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pliquer ces dispositions de mouvement qui ne trouvaient leur emploi que pour transmettre le mouvement à l'arbre commandant les tambours d'un chariot de métiers à filer est on ne peut plus heureuse, et fournit, comme nous l'avons déjà dit, le moyen de faire agir en toute sécurité et sans crainte différents moteurs sur une même transmission.

Le comité des arts mécaniques n'a pas eu l'occasion de voir et d'examiner les appareils exécutés et appliqués par M. Pouyer-Quertier lui-même, mais il a pu se rendre compte de leur usage et des résultats pratiques qu'ils ont fournis par ceux qui ont été établis par MM. A. Koechlin et C, d'après les indications de l'inventeur, chez MM. Frey, Witz et C à Quebwiller, pour relier entre eux leurs différents moteurs.

Il s'agissait de relier entre eux : 1° une machine à vapeur de la force de 80 chevaux; 2° une turbine de la force de 50 chevaux, et 3o enfin, une roue bydraulique à augets de la force aussi de 45 à 50 chevaux. Une transmission de mouvement de jonction relie ces trois moteurs avec une seconde machine à vapeur de la force de 40 chevaux qui peut fonctionner de concert avec eux pour la commande du tissage mécanique; chacun des trois moteurs de la filature est muni de son débrayage.

Ces différents appareils fonctionnent depuis environ deux ans sans qu'il y ait eu à y retoucher, et durant ce temps ils se sont parfaitement bien comportes en toutes circonstances. Il est vraiment intéressant de voir des moteurs

de cette force s'engrener et se dégrener

à volonté comme si c'était une machine de filature isolée, et sans que la marche générale de l'établissement s'en ressente le moins du monde. Nous avons vu par nous-mêmes que quand la filature était mise en mouvement par les moteurs hydrauliques, on mettait la machine à vapeur en train sans prendre aucune précaution. Il serait même bien difficile d'indiquer le moment exact où elle commence à agir à son tour sur la transmission de mouvement, tellement le choc résultant de l'abatage des cliquels se trouve adouci. Il en est de même pour chacun des trois autres moteurs; on les arrète, on les met en train à volonté, sans s'inquiéter si les uns ou les autres sont en activité ou non.

Le comité a trouvé les résultats obtenus chez MM. Frey, Witz et Ce avec

les appareils à cliquets assez beaux pour engager les industriels à en faire d'utiles applications. Pour réussir il suffira d'établir le tout solidement, et de ne pas économiser sur les dimensions des pièces qui demandent à être proportionnées aux efforts des moteurs à mettre en communication entre eux. Fig. 5, pl. 133, vue de l'appareil en action.

Fig. 6, vue en élévation et de côté des cliquets.

Fig. 7, vue de l'appareil lorsque les cliquets sont au repos.

Fig. 8, section verticale par la ligne Y,Z de la fig. 7.

D, arbre de transmission de mouvement portant l'appareil, et en communication soit à gauche, soit à droite, avec d'autres moteurs.

A, disque en fonte faisant partie du manchon, tournant librement sur l'arbre D, et recevant son mouvement de la roue F fixée sur son moyeu par une cale, et muni à sa circonférence de trous avec tourillons en fer B B, sur lesquels se meuvent deux cliquets C,C avec leviers en fer forgé.

E, roue dont la circonférence est garnie de fortes dents biaises en forme de roue de rochet; dans le moyeu de celle roue est une gorge dans laquelle dans des colliers en fer m,m avec tourne un coussinet en cuivre x, fixé branches. Ces branches, réunies par deux boulons n,n qui les serrent à voexercé par le serrage des boulons, l'exlonté entraînent, par suite du frottement viers sont munis de chevilles qui sont trémité de chaque cliquet dont les leprises entre les branches du collier

m,m.

Quant à la marche de l'appareil, supposons l'arbre de transmission D

en mouvement et la roue F immobile. La roue E où le rochet tournera en entrainant les leviers des cliquets C, C, ces cliquets tourneront sur leurs tourillons jusqu'à ce que leurs tasseaux p,p touchent la jante du disque A; au même moment le collier m,m restera immobile, tout en subissant un frotteE, frottement réglé au moyen des ment sur le moyeu de la roue à rochet boulons n,n suffisamment serrés pour mouvoir les cliquets. La fig. 8 représente ces cliquets dans l'état de repos.

