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et en matière colorante (en supposant que ce soit la substance employée au tannage). Enfin dans une troisième cuve, le n° 3, on verse aussi une solution de 2 kilogrammes de sulfate d'alumine, soit seul, soit combiné à 1 kilogramme de chloride de sodium.

nous trouvons que la sorte Bengale pre-kilogrammes de cachou riche en tannin mière qualité est cotée 40 francs le 1/2 kilogramme, et la qualité la plus fine de Java le même prix, quoiqu'on donne toujours la préférence à celle Bengale. La qualité moyenne Bengale coûte 6 fr. 50; la qualité inférieure no 3, 5 fr. 50. Mais quelle est la différence qui existe alors dans le pouvoir colorant? La qua. lité Bengale n° 2 est presque si ce n'est aussi bonne que celle n° 1, et son prix n'est que les deux tiers de ce dernier. Le Bengale n° 3, d'un autre côté, n'est que les 5/9 du no 1, et, comme matière colorante, n'a pas le tiers de sa valeur. Voilà assurément des rapports dignes d'attention et qui auront tout autant d'importance, pécuniairement parlant, pour les teinturiers, que pour les pharmaciens, lorsqu'on aura découvert le principe qui, dans l'indigo, remplit les fonctions d'agent thérapeutique.

Procédés de tannage des peaux.

Par M. A. V. NEWTON.

Le but qu'on s'est proposé dans les procédés pour la fabrication des cuirs dont il va être ici question consiste à accélérer l'opération, à diminuer les frais de fabrication et en même temps à produire un cuir d'une qualité supérieure. Ces trois objets jusqu'à présent n'ont pas été obtenus simultanément, car lorsqu'on a cherché à abréger la durée du temps, ou à diminuer les dépenses de l'opération, le cuir s'est trouvé de qualité inférieure.

Décrivons d'abord l'opération qui est applicable à toute espèce de cuir comme devant être exécutée sur un cuir destiné au corroyage.

Supposons qu'on veuille opérer sur 100 peaux de veau du poids chacune à l'etal frais et en poil d'environ 4 kilogrammes. Ces peaux ayant été débourrées et parfaitement débarrassées de la chaux, en supposant qu'on ait employé cette substance au débourrage, et bien drayées, sont soumises à l'opération du tannage. A cet effet on mélange les ingrédients suivants avec une quantité d'eau suffisante pour leur solution, savoir 10 kilogrammes de sulfate d'alumine et de potasse (alun) et 5 kilogrammes de chloride de sodium ou sel marin. Cette solution est versée dans une cuve qu'on désignera par le n° 1. Dans une seconde cuve appelée le n° 2 on verse une solution formée avec 50

Pour préparer le mélange dans lequel on fait tremper les peaux, on prend 1/5 du contenu de la cuve no 1, c'est-à-dire une quantité de liquide représentant 2 kilogrammes de sulfate d'alumine et de potasse et 4 kilogramme de chloride de sodium, puis 1/10 du contenu de la cuve n° 2 renfermant 5 kilogrammes de cachou, et enfin 1/4 du liquide de la cuve n° 3 équivalant à 1/2 kilogramme de sulfate d'alumine et 250 grammes de chloride de sodium, et on verse le tout dans un vase de capacité convenable pour pouvoir faire baigner les peaux; c'est ce qu'on appelle la cuve A. A ce mélange on ajoute la quantité d'eau suffisante pour couvrir les 100 peaux que l'on traite. La liqueur de la cuve A est alors chauffée jusqu'à 25°, et les peaux préparées y sont plongées une à une et abandonnées. Trois à quatre hommes placés autour de la cuve et armés de bâtons arrondis à l'extrémité font alors tourner ces peaux aussi près qu'il est possible des bords du vaisseau, et continuent le mouvement de rotation pendant environ une heure. Au lieu de cela, on pourra employer telle autre disposition mécanique qu'on jugerait convenable, mais dans tous les cas, au bout d'une heure, on enlève les peaux de la cuve.

