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l'empire romain se trouva dans cet état d'anéantisse ment qui doit précéder de peu de temps la venue de l'antechrist? Le nom romain est effacé de dessous le ciel : l'empereur d'Autriche a perdu tous ses droits sur Rome et sur l'Italie. Nous venons d'être témoins de l'événement; souvenons-nous donc des paroles de saint Paul Et tous, et alors. La venue de l'antechrist ne peut donc pas être éloignée ». Notre auteur s'est trop hâté de hâté de prononcer d'après les événemens qu'il avoit sous les yeux. S'il vivoit encore, s'il voyoit avec nous comment l'empereur d'Autriche domine plus que jamais en Italie, et comme il est dans le cas de reprendre ses anciens titres et sa prépondérance en Allemagne, il tiendroit, je pense, un autre langage.

me semble que jusqu'ici, tout dans les preuves de l'auteur est incertain et peu vraisemblable. Nous verrons dans un prochain numéro, s'il aura été plus heureux dans les conjectures qu'il tire de l'Apoca→ lypse.

F.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME. S. S. a ordonné à son vice-auditeur d'expédier des lettres de translation et d'élection pour les évêchés vacans, savoir: de la ville de Castello, à Mr. Mondelli, maintenant évêque de Terracine, Sezze et Piperno.

De Rieti, à M. Fioraventi, bénéficier de la Basilique de Saint-Pierre.

De Bagnarea, à M. Jean-Baptiste Jacobini, pro-vicaire d'Albano.

De Spolette, à M. l'archidiacre de Perouse Degli Oddi

De Gubio, à M. Mario Ancajani, chanoine de SaintPierre.

De Citta della Pieve, à M. Jean-Baptiste Licca, chanone et vicaire-général de Montefiascone.

S. Em. Mr. le cardinal Mattei, doyen du sacré college, pro-dataire du saint Père, et gouverneur perpétuel d'Ostie et Velletri, a rendu, le 29 août dernier, une ordonnance qui rappelle les habitans de ces villes, ainsi que de leurs annexes, à l'observance des lois civiles et religieuses en vigueur avant l'invasion des François, et dans laquelle on trouve les dispositions suivantes : «Nous tirons volontiers un voile sur les désordres passés, auxquels ont principalement donné lieu la séduction, la violence, et plus encore la corruption des mœurs et l'oubli des principes religieux. Mais nous avertissons les coupables, que pour profiter de la présente amnistie et de l'indulgence du saint Père, il est besoin qu'ils changent de conduite, qu'ils renoncent à tout esprit de parti, et qu'ils se montrent obéissans aux lois, afin de ne point se mettre dans le cas d'en éprouver la rigueur.

-Par une lettre apostolique, l'élection de M. Villibrod Van Os, se disant évêque d'Utrecht, en Hollande, est déclarée illégitime, nulle et sacrilége. M. Van Os, et tous ceux qui ont coopéré à ladite élection, ou qui voudroient la soutenir, sont excommuniés.

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PARIS. On dit que le congrès de Vienne doit s'occuper aussi du sort de l'ordre de Malte. L'ancienneté et les services de cette institution célèbre méritent en effet d'être pris en considération. C'est la religion qui lui 'donna naissance, et le berceau de l'ordre est le même que celui du christianisme, C'est dans ces contrées riches de tant de souvenirs, et illustrées par tant de prodiges; c'est en Palestine que de généreux chevaliers, tour à tour religieux et soldats, et toujours hospitaliers, se dévouèrent à la fois aux soins des pauvres et à la défense des lieux saints. L'Orient admira plus d'une fois

ANIES

les efforts de leur courage, et la religion applaudit à leur zèle, Ils soutinrent la gloire du nom latin, et disputèrent pied à pied le terrain qu'ils étoient chargés de défendre. Ils s'emparèrent de l'île de Rhodes, et il fallut toutes les forces de l'empire ottoman pour les en chasser. Charles V leur donna un asile dans Malte. Cette île n'étoit qu'un rocher. Ils la vivifièrent, et en firent le boulevard de la chrétienté. La puissance de Soliman échoua devant cette colonie naissante, et quelques chevaliers eurent la gloire d'arrêter un torrent qui peutêtre alloit tout inonder. Ils créèrent une marine, ils protégèrent le commerce du Levant, ils réprimèrent les corsaires d'Afrique. Ils contribuèrent à la défaite des Turcs à Lépante. Enrichis des biens d'autres ordres fameux, ils firent dans leur île de grands établissemens religieux et politiques. Ils y fondèrent entr'autres un lazaret magnifique, où les pélerins de toutes les nations trouvoient un asile. Ils sembloient n'avoir été placés au milieu de la Méditerranée que pour en protéger la navigation. Ils en imposoient aux Barbaresques; ils 'formoient une école pour la jeune noblesse; ils veilloient, dans leurs caravanes, à la sûreté des côtes et à la tranquillité des mers. Ils étoient le lien entre les différentes nations chrétiennes. Tant de titres devoient les conserver. Ce furent, au contraire, des motifs pour les détruire. On s'empara, en 1792, de leurs biens en France. Ils en avoient fait hommage au Roi. En 1798, une trahison livre l'île à l'aventurier qui essayoit alors à bouleverser et à détruire, et celui qui s'annonçoit comme l'ennemi de la puissance musulmane, commence par renverser la barrière antique qui en avoit arrêté les progrès. Il ne jouit pas long-temps de sa facile conquête. Les Anglois s'en emparèrent après un long siège. Ils devoient la rendre par le traité d'Amiens; mais l'ambition et les progrès de leur ennemi, en Italie, leur parurent un motif suffisant pour retenir ce nouveau Gibraltar, et il ne paroît pas qu'ils soient disposés à s'en

