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de-Léon peuvent bien aussi être mis dans la balance. Son siége épiscopal étoit fort ancien. Il remontoit au temps de Childebert, fils de Clovis. Le palais épiscopal a été conservé. Il avoit été désigné pour la résidence de la sénatorerie de Rennes, et il se trouve tout meublé. Il a été distribué de manière à loger l'évêque et à servir en même temps de séminaire. La cathédrale est belle et en bon état. M. de la Marche, notre dernier évêque, avoit fait construire un collége qui est également en état. Ce prélat, qui est mort à Londres, a honoré son siége par ses vertus,. et a joui de l'estime des étrangers aussi bien que de ses compatriotes. Il étoit à la tête des secours que le gouvernement anglois donnoit aux prêtres françois. La partie du nord du département du Finistère réclame le rétablissement d'un siége épiscopal. Cette partie est éloignée de Quimper de vingt à vingt-cinq lieues. Les villes de Saint-Pol, de Brest, de Morlaix, les paroisses du BasLéon, les îles d'Ouessant, sont toutes intéressées à ce rétablissement. L'ancien évêché de Quimper étoit fort étendu par lui-même, et cette ville, placée à l'extrémité du département, n'est point, dans la saison des pluies, un centre commode pour les ecclésiastiques qui habitent la côte du nord. Les chemins ne sont pas faciles, et le langage, comme on sait, n'est pas tout-à-fait le même.

MADRID. Le tribunal de la nonciature a repris ici ses fonctions. Mgr. Gravina, nonce de S. S., reçoit fréquemment des adresses des corps ecclésiastiques pour protester de leur attachement au Saint-Siége, et de leur joie du rétablissement de l'ordre.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 19, à la distribution des drapeaux, la chaleur étoit excessive. Après la messe, et lorsque les troupes ont commencé à défiler, S. M., voyant tout son entourage découvert, dit avec une extrême bonté aux généraux et aux

officiers: «Messieurs, imitez-moi, couvrez-vous ». Cependant, toutes les fois qu'un chef de corps ou un drapeau passoit, le Monarque rendoit le salut, et tout le monde suivoit

ce mouvement.

Mme la duchesse d'Orléans a débarqué à Châlons-surSaône, et est venue à petites journées à Fontainebleau, où elle est arrivée, samedi dernier, accompagnée du duc son époux. C'est là qu'elle a appris la mort de la reine sa mère.

-S. A. S. Mme. la duchesse d'Orléans, douairière, accompagnée de M. le chevalier de Graves, ancien ministre de la guerre, et de Mme. la baronne de Talleyrand, s'est rendue, le 19, dans la matinée, à Fontainebleau au-devant de Mme. la duchesse d'Orléans, sa belle-fille, pour lui offrir des consolations sur la mort de la reine de Sicile.

- LL. AA. M. le duc et Mme. la duchesse d'Orléans sont arrivés, le 22, à Paris, avec leurs enfans et leur suite.

-Mr. le duc d'Angoulême et Mgr. le duc de Berry sont partis, le 20, à huit heures du matin, pour le château de Compiègne; de là Mr. le duc de Berry se rendra directement à Strasbourg, où il attendra l'arrivée prochaine de son auguste père. Mr. le duc d'Angoulême est de retour à Paris.

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Mar le prince de Condé et Mgr. le duc de Bourbon sont partis, le 20, pour Chantilly, où ils se proposent de passer quelque temps. LL. AA. SS. habiteront le petit château, le grand château étant presqu'entièrement démoli. (Voyez notre numéro XIII, du 4 juin dernier).

VIENNE (Autriche), 11 septembre. La dépouille mortelle de la feue reine des Deux-Siciles a été transportée, le 9 de ce mois, à sept heures du soir, du château de Zezendorf dans l'église paroissiale du palais; les fourriers et une partie de la cour ont accompagné le convoi. Le curé de la paroisse a fait ensuite les prières et les cérémonies ordinaires.

Hier, à sept heures du matin, le corps de cette princesse a été exposé dans l'église, sur un lit de parade, et à dix heures on a chanté le Miserere.

A trois heures après midi, le cœur a été porté solennellement dans la chapelle de Lorette de l'église des Augustins, et les entrailles à l'église métropolitaine dans le caveau de la

cour.

La cérémonie des funérailles a commencé à cinq heures. On a transporté le corps dans l'église des Capucins, où la

cérémonie de la sépulture a été faite en présence de LL. MM. et de toute la cour: on l'a ensuite déposé dans le caveau de la famille impériale, à côté de l'immortelle Marie-Thérèse, mère de la princesse. On sait qu'elle étoit la dernière qui restât encore des filles de cette impératrice, et qu'elle avoit épousé, en 1768, le roi de Naples, Ferdinand. La fin de sa vie a été fort agitée. Cette princesse étoit tante de l'empereur régnant, ainsi que de Mme la duchesse d'Angoulême.

