Page images
PDF
EPUB

rappelle des détails sur quelques faits de l'histoire ecclésiastique du xvII. siècle, nécessaires pour bien entendre l'histoire du xviii. La deuxième partie est entièrement neuve. Elle fait connoître entr'autres le siècle de Louis XIV sous les rapports religieux. Elle parcourt les différens Etats de l'Europe, et même les missions dans les trois parties du monde. Ce nou veau travail paroît fait pour exciter l'attention et la curiosité, et on espère qu'il sera goûté du public.

Le corps des Mémoires a subi aussi des augmentations importantes. La partie qui traite des livres philosophiques a été entr'autres fort étendue. On a cherché à montrer l'esprit qui a dicté ces ouvrages, à suivre ses progrès, à exposer ses résultats. On s'est arrêté sur les principaux écrivains de cette école, et on a remarqué leur caractère particulier, et l'in fluence qu'ils ont eue sur leur siècle. L'histoire des livres philosophiques se lie avec l'histoire de la religion par des points de contact qu'il étoit nécessaire de faire sentir. Elle forme à elle seule une portion notable de l'histoire de l'Eglise pendant la dernière moitié du xvn. siècle. Elle a préludé à d'épouvantables catastrophes. Ce travail rentroit donc de lui-même dans le plan de ces Mémoires, et on a cru que le lecteur verroit avec plaisir de plus grands détails sur une espèce de guerre, plus terrible dans ses procédés et plus dangereuse dans ses résultats que celle que les Ariens ou les réformateurs du xvi. siècle firent autrefois à l'Eglise.

Une addition non moins digne d'intérêt, est le récit des événemens qui se sont passés dans ces huit dernières années. La première édition des Mémoires n'alloit que jusqu'en 1805, encore les cinq premières années du XIXe siècle n'étoientelles traitées que d'une manière fort imparfaite. L'état de gêne où l'on étoit alors n'avoit pas permis à l'auteur de tout dire. Il avoit été forcé de supprimer des particularités importantes ou des développemens précieux, et n'avoit pu soulever qu'une très-petite partie du voile qui couvroit les maux de l'Eglise. Rentré aujourd'hui dans tous ses droits comme historien, libre de faire entendre la vérité, il rectifiera les erreurs, et remplirá les lacunes qu'il avoit été obligé de laisser. Il jugera mieux des événemens sur lesquels la suite nous a éclairés. Il mettra les hommes et les faits sous leur véritable jour, et il ne sera plus tenu qu'aux égards que prescrit la modération, et à la juste mesure avec laquelle il convient de parler de personmages récens. L'auteur est porté par inclination autant que

par devoir à observer dans ses écrits et dans ses jugemens cette sage réserve qui n'ôte rien des droits de la vérité, et qui captive la confiance du lecteur..

Depuis la première édition, les plus graves événemens ont eu lieu. De nouveaux orages sont venus assaillir l'Eglise, et la barque de Pierre a été battue par les vents et les flots. L'auteur racontera cette dernière persécution, qui se distingue dèsautres par un caractère particulier. Il suivra, dans ses souffrances et dans ses exils, ce généreux Pontife, à qui il a été donné aussi de vaincre par la patience. Il dira le deuil de l'Eglise, la dispersion de ses membres, l'emprisonnement de ceux-ci, le bannissement de ceux-là, l'artifice et les violences. employées pour ébranler et réduire les pasteurs, et toutes les traverses suscitées à la religion par le génie de la violence, de la tyrannie et de l'impiété. L'histoire du prétendu concile, tenur à Paris, en 1811, y occupera aussi sa place. L'auteur a rassem blé, à cet égard, le plus de notions qu'il lui a été possible. Ou tre les pièces et les matériaux qu'il s'est procurés, il a interrogé plusieurs personnes qui avoient été à portée de suivre les éve nemens, et d'en observer les ressorts secrets. Il espère ne rien mettre que d'exact et d'authentique. Il conduira ses Mémoires jusqu'à l'époque même où nous nous trouvons, et les terminera parl les deux grands événemens dont l'Eglise et la France se réjouissent également, le retour d'une royale famille dans l'héritage de ses pères, et la rentrée du souverain Pontife dans sa capitale. Ce double spectacle consolera le lecteur accablé du récit de tant de maux; c'est une tâche agréable pour l'historien qui a été obligé d'arrêter ses regards sur tant de scènes déplorables, d'avoir à reposer son esprit sur des images plus riantes, et de clorre son travail par ce nouveau triomphe des principes de la religion et de la société sur les systêmes désorganisateurs qui tendoient à la ruine de l'une et de l'autre. Nous sommes persuadés que cette partie des Mémoires excitera vivement la curiosité, à raison de l'importance du sujet, et de l'intérêt général qu'inspirent les victimes de la dernière persécution.

