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-S. S. a fait les nominations suivantes, en date du 12 septembre:

De l'évêché de Veroli, au P. dom François Cipriani, célestin, et curé de Sainte-Marie in Posterola.

Des évêchés de Terracine, Sezze et Piperno unis, à M. Anselme Basilici, archiprêtre de Nerola.

De l'évêché de Nazianze in partibus infidelium, à M. Michel Belli, chanoine de Saint-Jean de Latran.

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De l'évêché de Spolette, à M. François Canali, chanoine de Pérugin, à la place de M. l'archidiacre Degli Oddi, qui n'a point accepté sa nomination.

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Parmi les Jésuites qui ont survécu à la destruction de leur ordre, il en est un qui est âgé de 126 ans. C'est le Père Albert de Montanto, né le 18 mai 1689. Il entra dans la société, le 12 septembre 1706, et y fit profession le 2 février 1724. Il remplit pendant trentecinq ans les fonctions de consulteur et d'admoniteur dans le collége de Pistoie. Il vient d'écrire au R. P. Pannisoni, vicaire du T. R. P. général, pour l'informer de son intention de rentrer dans la compagnie, à laquelle il espère encore, malgré son grand âge, de pouvoir être de quelque utilité, se soumettant, dit-il, à se rendre partout où les supérieurs jugeront à propos de l'employer. On juge bien que le religieux dévouement de ce vénérable centénaire n'a pas manqué d'être accueilli avec les éloges qu'il mérite.

-Un bref de S. S. Pie VII, publié à Gênes à la prière de l'éminentissime archevêque, rétablit les fêtes et vigiles telles qu'elles étoient avant 1806.

TIVOLI. Il est difficile de peindre la joie qu'ont éprouvé les habitans de ce lieu du rétablissement des Jésuites. Elle fut portée au comble dans la journée du 21 août, par les solennelles actions de grâces rendues ici avec la pompe la plus majestueuse, dans l'église du collège qu'y possédoit la compagnie. Tivoli a été le berceau de la société. C'est à Tivoli que saint Ignace reçut du Pape,

Paul III, la confirmation de sa règle. Les Jésuites ont rendu à Tivoli d'immenses services, même depuis leur suppression. C'étoit à cette ville plus qu'à toute autre à célébrer la fête de cette heureuse restauration. Elle fut solennisée avec une magnificence digne de l'événement. Dès le matin chacun des membres de la société célébra la sainte messe. Vers les onze heures, Mgr. notre évêque. entonna le Te Deum, chanté en musique, au son des instrumens. Cet hymne d'actions de grâces fut suivi de la bénédiction du saint Sacrement. Une foule immense remplissoit non-seulement l'église, mais la place adjacente. Cette troupe de religieux, vénérables par leur age, ayant chacun un flambeau à la main, une musique mélodieuse, le bruit de l'artillerie, produisoient un effet difficile à rendre. Le portail étoit élégamment décoré. Dans sa partie supérieure se voyoit le nom de Jésus. A droite, la devise de la compagnie: Ad majorem Dei gloriam; à gauche, on lisoit : Societas Jesu rediviva. Les airs retentissoient d'acclamations. Des larmes d'attendrissement couloient des yeux de ces vieux religieux, rendus, après plus de quarante ans, à leur premier état. Il est difficile d'imaginer une scène plus touchante.

PARIS. Le Roi vient, par une ordonnance, de donner à Mgr. le grand-aumônier de France, les nominations aux places ecclésiastiques, et aux bourses vacantes dans les séminaires du royaume.

-Aux évêques que le retour à un meilleur ordre de choses a déjà ramenés en France, il faut ajouter M. de la Luzerne, évêque duc de Langres, pair de France, connu par son éloquence, et par de savans et pieux ouvrages, fruits de son zèle et de ses veilles pendant son long exil.

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On assure que le superbe édifice du Val-de-Grâce va être rendu à sa destination primitive. Mme. de Bourbon, fille du prince de Condé, religieuse bénédictins

de l'Adoration du Saint-Sacrement, l'ayant obtenue de S. M., va s'y réunir avec les religieuses de son ordre qui se trouvent à Paris. Elles y remplaceront des militaires malades. Qu'un couvent serve d'hôpital, c'est une destination que la religion non-seulement ávoue, mais même qu'elle commande, quand cela est nécessaire. C'est le christianisme qui le premier a ouvert des asiles à l'humanité souffrante, et l'on sait qu'elle n'est jamais mieux soulagée que quand c'est la religion qui s'en mêle. Néanmoins une belle église, un dôme superbe, ne sont point utiles à des malades; et quand une reine pieuse avoit consacré ces monumens à la majesté du culte divin, on est, ce me semble, tenté de regretter que ses intentions soient méconnues, et on ne peut s'empêcher, en entrant dans ces lieux détournés à un autre emploi, de se dire à soi-même : Non hos datum munus in usus.