L'opération suivante consiste à préparer un mélange avec 1/5 du contenu de la cuve n°1 équivalant à 2 kilogrammes d'alun, et 1 kilogramme de chloride de sodium, 1/10 du contenu de la cuve no 2 équivalant à 5 kilogrammes de cachou et 1/4 de la cuve n° 5, équivalant à 500 grammes de sulfate d'alumine, et 250 grammes de chloride de sodium, et à verser le tout dans la cuve A. On plonge de nouveau les peaux dans cette dernière cuve, où l'on élève la température de la liqueur à 25° en recommencant à faire tourner les peaux pendant plusieurs heures. Ces peaux sont alors relevées une seconde fois et immergées de nouveau dans la même cuve où elles restent jusqu'au lendemain matin.

Le lendemain on les enlève la liqueur de la cuve A est portée à la température tiède et on y ajoute 1/5 du contenu de la cuve n° 1 équivalant à 2 kilogrammes d'alun et 1 kilogramme

de chloride de sodium, 1/5 du contenu de la cuve n° 2, égal à 10kilogrammes de cachou. L'opération du trempage est continuée alors pendant quelques heures, au bout desquelles les peaux sont relevées, puis immergées de nouveau dans la cuve A où elles restent jusqu'au lendemain.

Si l'opération du tannage doit continuer dans la cuve A, les peaux ont besoin d'être relevées au moins une fois par jour, et avant de les replonger, il faut agiter vivement la liqueur; enfin chaque fois que les peaux seront replongées dans la cuve, on les étendra aussi uniformément qu'il est possible.

Au sixième ou septième jour, à dater du moment où on a commencé l'opération, les peaux sont enlevées et on verse dans la cuve A le reste du contenu de la cuve no 1 équivalant à 4 kilog. d'alun et 2 kilog. de chloride de sodium, le reste du contenu de la cuve n° 3 équivalant à un 1 kilog. de sulfate d'alumine et 500 grammes de chloride de sodium et 1/5 du contenu de la cuve n° 2 équivalant à 10 kilog. de cachou. quand le tout a été brassé, on y plonge les peaux pendant quelques heures et on continue l'opération du relevage de celles-ci pendant quelques instants tous les jours.

Le quatorzième ou le quinzième jour on ajoute au contenu de la cuve A environ 1/5 de ce que contenait la cuve n° 2 équivalant à 10 kilog. de cachou, et 6 à 7 jours après le 1/5 restant ou 10 kilog. de cachou.

A dater de 5 à 6 jours, à partir du moment où le traitement a commencé, les peaux doivent être soigneusement examinées en les coupant dans leurs parties les plus épaisses, pour observer la marche de l'opération; on maintient le degré de force de la liqueur tannante pour que le cuir ne perde pas son gonflement ou épaisseur au point de couler à fond, et à cet effet on ajoute en cas de besoin une dose de cachou. Au bout de 4 à 5 semaines en tout la conversion des peaux en cuir est complète, ce dont on s'assure en y pratiquant des incisions dans les parties épaisses qui doivent être imprégnées uniformément dans toute leur epaisseur.

Les peaux ainsi préparées sont trèsbelles de couleur et de qualité, et lorsque l'opération est terminée, on les suspend pendant vingt-quatre heures environ et on procède au corroyage.

Voici un autre moyen de convertir les peaux en cuir et dans lequel on ne s'éloigne pas matériellement du mode ordinairement employé.

Lorsqu'arrive à peu près le dixième jour de l'opération, et que les peaux ont été soumises aux differentes immersions successives dans les liqueurs préparées d'après les indications précédemment données, on les relève dans la cuve A et on répand dessus de l'écorce en poudre dans la proportion de 1 kilog. à 1kil.,50 pour chaque peau. Il faut humecter l'écorce avec une portion de la liqueur de la cuve A ou avec du jus de tan un peu aiguisé. La fosse doit être pourvue d'une pompe à main en bois du genre de celle dont les tanneurs font usage, et tous les deux ou trois jours on pompe la liqueur du fond de la fosse pour la rejeter par dessus afin d'entretenir un mélange parfait dans la liqueur et de la rendre aussi homogène que possible.

