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DE PARIS

DÉDIÉES A LA NATION

E T

AU DISTRICT DES PETITS AUGUSTINS

Publiées par L. PRUDHOMME, à l'époque
du 12 juillet 1789.

Avec gravures et cartes des départemens de France.

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RUE DES MARAIS F. S. G. N°. 20.

I 79 1.

AVIS DE L. PRUDHOMME.

Lorfque j'ai commencé à donner les cartes des 83 départemens de France, j'ai cru faire plaifir à mes abonnés, en leur procurant les moyens de fe former un atlas complet. Ayant encore 41 cartes à livrer, & défirant les faire jouir Te plus promptement poffible de la collection de cet atlas, je les préviens que je vais accélérer la gravure des cartes de manière à pouvoir inceffamment en donner deux à chaque numéro. A la dernière livraison, je joindrai une defeription hiftorique des 83 départemens, qui fera délivrée gratis aux abonnés, & qui leur formera, avec la totalité des cartes, un atlas complet. J'espère leur prouver, par 'ce grand facrifice, l'envie que j'ai toujours eue de les fatif

faire.

Plufieurs de ces cartes ent paru à quelques foufcripteurs n'être pas affez remplies de détails; mais ils voudront bien faire attention à l'obfervation fuivante.

On doit juger par les bornes qu'on s'eft 'prefcrites, par une même échelle pour toutes les cartes, par l'uniformité du plan qu'on a adopté, qu'il n'auroit pas été posible, fans cor.fufion, d'y inférer d'autres pofitions que les villes; c'est ce que prouvent les cartes de certains départemens où elles abondent. C'eût été manquer à l'uniformité du plan que de faire entrer dans les cartes les moins chargées des bourgs qui n'auroient pu trouver place dans les autres. Indépendamment des chef-lieux de départemens & de districts toutes les villes du royaume s'y trouvent: c'eft en un mot l'analyse de la nouvelle divifion de la France. On doit ajouter que ces cartes ont une forte de mérite qui manque à de bien plus grandes; c'eft que l'oeil y fuit aifément les chaînes de montagnes qui forment les principaux baffins du royaume, ainfi que le cours des rivières, & que, parmi ces dernières, il n'en eft aucune dont le nom foit omis. D'ai!leurs, ces cartes font rangées dans l'ordre le plus naturel, qui eft celui de contiguité, en defcendant du nord au fud, & en venant alternativement de l'oueft à l'eft, & de l'eft à l'oueft. ...

Je donnerai promptement des frontifpices pour les cinq imeftres qui n'en ont point.

RÉVOLUTIONS

DE PARIS,

DÉDIÉES A LA

NATION

Et au District des Petits-Augustine,.

Avec gravures analogues aux différons événericas, et les cartes des départemens.

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De la contribution mobilière et foncière.

IL vient enfin d'être question de l'impôt terri

torial à l'assemblée nationale.

Cette matière, quant au principe, ne pouvoit N'. 88.

A

et ne peut comporter de discussion. Il est clair et démontré que l'impôt le plus justement assis est celui qui se tire du produit de la terre; et c'est celui qu'on nomme imposition foncière: ensuite celui qui se perçoit directement sur la consistance évidente des citoyens, lequel prend le nom d'im position mobilière.

On ne pouvoit donc être partagé d'opinions que sur la quotité de ces impôts; et c'est précisément dans ce débat que les représentans du peuple, surtout ceux qui veulent tout faire et font tout, ont manifesté tout à la fois beaucoup d'entbarras et beaucoup de prestesse à déterminer cette quotité.

De tous les opinans sur cette matière, il n'en est pas un, chacun selon son génie, qui n'ait laissé appercevoir sa frayeur sur l'étonnement où sera le peuple en apprenant la haute quotité' de l'ime. pót foncier. Vainement ils ont voulu se déguiser à eux-mêmes la juste indignation du peuple, et surtout de l'agriculteur, de de se voir si peu soulagé; vainement se sont ils répandus en éloges sur le civisme et le dévoùment patriotique de la nation, ils n'en ont pas moins laissé tous appercevoir leur embarras sur la nécessité où ils se sont réduits d'alarmer les citoyens.

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Il ne faut pas croire néanmoins que cette perplexité des représentans du peuple, ou plutôt de messieurs des comités, dérive directement de la gravité de l'impôt. Non, certes; nous sommes parfaitement d'accord avec eux sur ce qu'ils disent de la générosité de la nation. Il n'est que cette différence entre eux et nous, c'est que nous pensons que la nation est généreuse quand on n'abuse pas de ses doas, et que los comités, voyant que l'abus a précédé le don, s'apperçoivent bien que la nation leur demandera compte de sa générosité. Voilà pourquoi les opiaans comitoriaux se: sont hâtés de louer le caractère même dont ils redoutent le ressentiment. C'est comme si, voulant

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donner impunément un soufflet à un homme, je comm nçois par louer sa bonhommie et sa clé

mence.

L'apréhension des comités vient donc, non d'avoir fait décréter 306 millions, d'impositions mobilière et frontière, mais d'avoir auparavant décrété que cette contribution énorme seroit déposée entre les mains des ministres voilà l'en-. clouüre; car le peuple ne manquera pas de dire « Hé quoi! presque le même impôt que ci-devant! et comme ci-devant les ministres en disposeront ! Qu'est-ce donc que ceci? A quoi aboutit la révolution? A dépouiller les prêtres, dont la cour envioit la fortune pour payer ses dettes ? A chasser les parlemens, que la cour avoit en horreur? Que nous en revient il? S'il est réellement besoin de tant d'impôts, nous les donnerons; mais payons par nos mains, et non par celles des ministres. ou bien, si vous voulez que les ministres payent, diminuez si fort l'impôt qu'ils n'aient pas de quoi acheter ceux qui ne demandent pas mieux que de

nous vendre ».

A ce raisonnement sage et clair, voulez-vous avoir une réponse curieuse? Appelez le sieur Desmeuniers, qui vous dira d'un ton décisif: LA RESPONSABILITÉ.

Tout cela n'est encore rien: voici le tour de force. Rien n'égale la voracité d'un ministre d'état, et les précautions cupides de ceux qui aspirent à l'être. Nous définissons un ministre, un particulier qui devient roi, qui comptoit avec lui-même, et nage dans le trésor de l'état, qui n'avoit point d'amis et s'en passoit, et qui a besoin d'en acheter par légions, qui n'avoit point d'ennemis, et qui en compte des milliers qu'il ne peut combattre et terrasser qu'avec de l'or, qui se seroit contenté d'un revenu suffisant, et que le besoin de se fortifier pour le présent et l'avenir a rer.du d'une cupidité insatiable, à qui quelques millions auLoient semblé les mines inépuisables du Pérou, et

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