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et ses bénédictions sur l'Eglise universelle, et spécialement sur cette petite partie du troupeau de Jésus-Christ, établi dans ces Etats-Unis. Ainsi soit-il.

Baltimore, 11 juillet 1814.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. a daigné accorder à Mer. Guerrieri, archevêque d'Athènes, la coadjutorerie, avec la future succession de la charge de secrétaire d'Etat de la sacrée congrégation consistoriale, dont est actuellement pourvu Mer. Negroni.

-La charge de promoteur de la foi a été donnée à M. l'avocat Cavalli.

- Lundi dernier, 29 août, pour la première fois depuis cinq ans, il a été tenu chapelle papale dans le paJais Quirinal, pour l'anniversaire de N. S. P. le Pape Pie VI de sainte et glorieuse mémoire. Le même jour, le service a été célébré dans la Basilique du Vatican.

-Mr. le cardinal Galeffi, secrétaire des placets et requétes, a pris possession, dimanche 28 août, de la prolectorerie de la vénérable archi-confrérie de Notre-Dame del Carmine.

-Le jour de saint Augustin, vers midi et demi, S. S. s'est rendue au monastère de Sainte-Lucie in Selci de l'ordre de Saint-Augustin, où il fut reçu par le marquis del Drago, député du monastère, et par M. Mattia Fortunati, confesseur ordinaire du couvent. S. S. y célébra le saint sacrifice de la messe au grand autel; après avoir entendu celle de Mr. Gallerati, son chapelain, elle daigna admettre toute la communauté à l'honneur de lui baiser les pieds, et d'après la demande des religieuses, tablit la clôture. En retournant à son palais, le saint Père visita l'église de Saint-Laurent, in Paneperna, et étant entré dans le monastère, il admit également à lui

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baiser les pieds, les religieuses, et d'autres personnes distinguées qui s'y trouvoient.

Le dimanche 28 août, à la demande d'un personnage considérable de la nation françoise, il fut célébré, dans l'église de Saint-Louis, une grand'messe, et chanté un Te Deum en actions de grâces de l'heureuse restauration de S. M. Louis XVIII sur le trône de France, Rien ne fut négligé pour donner à cette auguste cérémonie la solennité et la magnificence convenables. Cette superbe église, élégamment décorée et illuminée richement, offroit aux nombreux spectateurs un coup d'œil délicieux. La musique à grand orchestre, de la composition du célèbre maître Cavi, fut d'une exécution parfaite. Parmi les assistans on distinguoit le roi Charles IV et son épouse, la reine d'Etrurie et son fils; S. Exc. Mr. Cortois de Pressigny, ambassadeur de France; Mr. Salamon, évêque d'Ortosia; Mr. l'évêque de Pergame; M. Lethier, directeur de l'académie de France, et ses élèves.

PARIS. L'ordination dernière a été faite, à Issy, près Paris, dans la chapelle de Lorette, Maison de la Solitude, ou du Noviciat de la Congrégation de SaintSulpice. Il y a eu quatre prêtres pour le diocèse de Troyes, un pour celui de Bordeaux, et un pour celui d'Orléans. Cette ordination a été faite par Mgr. l'évêque de Troyes, et non par Mgr. l'évêque de Clermont, comme l'a prétendu un journal politique.

-Un des premiers soins de S. A. S. Mr. le duc d'Orléans et de S. A. R. Mme. la duchesse son épouse, en arrivant dans leur palais, a été d'y faire établir une chapelle, en attendant qu'on pût y en construire une. M. lẹ curé de Saint-Roch a été invité par LL. AA. à venir choisir le local le plus convenable pour cette chapelle provisoire. Elle a été établie dans la salle du ci-devant Tribunat, et de suite bénie par M. le curé avec les cérémonies ordinaires. Il y a célébré la messe, à laquelle

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ont assisté S. A. R. Mme. la duchesse, et la princesse,`sa belle-sœur.

AMIENS. On a vu ici avec plaisir que M. l'évêque vient d'ouvrir un pensionnat ecclésiastique dans la belle et vaste abbaye de Saint-Acheul, située à un quart de lieue de la ville. Il se propose, dit-on, de confier cet établissement à une réunion d'ecclésiastiques, dont il a déjà éprouvé le zèle et les talens dans la carrière de l'éducation. On s'occupe actuellement de faire au local des dispositions nécessaires. On espère qu'il sera bientôt en état de recevoir les élèves, et que les études pourront y commencer le 17 d'octobre prochain.

VIENNE. Suivant ce qu'on mande de cette ville, le bruit court que le souverain Pontife doit mettre sous les yeux des députés du congrès un plan d'organisation pour l'église d'Allemagne.

MEMOIRES pour servir à l'Histoire Ecclésiastique pendant le 18. siècle.