L'opération qu'on vient de décrire est la même pour toute la molleterie, qu'on opère sur des peaux de veau, de chèvre, de vache, de mouton, de veau marin, etc. Les proportions dans les substances varient toutefois pour les différentes espèces de peaux : ainsi pour 100 peaux de chèvre, de mouton ou de veau marin on dissout dans une quantité suffisante d'eau 4 à 5 kilog. d'alun, 3 kilog. de sel marin et 25 à 30 kilog. de cachou. Pour 100 peaux de veau, chacune du poids, à l'état frais et en poil de 4 kilog. on prend les proportions déjà indiquées, et pour 100 kilog.de peaux de vache, pesant chacune fraiche et en poil 24 kilog. et destinées à faire des empeignes de souliers et de bottes, les proportions seront 50 kilog. alun, 25 kilog. sel marin et 250 kilog. cachou.

Si on veut tanner en couchant en fosse, l'opération doit être précédée de tout le travail décrit ci-dessus en parlant de cette opération. La proportion d'écorce employée est d'environ 1kil,50 pour 4 kilog. de peau fraîche et en poil.

Quand on veut tanner des cuirs forts qu'on corroye pour harnais et pour faire des coffres de voiture il faut pour 100 peaux 100 à 150 kilog. d'alun et environ 50 kilogrammes de sel marin. On peut n'employer que la moitié du sel marin en y substituant une quantité égale de sulfate de soude ou de magnésie, lorsqu'on veut avoir un cuir d'une couleur plus claire, et d'une qualité plus ferme et plus roide. Le sulfate d'alumine peut toutefois être employé dans tous les cas pour les peaux de veau.

Pour tanner les peaux dans la fabrication de la molleterie comme peaux

de veau ou de chèvre pour bottes et souliers. la préparation employée pour 100 peaux est de 1 à 1,5 kilog. d'alun, et une égale quantité de chloride de sodium, et pour 100 peaux de vache de 20 à 25 kilog. d'alun et moitié cette quantité de sel marin.

Le tannin et la matière colorante peuvent être appliqués sous la forme d'un extrait liquide d'écorce, si l'on trouve que cela vaut mieux pour la couleur des produits. On remarquera d'ailleurs ici qu'après que l'opération du tannage est terminée les liqueurs conservent encore 1/5 ou 1/6 de leur force, et qu'il faut en profiter pour diminuer proportionnellement la quantité des différents ingrédients et utiliser ainsi la liqueur qu'on a employée précédemment.

L'opération qu'on vient de décrire peut se diviser en deux opérations distinctes ainsi qu'il suit :

1re operation. Tannage blanc ou préparation. Dans cette opération l'alun et le sel marin sont dissous, et si on les emploie dans les proportions indiquées, les peaux doivent être traitées de la manière requise en apprêt.

2o opération. Tannage de couleur. Les peaux sont dans ce cas tenues immergées dans le cachou qu'on emploie de la manière et dans les proportions indiquées ci-dessus, jusqu'à ce qu'elles en soient complétement saturées.

Pour les peaux de bœuf pesant 100 kilog., il faut employer de 7 à 8 kilog. d'alun et 2,5 kilog. de sel, c'est-à-dire qu'en supposant qu'on se serve de 20 kilog. d'alun, il ne faudra que 1 kilog. de sel et 5 à 6 kilog. de cachou. On placera dans une cuve peu profonde et on traitera de la manière connue pour fabriquer le cuir de Hongrie, après avoir préalablement trempé, mais seulement le temps nécessaire pour donner une couleur uniforme sans taches ni placage. Lorsque les opérations ci-dessus sont complètes, on laisse les peaux dans les solutions indiquées, et au bout de 7 à 8 jours on ajoute 30 kilog. de cachou en solution. Au bout de 30 jours environ pendant lesquels les peaux ont dù être relevées de temps à autre, on les couche dans les fosses comme on l'a expliqué. La quantité d'écorce employée est à peu près de 15 kilog. pour chaque peau.