Le second moteur étant mis en train et donnant son mouvement à la roue F, les cliquets entraînés par le disque A resteront toujours dans la même position de repos aussi longtemps que l'arbre D aura une plus grande vitesse que la roue F; en même temps le frot

tement diminuera en raison de la vitesse de cette roue, jusqu'au moment où la vitesse de rotation de l'arbre D et de la roue F sera arrivée à faire le même nombre de tours; dans ce cas le frottement du collier sera nul et les cliquets toujours en repos. La roue F continuant à augmenter de vitesse, il s'ensuit que la position des cliquets aura changé relativement au collier qui conserve son mouvement uniforme de rotation. Les leviers des cliquets retenus par le collier imprimeront au moment même un mouvement de rotation aux cliquets sur les tourillons B,B, en les faisant entrer dans les dents qui se présentent. Les moteurs, dans ce cas, sont reliés par l'appareil sans choc et travaillent alors régulièrement.

Nouvelle machine à vapeur pour les

baliments à hélice.

Les machines des bâtiments Arrogant et Encounter sont de l'espèce de celles appelées trunk-engine. Les cylindres H ont 1,523 de diamètre et sont disposés horizontalement, et au lieu d'une tige ordinaire de piston pour la transmission de la pression exercée dans le cylindre à l'extérieur de celui-ci on se sert d'un tuyau B de Om,609 de diamètre qui se prolonge en dehors des deux bouts du cylindre afin de mieux soutenir le poids du piston. Ce tuyau qu'on rend étanche au moyen de boites à étoupes C disposées autour des ouvertures par lesquelles il traverse le fond et le couvercle du cylindre participe au mouvement du piston et est fondu d'une seule pièce avec lui. L'extrémité inférieure de la bielle y est attachée à l'intérieur vers son centre de gravité au moyen d'un boulon horizontal E, l'autre extrémité de cette bielle embrassant par une chappe Fla manette de la manivelle G comme à l'ordinaire.

Cette machine à vapeur de l'inven- Les machines établies sur le principe tion de MM. Penn et fils, constructeurs des trunk-engines ont déjà été, comme anglais, a été établie pour faire tourner on sait, employées par d'autres ingésans intervention d'engrenages quelcon-nieurs. Une des dernières patentes que, l'hélice de propulsion de deux bâtiments à vapeur récemment construits, Arrogant et Encounter dont nous ferons plus bas connaître les dimensions. Les fig. 9, 10 et 11 de la pl. 133. suffi-ganisée sur ce principe; mais dans auront pour donner une idée générale de ce nouveau modèle de machine à vapeur.

La fig. 9 est une vue en élévation de la machine.

La fig. 10, une section verticale et longitudinale.

La fig. 11, une autre section transversale.

On voit que ce modèle est fort simple, compact, et d'après les renseignements qu'on a déjà recueillis sur son travail il paraîtrait qu'il réalise parfaitement toutes les conditions qu'on est en droit d'exiger des machines de ce genre. Quelques-unes des machines qui ont été appliquées ou proposées pour faire mouvoir les bâtiments à hélice par mouvement direct sont extrêmement compliquées et défectueuses tandis que la machine de MM. Penn, par le petit nombre des pièces qui la composent, la facilité avec laquelle on peut toutes les visiter et les réparer, et l'efficacité de son service semble laisser peu de chose à désirer. Nous allons faire connaître en peu de mots les particularités qui distinguent ce modèle, en ajoutant quelques indications qui permettront au lecteur de se former une idée à ce sujet.

prises par M. Watt décrit une machine de ce genre, et celle installée il y a déjà quelques années à bord du Dartford par M. Humphreys était or

cune des applications antérieures, les caractères particuliers à ces sortes de machines n'avaient été appliqués avec autant d'intelligence que dans la machine de MM. Penn qui présente en outre diverses autres dispositions subordonnées et nouvelles qui écartent toutes les objections qu'on avait élevées contre ce système de machine à l'occasion de celles qui l'ont précédée.

Le tuyau ou trunk B, au lieu d'être oval comme on l'a fait jusqu'à présent, est cylindrique dans les nouvelles machines, ce qui non-seulement en rend la construction plus facile, mais permet en outre de visiter en tout temps le boulon qui sert à attacher la bielle.

