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leur au-dessous de 300 francs (les sous-préfets, comme délégués des préfets, pourront continuer de donner ces autorisations); 3°. que son ministre, ayant dans ses attributions les affaires concernant le culte catholique, autorisera les dons et legs de 300 à 1000 francs en argent, et de 300 francs et au-dessus indéfiniment en effets mobiliers. Telles sont les principales dispositions de l'ordonnance du 10 juin 1814, dont j'ai l'honneur de vous faire l'envoi. Il avoit été déjà dérogé, mais conditionnellement, à l'obligation des placemens en rentes sur l'Etat; l'art. 4 de l'ordonnance annulle formellement cette obligation. La perception de ces rentes exige des frais que le placement sur les lieux peut éviter. Le Roi veut qu'on ne soit obligé qu'à consulter le plus grand intérêt des établissemens religieux. Leur dénuement est tel, qu'il paroît très-important de leur assurer des revenus plutôt que de leur procurer des embellissemens. C'est à votre sagesse, Monseigneur, qu'il appartient d'y avoir égard, dans les avis dont vous accompagnerez les demandes d'autorisation.

J'espère que les personnes qui ont les moyens et l'intention de venir au secours de l'Eglise, verront dans les dispositions du Koi un motif de faire plus de bien · et avec plus de confiance.

Signé, l'abbé de MONTESQUIOU.

Le ministre secrétaire d'Etat de l'intérieur a adressé la lettre suivante aux évêques :

Monseigneur, je ne crois pas nécessaire d'appeler votre attention sur les articles du Catéchisme que le dernier gouvernement y avoit fait insérer. Je vous félicite de pouvoir faire disparoître de nos dogmes les plus saints, des flatteries si indignes des premières leçons de l'enfance. La religion fait des sujets fidèles; mais c'est en nous apprenant à connoître le souverain auteur de tout ordre et de tout bien; elle nous enseigne tous les devoirs de la société en nous montrant ce que nous de

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vons à Dieu, et en donnant à l'obéissance un caractère auguste qu'elle ne pourroit jamais trouver dans les institutions des hommes.

Profitez, Monseigneur, de cette occasion pour épurer tout ce qui pourroit alarmer votre sollicitude dans votre Catéchisme, et peut-être pour reprendre celui qui étoit enseigné dans votre diocèse lorsque l'Etat savoit respecter également la religion et les leçons de ses ministres. J'ai l'honneur, etc.

L'abbé de MONTESQUIOU.

MM. les vicaires-généraux du chapitre de Paris n'avoient pas attendu cette ordonnance pour reprendre l'ancien Caté→ chisme; dès le 1oг. juillet dernier ils en ordonnèrent la réimpression et l'enseignement dans tout le diocèse (1).

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-M. l'abbé Carron vient d'arriver de Londres en cette ville. Cet estimable ecclésiastique est assez connu par les établissemens de bienfaisance et de charité qu'il a formés en Angleterre. Son zèle pour les malheureux a imaginé une foule de moyens de les servir. Son industrieuse activité rappelle la mémoire de cet admirable Vincent-de-Paul, qui étoit à la tête de toutes les bonnes œuvres, et qui a fait de si grandes choses. Mu, comme lui, par le motif de la charité chrétienne, M. l'abbé Carron a exécuté, en Angleterre, des projets dont on n'auroit pas cru qu'un simple particulier pût venir à bout. Nous ne savons si ce vertueux prêtre revient pour toujours dans sa patrie, et s'il se propose d'y former aussi quelques établissemens à l'instar de ceux qu'on lui doit chez nos voisins.

CLERMONT, en Auvergne. Les dames de l'instruction charitable de l'Enfant-Jésus, dites à Paris dames de Saint-Maur, viennent d'établir dans cette ville, sous les auspices de notre digne évêque, une maison

(1) On le trouve, à Paris, chez Adrien Le Clere, imprimeur de Archevêche, quai des Augustins, no. 35, prix, 50 c. rel. en parchem.

d'éducation pour laquelle nous formons les voeux les plus sincères. Leurs élèves sont encore en petit nombre; mais les soins qu'elles leur donnent sont remarquables, et de nouvelles institutrices se forment à Paris pour venir compléter le service de ce pensionnat naissant, lorsqu'elles y seront appelées par un plus grand nombre d'élèves. Quelques-unes des nouvelles institutrices, conduites par leur supérieure, viennent de faire le voyage de Vichi pour y présenter les voeux de leur congrégation à S. A. R. Mme la duchesse d'Angoulême. Elles en ont été accueillies avec une extrême bonté. S. A. R. leur a fait plusieurs questions pleines d'intérêt sur l'objet et la fin de leur institut, et elle a bien voulu le prendre sous sa protection spéciale. Cet institut a pour objet et pour fin l'éducation des demoiselles, l'instruction des pauvres filles, l'exercice des oeuvres de miséricorde, la propagation de la foi chrétienne dans les familles. Il fut établi à Rouen, en 1666, et à Paris, dans Ja maison qu'il occupe rue Saint-Maur, faubourg SaintGermain, en 1675, par le R. P. Barré, minime. Cette maison est le chef-lieu de toute la congrégation; c'est-là que se trouve le noviciat général, et c'est de là qu'on envoie les sujets dans les divers établissemens du royaume. L'institut fit des progrès très-rapides sous Louis XIV, et se répandit dans les diverses provinces de France. C'est dans son sein que Mme. de Maintenon prit douze sœurs pour commencer la maison royale de Saint-Cyr, consacrée à l'éducation de deux cents demoiselles. Les dames de Saint-Maur furent chargées, en 1776, du pensionnat de Lévignac, dans le diocèse de Toulouse, établi sur le modèle de celui de Saint-Cyr. A l'époque de 1789, l'institut comptoit environ cent maisons et six cents sujets en exercice. La maison, chef-lieu, jouissoit alors de 20,000 francs de rente. Les dames de l'instruction charitable de Jésus furent chassées de tous leurs établissemens, en 1791. Depuis, quelques-unes d'entr'elles ne s'étoient de nouveau réunies que pour élever de jeunes personnes,