Enfin il est un dernier travail qui complète ces Mémoires. C'est une liste chronologique des écrivains du xvi. siècle, considérés principalement sous le rapport religieux, soit qu'ils aient appartenu au catholicisme ou aux autres communions chrétiennes, soit qu'ils aient été favorables, ou contraires à la révélation. Cette liste est une espèce de supplément aux

Mémoires. Elle fait connoître les hommes et les faits qui n'auroient pu trouver place dans le corps de l'ouvrage. Elle étoit d'autant plus nécessaire, que dans la plupart des dictionnaires historiques qui ont été publiés jusqu'ici la partie ecclésiastique est traitée avec beaucoup de négligence et d'inexactitude. Leurs auteurs, étrangers presque tous à la religion, parlent souvent de ce qui la concerne avec légèreté, ignorance, préoccupation, quelquefois même quelque chose de pis. On espère qu'on n'aura point à reprendre ces défauts dans un ouvrage fait dans un autre esprit. L'auteur peindra les personnages les plus célèbres de cette époque, et passera en revue les écrivains de toutes les classes, les controversistes, les moralistes, les orateurs, les historiens, tous ceux enfin, dont les productions se rattachent à la religion par quelque endroit, ceux par conséquent qui l'ont combattue: La liste, malheureusement trop nombreuse de ces derniers, ne sera pas une des parties les moins piquantes de ces Mémoires. C'est,un travail entièrement neuf, et qui présentera Voltaire, Diderot, Rousseau, et autres écrivains de cette école, sous un jour sous lequel on ne les considère pas assez. Telle est la distribution de ces nouveaux Mémoires. Telles sont les augmentations qu'on y a faites. On voit par-là combien cette deuxième édition l'emportera sur la première. Si celle-ci a été áccueillie avec indulgence, on a droit d'espérer pour la seconde une réception plus favorable encore. C'est moins, on peut le dire, c'est moins une deuxième édition qu'un nouvel ouvrage. Les parties anciennes ont été refaites. Les additions sont très-nombreuses. Aussi au lieu de deux volumes qui composoient la première édition, celle-ci en contiendra quatre, de près de 600 pages chacun, et l'on ose croire qu'elle sera plus intéressante, plus exacte, plus complète, plus digne enfin de l'attention du public et de l'approbation des amis de la religion. L'auteur a profité de quelques observations qui lui ont été faites. Il a reçu tous les conseils, il s'est aidé de toutes les lumières, et il n'a rien négligé pour rendre son ouvrage utile à l'Eglise. C'étoit là le but de ses travaux. On jugera s'il a su l'atteindre.

Beaucoup de lecteurs s'étoient plaints que la première édition n'eût pas de table des matières. Ils n'auront pas le même reproche à faire à celle-ci. Une table des matières, ample et soignée, clorra le dernier volume. On a désiré aussi que chaque page portât en titre le nom de l'année, afin qu'à l'ou

verture du livre on vit tout d'un coup à quelle époque on étoit. Pour répondre à ce désir, chaque page portera en tête le nom de l'année.

Cet ouvrage, maintenant sous presse, chez Adrien LE CLERE, imprimeur de N. S. P. le Pape, quai des Augustins, no. 35, paroîtra à la fin de février prochain; il formera 4 gros volumes in-8°., en beaux caractères et très-beau papier d'Auvergne. Le prix sera de 25 fr. broché, pris à Paris.