La personne qui a écrit au rédacteur relativement aux Mémoires sur l'Histoire ecclésiastique du xv111. siècle, qui a daté sa lettre d'un hameau, près de Nancy, le 8 septembre, et qui l'a signée des lettres initiales C. D. C., est priée de donner son adresse. L'auteur des Mémoires la remercie de ses observations et de ses conseils, et c'est pour se mettre en état d'en profiter encore, qu'il voudroit nouer avec elle une correspondance qui tourneroit au profit de l'ouvrage. Déjà il a rempli, sans le savoir, le désir de M. C. D. C. relativement à la peste de Marseille, et cet article est déjà écrit. Quant aux autres points, il désire s'entendre avec un homme estimable qui paroît joindre le zèle à l'instruction. Il lui feroit part de ses doutes, et recevroit avec reconnoissance les autres avis qu'on voudroit bien lui transmettre. Il fait cette demande avec franchise, et il espère que M. C. D. C. voudra bien lever le voile qui le couvre, et achever ce qu'il a si bien commencé. Sa lettre a inspiré le désir de le connoître plus particulièrement.

AVIS.

Les Abonnés dont la souscription expire le 20 octobre, sont pries de vouloir renouveler sans délai s'ils ne veulent pas éprouver de retard. Nous les prions en conséquence de ne pas omettre de nous faire passer en même temps une des adresses qui sert d'enveloppe à chaque numéro. Cette attention de leur part nous évitera des recherches et des erreurs auxquelles la parité des noms, et l'indication inexacte des lieux de poste donnent lieu: il faut avoir soin d'affranchir les lettres et l'argent; sans cela, rien ne nous parvient. Le prix de la souscription est de 8 fr. pour trois mois, 14 fr. pour six mois, et 25 fr. pour un an, franc de port par la poste, pour toute la France; et pour les pays hors du royaume, 10 fr. pour trois mois, 17 fr. pour six mois, et 31 fr. pour un an. On ne reçoit d'abonnement que des 20 avril, 20 juillet, 20 octobre et 20 janvier.

ERRATA.

Au numéro XXXVI, article Valence, M. l'abbé La Sève, lisez : M. l'abbé La Devèze.

Dans le numéro précédent, page 300, ligne 16, au lieu de Valla, lisez : Valle,

MANDEMENT de l'archevêque de Baltimore, pour la délivrance du Pape.

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LES cris de joie que nous avons poussés en Europe pour le retour de l'ordre et de la paix ont retenti jusque dans le nouveau monde, et l'église d'Amérique y a répondu par des acclamations. On peut être curieux de savoir comment, à une si grande distance des lieux, et dans un pays où le protestantisme domine, on parle et on juge de ces grands événemens qui nous étonnent encore et qui nous consolent. Le Mandement de M. Carrol est d'ailleurs bien écrit, et nous avons cru faire plaisir au lecteur en lui communiquant une traduction de cette pièce, que nous avons reçue depuis peu, et où nous avons trouvé des réflexions et un langage tout-à-fait dignes d'un évêque sage autant que zélé :

<< Jean, par la miséricorde divine et la grâce du saint Siége apostolique, archevêque de Baltimore, à nos chers frères les fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en N. S. J. C.

» Nos très-chers frères, pendant de longues années la sainte Eglise catholique a gémi sur les souffrances et la captivité de son chef visible, le successeur de saint Pierre, et le vicaire de N. S. J. C. sur la terre. Chaque jour, dans l'auguste sacrifice de la nouvelle alliance, nous offrions au Tout-Puissant nos humbles prières pour la délivrance de son serviteur Pie VII, et pour qu'il plût à sa divine majesté de rouvrir une libre cominunication entre le saint Père et le peuple chrétien commis à sa sollicitude paternelle. Réunis les saints jours de Tome II. L'Ami de la R. et du R. No. 46. X

dimanche, nous répétions avec plus de ferveur encore notre humble prière, et avec la ferme confiance que la divine bonté daigneroit enfin mettre le premier pasteur dans une situation qui lui permettroit de nourrir le troupeau du pain de la doctrine, de l'instruire dans la science du salut aussi bien que de l'édifier, en continuant de donner d'éclatans exemples de patience, de résignation, de magnanimité, et d'une confiance sans bornes dans les promesses faites à cette Eglise, qui a été rachetée par le sang du Fils de Dieu. Néanmoins la rigueur de la captivité du chef de l'Eglise s'étoit accrue. De nouveaux obstacles ont intercepté toute correspon dance entre sa Sainteté et ceux qui ont besoin d'avoir recours à lui, et d'être guidés par la sagesse de ses conseils. Des provinces, des pays entiers sont dénués de pasteurs. L'intégrité de la doctrine catholique, le maintien de la discipline ecclésiastique se voyoient exposées à la violence, aux attaques de leurs ennemis déclarés, et en danger de succomber sous les artifices de vicieux séducteurs. L'incrédulité lévoit le front; déjà elle osoit prédire, elle se croyoit prête à effectuer la chute de la chaire apostolique, du siége de Pierre, et l'extinction de ces éclatantes lumières, qui, depuis la naissance du christianisme jusqu'au temps présent, ont éclairé et dirigé les sincères amis des vérités évangéliques, leur ont fait découvrir les sentiers du salut, et s'attache à cette Eglise, de laquelle il a été dit que l'esprit de vérité seroit toujours avec elle jusqu'à la consommation des siècles (1).

» Cette assurance et les nombreuses promesses sorties de la bouche de l'infaillibilité même, furent notre soutien et notre consolation au milieu des tempêtes dont étoit assaillie la barque de saint Pierre, c'est-à-dire, la stabilité du premier épiscopat, et cette roche mystique

(1) Matth. XXVIII.

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