dessaisir. Cependant l'ordre subsiste. Il s'est réfugié d'abord à Trieste, puis en Sicile. Un nouveau grandmaître a fait oublier la déloyauté de l'ancien. Les dignités ont été remplies suivant les formes. L'ordre possède des revenus en Espagne, en Portugal, en Sicile, en Allemagne et en Italie. Il est donc facile de le conserver. Il ne s'agit que de lui donner un asile, un cheflivu. Si la politique s'oppose à ce qu'on lui rende les remparts qu'il a créés, qui empêcheroit de lui assigner pour résidence l'ile de Corfou, qui, par sa position, par ses fortifications, remplaceroit pour les chevaliers ce qu'ils ont perdu. Cette île et ses dépendances n'ont point de maître en ce moment, et peuvent servir d'indemnités à l'ordre Telle est la substance d'un écrit qui vient d'être publié sous le titre de Considérations sur l'ordre de Malte, par M. le chevalier Le Groing de Fontnoble. Il rappelle tous les motifs qui doivent porter les puissances à maintenir un ordre ancien, et les avantages qu'on en peut retirer encore.

- Le clergé de cette ville vient de perdre un membre utile dans la personne d'un ancien chartreux, dom Dominique (Martin). Il étoit de la maison de Paris, et s'étoit consacré à l'instruction de la jeunesse dans une maison d'éducation. Il étoit fait pour rendre la vertu aimable par son exemple et par son caractère.

Mgr. de Coucy, ancien évêque de la Rochelle, et M. de la Richardière, son grand-vicaire, revenant de leur exil, sont à Paris depuis plusieurs semaines.

POITIERS. Mr. de la Brouë de Vareilles, ancien évêque de Gap, est arrivé à Poitiers, où résidé sa famille.

METZ. Mr. l'évêque est arrivé ici, le mardi 20 septembre, et le samedi suivant, il a couféré les ordres à un grand nombre d'ecclésiastiques.

Moscow. C'est le 16 avril qu'on apprit ici la restauration de Louis XVIII sur le trône de ses ancêtres. Cette

heureuse nouvelle fut accueillie dans cette capitale avec d'incroyables applaudissemens. Elle mit surtout au comble de la joie les François qui s'y trouvent. Il y a, à Moscow, une paroisse catholique romaine sous l'invocation de Saint-Louis. Elle est desservie par M. de Malherbe, ancien chanoine de la cathédrale de Châlons sur-Marne, et vicaire-général du diocèse. Il en prit occasion de faire, à ses paroissiens, une exhortation touchante dont voici quelques traits. C'étoit le troisième dimanche après la Pentecôte, dans l'Evangile duquel on lit ces paroles : Vous pleurerez et vous gémirez, vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. « Le ciel et la terre passeront, dit l'éloquent pasteur; mais la parole de celui qui a dit : Votre tristesse se changera en joie, ne passera point. Elle est immuable comme lui. Nous gémissions, depuis vingt-quatre ans, sous le plus accablant des fléaux; mais ne croyons pas que Dieu nous oubliat. Ne croyons pas que la Providence cessât de veiller sur notre patrie. Il la punissoit de ses égaremens, de l'oubli de son nom, des crimes d'une révolution qui n'en a été que trop féconde. Mais il se réservoit de la consoler dans sa miséricorde, et de changer en joie la tristesse de ses serviteurs ». L'orateur parle ensuite de l'empereur Alexandre, et lui paie le tribut d'hommages qui lui est si justement dû pour avoir coopéré à cette grande œuvre. Il finit par engager son auditoire à se rendre digne de ce bienfait signalé. Cette pieuse homélie a été suivie d'un Te Deum, exécuté en musique. On dit que M. de Malherbe se propose de quitter Moscow pour revenir en France, d'où il est sorti il y a vingtquatre ans, et s'y rendre utile à l'Eglise et à ses compa

triotes.

Aux Rédacteurs de l'Ami de la Religion et du Roi.

Je suis effrayé, comme vous, Messieurs, des principes non moins anti-royalistes qu'anti-religieux, que professe le

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