La pompe à air H est renfermée dans le condenseur I qui est couché de l'autre côté de l'arbre moteur de l'hélice K et vis-à-vis le cylindre pour la stabilité et l'arrimage du navire. Cette pompe qui est disposée horizontalement est manoeuvrée par une tige L attachée au piston et passant à travers une boîte à étoupes dans le couvercle du cylindre A. Elle est à double effet, et les clapets d'entrée et de sortie consistent en plusieurs disques de caoutchouc, d'un diamètre modéré et serrés par un bou

lon au centre, passant à travers une rondelle en forme de coupe, de manière à permettre au disque de s'élever sans rencontrer aucun bord à vive arète. Ces soupapes, malgré la rapidité avec laquelle le piston de la pompe à air se meut, fonctionnent de la manière la plus douce et la plus satisfaisante.

Les manivelles G, sur lesquelles les bielles des machines sont assemblées, sont découpées dans des masses solides ménagées à la forge sur l'arbre K de la même manière que celles pour les lo comotives, et la machine imprime directement son mouvement à l'hélice sans l'intervention d'engrenages.

Les soupapes sont manœuvrées au moyen d'une modification apportée au mouvement d'articulation employé dans les locomotives, ce qui facilite singulièrement le maniement des machines.

La vapeur est évacuée du cylindre, et amenée au condenseur par un gros tuyau M qui se dirige en pente vers ce dernier pour empêcher que l'eau liquide provenant de la condensation de la vapeur ou d'une autre cause, ne

puisse retourner dans le cylindre dans le mouvement de roulis du navire.

Les chaudières sont à quatre compartiments, chacun de 3.708 de longueur, 3,200 de largeur et 2,133 de hauteur. Il y a trois foyers dans chaque compartiment et chacune des grilles a 1" 524 sur 0.889. Il y a 264 tubes dans chaque chaudière, de 1,676 de longueur et 0,6635 de diamètre, et enfin une cheminée de 1,676 de diamètre dessert les quatre compartiments.

MM. Penn ont remarqué que les chaudières où les tubes sont dans la même direction que les grilles ne sont pas aussi favorables que celles où ces tubes sont disposés à angle droit avec les foyers. Dans l'un et l'autre les tubes sont disposés parallèlement au plan de la grille, afin que la chaudière puisse être placée au dessous de la ligne de flottaison et à l'abri des boulets.

Voici un tableau présentant les prin. cipales particularités et dimensions ainsi que la marche des deux bâtiments à hélice en question.

Dimensions principales et marche des bâtiments à hélice Arrogant et Encounter.

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Tout le mécanisme moteur est audessous de la ligne de flottaison, et ce qui est important pour des machines agissant directement sur une hélice, les soupapes de la pompe à air sont construites de manière à ne donner lieu à aucun choc.

Condenseur-régénérateur.

Par C. W. SIEmens.

Le condenseur de la machine à vapeur, à dater de l'invention de Savery, où un seul vaisseau remplissait la triple fonction de cylindre, de vapeur, de condenseur et de pompe, jusqu'à celle du condenseur par injection de J. Watt, a subi plus d'une transformation. Hornblower a proposé un condenseur par surface, qui manquant toutefois d'étendue dans la surface refroidis

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sante a dû nécessairement échouer, de même que beaucoup d'autres établis depuis lui sur le même principe, et parmi lesquelles le plus remarquable a été celui de S. Hall dans lequel la vapeur passait à travers des tubes plongés dans un courant d'eau. Ce condenseur avait, entre autres défauts, d'être d'un grand poids, dispendieux et difficile à débarrasser des dépôts calcaires provenant de la vapeur condensée.

Il y a trois ans environ, M. Siemens a inventé un condenseur par surface pour les localités ou l'économie de l'espace et de la matière est une condition essentielle, et on peut voir la description et la figure de cet appareil dans le Technologiste, dixième année, p. 597. Le caractère principal de ce condenseur est le bon marché comparatif de sa construction, l'accès facile qu'il présente aux courants d'eau et la réduction dans l'eau de condensation qu'il exige. Voici quelles étaient ses dimensions :

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c'est-à-dire la dixième partie de l'es- | abandonne l'espace entre les plaques

pace occupé par le condenseur de M. Hall.