chacune dans les lieux où la révolution les avoit jelées. Il n'existoit plus à Paris qu'une foible réunion de trois de ces dames, lorsqu'elles y furent rétablies, le 12 mars 1806. M. l'évêque de Metz, alors vicaire-général de la grande-aumônerie, sollicita leur rétablissement, et l'obtint. Les statuts sommaires de ces dames furent approuvés, leur ancienne maison, rue Saint-Maur, leur fut restituée, le gouvernement acquitta les frais de réparation et de mobilier, et finit par doter la maison cheflieu de 5,000 francs de rente. Mme. de Fumel, supérieuregénérale, Mme. Boulard, première assistante et directrice du noviciat, ont été les deux colonnes de cette congrégation renaissante. Ces deux dames quittèrent tout pour venir à Paris au secours de leur congrégation. Elles eurent d'abord à lutter contre toutes sortes d'obstacles, et elles furent assaillies par tous les genres de privations. Leur constance fut enfin couronnée par le succès. La congrégation devint prospère. Leur noviciat se compose maintenant de vingt-cinq aspirantes ou novices. Elles ont pu rétablir vingt-cinq maisons, et le nombre de leurs professes est d'environ cent cinquante. Elles ne font pas de vœux. Elles ne se lient que par de simples promesses qui leur tiennent lieu de voeux, tant elles y sont exactes et fidèles. Elles font deux années de noviciat, après lesquelles les professes sont envoyées dans les diverses maisons pour y remplir les fonctions dont leur supérieuregénérale les juge capables. Leur costume est celui que portoient les veuves et les demoiselles vivant dans la retraite sous Louis XIV. On n'exige point de dotation pour entrer dans cette congrégation. Il suffit que les aspirantes paient leur pension pendant les deux années de probation, et fassent les frais de leur prise d'habits, leur profession et de leur trousseau. Ce qui n'excède pas la somme de mille écus. Ainsi, cet institut peut offrir aux jeunes personnes bien nées qui sont appelées à la vie religieuse, un asile heureux où elles peuvent servir à la fois Dieu, la religion et la société dans l'état d'insti

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tutrices, et se sanctifier elles-mêmes en travaillant à l'instruction chrétienne des jeunes personnes.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 26 de ce mois, le Roi est allé faire une visite à MONSIEUR, à Saint-Cloud. Les deux Princes paroissent aujourd'hui dans un état de santé très-rassurant.

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S. A. R. Mr. le duc de Berry est allé, le 26, à Fontainebleau pour y assister à la bénédiction des drapeaux que le Roi l'avoit chargé de remettre de sa part aux grenadiers et chasseurs royaux de France. Ces deux superbes régimens étoient rangés en bataille sur une pelouse en avant du château; au milieu de cette pelouse, un autel s'élevoit; un fauteuil surmonté d'un dais pour S. A. R. avoit été préparé : la cérémonie avoit attiré une foule prodigieuse, tant de la ville que des villages environnans. Le Prince ayant parcouru les rangs, fit former le carré, au centre duquel l'autel se trouvoit placé. Le Prince s'étant placé à son prie-dieu, le maréchal prince de Wagram, M. le duc de Reggio, et les autres officiers-généraux et supérieurs ont entouré són fauteuil. Les bâtons du dais étoient soutenus par quatre sapeurs des grenadiers et chasseurs royaux; les drapeaux, placés en face de l'autel, étoient tenus par les colonels des deux corps. Après un discours analogue à la circonstance, prononcé par M. le curé de Fontainebleau, drapeaux ont été bénis et portés ensuite en tête des corps respectifs. Alors le carré a été formé de nouveau, et Mgr. le duc de Berry s'étant placé au centre, a reçu, au nom du Roi, le serment des deux régimens. S. A. R. en avoit prononcé ellemême la formule à haute voix. Les plus vives acclamations ont suivi. Les troupes out ensuite défilé devant S. A. R.: rien ne pouvoit surpasser la beauté de leur tenue, l'ensemble et la précision de leurs manoeuvres, si ce n'est le zèle dont elles se montroient animées pour la cause auguste qu'elles venoient de jurer de défendre.

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Dans la Chambre des Députés, M. Fornier de SaintLary a développé, dans la séance du 27 juillet, la proposition qu'il avoit faite précédemment relativement au paiement des

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