En terminant on fera remarquer que les opérations décrites ci-dessus présentant un caractère nouveau, tant sous le rapport de la science que sous celui industriel; on peut désigner le procédé de préparation de la molleterie par

l'expression de mégisso-tannuge et celui pour les cuirs forts d'Hongroyotannage.

Ainsi en résumé ce mode de fabrication des peaux et cuir s'effectue en opérant le lannage comme il suit, savoir, en employant des substances qui agissent immédiatement sur la matière albumineuse de la peau (tels que l'alun, le sel marin, le chloride de potassium, les sulfates de soude, de potasse ou de magnésie, le chloride de zinc ou celui d'alumine, etc., soit seuls, soit mélangés et parfaitement neutres, et le sulfite de soude dont on peut aussi faire usage), et en les combinant à d'autres substances contenant du tannin et destinées à agir sur la gélatine de la peau (tels que le cachou, l'écorce de diverses espèces de chênes, ainsi que leurs feuilles et leurs fruits, l'écorce du hètre, du peuplier, du châtaignier, du bouleau, de l'érable, du garouille, du sumac, etc., et toute autre substance contenant du tannin), toutes matières qui doivent être employees en proportion inverse de leur richesse, en prenant pour base le cachou de bonne qualite qui renferme environ 50 pour 100 de tannin appliqué dans les proportions indiquées plus haut.

Analyse du bois rouge de Santal.

Par M. C. Meier.

M. C. Meier a soumis à de nouvelles recherches le bois de Santal et y a trouvé six matières différentes propres, dont il n'a pas toutefois donné l'analyse ultime. Parmi ces six matières, deux sont solubles dans l'alcool, ce sont l'acide santalique et l'oxide de santal, quatre sont solubles dans l'eau, savoir : la santalide, la santaloïde, la santalidide et la santaloïdide.

L'acide santalique s'extrait du bois qu'on réduit en poudre au moyen de l'ether; on évapore l'extrait jusqu'à siccité, on fait bouillir à plusieurs reprises le résidu avec de l'eau, puis on le dissout dans l'alcool, et on précipite la dissolution au moyen d'une solution de sucre de saturne dans l'alcool; il se sépare du santalate de plomb coloré en violet foncé. On fait bouillir plusieurs fois de suite ce santalate dans l'alcool, puis on étend avec de l'alcool et on décompose par l'hydrogène sulfuré. Après l'évaporation de la dissolution alcoolique, on obtient l'acide sous la forme d'une poudre qui consiste en

aiguilles d'une finesse extrême, laquelle | précipité, on obtient toutes les variétés

se dissout dans l'alcool froid de 80° ou dans l'alcool chaud de 600 en le colorant en rouge foncé. Les alcalis caustiques ou carbonatės le colorent en violet foncé; l'acide sulfuré concentré dissout cet acide en se colorant en rouge foncé, mais l'eau le précipite de cette solution sans qu'il ait éprouvé de changement. Dans l'éther il se dissout en prenant une teinte jaune. A 104° C. l'acide santalique fond comme de la résine; à une chaleur plus élevée il a brûlé en laissant du carbonate et du sulfate de chaux; preuve que cet acide n'était pas pur. Il fournit avec les bases des sels colorés en violet foncé dont aucun toutefois n'a été obtenu sous forme de

cristaux.

L'oxide santalique reste dissous dans l'alcool après la précipitation de l'acide santalique par l'acétate de plomb; on l'obtient ainsi sous la forme d'une masse brune amorphe, qui se dissout dans l'alcool qu'il colore en brun et est insoluble dans l'éther et l'eau.