Les personnes qui, en se faisant inscrire, s'engageroient, dès à présent, à prendre un exemplaire de ces Mémoires, et à le payer aussitôt qu'il sera mis en vente, obtiendront un rabais de 3 fr.

Celles qui se feroient inscrire pour douze exemplaires à la fois, pour les payer comme ci-dessus, obtiendront également un rabais de 3 fr., et en sus un treizième gratis.

Celles qui se feroient inscrire pour vingt-quatre à la fois, en souscrivant aux mêmes conditions, obtiendront un rabais de 4 fr. par exemplaire, et deux en sus.

Celles enfin qui s'obligeront pour quarante-huit à la fois, obtiendront aussi un rabais, mais il sera de 5 fr. par exemplaire, et en sus quatre exemplaires.

Pour jouir de ces avantages, il faut se faire inscrire. Ces conditions n'auront lieu que pendant la durée des mois d'octobre et novembre; ce terme est de rigueur : une fois expiré, il ne sera plus fait aucune déduction, et l'ouvrage sera rigoureusement de 25 fr. On obtiendra 10 pour 100 en sus de tous ces rabais, en payant comptant les demandes qui pourroient nous être faites dans le délai ci-dessus prescrit : pour jouir de ces avantages, il faudra s'adresser directement à nous, et non par aucun intermédiaire.

Il faut avoir soin d'affranchir les lettres et l'argent.

Les frais d'emballage et le port seront à la charge des demandeurs.

AVIS.

t

Les Abonnés dont la souscription expire le 20 octobre, sont pries de vouloir renouveler sans délai s'ils ne veulent pas éprouver de retard. Nous les prions en conséquence de ne pas omettre de nous faire passer en même temps une des adresses qui sert d'enveloppe à chaque numéro. Cette attention de leur part nous évitera des recherches et des erreurs auxquelles la parité des noms, et l'indication inexacte des lieux de poste donnent lieu: il faut avoir soin d'affranchir les lettres et l'argent; sans cela, rien ne nous parvient. Le prix de la souscription est de 8 fr. pour trois mois, 14 fr. pour six mois, et 25 fr. pour un an,, franc de port par la poste, pour toute la France; et pour les pays hors du royaume, 10 fr. pour trois mois, 17 fr. pour six mois, et 31 fr. pour un an. On ne reçoit d'abonnement que des 20 avril, 20 juillet, 20 octobre et 20 janvier

1

TRAITÉ SIT l'époque de la fin du monde, et sur les circonstances qui l'accompagneront; par un soli

taire.

Appropinquavit finis noster, completi sunt dies nostri, quia venit finis noster.

THREN. IV, 18.

VOICI encore un ouvrage sur la fin du monde, dans lequel, comme dans bien d'autres de ce genre, on essaie de pénétrer ce qui est impénétrable, et dont l'auteur pourra bien avoir le sort de ceux qui ont déjà couru la même carrière. Comme eux, il aura fait de vains efforts pour déchirer le voile qui couvre le secret de la Providence; et comme eux, abusé par ses idées particulières, il aura cru voir des preuves solides, là où des lecteurs désintéressés ne verront peut-être quc des conjectures peu vraisemblables, pour ne pas dire très-frivoles.

Ce n'est pas que l'anteur de ce Traité ait eu la folle pensée de vouloir fixer d'une manière précise l'époque de la fin des temps; mais il a conçu le dessein de la déterminer par approximation, et de nous persuader que le monde devoit durer environ six mille ans : en sorte que, suivant ses calculs, le monde présent, dans deux siècles à peu près, ne seroit plus.

Pour peu qu'on veuille examiner son systême, on ne tarde pas à s'apercevoir qu'il a bâti sur le sable, et non sur la pierre ferme; qu'il ne s'appuie que sur des traditions suspectes, des autorités peu décisives, des interprétations arbitraires ou forcées des livres saints.

Tome II. L'Ami de la R. et du R. No. 47.

Y

« PreviousContinue »