-Un journal, qui apparemment n'aime pas les communautés religieuses, dénonce le rétablissement de quelques-unes, et demande si la loi qui proscrit les voeux est rapportée. Il faut, en vérité, être bien zélé défenseur des lois pour avoir ce scrupule. Le gouvernement même qui vient de finir, et qui ne favorisoit pas la religion outre-mesure, toléroit les couvens de femmes. Il avoit senti la nécessité, soit pour l'éducation, soit pour les hôpitaux, de ces associations unies par un motif que rien d'humain ne peut remplacer. La conduite des religieuses pendant la révolution ne prouve-t-elle pas suffisamment combien elles sont attachées à leur état? Ne les a-t-on pas vues persévérer dans leur clôture en dépit de la loi qui les en affranchissoit, garder leur règle malgré les décrets qui les excitoit à la violer, et confondre ainsi par leur constance les vaines et fausses peintures qu'on faisoit de la contrainte et des gémissemens de ces prétendues victimes? Plusieurs eussent pu vivre à l'aise dans le monde et au sein de leurs familles; mais elles auroient regardé cette conduite comme une pré

varication. Elles ne se trouvoient heureuses que réunies en communauté et suivant leur vocation. Là, avec une pension modique, et le travail de leurs mains, elles suffisoient à peine aux premiers besoins de la vie; mais elles observoient leur règle, et ce seul plaisir les consoloit des privations qu'elles étoient obligees de s'imposer. Dans ce moment plusieurs sont dans un dénuement extrême. On a présenté pour elles des requêtes au gouvernement. Y en a-t-il une seule qui ait pour but l'affranchissement de leurs maisons? On ne craint pas d'assurer que non. Cette religieuse fidélité ne devroit-elle pas réconcilier avec leur état ceux qui en ont de fausses idées?

BESANÇON. Le dimanche 18 ont été bénis solennellement les drapeaux du 60°. et 77. régiment de ligue. Le commencement du discours adressé, à ces régimens, par M. le comte de Bourmont, lieutenant-général commandant la 6. division militaire, est remarquable : «Voilà, leur a-t-il dit, ces nouveaux drapeaux que, l'Eglise a sanctifiés par ses prières. Comme il convient à des braves, vous venez de reconnoître l'empire du Dieu des armées ».

VIENNE (en Autriche.) Le Pape a invité notre cour à rétablir les Jésuites. On ne sait pas si, du moins surle-champ, cette proposition sera favorablement accueillie. Ce n'est pas que la cour n'ait toujours témoigné beaucoup d'attacheinent pour les établissemens religieux qu'elle a toujours conservés et protégés, malgré l'exemple donné par les autres gouvernemens. Les biens des Jésuites, supprimés depuis si long teinps, n'ont pas même été aliénés en Autriche, et le trésor impérial en perçoit les revenus. Il est possible que l'état actuel des finances retarde, pour quelque temps, un établissement que sollicite la restauration si urgente de l'éducation publique en Europe, et le besoin d'un prompt retour aux principes religieux desquels l'influence est si affoiblie, mais dont on sent plus que jamais qu'il est impossible de se.

passer, si l'on veut que les peuples soient heureux et les Etats tranquilles.

NOUVELLES POLITIQUES.

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PARIS. Une nouvelle ordonnance du Roi, qui sera comblée de bénédictions, porte les dispositions suivantes :

Les établissemens formés à Paris, à Barbeau, et aux Loges, pour l'éducation des orphelines de la légion d'honneur, resterout affectés à cette destination. Le nombre d'élèves, qui existoient dans ces établissemens au 19 juillet, sont maintenues jusqu'à l'âge de vingt-un ans, et seront réparties dans chacun de ces établissemens. Néanmoins les parens qui désireroient faire élever les enfans sous leurs yeux, sont autorisés à les retirer, et il leur est alloué pour cet objet une pension annuelle de 250 francs jusqu'à vingt-un ans révolus, laquelle leur sera payée par sémestre sur les fonds de ces établissemens. Nous nous réservons, s'il y a lieu, de pourvoir aŭ remplacement des élèves, et même d'étendre notre bienfaisance sur les enfans des militaires non légionnaires. Le régime de ces établissemens sont sous la direction de la congrégation de la mère de Dieu, et sous la surveillance spirituelle de notre grand-aumônier ou de son délégué. Les autres dispositions de notre ordonnance, du 19 juillet dernier, continueront d'être exécutées.

Aux Rédacteurs de l'Ami de la Religion et du Roi.

On se plaint, Monsieur, et avec raison, de la décadence des études ecclésiastiques. On pourroit peut-être en trouver la première cause dans l'indifférence pour la religion, qui avoit commencé à gagner le clergé même, plusieurs années avant la révolution. Ce n'est pas, à beaucoup près, que la foi fut éteinte chez les prêtres françois; mais il n'en est pas moins vrai qu'elle ne s'étoit que trop affoiblie par la contagion de l'exemple, qui, sans séduire l'esprit et sans corrompre le cœur, énerve néanmoins le zèle, et endort, pour ainsi dire, la conscience. La science théologique étant devenue l'objet du mépris et des sarcasmes des hommes qui avoient alors le plus d'influence sur l'opinion publique, ceux mêmes qui, en d'autres circonstances, s'y seroient livrés avec le plus d'attrait et de succès, découragés par la sorte de discrédit où elle étoit tombée, s'appliquoient à des études diffé rentes, qui leur promettoient plus de célébrité. De là cette foule de prêtres qui étoient tout autre chose que ee qu'ils auroient dû être. Et je ne parle pas ici de ceux qui se faisoient physiciens, chimistes, ma

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