Les trois autres substances se préparent au moyen des décoctions aqueuses du bois de Santal.

Les cendres du bois épuisées par ces dissolvants renferment du sulfate de chaux, du chlorure de la même base, du phosphate de magnésie, de l'alumine, de l'oxide de fer, et de la silice.

de vert, mais la plupart d'entre elles sont ternes et les lavages en affaiblissent les nuances, probablement par suite de l'instabilité du chromate de zinc. La couleur verte a été tout aussi variable quant à une solution de prussiate jaune de potasse et de chromate neutre de cette base; on a ajouté une solution de sulfate de zinc et de sulfate de fer; seulement on observe quelquefois que le précipité vert prend, quand il est encore suspendu dans la liqueur, une couleur tout à fait jaune de rouille, phénomène qui est dû probablement à la formation du chromate de fer, puisqu'on sait que les solutions de fer sont précipitées en jaune par le chromate neutre de potasse.

On obtient un très-beau précipité vert en traitant une solution de chromate neutre de potasse par du sulfate de cuivre, mais cette couleur brillante est également détruite par de simples lavages à l'eau froide, qui s'écoule constamment colorée en jaune, tandis que, même dès le commencement, le beau précipité vert se colore de plus en plus en bleu. On peut préparer un autre vert par le mélange du chromate jaune de zinc avec du carmin d'indigo

solution d'indigo précipitée par le carbonate de potasse). Enfin on obtient come on sait une couleur verte parfaitement fine, en mélangeant du carmin d'indigo à un extrait aqueux de safran.

Du jaune et du vert de zinc.

Par M. L. Elsner.

Les expériences que j'ai entreprises sur le jaune et le vert de zinc ont présenté les résultats suivants qui ne sont pas sans intérêt pour la chimie appliquée aux arts.

J'ai obtenu un très-beau jaune de zinc en versant dans une solution bouillante de sulfate de zinc chimiquement pur du chromate neutre de polasse (on sait que le chromate double de potasse ne donne pas de précipité dans une solution de vitriol de zinc.) Le précipité qui est d'un beau jaune a été lavé avec de l'eau distillée, eau qui par des opérations répétées a fini par se colorer, tandis que la belle couleur jaune du chromate de zinc est devenue de plus en plus pâle, circonstance qui ne parait pas favorable aux applications à des usages généraux de cette couleur du reste très-brillante. En y mélangeant du bleu de Prusse récemment

Sur la fabrication des feux de bengale.

Par M. le docteur MOHR.

Le journal des connaissances usuelles avait donné pour la préparation des feux blancs de bengale qu'on vent dans des boîtes en bois et qui se distinguent par la lumière blanche éclatante qu'ils répandent en brûlant, et leur emploi pour signaux de nuit et dans les feux d'artifice, la recette suivante qu'il dit être celle employée généralement à leur fabrication, savoir : 24 parties de salpêtre, 7 parties de fleurs de soufre et 2 parties de sulfure rouge d'arsenic (réalgar) qu'on mélange intimement ensemble, et introduit dans des boîtes en bois de forme ronde ou carrée. Ordinairement on donne aux premières un diamètre égal à leur hauteur tandis que les boites carrées ont une hauteur double de leur

largeur. Pour que la masse s'enflamme et brûle rapidement, il est nécessaire de la faire sécher fortement sur le feu dans une chaudière en fonte, car lorsqu'on mélange le salpêtre avec les fleurs de soufre, il se dégage toujours des vapeurs d'acide azoteux, et la masse devient pâteuse et humide et par conséquent ne s'enflammerait que difficilement sans cette précaution.