SECONDE ÉDITION.

les com

Il est peu d'époques qui offrent à l'historien, et surtout à P'historien ecclésiastique, une matière plus abondante que le siècle qui vient de finir. Les événemens s'y pressent, bats s'y succedent avec rapidité, les orages y sont vifs et fréquens L'Eglise, encore aux prises avec un ennemi ouvert ou cache, en voit s'élever un plus déclaré, plus puissant et plus terrible. Des attaques, inconnues dans les âges précédens, éclatent de toutes parts, et sont suivies avec ardeur et opiniâtreté. Ce n'est plus, comme autrefois, l'un ou l'autre des dogmes religieux qui est contesté ou altéré, c'est toute la doctrine du christianisme qui est méconnue, c'est le corps entier de la révélation qui est ébranlé; et cette nouvelle espèce de guerre, plus dangereuse sans comparaison que toutes celles qui ont précédé, réunit aux artifices et aux moyens des sectaires anciens, des moyens plus puissans encore, l'audace, la force ouverte, la terreur, les prisons, les

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échafauds, et tout ce déluge de calamités où nous avons vu la Religion et l'Etat presque engloutis dans un commun naufrage.

Les Mémoires que nous annonçons offrent d'autant plus d'intérêt, que les faits qu'ils retracent sont plus récens. On aime à se rappeler des événemens auxquels nous touchons encore, pour ainsi dire. On est bien aise de voir comment ils se lient avec ce qui se passe sous nos yeux. Témoins des effets, nous sommes curieux d'en découvrir les causes, et de suivre la chaîne qui doit nous conduire jusqu'au point où nous nous trouvons. On se plaît à entendre parler de personnages dont les noms sont cités souvent dans les conversations, ou dont les écrits garnissent toutes les bibliothèques. On se retrouve dans un monde avec lequel on est déjà, en quelque sorte, familiarisé, et l'on est avide de connoître à fond des hommes dont la renommée nous a transmis les travaux, d'en apprécier le mérite, et de s'assurer s'ils ont été heureux ou préjudiciables pour la société.

Cependant, par une singularité qui a déjà été remarquée, l'histoire de l'Eglise, dans ces derniers temps, est peu connue, soit que cela tienne à un peu d'insouciance, soit qu'il faille en attribuer la cause à la difficulté de se procurer des notions certaines sur des faits épars dans une foule de livres, sans liaison entr'eux, et présentés le plus souvent d'une manière incomplete et partiale. C'est ce qui est arrivé principalement pour l'Histoire ecclésiastique du xvII. siècle. Les événemens de cette époque n'avoient point été jusqu'ici réunis en corps. Ils étoient dispersés dans des mémoires, des brochures, des journaux, des recueils de toute espèce. Il falloit compulser ces écrits divers, comparer les récits, les éclairer l'un par l'autre, et tirer la vérité du milieu des nuages dont on s'efforçoit fréquemment de la couvrir. Il falloit présenter un ensemble, un ordre, une liaison, qui fissent un tout de ces parties hétérogènes, qui offrissent au lecteur de la suite et de l'intérêt, et qui fixassent ses idées sur les hommes, sur leurs ouvrages et sur les faits.

C'est ce qu'a entrepris l'auteur des Mémoires que nous annonçons. Il a rassemblé à grands frais, et avec soin pendant plusieurs années, les matériaux de son travail. Outre les grandes collections qui entroient naturellement dans ses recherches, il a consulté une foule d'écrits de circonstance, de brochures, de pamphlets, qui pouvoient jeter du jour sur l'époque qu'il

avoit à parcourir. La liste seule de ces écrits étonneroit peutêtre ceux qui ne voient que le résultat, et qui ne considerent pas par quels moyens et quels efforts on y est parvenu. L'auteur ne met assurément pas de jactance à proclamer ses recherches, et ne prétend pas exagérer le mérite de son travail. Il veut seulement qu'on soit bien convaincu qu'il n'a point épargné ses peines pour bien démêler la vérité, pour ne rien laisser passer d'important, et pour mettre dans ses récits toute l'exactitude et l'impartialité désirables.

Son ouvrage parut, en 1806, sous le titre de Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le XVIII. siecle. Les journaux du temps en rendirent un compte généralement favorable. Le Journal des Débats (alors de l'Empire) en fit l'éloge dans sa feuille du 1er novembre 1806. La Ga zette de France n'en parla pas moins avantageusement, et il n'y eut pas jusqu'au Courrier des Spectacles où l'on daigna faire mention d'une production si grave, et où on en loua l'esprit et les principes. Le Mercure de France lui consacra également un article dans son numéro du 24 mai 1806. Il loua 'les recherches, le style et les connoissances de l'historien. Cet ouvrage fut accueilli avec empressement : il est épuisé depuis long-temps. L'on en demandoit la réimpression, mais la censure impériale s'y opposa.

Cet accueil n'a cependant pas aveuglé l'auteur sur les imperfections de son travail. Il avoit senti le premier qu'un des plus grands défauts de la première édition étoit de se borner presque à la France, et de ne point assez parler des églises étrangères. Il a fait, à cet égard, de nouvelles recherches, il a reçu des communications importantes, il a consulté des hommes instruits, il a revu son ouvrage avec un soin particulier, et il se flatte de l'avoir rendu un peu moins indigne des suffrages du lecteur éclairé. Sans en changer le plan, il y a fait des additions considérables qui méritent d'être détaillées.

D'abord il entre en matière par un tableau de l'état de la Religion et de l'Eglise au commencement du xvII. siècle. Ce tableau ne ressemble plus à l'esquisse courte et rapide qu'offroit la première édition. Il pourroit former à lui seal un ouvrage. Il est divisé en trois parties, dont la première traite de l'état de la Religion en général à la fin du xvi. siècle; la seconde donne la situation de l'Eglise dans les différentes parties de la chrétienté, et la troisième, la seule qui ne soit pas changée,

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