruit court que le Pape lui donnera le chapeau. Mais S. S. n'a fait encore aucune promotion.

PARIS. M. l'abbé Delafage, chanoine de Paris avant la révolution, prédicateur du Roi, vient d'être désigné pour prêcher le carême prochain devant Sa Majesté. H nous arrive de plusieurs endroits des récla

mations de curés qui se plaignent de la détresse où ils se trouvent. L'ancien gouvernement ne souffroit pas que les pasteurs reçussent de forts supplémens. Il ne permettoit pas qu'on rendît exécutoire celui qu'on auroit accordé et qui ne devoit jamais passer 500 francs. Les espérances d'un meilleur ordre de choses ont rendu les peuples moins disposés à donner. On leur a dit que S. M. alloit pourvoir aux intérêts du clergé, en sorte qu'ils ne donnent plus rien. Cette attente leur a servi de prétexte pour fermer tout-à-fait leurs bourses. D'un autre côté, le gouvernement, qui a beaucoup de dépenses à faire, ne peut s'occuper très-efficacement du sort des prêtres. Au lieu de 58 fr. qu'on donnoit tous les trois mois aux desservans des succursales, on ne leur en alloue plus que 29. Ce retranchement sur un traitement déjà si modique laisse les prêtres dans l'embarras. On dit au peuple qu'ils vont être assez riches, et en attendant ils meurent de faim. Des gens, sans doute bien intentionnés, se plaignent déjà de l'influence et de la prospérité du clergé, et le clergé, surtout dans les campagnes, languit dans le besoin. Les curés y sont réduits à la détresse par le retranchement d'une partie si notable de leur foible revenu. Ne seroit-il pas digne, je ne dis pas de la piété d'un Prince ami de la religion, mais de l'équité d'un Roi si sage et si bon, ne seroit-il pas digne de lui, dis-je, de prendre quelques mesures pour indemniser les prêtres des succursales? Si l'état du trésor ne permet pas de les payer, ne pourroit-on pas autoriser les sous-préfets à rendre exécutoires les rôles de supplément? L'existence d'une classe si utile à la société ne mériteroit-elle pas qu'on pourvut à son sort? Les desservans, en faveur de qui nous réclamons, ne demandent pas de quoi exciter la cupidité. Modestes dans leurs désirs, ils n'aspirent qu'à être audessus du besoin. L'état de nécessité où plusieurs d'entr'eux sont dans les campagnes, est vraiment digne de pitié. Notre correspondance nous présente, à cet égard, des détails affligeans qui solliciteroient un prompt remède, et qui toucheroient peut-être même les détrac

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