Les boîtes peuvent très-bien être en carton; on y introduit avec force la masse påteuse qu'on fait sécher ensuite dans un endroit chaud. On peut coller par dessus un fort papier sur lequel, quand on veut allumer, on place un charbon rouge de feu ou un morceau d'amadou enflammé qui met le seu en brûlant à la matière. Dans tous les cas il convient de donner aux boites une hauteur supérieure à leurs autres dimensions, afin que la combustion ait plus de durée. Avec une boîte de 8 centimètres de hauteur et 4 à 5 de largeur, le feu dure quelques minutes, et pendant sa combustion il dégage d'épaisses fumées d'acide sulfureux gazeux qu'on doit bien se garder de respirer. Le mélange est plus économique que la poudre à tirer parce que sa préparation n'exige pas les travaux considérables et ne présente pas les dangers de cette dernière.

D'après une autre formule, il faudrait au lieu de sulfure d'arsenic se servir de sulfure d'antimoine pour composer les feux blancs, mais ces deux additions sont superflues et sans utilité, car l'arséniate ou l'antimoniate de potasse qui se forment ne jouent pas un autre rôle que celui que pent remplir le sulfate de potasse, c'est-àdire par une inaltérabilité au feu de produire l'effet lumineux. Le salpêtre et le soufre seuls ne s'enflamment pas aussi facilement, et par conséquent, au mélange ci-après qui brûle sans dégager de vapeurs arsenicales, avec un effet très-remarquable, et qui peut s'enflammer aussitôt après qu'on a opéré le mélange, il faut ajouter un peu de charbon. Cette composition consiste en 24 parties de salpêtre, 7 de soufre et 1 de charbon. Le charbon augmente l'inflammabilité et diminue ainsi la durée de la combustion qui par suite en devient plus vive. Il ne faut pas chercher à augmenter la proportion du charbon, autrement on se rapprocherait de plus en plus de la poudre à tirer, la combustion serait explosive et la couleur de la flamme jaune et à la fin rougeâtre. Avec les proportions précédentes on n'a pas à craindre ces

résultats. Dans ce mélange il ne faut pas comme pour la poudre à tirer chercher des rapports stochiométriques, car comme pour les fusées à la congrève et autres pièces de guerre ou d'artifice il faut toujours obtenir une durée ou un effet moins instantané et par conséquent ajouter en excès un des ingrédients.

Quant aux mèches et aux amorces, nous recommandons de les préparer avec 4 parties de salpêtre, 2 de poudre à tirer, 2 de charbon et 1 de soufre, mélange qu'on introduit dans des cylindres de la grosseur d'un tuyau de plume à écrire et qu'on prépare en entourant une baguette ronde de bois avec de gros papier collé qu'on a enduit de colle sur les bords. Ces mèches ne ratent jamais et ne sont éteintes ni par le vent ni par la pluie. Il faut pour les éteindre les couper avec des ciseaux au dessous de la partie enflammée.

Procédé pour enlever sur le linge les marques faites au nitrate d'argent.

Par M. T. et H. SMITH,

Nous avons été chargés, il y a quelques temps, d'enlever sur du linge des taches qu'on y avait faites en marquant avec le nitrate d'argent, et on sait qu'en général pour marquer le linge avec cette préparation il faut employer une température assez élevée pour que les lettres apparaissent, ce qui se fait ordinairement à l'aide d'un fer à repasser.

Le moyen connu, savoir: l'emploi du cyanure de potassium et celui de M. W. Herapath qui consiste à former d'abord au moyen de la teinture d'iode de l'iodure d'argent, puis à éliminer celui-ci par de l'hyposulfite de soude, s'étant montrés complétement impuissants, cette résistance opiniàtre nous a fait conjecturer en premier lieu que le tissu avait bien pu être détruit par un acide concentré qui se trouvait dans l'encre par suite d'une préparation vicieuse. Mais c'était une erreur, car nous ne tardâmes pas à reconnaître que ces taches pouvaient être enlevées avec promptitude et complétement sans la moindre altération du tissu même le plus fin, en les humectant avec une dissolution de chlorure de chaux; en peu de minutes la couleur noire de ces taches passe au blanc par la forma

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