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Le gouvernement provisoire adresse à l'armée la proclamation suivante :

<< Soldats, vous n'êtes plus à Napoléon; mais vous êtes toujours à la patrie: votre premier serment de fidélité fut pour elle..... La constitution nouvelle vous

TOME VII.

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11 avril.

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assure vos honneurs, vos grades, vos pensions. Le sénat et le gouvernement provisoire ont reconnu vos droits. Ils sont sûrs que vous n'oublierez

pas vos devoirs. Dès ce moment, vos souffrances et vos fatigues cessent. Votre gloire demeure tout entière. La paix vous garantira le prix de vos lòngs travaux. Quelle était votre destinée sous le gouvernement qui n'est plus? Traînés des bords du Tage à ceux du Danube, des bords du Nil à ceux du Dniéper....., vous éleviez, sans intérêt pour la France, une grandeur monstrueuse dont tout le poids retombait sur vous comme sur tout le reste du monde. Tant de milliers de braves n'ont été que les instrumens et les victimes d'une force sans prudence, qui voulait fonder un empire sans proportion. Combien sont morts inconnus pour augmenter la renommée d'un seul homme ! Ils ne jouissaient pas même de celle qui leur était due. Leurs familles, à la fin de chaque campagne, ne pouvaient constater leur fin glorieuse et l'honneur de leurs faits d'armes. Tout est changé. Vous ne périrez plus à cinq cents lieues de la patrie pour une cause qui n'est pas la sienne. Des princes nés français ménageront votre sang; car leur sang est le vôtre : leurs ancêtres ont gouverné vos ancêtres....... Pourriez-vous concevoir quelques alarmes? Ils admiraient, dans une terre étrangère, les prodiges de la valeur française; ils l'admiraient, en gémissant que leur retour fût suspendu par tant d'exploits inutiles...... Restez donc fidèles à votre drapeau..... >>

Monsieur, comte d'Artois, frère de Louis XVI et de Louis XVIII fait son entrée à Paris. Il y développe le titre et les fonctions de lieutenant général du royaume, qui lui ont été conférés par le roi Louis XVIII.

Un arrêté du gouvernement provisoire substitue le 13 avril. pavillon blanc et la cocarde blanche au pavilion et à la cocarde tricolores (V. le 9).

Un décret du sénat confère le gouvernement provi- £4 avril. soire de la France au comte d'Artois, sous le titre de lieutenant général du royaume, en attendant que Louis-Stanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la Charte constitutionnelle (V. le 6).

Le trésorier général de la couronne, baron Labouil- 15 avril. lerie, rapporte, de Blois à Paris, une somme d'environ soixante millions, tant en espèces qu'en vaisselle et pierreries, savoir : quatorze millions en pièces d'or de quarante et de vingt francs, environ quarante millions en diamans, et environ quatre millions en vaisselle. L'abbé Louis, chargé du ministère des finances, se ́rend aussitôt au château des Tuileries, et représente que ces valeurs ne sont pas la propriété de l'ex-empereur, mais celle de l'état; il insiste pour que les quatorze millions en or soient réintégrés dans le trésor et employés aux besoins du service public, qui est au moment de manquer; mais les hommes de l'ancien régime ont jugé que ces fonds appartiennent à Napoléon; ils en ont prononcé la confiscation et se partagent les espèces, comme juste indemnité des pertes que la révolution leur a causées. L'abbé Louis ayant prouvé à S. A. R. Monsieur, comte d'Artois, investi de la lieutenance générale du royaume, que les fonds remis par M. Labouillerie appartenaient à l'état, ce prince ordonne qu'ils soient transportés au trésor royal et employés au service public: M. l'abbé Louis y fait conduire onze millions; les courtisans s'étaient déjà partagé en peu d'instans une somme de trois millions.

16 avril.

16-17 avril.

Une convention est signée à Schiarino-Rizzino (près de Mantoue), entre le prince Eugène Beauharnais, vice-roi d'Italie, et le général autrichien, Bellegarde. Les troupes françaises rentreront dans les limites de l'ancienne France. Les troupes italiennes continueront d'occuper tous les pays qui ne sont pas au pouvoir des souverains alliés.

L'armée franco-italienne a contenu, jusqu'à ce jour, l'armée autrichienne, malgré la défection de Murat (V. 6, 11 janvier), le soulèvement des peuples de la moyenne Italie, et les débarquemens opérés par les Anglais sur les côtes de la Méditerranée. Les jours suivans, les divisions françaises se mettent en marche vers leur patrie; elles sont fortes de quarante mille hommes, dont vingt-cinq mille sous les armes, avec trois cent soixante pièces d'artillerie.

L'empereur d'Autriche (François Ier.) a une entrevue au Petit-Trianon avec l'impératrice (Marie-Louise) sa fille. Le départ de cette princesse pour Vienne y est déterminé.

le

Une mission est donnée à M. de Maubreuil, qui a fait éclater, dans les premiers jours de ce mois, plus violent enthousiasme en faveur de la cause royale; il reçoit les autorisations et les ordres dont la teneur suit : « Ministère de la police générale. Il est ordon» né à toutes les autorités chargées de la police géné» rale de France, aux préfets, commissaires généraux, spéciaux et autres, d'obéir aux ordres que M. de » Maubreuil leur donnera, de faire et d'exécuter à » l'instant même tout ce qu'il prescrira, M. de Mau» breuil étant chargé d'une mission secrète de la plus >> haute importance. Le commissaire provisoire au dé» partement de la police générale, signé Anglès. Paris,

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