et les expose graduellement à la vapeur qui se condense sur leur surface. Leurs Encouragé par le succès de son con- bords supérieurs qui sont les premiers denseur M. Siemens a dirigé son at- à sortir de l'eau qui se retire environtention sur l'accomplissement d'un | nés de vapeur à la pression atmosphéobjet encore plus important, c'est-à- rique sont portés rapidement à une dire de condenser la vapeur de manière température d'environ 98 à 99° C. Cette à ce que l'eau de condensation sortit de émersion des plaques continuant à la bache à eau chaude à la température avoir lieu, la vapeur se trouve conde l'eau bouillante. Cette proposition stamment mise en contact avec de paraît au premier aspect un paradoxe nouvelles surfaces froides qui en conet cependant le problème a été résolu densent la plus grande partie jusqu'à d'une manière satisfaisante à l'aide ce que, le piston descendant toujours, d'un principe nouveau auquel M. Sie- l'injection d'eau froide commence et mens a donné le nom de principe ré- | complète le vide. Cet effet a lieu au générateur de condensation. Ce prin- moment où le piston moteur de la macipe consiste dans l'adoption d'un chine à vapeur a accompli 1/7 de sa coffre rectangulaire A, fig. 12, pl. 133, course. Les extrémités supérieures des en fonte dont l'extrémité inférieure est plaques étaient chauffées à 98°, et cylindrique et renferme un piston mo- celles inférieures l'ont été à environ bile P qui accomplit deux pulsations 71° à 72° C. pour chacune de celles que donne la machine à vapeur. Dans le coffre, il existe une série de plaques de cuivre B toutes placées verticalement et parallèlement les uns aux autres et séparées par des intervalles ayant même épaisseur que les plaques, à savoir de 0.002120", à 0,00158.

L'extrémité supérieure du condenseur communique d'un côté avec la lumière d'évacuation de vapeur de la machine et de l'autre par une soupape V avec la bâche à eau chaude H.

Les plaques sont assujetties les unes aux autres par cinq ou un plus grand nombre de boulons d'un faible diamètre avec de petites rondelles qui les séparent entre elles. A la partie supérieure du coffre il existe un couvercle qui, lorsqu'on le retire, permet d'enlever les plaques. C'est immédiatement au-dessous de la série de celle-ci que débouche le conduit d'injection.

Nous allons maintenant indiquer quelle est la marche de ce conden

seur:

Le mouvement est communiqué au piston P par la machine à vapeur qui lui fait battre deux pulsations pour une seule du piston moteur de cette machine. Au moment où la lumière d'évacuation s'ouvre et est démasquée, les plaques B sont complètement immergées dans l'eau, et une petite quantité de ce liquide qui s'est introduite dans l'espace au-dessus est avec l'air qui est présent chassée vivement par l'afflux de la vapeur dans la bâche à eau chaude, la vapeur en excès s'échappant dans l'atmosphère. En cet état, l'eau par suite de la pulsation en retour ou de la retraite du piston,

Le Technologiste. T, XII. - Octobre 1850.

Supposons que la température de l'eau servant à la condensation soit de 15° et sa température finale de 98°, la chaleur latente de la vapeur étant à 100° de 960 unités, la quantité d'eau requise pour condenser 1 kilog. de vapeur à la pression atmosphérique sera de 6k6; or le condenseur ordinaire par injection, en supposant la température de l'eau qui a été condensée de 43°, exige 21kil,2 d'eau au lieu de 6k11.,6.

Les avantages du condenseur régénérateur sont :

1. Une force effective additionnelle égale à 30 pour 100, en supposant que la pression de la vapeur soit 2kil,80 audessus de la pression de l'atmosphère et le vide dans le cylindre Okil., 90.

2. La chaleur économisée pour générer la vapeur par l'emploi de l'eau bouillante pour l'alimentation s'élève à 10 pour 100 au-dessus du mode ordinaire de chauffage de l'eau d'alimentation à 45°, ou de 15 pour 100 quand on ne fait pas usage des eaux de condensation pour cet objet.

3. La vapeur qui s'échappe sans se condenser peut être appliquée à provoquer le tirage.

4. Le cylindre de déplacement de l'eau n'absorbe pas de force motrice.

5. Ce condenseur peut être mis en marche et arrêté à un instant quelconque, en faisant arriver ou en interrompant l'eau d'injection. Si on fait arriver cette eau, il forme immédiatement le vide sans nécessité d'y faire une injection de vapeur, et si on en interrompt l'afflux, il permet à la machine de marcher comme si elle n'avait pas de condenseur.

6. L'air contenu dans le condenseur

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